Au début, j'ai vraiment eu du mal à accrocher tant j'ai trouvé le style et l'humour déjantés, je trouvais l'histoire beaucoup trop irrationnelle... Puis au fur et à mesure de la lecture, une fois cette première étape de « choc » passée, et peut être par habitude du style, on perçoit beaucoup mieux cet humour à prendre au second degré et on rit de l'absurdité des situations et des mots. J'ai particulièrement aimé l'idée de la maison qui rétrécit quand son propriétaire s'appauvrit, la banalisation de la mort, le travail que l'on trouve inutile, l'amour inconditionnel pour Jean-Sol Partre et l'histoire d'amour de Colin et Chloé, le concept du pianocktail...
Tous les sujets sérieux sont traités ici avec humour et sur fond de jazz,
Boris Vian faisant naturellement la satire de la société de l'époque ; il est difficile de croire que ce roman a été écrit 60 ans auparavant. En bref, un roman pour le moins original, où de nombreuses références culturelles sont faites, des images, des jeux de mots et tant de subtilités que je suis sans doute passée à côté de certaines. L'idée même d'aberration qui m'a déplu au début m'a finalement beaucoup surprise par la suite, comme quoi il faut parfois se forcer et aller au-delà d'une mauvaise impression !