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sur 18350 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'écume des jours est un des rares livres lus au lycée car figurant au programme et qui ne m'ait pas rebutée par son côté obligatoire. Au contraire, j'en gardais un souvenir ébloui. Tout m'avait plu, du pianocktail à Jean-Sol Partre, et je me suis demandé si c'était bien malin de le relire adulte.
Je dois dire que je suis de nouveau tombée sous le charme de Boris Vian, de son style, son imagination, et de ses idées cachées sous l'histoire de Colin et de son histoire d'amour avec Chloé.
Pas grand-chose à ajouter (surtout après de si nombreuses critiques enthousiastes), sinon que je ne regrette pas cette relecture, bien au contraire!

Challenge Solidaire 2021
Challenge des 50 objets 2021-2022
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L'écume des jours - Boris Vian – Éditions Pauvert

C'est sûrement le roman le plus connu de Boris Vian (1920-1959), dédié à sa première épouse Michelle Léglise, rédigé en secret et en trois mois de l'année 1946 au dos des imprimes de l‘AFNOR où il travaillait. Il avait alors vingt six ans, avait déjà publié «Troubles dans les Andins » et« Veroquin et le plancton », et affirmait ainsi sa volonté de révolutionner le roman, d'imprimer sa marque dans la littérature, mais le Prix de la Pléiade qu'il convoitait et qui aurait assuré son rang dans le paysage des Belles-lettres de cette époque, lui fut refusé. Sa déception fut grande et ce roman n'eut aucun succès jusqu'à sa publication à titre posthume en 1960.
Il s'agit d'une fiction mais l'auteur prend la précaution d'avertir son lecteur « Cette histoire est entièrement vraie puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre ». Ainsi, quand on ouvre un roman de Boris Vian, on pénètre malgré soi dans un autre univers où les souris grises sont des animaux de compagnie et participent à la vie domestique quotidienne, où les carreaux cassés repoussent, où l'on fête l'anniversaire d'un chien, où un cuisinier très stylé qui concocte des plats improbables est aussi un maître à danser sur des rythmes de Duke Ellington ou du boogie-woogie, où les vêtements ont des couleurs invraisemblables et où ce qu'on souhaite très fort arrive comme par miracle... le tout enveloppé dans de l'authentique poésie, des jeux de mots dont lui seul à le secret, des néologismes à faire pâlir un normalien, des détails techniques inattendus, un dépaysement surréaliste qui me fait toujours lire Vian avec délectation et un humour parfois caustique où il règle volontiers quelques comptes, avec la religion catholique et son clergé qu'il ridiculise sans doute parce qu'ils ont un peu trop hanté sa jeunesse et son éducation bourgeoise. Boris est un écrivain et en tant que tel sa vie nourrit son oeuvre et on retrouve parmi les aventures des deux personnages principaux, Colin et Chick, des épisodes de sa propre biographie, mais aussi son admiration pour la beauté des femmes, ses obsessions intimes et ses fantasmes.. C'est bien normal puisque c'est une histoire vraie ! C'est surtout un roman d'amour entre Alise et Chick mais ce dernier, bien qu'ingénieur pauvre, dilapide tout son argent pour acquérir les oeuvres de Jean-Sol Parte, un écrivain à la mode dont il s'est entiché, et ce qui aurait pu être une belle aventure entre elle et lui se terminera tragiquement comme parfois dans la vraie vie. C'est aussi une vraie histoire d'amour, sans doute une des plus belles de la littérature française, entre Colin très riche et généreux et la belle Chloé. Comme souvent elle est à la fois merveilleuse et tragique et le burlesque le dispute au désespoir. Bien sûr ils se marieront mais ce qui aurait pu être un classique roman à l'eau de rose tourne au drame parce que la maladie s'attaque à la jeune femme et malgré toute l'attention, l'amour et l'argent de Colin qui se ruine pour la soigner, la mort vient conclure ce qui aurait pu être un conte de fée , cette mort qui sera présente dans les autres romans de Vian. Il n'a peut-être pas encore prédit sa disparition avant quarante ans, il est sûrement gourmand de vivre malgré sa santé fragile et il est amoureux de Michelle, mais dans ce microcosme où les choses ne se passent pas exactement comme dans le monde réel, où le temps a un rythme différent et les choses une autre valeur, où les instruments délivrent de la musique mais aussi des cocktails et où on ne s'amuse pas, où on ne vit pas selon nos critères habituels, la condition humaine de simple mortel, celle d'être malade et de mourir, rattrape ces personnages et s'impose à eux comme elle l'a déjà frappé et le rejoindra dans quelques années.
Boris se cachait derrière un humour particulier, souvent incisif. On a beaucoup glosé sur cette façon d'appréhender la vie et ses vicissitudes, on a dit qu'il est la politesse du désespoir où une manière de rire des choses plutôt que d'avoir à en pleurer, simplement parce que la vie n'est pas aussi belle qu'on voudrait nous le faire croire. Il y a en effet du désespoir chez Vian, certes caché derrière un décor idyllique et souvent exagérément décalé, mais il est bien présent et cela se sent dans ce roman comme dans les suivants. C'est un peu, toutes choses égales par ailleurs, ce que conseillait Rabelais à son lecteur quand il lui disait de briser l'os pour en extraire « la substantifique moelle ».
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Un roman d'amour absolu. L'amour est le moteur des protagonistes, de leurs actions comme de leurs paroles. Ce n'est pourtant pas un amour étouffant, mais un amour heureux. Évidemment, il ne peut pas se terminer bien...
Ma première rencontre avec un texte de VIan. Sans doute celui que je considère (de ce fait ^^) comme un de ses meilleurs. Un roman plein d'inventivité, d'émotions, de jeux de mots et d'une vision de la société libre, bien plus qu'elle ne l'était à l'époque de la rédaction, comme l'était Vian.

Challenge 20è siècle
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Il est des livres difficiles à décrire, à commenter, à raconter. Des livres qui entrent dans votre coeur de lecteur de façon sublime et vous provoquent une émotion littéraire intense et personnelle. Après La Nuit des Temps de Barjavel, c'est la 2e fois que j'éprouve ce sentiment.
L'Ecume des Jours de Boris Vian.. un "classique" comme on dit. Je connaissais Vian le jazzman, le chanteur mais pas encore l'écrivain. Je connaissais l'esprit frondeur, révolté, insoumis et insolent de ce Monsieur, cet esprit m'attirait depuis un long moment déjà. J'ai donc sauté le pas…
Quelle découverte! Je n'utiliserai que des adjectifs pour en faire la "critique" : surréaliste, drôle, poétique, insolent, cruel, noir, romantique, avant-gardiste, moderne, irrésistible, irrévérencieux, tendre, réaliste, cynique…
Monsieur Vian, merci...simplement merci!
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Je ne vais pas faire une critique de L'écume des jours, les membres de Babelio en ont écrite de très belles et je ne saurai faire mieux ni ajouter quoique ce soit de plus intelligent.

Les cinq étoiles que j'attribue au roman témoignent de mon amour pour l'oeuvre de Boris Vian.
J'ai découvert ce livre à l'adolescence, je n'avais jamais rien lu de Vian auparavant et ce ne sont pas les avis assassins de ma soeur et de mon père qui allaient m'y encourager. Si je me suis procurée ce livre c'est parce qu'une amie de ma soeur l'adorait et qu'elle m'en a parlé avec une telle passion que j'ai eu envie de me faire ma propre opinion.

La découverte fut fracassante ! Jamais je n'avais pu imaginer qu'il était possible d'écrire de cette façon ! Au-delà de l'histoire, c'est bien le style de Vian qui m'a renversé et bouleversé. J'en suis restée abasourdie. Après la lecture de ce livre, j'ai eu envie de découvrir le reste de l'oeuvre de l'écrivain et j'ai été d'expériences prodigieuses en expériences prodigieuses.

C'est un livre vers lequel je retourne souvent, chose rare me concernant.
Je ne pourrai jamais assez remercié l'amie de ma soeur pour cette découverte fabuleuse...
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L'histoire d'amour la plus fantasque de la littérature française!

Colin est un grand naïf riche et beau; il passe ses journées à écouter Duke Ellington et à bavarder avec Chick de Jean-Sol Partre tout en dégustant une mixture produite par son fabuleux "pianocktail". Lorsque Chick s'éprend d'Alise, il faut absolument que Colin se trouve lui aussi une petite amie.
Il confie à la souris qui loge dans ses murs son portrait de l'amoureuse idéale: elle serait "vêtue d'un sweat-shirt blanc, d'une jupe jaune". Peu importe qui porte ces vêtements, tant qu'il y a de l'Amour!!!

Aussi, quand il se rend à l'anniversaire d'un chien où sont réunis tous ses amis, tombe-t-il immédiatement sous le charme de Chloé (le nom homonyme de son titre préféré de Duke Ellington!).

Dès lors, le couple va vivre sur un petit nuage (rose). Et très vite, sonne l'heure de la cérémonie des noces. Mais, hélas, à la suite de ce moment merveilleusement fantaisiste les choses vont se dégrader de façon inéluctable...

Un roman que j'ai déjà lu plusieurs fois, toujours avec plaisir et sous le charme de l'écriture stylisée de Boris Vian dont les loufoqueries ne cessent de me faire sourire.
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J'avais déjà du lire ce livre il y a de nombreuses années. Je viens de le relire dans le cadre d'un challenge.
Colin vit une vie de rêve : il n'a aucun problème d'argent. Seul lui manque l'amour avec un grand A. Il va le découvrir en la personne de Chloé. Après un mariage grandiose, l'état de santé de Chloé va rapidement se dégrader en raison d'un nénuphar qui pousse dans un de ses poumons. L'ensemble du livre est farfelu et loufoque, mais une fois encore, j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Colin, afin de pouvoir acheter un maximum de fleurs sensées guérir Chloé, va être obligé de travailler. Les conditions de travail dans le livre sont horribles et de nombreux travailleurs ne survivent pas. Préalablement, Colin avait donné 25 milles doublezons à son ami, Chick, afin qu'il puisse épouser Alizée. Mais Chick ne vit que pour Jean-Sol Partre et dépensera la totalité de cet argent à acheter des manuscrits ou des vêtements ayant appartenu à son idole. Jusqu'à ce que Alizée commette l'irréparable...
Livre à lire et à relire pour saisir les différents niveaux de lecture.
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Envie de relire « L'écume des jours » avant d'aller le voir en film.

Lu il y a fort longtemps, j'en avais oublié l'essentiel, sauf la magie, l'imagination, l'inventivité et la poésie qui m'avaient subjuguée à l'époque.
Je me souvenais de Jean-Sol Partre, du pianocktail, de la souris, du briquet qui s'allumait aux rayons du soleil, du nénuphar, de l'appartement qui rétrécissait…. Mais j'avais oublié bien des détails.
Tout m'est revenu en relisant et la charme et l'admiration sont intacts.
Rien n'a vieilli. Boris Vian est toujours aussi incomparable et merveilleux.
Je suis fort curieuse de voir le film, tout en redoutant un peu. Comment mettre en image tout cet enchantement des mots, des sentiments et des situations ?
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A mes yeux, l'Ecume des jours c'est un mélange savoureux de tout ce dont je raffole en littérature, de la poésie, du burlesque, du farfelue et de l'imagination en grandes largeurs ! Alors bien sûr, il y a l'histoire d'amour entre Colin et Chloé, magnifiquement tendre, innocente et douce, mais avant tout, c'est l'univers complètement fou qui se construit autour qui m'a plu. L'ambiance est totalement décalée et très étrange. L'écume des jours c'est un rêve éveillé, à la fois ténébreux, triste et mélancolique. Un petit monde à lui tout seul, qui mérite d'être découvert.
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Je m'attendais à un roman très sérieux, philosophique et complexe dans le sens péjoratif alors qu'après lecture je luis trouve ces qualificatifs mais dans le sens positif.
Je lui trouve aussi d'autres qualités, c'est drôle, loufoque, pleins de curiosités qui piquent la mienne, j'adore les jeux de mots comme Jean-Sol Partre ou manuscripte.

Les personnages sont bons, peu nombreux mais suffisant pour avoir de la diversité, sans oublier la souris, tous trouvent leur place naturellement dans l'intrigue. J'adore les tournures de phrases de Nicolas !
Des thèmes résolument modernes, le nénuphar dans le poumon, la version poétique du cancer, les agents de force qui abusent de leurs pouvoirs, les conditions de travail dégradantes. En lisant entre les lignes, en faisant attention aux détails, ce qui ressemble à un conte, un Alice aux pays des merveilles pour adultes, dévoile sa complexité. le champ lexical change « bruit de baiser sur l'épaule nue » à « son coeur éprouvait une angoisse étrange », la couleur aussi, celle de la vie puis celle grisâtre de la vie.
L'idéalisme du début se change en rage à l'annonce de la maladie de Chloé, par elle d'abord, elle en perd sa joie de vivre peu à peu, Colin également sombre dans la mélancolie et l'alcoolisme. Intéressant à suivre, sans être déprimant pour autant, il y a toujours des pointes de légèreté. le romantisme moderne qui est décrit dans la première moitié n'est pas du tout ennuyant, moi qui n'aime pas trop les romances, il fait désormais parti de mes exceptions.

Sur une autre note, le livre est musicale, par ses titres de jazz déjà et par son rythme, le roman est écrit comme une partition, cela m'a sauté aux yeux quand je l'ai commencé. La musicalité du début sonne comme une balade idyllique, cette belle symphonie tantôt s'accélère, tantôt se repose pour repartir de plus belle, quelques silences utiles.
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