Tu reverras ton frère

Le mode de la série: Un contexte fort et imprévisible, une situation passionnée, ado et l'un des premiers pas vers les tensions de la vie adulte.
Cette collection, " Court toujours", devrait intéresser les faibles lecteurs ados avec ce format court et ses situations du coeur familière.

Coup de téléphone à la petite soeur.
" - Je crois que j'ai retrouvé Jules..."
Ou encore perdu, pour être plus juste.

Nous commencerons dans l'action en ouvrant les premières pages, une course poursuite, "À la recherche du bonnet vert"!
Billie, une jeune adulte, pensera reconnaitre quelqu'un d'important dont on ne sait pas qui il est et à quel point.
Elle ne doit pas le manquer ce coup ci et l'attraper, comme un train en gare prèt au départ immédiat. Cela palpite dans les tempes et le coeur, claquement rapproché de semelles sur le pavé pour les autres, quitte à bousculer, slalomer dans la foule.
Une mission impossible, que d'atteindre un objectif vert fluo en mouvement en un temps record en oubliant les obstacles poussés par la vie et le hasard sur un trottoir. Et oui. La vie ne va pas tenir compte des circonstances d'urgence, écarter les passants comme le retrait de la Mer Rouge.
Clac. Porte de tram close.
Nous démarrerons sur une note de désespoir.
Le début en placement d'histoire est astucieux, le récit promettra indubitablement un drâme. le choix du titre écartera l'éventualité d'un drâme sentimental.
Allo, chers jeunes lecteurs?
C'est Séverine Vidal et elle va vous parler des enfants, des ados et des difficiles rapports dans la famille.

Des allers-retours choisis pour revenir sur ce qui a bien pu les séparer.
Une famille recomposée, deux soeurs d'un côté, un petit demi-frère de l'autre et les soeurs iront et viendront au gré de la garde partagée.
La tension est bien installée tandis que pour nous, lecteurs, il ne s'est encore rien passé. Juste une mention importante qui tendra le fil : de la poursuite du début aux souvenirs, il y aura 10 ans de passé, Ava la cadette avait 10 ans, elle en a donc 20. C'est Billie qui racontera, l'aînée.

Les récits de cette collection sont toujours aussi poignants, sans doute car très proche de situations qui nous seront familières, dans la vie des autres ou que l'on aura traversé à l'occasion.

Ici, les enfants seront au coeur des préoccupations, chamboulés par les décisions adultes.
On sait que cela arrive, que des adultes ne s'entendent plus, les enfants le comprennent qu'on ne puissent plus s'entendre, même si ils espèrent que les choses durent toujours à l'âge adulte pour que le fond de décor ne finissent pas scotchés trop de fois.
La séparation. C'est une préoccupation adulte qui deviendra celle des enfants et adieu insouciance mais on peut s'en remettre et il est important de le réaffirmer, cela peut être pire lorsque des parents font semblant devant les enfants de s'aimer et d'être heureux.
Comment avoir une idée juste de la famille unie et de l'amour si tout est faussement arrangé, pas vrai?
À quoi peut on croire?
Les relations d'une fratrie? Celle d'un bonheur fusionnel, celle qui par monts et par vaux ne changeront pas avec les houles des adultes qui se chamaillent.
Billie, Ava et Jules.
Et puis un jour, Marylin la belle-mère décide de partir avec son fils sous le bras et de s'inscrire aux abonnés absents.

La chance de pouvoir le recontacter par des moyens insolites est excitantes, le " nous a t-il oublié parce que nous, on ne l'a pas oublié..." est bouleversante.
On aime aussi cet tome.

Je poursuis ma découverte de la collection "Court toujours" avec ce roman de Séverine Vidal.

Si j'ai trouvé le sujet intéressant (Que se passe-t-il pour la fratrie lorsqu'un parent enlève un enfant ? Comment se fait un deuil sans mort ni corps ?), je n'ai pas adhéré au traitement.
D'abord je n'ai cessé de mélanger les trois femmes : Ariane, Ava et Billie. La mère, les deux filles, toutes appelées par leur prénom, toutes parlant "d'jeune" (de manière assez pénible d'ailleurs).
Mais le souci principal vient selon moi de la temporalité du roman. Quand ses collègues Jo Witek et Stéphane Servant écrivent sur une situation courte, quasiment en temps réel (un trajet pour rentrer chez soi et un discours), Séverine Vidal scinde l'action en deux périodes espacées de dix ans. le format de cette collection me semble trop court pour que cela fonctionne.
En conséquence les personnages sont assez caricaturaux : l'atroce belle-mère digne d'un conte de fée (lunatique, jalouse, rancunière), le papa, pivot de la fratrie puisqu'il a eu ces trois enfants de deux femmes différentes, est pratiquement transparent... Ce roman aurait mérité un format plus ample pour avoir l'espace de développer les personnages, de mettre un peu de gris entre le noir et blanc.

En revanche, l'amour fraternel qui unit les trois enfants est très touchant. Créer des liens forts entre ses personnages est d'ailleurs l'un des talents de cette auteure. Et les références culturelles font mouche. En tout cas pour les lecteurs de mon âge !

Membre de la fratrie "Court Toujours" des éditions Nathan, ce petit livre nous propose cette fois l'histoire d'une fratrie séparée dans des circonstances criminelles, soit un enlèvement d'enfant.

Billie et Ava sont folles de leur petit demi-frère, Jules, alias "Tigrou", qui a environ 5 ans. Alternant leur passé et dix ans plus tard, on apprend que Jules a été enlevé par sa mère, qui a quitté le pays, avec l'intention de disparaitre. Les deux jeunes filles et leur père vivront chaque jour la perte du petit bonhomme qu'ils aimaient tant. Et puis, dix ans plus tard, Billie croit avoir reconnu son frère en ce jeune homme qui se balade de dos avec une tuque verte. Les deux soeurs décident de mettre un collage sur le mur d'un bâtiment afin de lui faire savoir qu'elles le cherchent et qu'elles l'attendront là pour son anniversaire. Maintenant, reste plus qu'à attendre. Et espérer.

Une histoire toute simple d'une fratrie qui se retrouve, mais dans une situation toute-de-même hors de l'ordinaire. le kidnapping d'enfants par leurs parents est un problème mondial, nécessitant l'intervention d'Interpol, sorte de police qui se penche sur les crimes internationaux. C'est donc bel et bien un crime, d'ailleurs mit en lumière par quelque romans, donc les deux romans "Jamais sans ma fille"de Betty Mahmoudy, figure phare de ce fléau mondial. Dans le présent livre, il faudra attendre que Jules soit assez vieux pour entreprendre lui-même son retours au pays.

"Faire le deuil d'un membre de sa fratrie" n'est pas le sujet le plus vu en littérature jeunesse, c'est donc une joie de le voir enfin traité ici. On aura souvent vu des parents faire le deuil de leur enfant, mais avoir le point de vu des enfants, c'est autre chose. Je dirais que le noeud de la guerre dans leur cas, comme probablement beaucoup d'autres cas, est de ne pas oublier, cultiver la mémoire encore et encore en espérant son retours un jour.

Bref, un touchant roman court qui se lit bien et qui met en lumière une situation peu commune, et qui comme les autres Court Toujours est offert en trois version: numérique, audio et papier.

Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans+.

Billie et Ava n'ont pas oublié. Elles ne peuvent pas. Ni oublier, ni vivre sans lui.
Jules… En 2011, Marylin, la belle-mère des deux jeunes filles a quitté leur père, emmenant avec elle leur demi-frère, “Tigrou”.
“Je pars. Je n'en peux plus.
Ne cherche pas à nous retrouver.
Tu ne reverras pas ton fils.”
Dix ans plus tard, l'absence est toujours aussi pesante. À moins que ce garçon, là, croisé par hasard dans la rue, ce ne soit lui?

Si elle m'avait carrément angoissée avec Ton héroïne, Séverine Vidal revient ici sur un registre plus émouvant, plus sensible (elle sait faire) à travers l'histoire d'un enlèvement d'enfant. Un enlèvement particulier puisque c'est la mère qui en est responsable.
Ce qui me surprend à chaque fois avec l'autrice ( je devrais pourtant m'habituer à force mais non), c'est l'intensité émotionnelle qui se dégage de ses textes. Il faut dire qu'elle trouve toujours les bons mots pour décrire les sentiments -quels qu'ils soient- de ses personnages et qu'elle parvient à saisir et à décrire des moments suspendus comme ceux que l'on peut vivre dans la souffrance.

J'ai noté de nombreux passages dans ce roman pourtant très court. Mon exemplaire du livre s'est trouvé envahi de post-its, comme souvent avec l'autrice. Lire du Séverine Vidal m'expose régulièrement à une pénurie des fameux petits papiers autocollants.
Bref.
Tout ça pour dire que ce roman m'a encore drôlement touchée. J'ai trouvé le récit très prenant avec cette alternance du présent (2021) et du passé (2011, année de la disparition). Séverine Vidal met la situation en place très rapidement. Mais malgré tout, ça s'articule bien et on a aussi vite l'impression de bien connaître les personnages. C'est tout le talent de l'autrice de nous permettre de nous représenter ses héros, leurs problèmes, leurs petites habitudes et de fait, on s'attache à eux avec beaucoup de facilité.
Pour finir, j'ai trouvé assez original d'aborder la disparition sous cet angle. Comme je le disais plus haut, c'est la mère de Jules qui s'en va sans explication de façon totalement inattendue. Et c'est d'autant plus dur à accepter pour toute la famille car c'est incompréhensible. le silence dure, l'absence est douloureuse. Et on se demande si les deux jeunes filles, aujourd'hui adultes, reverront un jour leur petit frère disparu.

Encore un très bon titre de cette collection à part qui offre aux adolescents des histoires ancrées dans la réalité avec une touche d'originalité et ici, beaucoup d'émotion.
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Tu reverras ton frère aborde l'histoire des familles recomposées où le week-end Billie et Ariane le passe chez leur père avec sa nouvelle compagne et leur demi-frère Jules.
Les filles s'accommode de cette garde partagée surtout qu'elles adorent leur petit frère.
Le titre et le premier chapitre, nous savons déjà que ce petit frère a disparu de leur vie.

Comme tout les romans de cette collection, ils sont très court. On pourrai même dire que ce sont des nouvelles. En une cinquantaine de pages, l'autrice Séverine Vidal arrive à nous transmette l'espoir de ces retrouvailles mais aussi la douleur de l'absence et de la difficile reconstruction qui ici s'attache aux sentiments et du point de vue des enfants.