La mode a toujours eu un lien avec la condition féminine. "Les variations de l'élégance, ces engouements, cette fureur de nouveautés" apparus dans le monde de la mode n'ont jamais réellement disparu.
La robe, une histoire culturelle du Moyen-âge à aujourd'hui de
Georges Vigarello retrace l'
histoire de la femme à travers l'évolution de ses tenues.
Son habillement est intimement lié aux évolutions sociales et culturelles qu'elle va connaître. de la femme objet à la femme libérée, tout se joue selon la représentation extérieure du corps féminin.
De façon chronologique et historique, l'auteur retrace la vie de
la robe, l'évolution de la femme et des moeurs.
Très documenté et joliment illustré de dessins et peintures d'époque, l'ouvrage regorge de magnifiques descriptions de robes tirées des textes classiques de la littérature. Celles-ci sont de véritables tableaux à elles seules.
Dès le Moyen Âge, la damoiselle n'a pas son mot à dire.
La robe se doit d'affiner la taille et dessiner les courbes, symbole de délicatesse et fragilité, via la technique du laçage. La géométrie parfaite est de rigueur quitte à user d'artifices, le naturel n'a pas lieu d'être. Sortir de ce carcan, véritable esclavage des libertés n'est pas facile.
À partir de la Renaissance, on opte pour le corset : certains en fer !! Il fuselle le buste. le bas de
la robe est voué à bouffonner et s'évaser. C'est la profusion des tissus, des étoffes, des falbalas plissés. L'apparition des cerceaux et paniers, pour donner forme et volume. À la cour de France, "les dépenses de la mode excédaient celles de la table et de l'équipage."
La femme est limitée dans le mouvement, au sens propre comme au sens figuré. Elle est restreinte à cette image typique de "poupée" mise en valeur sur un piédestal.
Les premiers catalogues de mode, visible dans les réserves de la médiathèque l'illustrent à merveille.
Galeries des modes et costumes français 1778-1787 ou Debucourt, Modes et manières du jour à Paris à la fin du XVIIIe s. et au commencement du XIXe s. composés de gravures ou d'estampes, sont découpés en cahiers de six ou trois planches agrémentés de légendes éloquentes.
Les femmes tentent timidement de s'affranchir pendant la Révolution. Elles s'ouvrent aux professions masculines, montent en amazone, ... Une partie de la gent masculine prend enfin leur défense : les médecins s'inquiètent des effets du corset sur le corps , les caricaturistes s'en donnent à coeur joie.
Mais l'élan de reconquête est de courte durée. La Restauration entraîne le retour des crinolines, noeuds, volants et bas de robes voluptueuses et surtout du corset - certes plus léger mais tout de même !
1900 sera enfin l'année de la rupture. La femme fait de la bicyclette, joue au golf, voyage et se promène en bord de mer ... sa tenue s'adapte littéralement à sa soif de liberté et de mouvement. On fluidifie, on raccourcit les tissus. C'est le début des années Coco Chanel et
Paul Poiret.
Dans le même temps, le magazine Vogue, créé en 1892, est redynamisé et voit une rubrique haute-couture apparaître qui ne s'arrêtera plus jamais.
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