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3,58

sur 1336 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il s'agit d'une oeuvre tardive De Voltaire puisque celui-ci l'écrit en 1767 (il décède en 1778), qui est du genre roman ou conte philosophique, en 20 chapitres. L'auteur y introduit "Le Bon Sauvage" en la personne de l'Ingénu. Voltaire prend la précaution de situer l'action sous le règne de Louis XIV, car il étrille beaucoup la Cour, et la Religion. Il s'agit d'un récit qui se veut exotique, le héros, arrivant du lointain Canada et débarquant avec un vaisseau anglais sur les côtes de Basse-Bretagne. L'auteur aborde des questions religieuses, notamment le fanatisme et l'intolérance, et il s'attaque aussi au régime autoritaire, qui censure et condamne arbitrairement des hommes en les emprisonnant à La Bastille en délivrant des lettres de cachet.
Même si Voltaire introduit une idylle dans son oeuvre, le thème le plus important qui est développé reste une réflexion sur la condition humaine. le lecteur assiste à l'évolution de l'Ingénu, qui de Huron (sauvage) devient un homme instruit épris de philosophie, de sciences, et raisonnant.
Voltaire condamne aussi les machinations qui conduisent à enfermer des jeunes filles dans des couvents, les privilèges de hauts dignitaires qui ne sont pas de véritables "honnêtes hommes", le chantage qui peut être exercé sur une personne qui demande réparation d'une injustice, il se moque aussi de la médecine... Tous les hommes un peu influents sont pointés du doigt. Cependant, le lecteur devra se faire sa propre opinion, car l'auteur dans sa conclusion ne tranche pas entre le bien et le mal.
Nous retrouvons finalement les travers de beaucoup de nos contemporains...
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Un beau jour un jeune homme fort courtois débarque en Bretagne. M. Et Mlle de Kerkabon estiment que cet inconnu, aux moeurs fort civiles quoiqu'il fur Huron, est leur neveu, c'est-à-dire le fils de leur frère et de leur belle-soeur qui ont émigré en Nouvellep-France et semblent décédés.
Ils se mettent donc en tête de le présenter à la société, qui l'accueille avec curiosité, et de lui faire lire la Bible.
Ils estiment également qu'il doit être baptisé. Une grande discussion s'élève, le Huron voulant être baptisé comme dans la Bible, c'est-à-dire dans un fleuve.
On le raisonne, Mlle de Saint-Yves lui sert de marraine, ce qui est cause d'un grand ennui: le Huron veut l'épouser, mais la loi interdit d'épouser sa marraine, ce qui, là encore n'est pas mentionné dans la Bible!
Le Huron découvre ainsi avec ingenuite la société française du 18eme siècle.
Ce conte philosophique est l'un des plus connus De Voltaire, et il est assez réussi.
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L 'ingénu est une satire parue en 1767. Voltaire y raconte les aventures d'un Huron, un indien du Canada. le choix de ce protagoniste n'est pas fait de façon fortuite mais il est
fait à bon escient par l'auteur car il veut montrer que ce personnage selon les préjugés qui ont cours chez les Blancs d' Europe et d'Amérique du nord, est un homme rustre, un arriéré et non civilisé. C' est un individu qui ne peut connaître les bonnes manières et ne peut s'intégrer à leur monde évolué et civilisé.
le Huron quitte le Canada, passe par l' Angleterre et arrive en France. Il s'installe en Basse-Bretagne. La providence fait qu' il rencontre des proches parents : sa tante et son oncle paternels.
En voyageant l'ingénu fait une importante remarque : sur le plan des Libertés , l' Angleterre est de loin meilleure que la France ! L'ingénu sait juger et apprécier.
L 'ingénu regarde la vie française avec candeur et simplicité Il n'a pas de préjugés.Le Huron est pour Voltaire l'occasion de défendre la simple nature contre les coutumes imposées par la civilisation et non fondées par l' usage de la raison. Les supposés civilisés ont beaucoup de leurs actons fondées sur l'irrationnel et les préjugés.
Durant ses aventures, l' ingénu se trouve confronté à de multiples difficultés face aux pouvoirs religieux et tyranniques des pouvoirs politiques durant le règne de Louis XIV.
Au cours de ses aventures, l' ingénu est embastillé pour avoir voulu défendre ses droits. Durant sa captivité, il fait connaissance avec un homme vieux dénommé Gordon. Ce dernier est un homme érudit et cultivé. Devenus des amis, ils passent leur temps à discuter de tout. le huron avec le temps, devient de moins en moins naïf, moins crédule. Au cours de ses discussions, l'ingénu est devenu plus cultivé.
L' ingénu a connu aussi le grand amour mais ...
Un grand moment de lecture. Agréable, prenante et on ne peut qu'admirer la verve de l' auteur .

















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Une petite histoire légère, drôle, d'une écriture fine qui jette néanmoins un regard satirique, des réflexions poussées et un esprit philosophique pas si caché que ça, sur la société de l'époque. Suivi d'un épître à Uranie magnifique.
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L'histoire d'un « sauvage », un Huron qui arrive en Basse Bretagne et est confronté à la société française du XVIIe siècle.
Voltaire, dans ce conte philosophique qui prend la forme d'un roman ( mode du XVIIIeme), dénonce les abus du clergé ainsi que leur ignorance face aux questions de bon sens : "Je m'aperçois qu'on fait ici une infinité de choses qui ne sont point dans votre livre, et qu'on n'y fait rien de tout ce qu'il dit".
La critique des religions est au centre de ce roman où il met en exergue l'opportunisme, la recherche d'un accroissement du pouvoir au détriment du bien-être de la population, de leur liberté de conscience
Plus largement, il dénonce la société du XVIIeme siècle : les abus des fonctionnaires, des médecins, … la vénalité est au centre de toute cette noblesse et ce clergé.

C'est un roman essentiel pour comprendre le tournant qui s'opérait en ce siècle des Lumières, l'ingérence de la Religion et de la monarchie sur le libre arbitre de chacun.
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Un Huron débarque sur une côte bretonne. Un frère et une soeur qui se promenaient là, se prennent d'affection pour ce drôle de personnage en qui ils croient bientôt reconnaître leur neveu d'Amérique. L'oncle, qui est prieur, décide de le convertir ce qui va donner lieu à quelques scènes comiques. L'histoire se complique quand l'Ingénu tombe amoureux de « la belle Saint-Yves ». C'est un début plaisant qui m'a rappelé le procédé des Lettres Persanes de Montesquieu : le regard de l'étranger sur le fonctionnement de cette société en fait apparaître les absurdités. Dans ce conte, c'est la religion qui en fait les frais.
Le qualificatif d'ingénu s'applique à notre Huron mais il est employé par Voltaire dans son sens fort, comme l'indique la définition de Furetière en note dans mon édition (Livre de poche), que je cite parce que je la trouve très belle : « Ingénu : qui a une franchise, une bonté et une sincérité naturelle pour reconnaître toujours la vérité. On abuse de ce mot, lorsqu'on le détourne en mauvaise part, lorsqu'on qualifie de sot et de niais celui qui est ingénu, qui dit les choses comme il les pense. »
J'avais gardé un excellent souvenir du style voltairien car j'avais dévoré Candide l'an dernier, que j'avais lu un sourire quasi permanent aux lèvres, séduite par la complicité malicieuse que le philosophe sait instaurer avec son lecteur. J'ai retrouvé dès le début de L'Ingénu ce même plaisir... jusqu'au chapitre X, qui m'a donné du fil à retordre. En effet, il m'a fallu me documenter pour comprendre les multiples références qui sont faites aux polémiques du temps, aux querelles qui opposent jésuites et jansénistes, en particulier concernant la notion de grâce. Cela est extrêmement daté pour un lecteur du XXIe siècle.
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises, car la suite du conte attribue un rôle prépondérant au personnage féminin, Mademoiselle de Saint-Yves, dénonçant, non seulement l'hypocrisie révoltante de toute la société de cour, mais également le sort réservé aux femmes ; le texte s'avère alors extrêmement moderne.
Le destin des personnages secondaires produiront quelques « conversions » (celle du janséniste Gordon, du marquis de Saint-Pouange...), mais à quoi se convertissent-ils ? À plus de raison et d'humanité.
Finalement, c'est ce que je garderai de cette lecture, avec le sentiment que Voltaire était un écrivain incroyablement lucide et libre.
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A travers le regard naïf d'un « bon sauvage » venu du Canada (l'ingénu), Voltaire se livre à une attaque frontale et systématique de la société de son temps : sous des traits d'humour, il raille la suffisance de ses compatriotes vis-à-vis de l'étranger, qui se voit imposé des coutumes absurdes et une ingérence religieuse dans sa vie privée et sentimentale. Mais plus grave : Voltaire réprouve les abus de pouvoir des fonctionnaires corrompus et fait le procès de toute forme d'intolérance religieuse. Il évoque la révocation de l'Édit de Nantes comme une erreur monumentale de Louis XIV. Au terme d'un parcours initiatique, les germes d'une éducation morale et scientifique, éloignée de la superstition et des vérités toutes faites, se fixeront dans la « cervelle sans nuage » du sauvage, faisant de lui un véritable philosophe des Lumières.

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Un livre bouleversant, philosophique, dramatique et drôle, aux airs de Molière et Shakespeare. Un chef d'oeuvre où l'on peut voir, à part la critique sarcastique envers la pratique catholique de l'époque, l'influence d'une société conservatrice sur la femme.
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"L'Ingénu" ou comment utiliser la naïveté d'un étranger pour critiquer la société.
Voltaire ne s'en prive pas : les moeurs, les puissants et bien sûr l'Eglise, tous en prennent pour leur grade, avec une ironie et une langue incroyable. Chaque page recèle une trouvaille, les citations sont légions.
L'histoire, quant à elle, est moins morcelée que dans "Zadig" : alternance des points de vue entre le Huron et Melle Saint-Yves est intéressante et permet de multiplier les situations tout en les liant.
Une relecture passionnante !
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L'Ingénu, bien que moins connu, est pour moi, un des plus beaux romans De Voltaire !
Bretagne, 1689. Sapé d'un petit spencer, un beau Huron musclé débarque d'un vaisseau anglais sur la côte. Parlant anglais et français, il se lie avec l'abbé de Kerkabon et sa soeur. Il leur fait cadeau d'un médaillon sur lequel ils reconnaissent leur frère capitaine, dont ils sont sans nouvelles : l'Ingénu est leur neveu !
A un dîner où sont conviés "l'interrogant" bailli, le receveur, et les voisins l'abbé de Saint-Yves et sa soeur, c'est le coup de foudre !
Lors de la discussion à table, il s'avère que l'Ingénu, n'ayant lu que la Bible, et non instruit des us de la société française, n'a pas les vices de celle-ci. N'étant pas dans l'orgueil, il reconnait aisément ses erreurs, mais il met souvent les invités devant leurs contradictions !
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A partir de là, Voltaire, par le truchement d'un étranger, ingénu aux yeux neufs, s'en donne à coeur joie pour critiquer les absurdités des usages de la bonne société.
La religion en prend pour son grade, ne respectant pas les codes de sa référence, la Bible. Il y a la scène comique du baptême, puis les codes du mariage qui sont tournés en dérision.
Les conventions sociales ne sont pas épargnées : l'interrogant (qui interroge avec arrogance ) bailli veut la belle Saint-Yves pour son fils : il la "protège" des assiduités" de l'Ingénu en la mettant au couvent. Trouvant cela ridicule, après avoir songé à mettre le feu au couvent, l'Ingénu monte à Versailles pour parler au roi.
Les barrières de l'administration en prennent pour leur grade : longueur d'attente dans les cabinets, impossibilité de voir les sollicités, pris pour une affaire de la plus haute importance avec la baronne De..., ou la marquise Du...
Vanité, avidité, incompétence et lubricité vont de mèche.
Et la religion en prend encore un coup : un espion jésuite a rapporté à la Cour avoir entendu une conversation du Huron avec des réformés en trajet, à Saumur. Or l'Edit de Nantes sur la liberté de culte vient d'être révoqué par Louis XIV, et les dragonnades vont bon train.
De plus, le perfide interrogant bailli a dénoncé à la Cour la volonté de l'Ingénu de mettre le feu au couvent.
Il n'en faut pas plus pour embastiller l'Ingénu sur lettre de cachet, sans jugement... : la justice expéditive, dont la charge est achetée par des novices, passe aussi à la moulinette de notre philosophe !
En prison, l'Ingénu discute avec un vieux janséniste embastillé, qui lui ouvre des yeux sur tous les vices et corruptions de la haute société française, car depuis plus d'un demi-siècle, la guerre fait rage entre les jansénistes de Port-Royal et les jésuites hypocrites auxquels s'est rallié le roi. On peut rapprocher ce passage des "Provinciales" de Pascal.
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Là encore, comme dans plusieurs contes ou romans De Voltaire, les "bons" héros, l'Ingénu et la belle saint-Yves, parce qu'ils disent tout haut la Vérité, doivent franchir maints obstacles pour se retrouver...

Celui qui dit
La Vérité,
Il sera exécuté.
( Guy Béart ).
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