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3,59

sur 1325 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai quitté l'école assez jeune (motif : fumiste inadaptée au système scolaire) et je n'ai donc pas compétence à rédiger des critiques aussi bien argumentées que celles que j'ai le plaisir de lire ici. C'est la raison pour laquelle, je ne vous livre que mon ressenti, de manière un peu primaire, certes, mais néanmoins absolument sincère.

Je me limiterai donc à ce petit commentaire sans prétention :
L'écriture et les idées véhiculées par Voltaire restent très actuelles. J'ai vraiment aimé ce conte. Il faut avoir le génie de Voltaire pour instruire sans ennuyer.

Je présente mes plus humbles excuses à Monsieur François Marie Arouet et à tous ses lecteurs qualifiés pour cette piètre critique. J'aurais tant aimé être apte à en dire plus et mieux.
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L'Ingénu, bien que moins connu, est pour moi, un des plus beaux romans De Voltaire !
Bretagne, 1689. Sapé d'un petit spencer, un beau Huron musclé débarque d'un vaisseau anglais sur la côte. Parlant anglais et français, il se lie avec l'abbé de Kerkabon et sa soeur. Il leur fait cadeau d'un médaillon sur lequel ils reconnaissent leur frère capitaine, dont ils sont sans nouvelles : l'Ingénu est leur neveu !
A un dîner où sont conviés "l'interrogant" bailli, le receveur, et les voisins l'abbé de Saint-Yves et sa soeur, c'est le coup de foudre !
Lors de la discussion à table, il s'avère que l'Ingénu, n'ayant lu que la Bible, et non instruit des us de la société française, n'a pas les vices de celle-ci. N'étant pas dans l'orgueil, il reconnait aisément ses erreurs, mais il met souvent les invités devant leurs contradictions !
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A partir de là, Voltaire, par le truchement d'un étranger, ingénu aux yeux neufs, s'en donne à coeur joie pour critiquer les absurdités des usages de la bonne société.
La religion en prend pour son grade, ne respectant pas les codes de sa référence, la Bible. Il y a la scène comique du baptême, puis les codes du mariage qui sont tournés en dérision.
Les conventions sociales ne sont pas épargnées : l'interrogant (qui interroge avec arrogance ) bailli veut la belle Saint-Yves pour son fils : il la "protège" des assiduités" de l'Ingénu en la mettant au couvent. Trouvant cela ridicule, après avoir songé à mettre le feu au couvent, l'Ingénu monte à Versailles pour parler au roi.
Les barrières de l'administration en prennent pour leur grade : longueur d'attente dans les cabinets, impossibilité de voir les sollicités, pris pour une affaire de la plus haute importance avec la baronne De..., ou la marquise Du...
Vanité, avidité, incompétence et lubricité vont de mèche.
Et la religion en prend encore un coup : un espion jésuite a rapporté à la Cour avoir entendu une conversation du Huron avec des réformés en trajet, à Saumur. Or l'Edit de Nantes sur la liberté de culte vient d'être révoqué par Louis XIV, et les dragonnades vont bon train.
De plus, le perfide interrogant bailli a dénoncé à la Cour la volonté de l'Ingénu de mettre le feu au couvent.
Il n'en faut pas plus pour embastiller l'Ingénu sur lettre de cachet, sans jugement... : la justice expéditive, dont la charge est achetée par des novices, passe aussi à la moulinette de notre philosophe !
En prison, l'Ingénu discute avec un vieux janséniste embastillé, qui lui ouvre des yeux sur tous les vices et corruptions de la haute société française, car depuis plus d'un demi-siècle, la guerre fait rage entre les jansénistes de Port-Royal et les jésuites hypocrites auxquels s'est rallié le roi. On peut rapprocher ce passage des "Provinciales" de Pascal.
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Là encore, comme dans plusieurs contes ou romans De Voltaire, les "bons" héros, l'Ingénu et la belle saint-Yves, parce qu'ils disent tout haut la Vérité, doivent franchir maints obstacles pour se retrouver...

Celui qui dit
La Vérité,
Il sera exécuté.
( Guy Béart ).
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L 'ingénu est une satire parue en 1767. Voltaire y raconte les aventures d'un Huron, un indien du Canada. le choix de ce protagoniste n'est pas fait de façon fortuite mais il est
fait à bon escient par l'auteur car il veut montrer que ce personnage selon les préjugés qui ont cours chez les Blancs d' Europe et d'Amérique du nord, est un homme rustre, un arriéré et non civilisé. C' est un individu qui ne peut connaître les bonnes manières et ne peut s'intégrer à leur monde évolué et civilisé.
le Huron quitte le Canada, passe par l' Angleterre et arrive en France. Il s'installe en Basse-Bretagne. La providence fait qu' il rencontre des proches parents : sa tante et son oncle paternels.
En voyageant l'ingénu fait une importante remarque : sur le plan des Libertés , l' Angleterre est de loin meilleure que la France ! L'ingénu sait juger et apprécier.
L 'ingénu regarde la vie française avec candeur et simplicité Il n'a pas de préjugés.Le Huron est pour Voltaire l'occasion de défendre la simple nature contre les coutumes imposées par la civilisation et non fondées par l' usage de la raison. Les supposés civilisés ont beaucoup de leurs actons fondées sur l'irrationnel et les préjugés.
Durant ses aventures, l' ingénu se trouve confronté à de multiples difficultés face aux pouvoirs religieux et tyranniques des pouvoirs politiques durant le règne de Louis XIV.
Au cours de ses aventures, l' ingénu est embastillé pour avoir voulu défendre ses droits. Durant sa captivité, il fait connaissance avec un homme vieux dénommé Gordon. Ce dernier est un homme érudit et cultivé. Devenus des amis, ils passent leur temps à discuter de tout. le huron avec le temps, devient de moins en moins naïf, moins crédule. Au cours de ses discussions, l'ingénu est devenu plus cultivé.
L' ingénu a connu aussi le grand amour mais ...
Un grand moment de lecture. Agréable, prenante et on ne peut qu'admirer la verve de l' auteur .

















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Ce conte philosophique est émouvant , prenant et instruisant , digne d'un maître.
Ce qui est très touchant dans ce roman ,c'est le dévouement de Mlle de Saint-Yves pour l'ingénu et vice versa .Une fille innocente . chaste . d'une bonne éducation , vivant dans l'honneur et pour son honneur , domptant un homme qu'on dit sauvage .mais d'une âme innocente , sans vice , sans calcule , voltaire a acclamé beaucoup sa nature et a blâmé le vice des êtres dits civilisés .cette pucelle a sacrifié ce quelle a de plus précieux pour sauver son bien aimé a cause de la réalité des procédures du pouvoir (la cour) ,et meurt de chagrin causé par l'opprobre quelle avait senti par la suite .
voltaire dénonce l'intolérance de l'église (les jésuites) contre les huguenots(protestants) , l'immixtion de l'église dans la politique ,la concentration et la rigidité du pouvoir , l'arbitraire du bailli , le libertinage de certains prêtres( le révérend père La Chaise confesseur de Louis XIV) qui est du a leur autorité excessive . voltaire évoque la laïcité et la république.

bien qu'il soit un érudit , Gordon le janséniste qui a enseigné l'ingénu la science et la philosophie durant leur incarceration ,voulait le janséniser si vous me permettez ce verbe, renonce a ses préceptes grâce au naturel de l'ingénu et a l'amour qu'avait ensemencé Mlle de Saint-Yves dans son âme et l'a lui retransmise . ( le naturel l'emporte sur l'artificiel) , voltaire dénonce l'obscurantisme du jansénisme et donne Gordon pour model de renaissance.
bien qu'il soit court le conte est rempli d'idées . d'enseignements . de morale . de débats philosophiques très sublimes . de sentiments .il n'y a pas d'incidents gratuits languissant les chapitres, un vrai bijou.

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L'Ingénu ou lorsque Voltaire parodie le roman larmoyant (ou roman sensible (surtout de Richardson)). Un roman d'amour à la Voltaire (différent de celui plus long de Candide et Cunégonde) qui est en même temps un roman d'apprentissage.

Voltaire revient dans ce conte à ses sujets préférés déjà développés dans ses autres écrits (Lettres philosophiques, le Siècle de Louis XIV). Il fait une comparaison entre la France et l'Angleterre en matière de liberté d'expression et d'action du citoyen, esquisse le thème du bon sauvage (thème cher aux philosophes des Lumières) et décrit la décadence du monde civilisé. Il critique les égarements des hommes d'église, la pensée captieuse des Jansénistes et la monarchie du Roi soleil puis prône le bon sens qui suit l'instinct naturel et intègre.

L'Ingénu est devant un amour impossible à cause de quelques vains usages dogmatiques (ne peut épouser sa marraine). Mais, à mon avis l'épisode le plus beau est celui où l'Ingénu à vingt ans se consacre à l'étude des sciences et de la philosophie mais aussi de la littérature : Molière, Racine, Corneille, La Fontaine... le bon est celui qui vit en société tout en gardant sa bonté et probité.
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L'histoire d'un « sauvage », un Huron qui arrive en Basse Bretagne et est confronté à la société française du XVIIe siècle.
Voltaire, dans ce conte philosophique qui prend la forme d'un roman ( mode du XVIIIeme), dénonce les abus du clergé ainsi que leur ignorance face aux questions de bon sens : "Je m'aperçois qu'on fait ici une infinité de choses qui ne sont point dans votre livre, et qu'on n'y fait rien de tout ce qu'il dit".
La critique des religions est au centre de ce roman où il met en exergue l'opportunisme, la recherche d'un accroissement du pouvoir au détriment du bien-être de la population, de leur liberté de conscience
Plus largement, il dénonce la société du XVIIeme siècle : les abus des fonctionnaires, des médecins, … la vénalité est au centre de toute cette noblesse et ce clergé.

C'est un roman essentiel pour comprendre le tournant qui s'opérait en ce siècle des Lumières, l'ingérence de la Religion et de la monarchie sur le libre arbitre de chacun.
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Ce n'est pas un conte tout à faut typiquement voltairien que "L'Ingénu". Non qu'on y retrouve pas la portée philosophique, la maîtrise littéraire qui caractérisent ces romans et contes : on les retrouve, au contraire, et avec plaisir.
Simplement, du point de vue du divertissement, "L'Ingénu" est très différent de "Candide", de "Micromégas", de "Zadig", du "Monde comme il va", du "Taureau Blanc" ou des "Lettres d'Amabed".
On peut le rapprocher, à la limite de ce joli petit conte intitulé "Les oreilles du comte de Chesterfield et le chapelain Goudman" ; car il a cela de commun avec cette charmante et intelligente histoire, de ne pas être un conte oriental, et même, pour être précis, d'être un conte européen, un conte qui se passe en Europe occidentale.
On ne trouve pas là l'orientalisme de bazar, qui fait au moins en partie le charme de ses autres contes.
Et cela n'est pas si mal ; car, honnêtement, lorsqu'on lit les romans et contesDe Voltaire, n'avoir cesse d'entendre parler d'Orient, cela est lassant et parfois on a envie de voir l'auteur de "Candide" abandonner l'orientalisme.
Quant au message philosophique, il se trouve dans le personnage de L'Ingénu même, modèle de "l'honnête homme", tel que le rêvait les Lumières.
Les qualités d'écriture, l'intelligence, le charme De Voltaire ont encore fait des merveilles !
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Il s'agit d'une oeuvre tardive De Voltaire puisque celui-ci l'écrit en 1767 (il décède en 1778), qui est du genre roman ou conte philosophique, en 20 chapitres. L'auteur y introduit "Le Bon Sauvage" en la personne de l'Ingénu. Voltaire prend la précaution de situer l'action sous le règne de Louis XIV, car il étrille beaucoup la Cour, et la Religion. Il s'agit d'un récit qui se veut exotique, le héros, arrivant du lointain Canada et débarquant avec un vaisseau anglais sur les côtes de Basse-Bretagne. L'auteur aborde des questions religieuses, notamment le fanatisme et l'intolérance, et il s'attaque aussi au régime autoritaire, qui censure et condamne arbitrairement des hommes en les emprisonnant à La Bastille en délivrant des lettres de cachet.
Même si Voltaire introduit une idylle dans son oeuvre, le thème le plus important qui est développé reste une réflexion sur la condition humaine. le lecteur assiste à l'évolution de l'Ingénu, qui de Huron (sauvage) devient un homme instruit épris de philosophie, de sciences, et raisonnant.
Voltaire condamne aussi les machinations qui conduisent à enfermer des jeunes filles dans des couvents, les privilèges de hauts dignitaires qui ne sont pas de véritables "honnêtes hommes", le chantage qui peut être exercé sur une personne qui demande réparation d'une injustice, il se moque aussi de la médecine... Tous les hommes un peu influents sont pointés du doigt. Cependant, le lecteur devra se faire sa propre opinion, car l'auteur dans sa conclusion ne tranche pas entre le bien et le mal.
Nous retrouvons finalement les travers de beaucoup de nos contemporains...
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Dans le cadre du soutien scolaire à un jeune lycéen de seconde S (préorientation) , je lis, pour la première fois, « L'Ingénu ». Quelle surprise !
Je trouve ce conte philosophique aussi intéressant et puissant que Candide ou Micromégas, mais peut- être plus truculent, la satire plus mordante, de nombreux thèmes évoqués dans d'autres apologues sont repris, mais ici, le cadre de l'intrigue est la France et il est plus facile d'expliquer et d'extrapoler , parler d'histoire (la guerre de Sept ans) , de monarchie absolue , (le despotisme, la corruption, ) de religion (huguenots, jansénisme, révocation de l'Edit de Nantes et ses conséquences) dans un contexte plus familier, car étudié en cours.
Avec tout « ce déballage » qui n'épargne pas grand monde, il est facile d'expliquer, à l'adolescent pourquoi Voltaire, une fois de plus « offre » la paternité de ce texte au P. Quesnel !
Et je comprends mieux aussi pourquoi cette oeuvre ne figurait pas au programme, de mon temps, en classes terminales chez les Trinitaires !
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Voltaire nous livre ici l'histoire d'un ingénu qui va découvrir à ses dépens les vices de la société. Piéger par la religion dont il ne connaissait pas les règles son histoire d'amour avec la belle mademoiselle de St. Yves devient impossible. La critique de la religion dans ses extrêmes et des abus de pouvoir est clair et est ici dénoncé avec le style qui lui est propre. La médecine est également critiquée puisqu'elle soigne sur des effets de mode et non pas sur les symptômes de ses patients. Ce qui a malheureusement une désastreuse conséquence...

L'ingénu est attachant par son intelligence et sa candeur qui lui font voir le monde tel qu'il est. Son regard n'a pas été biaisé par des doctrines ou des enseignements.
Mademoiselle de St Yves est elle aussi très attachante par sa constance dans l'adversité et les sacrifice dont elle est prête à faire preuve pour secourir celui qu'elle aime.

Triste société dans laquelle des hommes de pouvoirs peuvent envoyer en prison des hommes de bien, et où ses mêmes hommes peuvent abuser de leurs pouvoirs pour profiter de la vertu de femme comme monnaie d'échange.

Un conte philosophique évidemment plein de sagesse. Une histoire d'amour impossible. L'ingénu est à coup sûre une oeuvre à lire.
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