AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782371190467
240 pages
Piranha (19/08/2016)
2.89/5   9 notes
Résumé :
« Ce n’est tout de même pas tous les jours que l’on se voit offrir une extension de vie. » Un livre touchant et édifiant sur la mort et la maladie mais aussi sur les secondes chances qui donnent parfois la vie.

La sonnerie du téléphone retentit peu après deux heures. Une voix annonce : Nous avons un foie pour vous. C’est l’appel que l’homme à l’autre bout du fil attendait et redoutait. A-t-il désormais un autre choix que d’aller de l’avant, ne serait-... >Voir plus
Que lire après En VieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Parce que j'aime beaucoup toutes les histoires qui touchent au milieu médical (vous devez commencer à le savoir), j'étais très curieuse de lire cette parution de la rentrée littéraire. L'histoire d'une transplantation, ça a toujours quelque chose d'assez magique comme très bizarre : celui qui reçoit le greffon, comme un cadeau de Dieu, a finalement prié pour la mort d'un autre homme.

Après avoir eu un coup de coeur énorme pour Réparer les Vivants de Maylis de Kerangal l'an dernier, j'ai eu très envie de découvrir ce roman qui abordait le même thème. Mais attention, l'angle d'attaque est ici complètement différent. Si Maylis de Kerangal avait choisi d'adopter un rythme très rapide, pour montrer à quel point peu de temps s'écoule entre la mort d'un patient et la transplantation, ici, on est plutôt dans un registre contemplatif. En effet, David Wagner, à travers ces 240 pages, nous parle de l'attente.

Qui a déjà été hospitalisé en France sait combien l'attente est souvent longue avant de voir un médecin ou ne serait-ce qu'un infirmier (non pas parce qu'ils ne foutent rien mais parce qu'ils sont débordés, mais on ne va pas se lancer dans un tel débat maintenant), et surtout, en l'absence de visites, les journées s'éternisent. Les patients ont donc tout le loisir de compter les dalles du plafond et de vaquer à leurs rêveries.

C'est ce que fait le patient de ce roman. Il attend, presque inerte sur son lit d'hôpital, et un peu à la sauce Rousseau, il nous pond ses Rêveries du patient solitaire. Il revient sur certains de ses souvenirs, il nous parle de son état de santé, de ses voisins de chambrée (tous plus mal en point les uns que les autres généralement), des infirmières, des médicaments qu'il planque parfois dans sa table de chevet. de ses espoirs, de ses peurs aussi. Bref, il s'emmerde et son esprit divague.

Si j'ai trouvé que l'idée même de ce roman et sa construction étaient vraiment très intéressantes, j'avoue être quand même un peu passée à côté. C'était long, terriblement long. de même que je ne suis pas une grande fan des oeuvres littéraires de Rousseau pour reprendre la comparaison de tout à l'heure, je n'ai visiblement pas été emballée par les considérations de ce patient décrit par David Wagner. Parfois, c'était juste plat. le patient se fait chier, soit. Et bien je me suis fait chier aussi.

C'est un peu dommage car l'ensemble a quand même quelque chose de très poétique, et les considérations sur la vie et sur le monde en intéresseront sûrement plus d'un. J'ai néanmoins beaucoup aimé tout ce qui concernait le milieu médical, et notamment le récit de la greffe (car oui, on parle bien d'une greffe quand même au passage).

L'univers hospitalier décrit est ce milieu froid, pas forcément celui où l'on soigne, mais surtout celui où on attend. On attend des soins, des visites, la guérison. Parfois on attend sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Mais on attend.

C'est donc un roman contemplatif sur le milieu hospitalier qui a beaucoup de qualités, mais qui malheureusement m'est un peu tombé des mains après une centaine des pages, car je n'arrivais pas à m'attacher au personnage principal, et surtout, ses considérations personnelles m'étaient un peu égales. Dommage, car le tout est vraiment ambitieux.

Je souligne au passage quand même la couverture de ce livre pour le moins originale… J'ai passé un mois à me demander si je l'aimais ou non. Mais réflexion faite : je crois que oui ! Une chose est sûre : elle ne laisse personne insensible quand le livre traîne sur la table du salon…
Lien : http://laroussebouquine.fr/i..
Commenter  J’apprécie          10
Un jour, ma femme me propose à l'improviste: « Et si on allait au Goethe Institut ? Demain, il y a une présentation d'un roman allemand publié récemment en France ». Nous n'allons jamais au Goethe Institut et le romancier, David Wagner, nous était parfaitement inconnu. C'est ainsi que j'ai découvert l'existence de ce roman: "En vie". Puis je l'ai acheté et lu.

C'est une sorte de journal, formé de "chapitres" souvent extrêmement courts. Le narrateur, qui a une très grave maladie, est candidat à une greffe de foie. Il attend le coup de fil qui va le convoquer d'urgence pour réaliser la transplantation. Et puis, un jour, on l'appelle et on réalise cette opération (très lourde) qui sera finalement un succès.

Dans le livre, le narrateur – qui, à vrai dire, est une personne quelconque – transcrit au jour le jour ses propres pensées. Il y a peu d'action: presque tout se passe dans la tête du héros. Celui-ci évoque son passé, mais sans jamais s'y appesantir. Il s'intéresse moins à sa pathologie qu'à ses états d'âme, qui sont très variables. Ce qu'il écrit va du plus sérieux au plus saugrenu. Par exemple, après sa greffe il est presque obsédé par la personne du donneur (décédé) qui restera toujours inconnu. Malgré ces confidences, sa personnalité va rester largement insaisissable...

Pendant la plus grande partie de ma lecture, j'ai trouvé que D. Wagner était très doué car il était capable de nous intéresser à ces pensées en coq-à-l'âne qui se succèdent. Le sujet lui-même (le vécu d'un greffé) m'a semblé original et intéressant. Toutefois, j'ai éprouvé un peu de lassitude vers la fin de ce livre. J'ajouterai que la couverture de l'édition française est inutilement hideuse…
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman est donc celui du receveur, qui dans l'attente et dans la convalescence, nous donne à voir son quotidien. le rythme est lent, mesuré, et la présentation singulière : chaque paragraphe est en effet numéroté. Ce sont comme des pensées et des réflexions prises sur le vif. On trouve aussi, originalité, des bilans de santé, avec son langage aseptisé et obscur. Et puis, venus tout droit de l'imagination du personnage, des obsèques sur le mode poétique, des morts tout droit venus des faits divers mais en vers libres. Poésie morbide qui fait son effet.
Le malade se raconte, raconte son quotidien et l'attente qui semble sans fin. La première personne, le je, est partout. Une extrême subjectivité et sensibilité se dégagent de l'écriture. Tous les jours ne sont pas faciles, entre la fatigue et l'ennui : plusieurs fois, il nous fait part de son désir de mourir. Mais, d'un autre côté, la vie est belle et faite de plaisirs simples, comme ce café du matin qui suffit à le ravir.

Le ton est ironique parfois, triste souvent, onirique et poétique toujours. Humoristique parce que le personnage a parfois des références, des réactions en décalage avec ce que l'on pourrait attendre, comme lors de ce repas des plus communs à l'hôpital, où il attend pourtant "tout autre chose, une grosse surprise. Une fleur. Un livre. Un doigt coupé, un coeur tout frais." Triste parce qu'il ne peut rien faire sinon attendre, attendre jusqu'à ne même plus savoir ce qu'il attend, avec toutes les idées noires qui vont avec. Et puis rêveur parce qu'il n'a plus que son imagination pour voyager, s'évader vers un ailleurs. La poésie domine alors et nous livre de belles phrases.
J'ai beaucoup aimé ce livre et j'ai rarement souligné autant de passages. Malgré quelques longueurs, l'écriture poétique et mélancolique (très bien rendue par la traduction je pense) nous emporte vers des réflexions sur la transplantation, la maladie et la vie en général. Il imagine qui était celui ou celle qui lui a donné ce foie, il ressent sa présence. Son corps, souvent, est livré aux médecins, il est comme dépossédé, n'a plus d'intimité. Cela ne l'empêche pas d'avoir une certaine tendresse pour ce corps malade, ce foie qu'il appelle par un mot doux, "mon cachalot blanc".
Un livre qui fait réfléchir, poétique et sensible. Je recommande vivement !

Lien : http://troisouquatrelivres.b..
Commenter  J’apprécie          10
En vie narre l'attente d'un homme malade depuis toujours d'un don d'organe.
Homme qui au rythme de l'attente, se pose moult et une question sur sa vie, son sens, son utilité

Le sujet est intéressant, j'ai moins accroché sur le style trop haché pour moi.
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire commence par un malaise, une entrée à l'hôpital et le verdict qui tombe comme un couperet : il n'y a plus d'autres possibilités, la transplantation est inévitable. Ce roman est donc l'histoire d'un homme, de la découverte de sa maladie à la transplantation qui le sauvera.

"En vie" est une fiction mais le récit est réel, palpable. Depuis la découverte de sa maladie à l'adolescence, l'homme nous expliquera tout ce qu'elle implique pour lui. Même dans ses moments les plus confus, il tentera de nous décrire son quotidien. Parce qu'il a pu vivre presque normalement pendant plusieurs années jusqu'à ce que son état se dégrade trop, jusqu'à ce que l'hôpital devienne son quotidien.

Ce texte n'est pas un texte voyeuriste, ce n'est pas un texte médical, ce n'est pas non plus un texte déprimant. C'est un texte immersif, un texte qui nous entraine avec une étrange facilité dans l'esprit de l'homme, il nous touche à sa manière et nous laisse songeur quant à cet acte médical si extraordinaire. Il nous pousse aussi à nous interroger sur la vie, la mort et nos relations avec les autres.

Un vrai régal, une immersion totale, du point de vue du malade, à travers ses sentiments les plus profonds et ses peurs les plus intenses. Ce roman est à sa manière, une ode à la vie.
Lien : http://emlespages.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Je suis en route, en voyage dans mon lit, le brancardier pousse, la maladie est mon grand périple, mon Grand Tour, un aller pour l'autre monde et peut-être un retour. La maladie est ce temps vacant, c'est- n'ai je pas déjà lu ça quelque part ? -le voyage des pauvres.
Commenter  J’apprécie          50
'p. 120)

Enfant, j'imaginais que j'arriverais un jour à un endroit où j'apprendrais tout, un endroit où tout serait clair, où toutes les questions, tous les mystères et tous les problèmes seraient résolus. Cet endroit où seraient révélés le pourquoi et le comment de cette vie, et à quoi elle sert, la raison pour laquelle je suis sur Terre et pourquoi telle ou telle chose a lieu. (...)
Un jour (j'avais neuf ou dix ans), j'ai voulu en avoir le cœur net et, une dague dans la main, je suis monté sur mon lit, prêt à me laisser tomber sur la lame émoussée. Il devait ainsi possible, me disais-je, de découvrir ce qui venait après cette vie. (...) Peut-être n'y a-t-il vraiment rien, rien du tout, je le pense aujourd'hui assez souvent. (...) Pour un "Moi", le rien est presque une insulte.
Commenter  J’apprécie          10
Eurotransplant était d'avis que nous devrions tenter l'aventure, toi et moi, toi la partenaire idéale et moi: même groupe sanguin, rhésus négatif. Nous nous sommes trouvés. Et nous nous sommes ratés, même si nous restons désormais ensemble. Et vivons encore un peu, toi par moi, moi par toi.
Commenter  J’apprécie          10
Dans une maison de santé, dit mon voisin de lit et camarade de chambre (il m'a entendu marmonner), on est condamné à rester allongé et à attendre que la santé revienne. Ou pas. On a beau loger dans sa maison, on n'est jamais sûr que la santé soit chez elle quand on vient la trouver.
Commenter  J’apprécie          10
On me lave le dos, on me brosse les dents. Je n'ai rien à faire, juste à rester couché. Je n'ai même pas à manger, une infirmière m'apporte mes repas d'astronaute, de la nourriture liquide qui contient tout ce dont un corps a besoin. Ma position spatiale a le goût de la banane. Et soudain, une révélation, une certitude : cette chambre est vraiment mon vaisseau spatial, et je suis en route pour Mars. Au moins pour Mars. Même avec une position favorable des orbites, il y en aura bien pour un an. Ou plus. Je me fais une raison, je reste.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : TransplantationVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

TOMEK TOME 1

Comment le capitaine du bateau de Vaillante s'appelle-t-il ?

Bastibaligom
Eztergom
Bastibalagom
Pépigom

7 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : La Rivière à l'envers, tome 1 : Tomek de Jean-Claude MourlevatCréer un quiz sur ce livre

{* *}