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EAN : 9782330118044
226 pages
Actes Sud (09/01/2019)
4.75/5   4 notes
Résumé :
C’est grâce aux mots que l’on cesse d’être seul face à la mort.
Mais d’abord, ils manquent : quand la mort s’abat, elle abasourdit, elle frappe de mutité. C’est alors que les écrivains peuvent venir en aide et répondre au besoin de faire sens pour que quelque chose soit sauvé du gouffre.
Face à la tombe, la littérature donne aux endeuillés une voix et le sentiment d’une communauté. Elle est ainsi au cœur de ce qui constitue le propre de l’homme, seul ê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je reprends la totalité de ce livre depuis hier et me voilà plongée dans de l'inattendu. le parcours aborde l'indispensable mythologie et des attendus - du moins en ce qui me concerne - comme Henry Bauchau. Mais je suis surprise par l'unité ainsi créée par la construction du livre sur "L'agir de la littérature". La construction est vraiment réfléchie comme une nécessité qui a impulsé cette recherche foisonnante : la littérature et la mort marchent d'un même pas et se retrouvent sans cesse à travers le temps et l'espace. Mais comment construire cette "distanciation", "A manier et remanier. L'aventure même de la culture. La culture se travaille dans l'élaboration d'un rapport à la mort : lui faisant place et trouvant dans cette place la possibilité de la déplacer". A l'ouverture du livre, cette citation de Patrick Baudry - qui sera suivie de beaucoup d'autres - et qui remet cette alliance mort/littérature et culture dans une perspective qui m'apparaît inexplorée.
Pour différentes raisons, je ne suis pas parvenue à lire ce livre la première fois, car je n'ai pas su créer cette distanciation nécessaire. Pourquoi j'y parviens depuis hier et aujourd'hui encore, alors que la Toussaint est si proche, sans doute car ce livre, de Myriam Watthee-Delmotte, associé aux citations de Patrick Baudry, parle à notre modernité et à notre actualité, en renouvelant la symbolisation et, surtout, en décalant ces alliances pour "Inviter les morts hors de la page", car il s'agit de "Ne pas fuir la mort, " mais de "l'apprivoiser". Ce qui est à contre-courant de mon comportement habituel qui se doit d'évoluer.
Hors de la page, c'est-à-dire sur le Net et dans la rue. Là aussi il est possible de commémorer nos morts et les morts et la mort. Elle fait partie de la vie et elle est impliquée dans un cycle qui nous nourrit à l'infini. Elle est une source de réflexion, de création et de symbolisation que je ne peux plus enfermer dans la seule littérature ou la seule culture. Elle permet de me sentir impliquer dans l'infiniment grand qui m'aide à repousser les limites, les frontières que je n'arrête pas de me forger.
Le chapitre qui emmène « hors de la page » donne une vision large, grâce à Ernest Pignon-Ernest :
« Savons-nous regarder les images ? »
« Sommes-nous des passants de la littérature ? » P246-247.
Qui permet de clore en douceur, ce rituel du livre, calqué sur le rituel des textes qui évoquent et célèbrent la mort. Il m'a fallu en effet trouver « un lieu et un moment propices à une mise en disponibilité du lecteur » P249 et, reconnaître ce rituel, pour aller au bout de cette lecture vivifiante même si elle coïncide avec « l'accomplissement du deuil » P249.

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Cet essai est tout simplement magistral (mais du fait que l'auteure est une des mes anciennes professeures de fac, je ne suis peut-être pas objectif).

Au travers de diverses oeuvres littéraires, de diverses époques et de divers pays, Madame Wathée-Delmotte nous offre un panorama très complet de l'utilisation de la mort en littérature et de l'utilité que peuvent avoir les mots et, a fortiori la littérature, dans toutes les dimensions relatives à la mort : le choc, le deuil, le manque, le poids de la mort dans notre quotidien...

Ce livre recèle des trésors insoupçonnés et serait presque de bon conseil s'il l'on veut savoir comment apprivoiser la mort au travers des mots. de plus, les multiples références aux différentes oeuvres littéraires du corpus choisi par l'auteure nous donne de nombreuses idées de lecture.

Le seul petit bémol que j'aurais pour ce livre est l'opacité de certaines explications pour ceux qui ne seraient pas initiés à la pensée de Madame Delmotte, mais cela n'empêche en rien d'apprécier cet essai.
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critiques presse (1)
NonFiction
28 septembre 2020
Un recueil d’articles explorant les modalités et les fonctions de l’écriture de la mort.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
« Ainsi, le récit du Roi Tsangor attache le lecteur parce qu’il remet en scène des situations fondamentales en regard du poids des morts, en les plaçant habilement dans un univers fictionnel éloigné du réel, ce qui permet l’identification aux situations tout en ménageant la distance nécessaire à l’égard de l’anecdote. Roman-conte ou roman-tragédie, quoi qu’il en soit, le lecteur se trouve en terrain familier. Il jouit d’un univers purement imaginaire dont il comprend qu’il lui parle, en le grossissant, en le travestissant, et en le maintenant dans une sereine distance symbolique, de son propre objet d’angoisse : comment vivre dans un monde hanté de morts ? Cette question, vieille comme le monde, ne fait que revenir de génération en générations. Elle ne passe pas, c’est pourquoi ses traducteurs les plus appropriés sont les figures mythiques, imperméables à l’oubli. P174-175.
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« Cette ambivalence est le lieu où la matière romanesque se déploie pleinement. Car la fiction, en définitive, ne rétablit aucunement les faits et ne juge personne ; elle se limite à éclairer la complexité des situations qui font qu’un homme peut devenir un exilé de lui-même. Elle s’intéresse moins à établir les circonstances d’un conflit particulier qu’à éclairer les effets d’abrutissement communs à toutes les guerres. Elle montre comment les meilleures intentions, portées par idéalisme, peuvent déboucher sur l’abjection. C’est ainsi que la littérature peut aborder l’inavouable : la mort donnée et la torture sont éclairées d’une lumière rasante dans leur inextricable ambiguïté. » P188-189.
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« Aucun de ces discours n’a pour fonction de prendre en charge la reconstruction de ce qui a été mis à mal sur le plan de l’humanité, à savoir l’écrasement des valeurs, et leurs répercussions à long terme sur les plans affectif et relationnel. Or, c’est précisément ce qui peut être abordé dans les productions littéraires qui pointent ce qui rend inextricable le démarquage du vrai et du faux, de la culpabilité et de l’innocence, et par là incitent à la pensée critique. » P189.
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La société contemporaine, tout orientée qu'elle soit vers le futur, n'en est pas moins sous-tendue par une incessante invitation à pratiquer collectivement des commémorations du passé, comme si la fuite en avant vers le progrès devait se compenser par une recherche de racines susceptibles de stabiliser les identités devenues plurielles, mobiles et transitoires dans un contexte de globalisation. (p. 118)
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La mort est pour un poète non tant une fin qu'un départ : celui de son oeuvre, qui ne se réalisera pleinement qu'à la disparition de celui qui l'a écrite, afin que les lecteurs la portent plus avant et déploient à l'avenir ses potentialités de sens. (p. 102)
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