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Pierre Leyris (Traducteur)
EAN : 9782715216235
148 pages
Le Mercure de France (05/12/1989)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Sur la grand-route un homme des montagnes
Chante à tue-tête un langage barbare
L'hiver durant, jusqu'au printemps précoce :
Pas de fausse science dans la tête
Pas de combine dans le cœur.

KENNETH WHITE
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BOIS D’HIVER

J’ai mis les livres de côté

et je vois les dernières pommes

tomber des arbres gelés

j’ai vu aussi les glands darder

leurs pousses rouges

dans le sol dur

et l’écorce des bouleaux blancs

fut pour moi plus que tous les livres

et ce que là je lus

dénuda mon cœur au soleil d’hiver

et ouvrit ma cervelle au vent

et tout à coup

tout à coup je sus dans ce bois d’hiver

que j’avais toujours été là


avant les livres

comme après les livres

il y aura un bois d’hiver

et mon cœur nu

et ma cervelle ouverte au vent.



WINTER WOOD

So I have put away the books

and I watch the last apples fall

from the frosty trees

and I have seen also

acorns stretching red shoots

into the hard soil

and the white bark of the birches

was more to me than all the pages

and what I read there

bared my heart to the winter sun

and opened my brain to the wind

and suddenly

suddenly in the midst of that winter wood

I knew I had always been there

before the books

as after the books

there will be a winter wood

and my heart will be bare

and my brain open to the wind.
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La pensée est une pensée …


La pensée est une pensée à coups de vagues
Et les mains tiennent la barre
Oui, la barre du monde
Et la poésie nage, rouge
Dans les abîmes de la mer
La poésie des profondeurs contre laquelle je troque ma vie
Et je la sens comme je sens mon sang
Et comme je sens le pays où je vis
Voilà, c’est là
En douceur – serre
Et les filets s’enfoncent en ondulant
Tandis que les premiers cheveux gris de l’aurore
Se montrent dans le ciel
Attends, attends le temps qu’ils dérivent
Dérivent
Dans le monde rouge et noir
Attends tout en fumant
Et tout en fredonnant
Tandis que les filets s’épaississent et se gonflent
Et alors hisse
Hisse toi-même
Hisse à bord la masse convulsive de ta blancheur
Et chavire ta mort dans la cale
Et après çà retourne-t’en
Le moteur battant doucement
En doublant les Mamelles
Vers le rivage
Vers un matin grisonnant comme un vieux
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SOIR D'HIVER

Soleil de betterave et de boue
Six heures d’hiver à Dumbarton road

J’achète gâteaux d’avoine et lait à la crémerie
Tandis que les autos crachotent vers le ferry

Les lampadaires saisis par le premier gel
Ont des moustaches de lumière mais elles se perdent

Dans les feux de joie électriques des tramways qui passent
Près des voitures d’enfant trimbalées par des femmes lasses

Vers le thé familial. Je pourrais tout de suite rentrer manger
Mais j’attends que le flot dans la rue se soit calmé

Et sens cette profonde solitude qui vient recouvrir mes pensées
Maintenant que la lune est là comme une épluchure de navet

Au-dessus des toits et des grues. La chanson de Gaspard Hauser
Rôdaille dans ma conscience comme je traîne sur le trottoir

M’arrêtant au coin de la rue pour boire le lait
Tandis qu’un chat, irréprochable dans la soie qui le revêt

Noir, de ses yeux inaccessibles considère avec dédain
Mon entreprise, décide de poursuivre son chemin

Et se faufile dans une impasse sans un regard
J’ai dans l’idée d’aller jusqu’à Pollok ce soir

Comment pourrais-je rentrer dans mon chez-moi truqué
Où j’ai écrit sur la tombe de Jonas toute la journée

Je ferai le voyage en tram et j’espère que mes esprits
N’auront pas trop honte à s’évader en compagnie

De la première image issue du ventre rouilleux de la ville.

p.119-121
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Poèmes du monde blanc
MARCHE MATINALE

C’était un froid un lent brouillard agglutiné
Autour du soleil, accroché
Au petit soleil blanc, la terre
Etait seule et délaissée et un grand oiseau
Jetait son cri rauque de la héronnière
Tandis que le garçon s’en allait sous les hêtres
Voyant les débris bleuâtres des coquillages
Et les moites amas de feuilles pourrissantes

p.81
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POÈME DU LIÈVRE BLANC

Une pensée qui a bondi hors comme un lièvre
Sur la lande de derrière un grand rocher
Oh de bondir le lièvre blanc et la bruyère
Lui faisait un beau monde ardent où folâtrer
Justement ce jour-là sur la lande, un jour gris
En marche sur les vents, s’enfonçant dans l’hiver
Un jour pour une mer étincelante
A trois milles au large dans le goulet des îles
Un jour juché au bout de l’an et un silence
A fendre le cœur oh
Le lièvre blanc voyez bondir le lièvre blanc.

p.85


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