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Danièle Bondil (Traducteur)Pierre Bondil (Traducteur)
EAN : 9782869309197
320 pages
Payot et Rivages (01/05/1995)
4.31/5   21 notes
Résumé :
Le sergent Hoke Moseley s'occupe toujours des " décès non éclaircis " et il est en train d'essayer de deviner le rôle d'un boîtier commandant l'ouverture électronique d'une porte de garage dans un meurtre vieux de quelques années lorsqu'il reçoit de ses supérieurs l'ordre de se laisser pousser la barbe. Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, Hoke apprend que le nouveau chef de la police envisage l'interdiction de fumer dans les locaux officiels, régulant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dernier opus (mais première lecture pour moi) des aventures de Hoke Moseley, flic de Miami en charge de "décès non éclaircis".
La différence avec des cold cases ? Aucune, simplement ce livre a été écrit à la fin des années 80'.

Toujours est il que ce postulat laissait supposer une enquête en bonne et due forme. Que nenni ! On est ici dans du noir bien plus que dans un polar.

Un noir percutant qui dépayse et qui déroute un peu aussi parfois. Qui déroute dans les attitudes de certains personnages un tantinet bizarre, qui alterne dans son écriture parfois alerte, parfois inventorielle, qui louvoie dans la trame même de son récit.

Ce cocktail me laisse sur un sentiment mitigé, et sans l'entrain suffisant pour envisager de remonter l'histoire du Sergent Moseley et de ses précédentes aventures.




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Remis de sa dépression, Hoke vit une vie bien réglée dans un lotissement où il partage une maison avec ses deux filles adolescentes, son ancienne coéquipière cubaine Ellita et le bébé de cette dernière, Pepe. Il continue par ailleurs à travailler sur des affaires de meurtres non résolues, mais sa petite vie réglée commence à lui échapper. D'abord parce que le manque d'effectifs pousse sa hiérarchie à le remettre sur des affaires courantes, ensuite parce que le nouveau chef a décidé de mettre à l'amende les officiers de police qui fument dans les locaux et les véhicules du département, enfin parce que Donald Hutton, que Hoke avait arrêté et qui avait été condamné à vingt-cinq ans de prison en jurant de se venger, vient de comme par hasard de s'installer dans la maison située juste en face de celle de la famille Moseley.
Là où les romans précédents faisaient généralement évoluer en parallèle Hoke Moseley et les criminels qui allaient finir par croiser sa route, Ainsi va la mort est exclusivement centré sur le policier. On voit Moseley tour à tour affairé à essayer de comprendre en quoi une télécommande de porte de garage a pu jouer un rôle dans le meurtre d'un chirurgien, s'agacer de l'incompétence de son jeune coéquipier, s'énerver de la présence de Hutton en face de chez lui et embringué dans une mission d'infiltration dans les Everglades qui semble moins tenir de l'enquête que du bizutage. Ce faisant, Willeford offre l'occasion d'entrer un peu plus encore dans la psyché de son héros partagé entre nonchalance et fausse résignation mais qui semble toujours près d'exploser. C'est d'ailleurs cette tension du personnage-même qui importe ici, plus que tout autre élément. On attend moins la résolution des intrigues qui se mettent en place dans le premier tiers du roman que le moment où Hoke Moseley va agir de manière radicale et envoyer valser tout ce qui pèse sur ses épaules.
Et c'est finalement la description minutieuse mais aussi constamment teintée d'une ironie un peu acerbe des états d'âmes de Moseley, le regard fataliste de ce dernier sur le monde dans lequel il vit et dans lequel, d'une certaine manière, il se sent étranger, qui fait tout l'intérêt de ce roman noir existentialiste d'une lenteur salutaire que viennent opportunément briser quelques explosions propres ou figurées ou quelques sentences définitives.
Certainement interrompue par la mort de Willeford, la série mettant en scène Hoke Moseley trouve pourtant ici un épilogue idéal, qui laisse des portes ouvertes mais en ferme aussi un certain nombre et, surtout, laisse en suspens la mélancolie résignée de son héros.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ainsi Va la Mort conclut de façon magistrale les aventures d'Hoke Moseley, sergent particulièrement recuit, passablement borné de Miami.

Il constitue le dernier tome de ce cycle qui comprend également : Miami Blues, Une Seconde Chance pour les Morts et Dérapages mais mieux vaut commencer par celui-ci.. Parce que je pense que dans le cas d'Hoke Moseley, il est intéressant, même plutôt drôle, de remonter le passé de ce flic plus vrai que nature. Et puis, plus que dans les précédents tomes, pourtant réussis, dans Ainsi Va la Mort, l'humour est présent à chaque page.

Charles Willeford a le don de la narration. Avec une économie de moyens, le souci du mot juste, il sait camper un décor, reconstituer un milieu et y plonger son lecteur. Ses dialogues, alertes, sont criants de vérité. Les préoccupations des personnages prêtent à sourire mais encore une fois font très réelles : ainsi Hoke davantage préoccupé par l'interdiction de fumer que par l'enquête en cours ou qui consacre une demi-heure sitôt arrivé au bureau à élaborer une grille de tombola et s'insurge auprès de son supérieur parce que finalement la tombola n'aura pas lieu. Sourires, sourires. Tout au long de ce livre, le sourire ne nous quitte pas, sourire devant la mesquinerie d'Hoke, vis à vis de ses collègues, sourire face à sa jalousie et ses actions puériles, déplacées chez ce quadragénaire ventripotent, sourire enfin devant la magnifique pirouette finale, cette pirouette véritable pied de nez adressé par Charles Willeford à tous les auteurs de policiers à la mode qui empruntent les chemins balisés du politiquement correct.

Charles Willeford est un auteur hors normes. Il est important de le lire.
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Je ne sais pas si c'est un fait de société ou de génération mais, me semble t-il, au fil des années qui s'écoulent, la mélancolie s'installe en nous..

La mélancolie n'est pas de la nostalgie...C'est un état de tristesse accompagné de rêverie...
J'aime cette citation de Victor Hugo : "La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste."

La lecture est un moyen d'oublier sa mélancolie...
Mais une fois, le livre refermé ?

"Ainsi va la mort" est un livre sublime de Charles Willeford où nous retrouvons avec plaisir, le sergent Hoke Moseley, remis de sa dépression...

Le livre repose sur la personnalité de Hoke, sa nonchalance mais aussi sa clairvoyance..
Ironique et fataliste...

Une dénouement heureux attend Hoke, mais la mort de Willeford nous privera à jamais de connaître la suite ...
C'est triste..

Mais la mélancolie est comme une sorte de muse enchanteresse, car elle nous ouvre les portes des romanciers et des poètes.

Je crois que c'est Edgard Poe qui disait : "De tous les tons de la poésie, la mélancolie est le plus légitime".

Ainsi va la vie.
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Le sergent Hoke Moseley est envoyé en infiltration dans une ferme. Il doit enquêter sur les activités de ce ranch qui emploie essentiellement des clandestins haïtiens. Alors que pour cette mission Moseley est devenu un sans-abri et qu'il a laissé pour l'occasion son insigne et son arme au vestiaire, notre sergent apprend que son nouveau voisin est parti semble-t-il avec ses filles et leur mère en croisière. Et le nouveau voisin en question est un sale type que Mosley a fait mettre au trou. Il y a de quoi s'inquiéter vous ne trouvez pas ?

Charles Willeford est un auteur du noir qu'il faut absolument découvrir si ce n'est pas déjà fait. Perso que je prends le plus de plaisir à relire aujourd'hui. En effet chez Willeford, on n'est jamais déçu. Il sait nous concocter des scénarii très habile qui regorgent de nombreux et inattendus rebondissements. Et puis il y a aussi ce personnage hors norme de Hoke Mosley, ce policier dur à cuire de Miami, un héros magnifiquement buriné comme aime à le dire Donald Westlake Avec « Ainsi va la mort » on le retrouve pour la quatrième fois. Et visiblement et malheureusement pour la dernière fois. Heureusement « Ainsi va la mort » conclut, en beauté, les aventures de Hoke Moseley que nous avons vu évoluer dans Miami Blues, Une seconde chance pour les morts et Dérapages.
Alors vous attendez quoi pour découvrir les enquêtes du sergent Moseley, hein ?

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La femme assise en face de lui fit entendre un petit rire :
- Fumer pas bon pour vous !
- A qui le dites-vous !
Elle gloussa à nouveau :
- Roulez une pour moi. Fumer pas bon pour moi aussi.
Il roula une cigarette dont il lécha le papier avant de la tendre à la femme et de la lui allumer avec son briquet.
Dès que la cigarette eut pris, elle la fit pivoter pour que la partie allumée soit enfoncée dans sa bouche, la maintenant entre ses lèvres et laissant la fumée s’échapper par son large nez plat. Elle ôta la cigarette et sourit.
- Comme ça, moi, comme aux Philippines, pas gâcher fumée.
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– Le commandant Brownley m’a demandé de te dire qu’il fallait te laisser pousser la barbe et qu’il allait t’appeler dimanche soir chez toi et te parler de la réunion…
– On n’est que jeudi et je travaille demain. Est-ce qu’il veut que je me laisse pousser la barbe maintenant ou est-ce que je me rase demain ?
– Tout ce qu’il m’a dit c’est ce que je t’ai répété. Alors je suppose qu’il veut que tu te la laisses pousser à partir de maintenant jusqu’à ce qu’il te dise de te raser.
– Il a dit pourquoi ? Je devrais peut-être en parler avec lui avant.
– Impossible. Il est descendu dans les Keys1 et ne sera pas de retour avant dimanche soir. Il t’appellera chez toi à ce moment-là pour t’expliquer, et aussi pour la réunion.
– Quelle réunion ?
– Il ne me l’a pas dit. Il a de la visite, un vieux copain de fac avec qui il était à Agriculture et Mécanique à Tallahassee et ils sont descendus pêcher dans les Keys. Au large de Big Pine, je crois.
– Je ne me suis jamais laissé pousser la barbe, Bill. Même si je passe un jour ou deux sans me raser, j’ai le cou qui me démange. Est-ce qu’il t’a donné la moindre indication…
– Mon rôle est seulement de faire exécuter les ordres. Le commandant Brownley est le chef du département et il ne me confie pas le moindre petit détail. Je ne fais que transmettre le message qu’il m’a donné au téléphone.
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– Interdiction de fumer dans le bâtiment, point final. Cela inclut les salles d’interrogatoire, les cellules des suspects, tout à l’exception du parking extérieur.
– Ça ne va pas marcher, Bill. Le lieutenant Ramirez, au Service des Vols, il fume au moins trois paquets par jour. Il aurait aussi vite fait de transbahuter son putain de bureau sur le parking.
– C’est ce que nous avons essayé de lui dire, au nouveau chef. Mais il s’imagine que si ça complique la vie des fumeurs, soit ils vont réduire radicalement leur consommation soit ils vont s’arrêter.
– Il fume le nouveau chef ? Je n’ai jamais fait attention.
– Il chique. Du Copenhagen. En général il en a dans le bec mais il ne crache pas. Il préfère avaler le jus.
– Pas étonnant. Son règlement ne le gênera en rien, lui, alors ce salaud il en a rien à foutre, des autres. Mais je ne crois pas qu’un règlement aussi crétin que ça puisse être respecté. Les gars ils vont les griller en cachette aux chiottes ou même à leur bureau.
– Sûrement pas s’ils se ramassent automatiquement une amende de vingt-cinq dollars.
– Bon Dieu.
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– Il y a du sang sur le devant de ta chemise, dit Bock.
– Je sais.
Chico sortit un sac plastique ensanglanté de sa poche de chemise et le tendit à Tiny Bock.
– Qu’est-ce que c’est ?
Chico rit.
– Une prime. Tu te souviens du grand, celui qu’ils appelaient « C’est Dieu » ? Il a fallu que je lui creuse le trou de balle pour choper ça.
Bock sortit la liasse de billets détrempés du sac plastique qu’il jeta par la fenêtre. Il déplia les billets et les compta.
– Un de dix et trente de un. Quarante dollars. T’as taillé des lanières aux autres ?
– Pas eu besoin. Ça fait un moment que je les observe, et personne ne laissait jamais ce bon vieux « C’est Dieu » sans avoir l’œil sur lui. Y en avait toujours un ou deux avec lui. Alors je savais que c’était lui qui leur gardait à tous.
Bock plia les billets et les glissa dans sa poche revolver.
– Il reste deux sandwiches à la mortadelle dans le sac, si tu en veux.
– C’est pas rien comme boulot de planquer des Haïtiens au fond du marais, monsieur
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Tiny Bock souleva sa masse imposante de la chaise en toile pliante. Il resta un moment debout dans la clairière à écouter en silence mais il n’entendait que le vrombissement des insectes et la course précipitée de quelques rats des bois en maraude. Il replia la chaise en toile vert et rouge, la porta jusqu’au pick-up noir et la jeta à l’arrière. Il ouvrit la portière du petit camion, du côté du passager, et tendit la main vers le sac en papier qui se trouvait sur le siège. À l’intérieur il y avait deux sandwiches à la mortadelle enveloppés dans du papier sulfurisé et deux œufs durs. Il ouvrit l’un des sandwiches, s’aperçut que la viande de midi était devenue verte sur le pourtour. Il remballa le sandwich, le mit dans le sac, prit l’un des œufs durs. Il en cassa la coquille et l’éplucha, mais quand il l’ouvrit en deux il se rendit compte que le jaune avait viré au violet et qu’il dégageait une forte odeur de soufre.
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Videos de Charles Willeford (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Willeford
THE BURNT ORANGE HERESY (2019) : Bande-annonce (version originale). Adaptation du roman "Hérésie" de Charles Willeford.
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