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Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782869303218
222 pages
Payot et Rivages (01/03/1990)
3.89/5   23 notes
Résumé :
San Francisco, ville sans soleil où les jours s'écoulent dans la grisaille des brumes qui remontent de la baie. Quand Harry rencontre Helen, elle semble une proie facile. Lui-même est au bout du rouleau et n'attend plus rien de la vie, du monde ou des femmes. Mais les petites taches d'or dans les yeux d'Helen, son rouge à lèvres presque noir sur l'ovale de son visage très blanc ramènent Harry à la vie. Provisoirement, car la mort est toujours au rendez-vous dans ce ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Belle découverte que cet écrivain américain de romans noirs pas très connu vu le nombre de ses lecteurs sur Babelio.
Un peu d'humour, beaucoup de tendresse et de tristesse dans cette rencontre entre un homme et une femme qui ont le mal de vivre.
Deux âmes désemparées qui se sont reconnues dans leur douleur et essayent, ensemble, de survivre avec leur amour, beaucoup d'alcool et une tentative de suicide ratée leur donnant, un temps , l'illusion, tout à la joie de se retrouver, que la vie peut-être supportable.
Mais tout cela ne suffit pas et c'est le coeur serré que l'on assiste à la fin de leur singulière histoire se terminant par une phrase inattendue de l'auteur nous éclairant sur le mal être de l'un des personnages.
Pas franchement gai, me direz-vous, mais l'écriture et la compassion de Charles Willeford envers ces deux paumés nous les rendent attachants.
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Quand Harry rencontre…. Helen.
Helen fille facile, ça c'est certain, elle est pas farouche la Miss (au demeurant magnifique, blonde au teint pâle avec des petites tâches d'or dans les yeux, une sorte de Kate Moss quoi…), si on lui paye un verre ou dix… ou mieux une bouteille ou deux… le problème c'est qu'après une bonne cuite, elle ne se rappelle de rien, du coup elle égare son sac ou sa valise, les seuls biens qu'elle possède.
Frisco, tout début des années cinquante, Harry, ex peintre désabusé, ex soldat durant la guerre, homme charmant, aimé de tous, respectueux, officie comme barman lorsqu'il rencontre Helen, lui aussi aime bien (beaucoup) picoler, alors entre eux c'est le coup de foudre.
Helen, fragile et paumée, s'installe donc dans la pension de famille où Harry loue une piaule minable. Grâce à l'amour d'Helen, Harry revient même à sa passion première : la peinture. Elle lui demande de faire un portrait d'elle nue, le tableau est une réussite totale. Les amoureux s'installent dans le cocon sordide de la chambre d'Harry pour faire l'amour et boire, boire, boire….
Oui mais pour boire, il faut de l'argent, Harry change souvent de job, il n'est pas paresseux et se débrouille pour les faire vivoter. le problème c'est qu'il ne peut pas laisser Helen seule, elle déprime, alors elle sort pour picoler et finit ivre morte entourée de marines ou autres soldats qui la tripotent… Harry n'aime pas ça du tout, d'autant plus qu'il se paye tout San Francisco pour la retrouver et que ça dégénère en bagarre avec les types parce qu'il ne faut pas trop le chauffer quand même, le Harry, surtout que tout le monde les regarde avec dédain, comme s'ils formaient un couple improbable.
Ils s'enfoncent tous les deux dans la dépression, idées suicidaires, passage à l'acte raté, soins en clinique, cuites, c'est un cercle vicieux… Jusqu'au drame…
L'ambiance dégagée par ce grand roman noir de Charles Willeford rappelle celle du monde de Charles Bukowski : course effrénée pour trouver un dollar ou deux pour pouvoir boire, tout est moche, sordide, aucun espoir, pas d'avenir.
Une fille facile est malgré tout un livre très intrigant, plus on avance dans l'histoire, plus on se demande où l'auteur veut nous emmener, ce n'est qu'à la dernière page que nous trouvons la réponse et que tous les évènements s'expliquent en une seconde. Étonnant tour de force, ce bouquin de 1967 est dérangeant, réaliste et attachant.
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Harry termine son service dans une gargotte de San Francisco quand une femme fait son entrée dans l'établissement. Son joli visage encadré par des cheveux blonds ne le laisse pas indifférent. L'inconnue, éméchée et sans ressource, est une proie facile pour les rapaces qui rôdent la nuit. Harry la prend en charge et lui paie une chambre d'hôtel. Helen, c'est son nom, le rejoint le lendemain. Ces deux âmes perdues s'unissent mais leur idylle va rapidement battre de l'aile. Le couple est en effet miné par l'alcoolisme, la pauvreté et la dépression. Leurs maigres économies sont dépensées dans les bars du quartier. Ils cherchent dans les spiritueux à échapper à la laideur du monde. Mais l'alcoolisme est un vice coûteux. Et l'artiste raté et la fille prodigue vont sombrer peu à peu dans une mélancolie fatale. « Une fille facile » est le second roman de Charles Willeford. C'est un polar classique assez semblable par les thèmes abordés aux romans de David Goodis (et donc bien différent de la série Hoke Moseley qui a rendu l'auteur célèbre). Ce qui distingue ce roman, c'est que de nombreux détails disséminés dans le récit ne prennent sens qu'aux dernières lignes du livre. Un tour de force qui offre un nouvel éclairage à l'histoire.
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À l'avant dernière ligne d'Une Fille Facile, tout un monde bascule. Six mots, pas plus, et le lecteur est soufflé, estomaqué par l'audace et le talent de l'auteur de ce livre écrit en 1967, ce roman noir, pas vraiment un polar, qui classe Charles Willeford dans la lignée des plus grands auteurs, de John Fante à Jim Thompson, de Romain Gary à William Styron.

L'humour grinçant de l'auteur qui n'apparaît pas au fil de cette histoire désespérée surgit ainsi à l'avant dernière ligne. Charles Willeford a joué avec nous et nous a bien eus. On ne rit pas, non, mais on salue l'habileté de l'artiste qui, évitant une démonstration pesante, nous amène à réfléchir sur notre attitude face à certains gros problèmes de société. Et dès lors, ce sont des passages entiers du livre qui reviennent à notre esprit et que l'on comprend mieux.

En dire plus serait priver le lecteur d'une belle surprise.
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Après le pavé 22/11/63, j'avais envie d'une lecture courte.
Je pensais en prenant ce livre de 220 pages me diriger vers un polar type James Hadley Chase ou William Irish avec un détective, une enquête et de belles pépées.
Et bien pas du tout : Helen est bien une "pépée" comme on pourrait s'y attendre mais elle est bien plus que ça.
Quand Harry la rencontre dans un bar, il sait tout de suite qu'elle est soûle (et alcoolique), normal : il est lui même alcoolique. Presque siamois, ces deux-là décident de vivre ensemble, ils se confient l'un à l'autre et c'est passionnant : une grande détresse de part et d'autre et l'auteur arrive à nous les rendre attachants et même indulgents vis à vis de leur addiction.
L'action se passe au début des années 50 à San Francisco. Harry est un ancien GI, il a essayé de reprendre des études d'art en rentrant de sa mission de soldat ... sans succès ... dépressif, alcoolique mais également lucide alors qu'Helen ....
C'est un livre très noir, sombre...

La fin est doublement surprenante mais je n'en dirai pas plus pour ne pas divulgâcher. L'avant dernière phrase claque comme ....une évidence ? Une mystification de la part de l'auteur ?

J'ai lu ce livre car il était cité dans Mars club, un roman sur la vie en prison d'une jeune femme condamnée à perpétuité. Dans Mars Club, le professeur qui donne des cours d'anglais aux détenus leur fait lire (ou leur parle) d' « une fille facile » : pas sûr que ça aide les détenus de lire ce livre ...le désespoir va crescendo.... mais quelle force dans le propos .... un livre marquant !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
- Je vais te dire ce qu'il en est de la peinture, Helen, ce que la peinture a été pour moi. C'a été une histoire d'amour. Tous les peintres le sont ; c'est leur nature. Quand tu peins, la douleur au creux de ton estomac te mène à des sommets de sensation pure, et si tu as du talent, la sensation se transmet à la toile. En couleurs, en formes, en lignes qui viennent se fondre en une création parfaite qui te réjouit l'œil et fait battre ton cœur un peu plus vite. Voilà ce que la peinture signifiait pour moi, et puis, elle s'est transformée en une histoire d'amour malheureux, et nous avons rompu. Aujourd'hui, c'est bien terminé, autant que ça le sera jamais, et le monde de l'art n'en a certainement pas souffert.
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L'homme Harry Jordan était un individu très maître de lui, un homme d'expérience. Rien ne le tracassait plus maintenant. Il était sur le point de retirer sa présence au monde pour partir vers un voyage dans l'espace, dans le néant. Quelque part l'attendait une matrice, un endroit chaud et sombre où la vie était facile, où l'on survivait sans effort, un endroit merveilleux où un homme n'avait nul besoin de travailler, de penser, de parler, d'écouter, de rêver, de partir en virée, de jouer ou d'utiliser des stimulations artificielles. Une vieille dame gentille et tendre, vêtue d'un long manteau sombre, l'attendait. La Mort. Jamais la Mort ne m'était apparue aussi attirante...
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Je pensais simplement à quel point le monde où nous vivons est pourri et dégueulasse. Ce n'est pas un monde pour nous, Helen. Et nous n'avons pas non plus de réponse à y apporter. Nous n'allons pas le vaincre en buvant et pourtant, la seule manière dont nous pouvons éventuellement y faire face, c'est en buvant.
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Dans mon rêve je courais rapidement le long d’un énorme clavier de piano. Les touches blanches faisaient de la musique sous mes pas rapides au fur et à mesure que je marchais sur elles. Mais les touches noires étaient collées ensemble et ne résonnaient pas. En essayant d’échapper à la musique discordante des touches blanches, je tentai de courir sur les touches noires, glissant et trébuchant pour garder mon équilibre. Bien que nous pouvant apercevoir le bout du clavier, je sentais que je devais atteindre cette extrémité. Ce ne serait possible que si je courais assez vite et assez fort. Mon pied glissa sur une touche noire arrondie. Je tombé lourdement sur le côté et mon corps étalé couvrit trois des vastes touches blanches qui résonnèrent en discordances aiguës et violentes. Les notes étaient laides et sonores. Je quittai le clavier du piano d’une roulade mais je ne réussis pas à me remettre debout et tombai dans une énorme masse de brouillard qui tourbillonnait en rouleaux jaunes et silencieux. Et je me mis à descendre en flottant, flottant, flottant. La lumière qui entourait ma tête était comme de l’or lumineux et brillant. Les gants que j’avais sur les mains étaient en peau de chamois jaune citron avec trois coutures noires sur le dessus. Je n’aimais pas ces gants, mais je n’arrivais pas à les enlever malgré tous mes efforts. Ils étaient collés à ma chair. La colle d’un orange brillant coulait du gant pour s’étaler sur mes poignets.
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Ses seins étaient petits et la minceur de ses hanches donnait l’impression que ses jambes étaient plus longues qu’elles ne l’étaient en réalité. Sa peau était pâle, presque couleur de nacre, excepté le rose qui lui empourprait les joues d’une teinte délicate. J’étais debout au milieu de la pièce et j’aurais pu continuer à la regarder jusqu’à la fin des temps.
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Videos de Charles Willeford (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Willeford
THE BURNT ORANGE HERESY (2019) : Bande-annonce (version originale). Adaptation du roman "Hérésie" de Charles Willeford.
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