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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Le titre correspond à ce que dit Mrs Winterson à sa fille adoptive, Jeanette, quand elle apprend que celle-ci est homosexuelle et qu'elle veut être heureuse. Ce livre raconte le parcours extrêmement difficile de l'auteur, enfant adoptée de la classe ouvrière anglaise (Accrington, près de Manchester), de l'obscurantisme (ses parents adoptifs sont pentecôtistes, une religion fondée sur la Bible et qui ne pense qu'à la fin du monde) à la lumière de l'intelligence et des livres. Ce que j'ai préféré dans cette histoire est l'amour exprimé pour la découverte de la lecture. Jeanette est une dure à cuire qui sera jetée à la rue puis ira à Oxford. Rien ne l'arrête dans sa recherche de l'étude, de l'écriture et de sa vraie mère. Il n'y a pas de haine dans ce récit, rien qu'une détermination féroce. “La créativité se tient du côté de la santé - ce n'est pas elle qui vous rend fou ; elle est cette force interne qui tente de nous sauver de la folie.” Jeanette Winterson donne envie d'écrire.
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Dans ce roman autobiographique, Jeanette Winterson parle des rapports avec sa mère adoptive et retrace son évolution dans un contexte familial défaillant et peu sécure. Elle dresse le portrait d'une mère dépressive et fantasque, ainsi que celui d'une enfant vite indépendante et aux idées fortes. C'est aussi l'occasion pour elle ne parler de féminisme et d'y glisser quelques idées novatrices qui ont jalonné sont parcours d'écrivain.
J'ai un peu moins accroché à la seconde partie du livre, pendant que Jeanette est adulte, où les propos se dispersent et perdent le fil conducteur de départ.
Toutefois, j'ai beaucoup apprécié ma lecture et découvrir cette autrice hors du commun et son parcours de vie, exemple de résilience.
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Née à Manchester en 1959, Jeanette Winterson a été adoptée toute petite par des parents pentecôtistes. Surtout sa mère était une femme gravement perturbée qui voyait le mal partout et a élevé Jeanette très durement. le père n'approuvait pas mais laissait faire.

"A l'époque du monde Winterson, nous avions une série d'aquarelles victoriennes accrochées aux murs. Mrs W. les avait héritées de sa mère et dans un esprit familial, voulait les exhiber. Mais étant farouchement opposée aux "images gravées" (cf. Exode, Lévitique, Deutéronome, etc.), elle a résolu ce problème insoluble en les accrochant face contre mur. N'étaient plus visibles que le papier kraft, le scotch, les punaises en fer, les taches d'humidité et la ficelle. C'était la vie selon Mrs Winterson".

Jeanette grandit dans cette ambiance mortifère. A la bibliothèque municipale elle découvre la littérature britannique "La bibliothèque proposait tous les classiques de la littérature anglaise et un certain nombre de surprises telles que Gertrude Stein. Ne sachant quoi lire ni dans quel ordre, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci, elle s'appelait Austen".

A la maison Jeanette n'a le droit de lire que des ouvrages religieux. Elle achète des livres à un bouquiniste et les cache sous son matelas. Lorsque sa mère s'en aperçoit elle les jette par la fenêtre puis les brûle dans le jardin. C'est enfin Jeanette elle-même qui est mise à la porte à 16 ans quand sa mère découvre sa liaison avec une camarade de lycée. "Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?" lui demande-t-elle alors.

Je ne connaissais pas Jeanette Winterson et j'ai beaucoup apprécié son autobiographie. Elle a écrit avant plusieurs romans et j'envisage d'essayer aussi cette partie de son oeuvre. J'ai trouvé que c'était une personne très courageuse. Malgré son sort difficile elle ne s'apitoie jamais sur elle-même, elle fait face et elle avance toujours. En plus de la découverte d'une femme admirable j'ai apprécié aussi la peinture des conditions de vie de la classe ouvrière britannique dans les années 1960-1970.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Un titre étonnant que celui de ce roman autobiographique, cette question qu'a posé à l'auteur sa mère adoptive au moment où Jeanette Winterson a décidé de quitter le domicile familial prématurément. Et pour cause : cette mère obèse, maniaco-dépressive, obsédée par l'Apocalypse qui met des mots partout dans la maison jusqu'aux toilettes du style "Il fera fondre tes entrailles telles de la cire" se révèle une mère maltraitante, n'hésitant pas à enfermer sa fille dans le placard à charbon ou la laisser dehors toute la nuit. Alors quand elle apprend que Jeanette aime les filles, elle n'hésite pas à demander au curé de la paroisse de pratiquer un exorcisme...

On lit le coeur serré ce récit de cette enfance tellement difficile que l'auteur tourne autour d'elle en l'approchant peu à peu, avançant par bonds ou faisant des retours en arrière, suivant ainsi le mouvement de ses pensées, de ses souvenirs, de ses associations d'idées.

On pourrait penser qu'on sort d'une telle jeunesse complètement brisé car "il faut beaucoup plus de temps pour s'extirper du lieu psychique que du lieu physique". Jeanette côtoie des états à la limite de la folie mais une furieuse envie de vivre et d'aimer la poussera tant bien que mal vers une vie où la littérature occupera une place dominante. Les mots la sauvent, elle qui avait interdiction de lire et qui lisait en cachette, à la bibliothèque de la ville, en prenant les auteurs de A à Z... Par la lecture et l'écriture, elle pourra donner du sens à son existence, et même, peut-être, retrouver sa mère biologique.
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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Ce titre est la réponse d'une mère aux questions de sa fille. Nous sommes dans les années 60/70, dans le Nord-Est de L'Angleterre. le ciel est bas, la pluie est froide et les journée sombres. La petite Jeannette refuse de sombrer aux côtés de cette mère presque inhumaine tant elle est dure. La lecture est une ouverture sur le monde; son histoire n'est pas inéluctable, les livres le disent. Jeannette a une vie qui l'attend ailleurs. Pour autant guérit-on de l'enfance?
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Il s'agit d'une autobiographie d'une auteure anglaise, adoptée à la naissance par un couple de chrétiens très religieux mais totalement inaptes à s'occuper d'un enfant. le règlement de comptes avec la mère adoptive, pourtant vraiment "borderline", ne tourne pas à l'aigre mais, malgré les punitions, les colères, une sorte de compréhension finit par s'instaurer, après sa mort toutefois et après bien d'autres hauts et bas vécus par J.W. Ce récit m'a intéressé, le ton n'est pas une seconde doucereux ni détaché. L'autoportrait n'est guère flatteur, mais on finit par partager sa vie et ses pensées. Un ton très sincère pas si fréquent.
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Un orphelinat d'une banlieue du nord de l'Angleterre, dans le Lancashire, au début des années 60.
Jeanette, bébé à adopter.
Mauvais berceau.
Mauvais foyer...

Une mère adoptive tyrannique et foldingue, qui punit sa fille en l'enfermant dehors, interdit tout livre dans la maison (elle brûle les ouvrages que Jeannette parvient à cacher sous son lit), parsème la maison de petits mots à portée religieuse. Cette fanatique pentecôtiste obnubilée par l'Apocalypse aura aussi raison de son mari.
La vie de Jeanette est un enfer, qu'elle surmonte en se plongeant dans la lecture du rayon de littérature anglaise de la bibliothèque municipale.
Elle avale chaque auteur de la lettre A (« Ne sachant quoi lire, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci, elle s'appelait Austen… ») à W (et Virginia Woolf…).

Jeanette nous relate son parcours, depuis cette banlieue ouvrière de Manchester, dans les années 60 et 70, qui la mènera jusqu'à la prestigieuse Oxford, son histoire d'amour, ses fragilités et finalement la quête obsessionnelle de sa mère biologique dans les années 80/90.
Un tableau aussi de l'Angleterre de cette époque, et c'est extrêmement intéressant.

le titre, c'est tout simplement la question que pose sa mère à Jeanette, 16 ans, qui lui a révélé son homosexualité, et son désir d'être heureuse.

Vraiment un bon livre. Lu l'an dernier (voir mon Best of des lectures 2013), il m'en reste des images ou des scènes frappantes : le service à thé de la mère, le remariage du père et la fin du service à thé décrété par la nouvelle belle-mère (heureusement plus "normale"), Jeannette passant la nuit sur le perron, jusqu'au passage du livreur de lait, Jeanette dans le cabinet de toilette de la cour, lisant à la chandelle, le poèle, la mère et ses mets à l'ananas en l'honneur d'une amie de couleur, la petite voiture qui servira de toit et de nid d'amour, les livres qui deviennent sa raison d'être...
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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La suite de "Les oranges ne sont pas les seuls fruits", mais peut se lire sans le précédent.
On retrouve le milieu religieux étriqué, moralisateur, et fossilisant, complexé, ne s'assumant pas, dans lequel a dû grandir Jeanette. Et son besoin de vie, son besoin d'amour.
La mère est d'une telle bêtise qu'elle en devient pathétique mais l'auteure sait nous amener vers une forme de compassion. Tout le livre fait ressentir l'envie de piler ces fossiles enlisés dans leur croyance sectaire et négatrice de la vie et de l'amour et la nécessité d'en rire à gorge déployée.
Lecture dérangeante sans doute, mais salvatrice.
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Ce n'est pas vraiment un roman, ce n'est pas vraiment une biographie non plus – bien que l'héroïne et narratrice du livre porte le même nom que l'auteure. Il s'agirait plutôt d'une sorte de récit d'une femme, en quête d'identité, autour de son enfance difficile dans une famille adoptive, puis la quête de sa mère naturelle. Un livre qui n'est pas écrit de façon chronologique, mais qui fait sans cesse des allers-retours entre le présent et différentes époques du passé. On suit la narratrice dans sa quête aussi bien que dans sa plongée dans plusieurs souvenirs.

Souvent, ça parle de littérature et de poésie ; de tous ces livres qui ont sauvé Jeanne quand elle n'avait plus rien d'autre. Avec une mère intégriste et violente, un père qui ferme les yeux ; quand on est homosexuelle dans une petite ville anglaise où ce n'est pas vraiment bien acceptée… Il reste les livres. La bibliothèque. Comme des fenêtres sur d'autres mondes, des portes de secours.

J'ai beaucoup aimé ce court texte difficile à classer. J'ai mis du temps à le lire parce que je le savourais : quelques pages de temps en temps. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais c'est un livre qui fait du bien. Même si l'héroïne / narratrice a vécu ces choses pas toujours joyeuses, son témoignage est plein de lumière.
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Jeanette a été adoptée. Ce livre est le récit du parcours de son enfance vers la vie adulte et surtout le regard qu'elle porte aujourd'hui sur ce parcours. Tout au long du livre il est fait référence à l'un de ses précédents livres "Les oranges ne sont pas les seuls fruits", mais cela n'est pas gênant de ne pas l'avoir lu.
C'est étrange, j'ai toujours l'idée que si une femme veut adopter un enfant c'est qu'elle pense avoir un sens "maternel" latent, là, qui n'attend que l'enfant pour se révéler. Il n'en est rien bien sûr. Quelle étrange mère que celle de Jeanette! Une mère aux mille démons, une mère mal-aimante, une mère qui n'a pas su offrir du réconfort à son enfant. On a le sentiment d'une enfance toujours aux aguets, toujours sur ses gardes, toujours malmenée.
Jeanette Winterson a eu la chance d'être passionnée de lecture! C'est ce qui l'a sauvée. Et puis d'avoir été une enfant sacrément volontaire!
J'ai bien aimé l'écriture particulière de l'auteur qui n'hésite pas à passer de l'auto-biographie à des éléments de sociologie ou d'histoire par exemple.
Lien : http://lejournaldechrys.blog..
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