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Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782283032084
320 pages
Buchet-Chastel (07/03/2019)
3.66/5   34 notes
Résumé :
Dans une ville américaine évoquant la Nouvelle-Orléans en proie à une terrible catastrophe naturelle, un afro-américain et son fils découvrent une terrible scène de crime et un nourrisson, qu’ils décident de sauver et qu’ils baptisent Perdita, la fille perdue. Mais comment ce bébé est-il arrivé là ?

C’est ce que Jeanette Winterson, dans son style unique, s’applique à démêler dans cette adaptation de la tragédie shakespearienne Le conte d’hiver. Sous ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsque j'ai reçu ce livre, pour lequel je remercie vivement Babelio et les Editions Buchet-Chastel, j'ai eu « un grand moment de solitude » en découvrant qu'il s'agissait d'une réécriture d'un texte de Shakespeare « le conte d'hiver » dont je n'avais jamais entendu parler.
J'ai eu grand plaisir à constater que dans une courte introduction, Jeanette Winterson, reprenait les grandes lignes du texte de Shakespeare, pour rafraîchir la mémoire des plus érudits et combler les lacunes des ignares dont je fais partie.
En transposant l'intrigue au 21éme siècle, l'auteure démontre brillamment que les sentiments au fil des siècles restent immuables.
Nous découvrons une histoire tumultueuse entre trois personnages, Mimi, Léo son époux et Xéno l'ami du couple.
Puis apparait une fillette recueillie par un homme et son jeune fils alors qu'elle venait d'être abandonnée.
Il m'est impossible de résumer une telle histoire, tant l'intrigue est dense, presque addictive.
J'ai lu ce livre avec passion comme s'il s'agissait d'un thriller, ce qu'il est par certains côtés.

Amour, jalousie, haine jalonnent ce récit et donnent corps à l'histoire.
Les personnages sont particulièrement étudiés jusqu'aux tréfonds de leurs personnalités.
J'en ai aimé certains, j'ai aimé détester les autres.

Je ressors totalement conquise par cette lecture et j'ai bien l'intention de me plonger rapidement dans le texte de Shakespeare pour en apprécier les similitudes mais aussi les différences.

« La faille du temps » fait partie de ces romans que je referme en espérant trouver le temps d'y consacrer une deuxième lecture.


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L'auteure, que je découvre avec curiosité , se propose de revisiter " Le conte d'hiver" de Shakespeare. Je ne connaissais pas cette pièce de théâtre, je n'ai d'ailleurs lu de ce célèbre dramaturge que " Roméo et Juliette". Peut-être parce que ma première langue étrangère durant mes études était l'allemand...Je me suis donc un peu renseignée sur l'intrigue, très alambiquée, avant de recevoir ce livre. Mais de toute facon, un résumé de l'histoire nous est donné au début du roman. Tout tourne autour d'un trio infernal: Leo, qui soupçonne sa femme, Mimi, d'avoir une relation adultère avec leur meilleur ami, Xeno.

La première partie m'a assez agacée , je revenais toujours à la version originale, un peu perdue dans tous ces personnages. Léo m'a profondément déplu, méchamment obsessionnel et d'une telle mauvaise foi! Je n'arrivais pas à m'intéresser vraiment à ces conflits de jalousie, à ces envies de meurtres. Mais même si je suis plutôt ignare dans le domaine shakespearien, je sais que la culpabilité, les instincts criminels sont des thèmes essentiels.

La deuxième partie m'a par contre libérée de ce désir de mettre toujours en parallèle le roman moderne et la pièce. Je me suis attachée aux personnages de la génération suivante. Les événements se précipitent, et prennent presque une dimension policière. L'intrigue se dévoile davantage. Et les allusions à Shakespeare sont un clin d'oeil espiègle.

L'ensemble est habilement construit, l'auteure refermant personnellement le rideau théâtral, comme un choeur antique, en expliquant les raisons de son choix.

Un livre original, mais qui, je pense, passionnera plus les spécialistes de Shakespeare. C'est ma méconnaissance de l'auteur qui sans doute a rendu ma lecture mitigée. Merci en tout cas à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.
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Ce que j'ai ressenti:

***Et le temps porte des failles…
Jeanette Winterson s'engouffre dans une oeuvre passée, et nous offre une réécriture captivante de Shakespeare et sa pièce de théâtre le conte d'hiver. D'une histoire terrible et avec un orage tonitruant, une faille s'ouvre pour que renaisse à l'heure d'aujourd'hui, les protagonistes de cette injustice tragique. Une petite étoile perdue dans notre temps, arrive mystérieusement dans une boite à bébés…Et l'histoire est prête à se rejouer sur un air de jazz…Sauf que l'histoire a déjà été écrite et le destin n'aime pas trop qu'on vienne perturber ses lignes. La folie des hommes sera toujours une inspiration pour les auteurs, mais la romancière Jeanette Winterson apporte dans cette libre adaptation, une touche de poésie et un regain de modernité qui fait de cette lecture, un doux moment de plaisir.

"D'après lui, tout l'intérêt du temps était qu'il allait prendre fin-s'il était infini, ça ne serait pas le temps si?"

***Et le temps joue avec les plumes…
Ce que j'ai adoré dans ce roman, c'est toute la magie angélique qui se dégage de ses pages. On plonge dans une version très contemporaine, mais dans une version aussi plus imaginaire, où les anges entrent en scène pour mieux nous éblouir. Déjà, en parlant de plume, celle de Jeanette Winterson est tout simplement magnifique, mais il y en aussi qui tombent du ciel, des plumes, et toute cette métaphore autour des anges déchus et la malédiction d'une vie trop étroite pour l'amour, m'a carrément touchée de ses ailes. Tous ses instants légers où le temps et les anges dansent ensemble, c'était d'une rare beauté et ça rend cette lecture presque méditative sur ce fameux temps qui passe…

"-A quoi sert que le temps existe si on n'en a pas?"

***Et si vous preniez le temps…
…De lire cette petite merveille? Il y a de l'amour, de la vie et quelques scènes de tragédie. Nous le savons tous, le coeur à ses raisons que la raison ignore, donc il se peut que la folie de Léo/Léonte vous plonge dans quelques abîmes, que les billets fassent tourner quelques têtes, que la voix de Mimi vous perce le coeur, que la jalousie vous morde les doigts alors que vous tournerez ces pages, mais l'innocence d'une enfant devrait sans doute remédier à ces petits désagréments. Et puis le talent du grand Shakespeare mélangé à celui de Jeanette Winterson devrait bien vous convaincre d'emprunter La faille du temps. Je suis bien heureuse qu'une tempête ait eu lieu à La Nouvelle-Bohème, si c'était pour lire la fabuleuse histoire de Perdita, et comprendre que le temps est réversible et le pardon, un futur possible.

"Le passé est une grenade qui n'explose que quand on la lance."





Ma note Plaisir de Lecture 9/10

Remerciements:

Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Buchet Chastel pour leur confiance et l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Défi o combien ambitieux que celui de Jeanette Winterson- visiblement une commande de son éditeur anglais- de revisiter une pièce de Shakespeare conte d'hiver en version moderne, dans un univers résolument contemporain.

Cette transposition d'une oeuvre de Shakespeare connue mais que le commun des mortels ne connait pas forcément avec des personnages et un environnement d'aujourd'hui est une excellente idée sur le papier, mais qui peine quand même à prendre tout son sens à la lecture de cette faille du temps
N'ayant pas lu la pièce originale, j'ai été un peu perdu dans cette version contemporaine, malgré les clés que nous donne la romancière à certains moments de son roman pour situer le contexte du texte de Shakespeare
C'est parti pour un univers très singulier, métaphorique où il est questions d'ange, de rédemption, de jazz, de tempête, de bébé abandonné et de cas conscience dans un patchwork que les non initiés auront un peu de mal à en saisir toutes les subtilités .. Et où l'auteur prend visiblement pas de distance et un peu de provocation avec l'oeuvre de départ…
Le livre plaira assurément aux étudiants en littératures et ceux qui connaissent l'oeuvre de Sir William sur le bout des doigts, les autres dont je fais partie trouveront certainement le propos louable et fort ambitieux, mais trop érudit et abscons pour être vraiment touché et ressentir un vrai plaisir de lecture.

Malgré un avis mitigé, on remerciera comme il se doit Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour la découverte de ce roman dans le cadre de la masse critique .


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« Un soir après l'entrainement, ils eurent un rapport sexuel. C'était un cliché. Douche. Érection. Trois minutes de branlette. Pas de baiser. Mais le lendemain, Leo embrassa Xeno dans l'abri à vélo. Il l'embrasse et lui caressa le visage. Il essaya de dire quelque chose mais il ne savait pas quoi. Ce qui était typique de sa part. de toute façon, Xeno était un peu comme une fille, pensa Leo. »

Passionnée par la pièce de Shakespeare, le Conte d'hiver, Jeanette Winterson en fait ici une réinterprétation et nous en offre une version contemporaine. N'ayant pas lu l'originale, je me suis donc lancé exempt de tout préjugé.

Cette histoire m'a particulièrement marqué par son triangle amoureux, à la fois classique et étonnant de modernité, formé par Léo, Xeno et Mimi. Deux garçons, une fille, trois possibilités. Mais une situation compliquée ne va pas sans complications. Alors quand la jalousie s'empare d'un des personnages, comme un cancer qui le ronge de l'intérieur, la spirale devient infernale. La partie la plus intéressante du roman à mon sens. Jalousie maladive pour ne pas dire folie, haine envers l'être autrefois aimé, amitié brisée et rejet d'un petit être qui n'a pas pourtant demandé à venir au monde…

Après un bond en avant dans le temps, on retrouve une jeune femme qui a été abandonnée bébé. Et si…

« le passé est une grenade qui n'explose que quand on la lance. »

Après avoir adoré Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?, j'ai pris un immense plaisir à retrouver le style direct et plein d'humour de Jeanette Winterson. Une nouvelle tragédie qui, si elle n'est pas directement inspirée de sa vie cette fois, y trouve de nombreux échos : choix de vie, abandon, adoption, pardon. Si quelques longueurs auraient pu me perdre, elle a toujours su me rattraper au point que je replongerai sans hésiter dans La Faille du temps.

« Ils reprirent leur marche. Ils parlèrent de la vie comme flux. du vide. Et de l'illusion. de l'amour comme théorie entachée par la pratique. de l'amour comme pratique entachée par la théorie. Ils parlèrent de l'impossibilité du sexe. le sexe était différent pour les hommes ? Avec des hommes ? Qu'est-ce que cela faisait de tomber amoureux ? de tomber en désamour ?
Et pourquoi est-ce qu'on tombe, d'abord ? »


Merci à Babelio et aux Éditions Buchet-Chastel !

Lien : https://bouquins-de-poches-e..
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critiques presse (3)
LeFigaro
16 mai 2019
La faille du temps de Jeanette Winterson: un merveilleux roman inspiré par le Conte d’hiver.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Actualitte
25 avril 2019
Un roman sur la jalousie et le pardon, le tout mené par une maîtrise de l’œuvre originale et surtout une réinterprétation absolument réussie !
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeMonde
25 mars 2019
L’écrivaine britannique a répondu à l’invitation des éditions Hogarth d’actualiser une pièce du grand William. Dont acte. Mais elle ne s’en laisse pas conter.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Le jugement de Dieu pour les millions de crimes commis par l'humanité. Est-ce que le pasteur y croit ? Non. Il croit au réchauffement climatique . Dieu n'a pas besoin de nous punir . On sait le faire tout seuls . C'est pour ça que nous avons besoin du pardon . Le pardon est un mot comme le mot "tigre" - on l'a filmé et il y a de nouveaux moyens de vérifier qu'il existe , mais on n'est pas nombreux à l'avoir approché en pleine nature ou à le connaitre pour ce qu'il est .
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Leo, vous êtes un de ces types qui font le monde tel qu'il est. Je suis un de ces types qui vivent dans le monde tel qu'il est. Pour vous, je suis un Noir comme vous en voyez surtout faire le vigile ou le livreur. Et comme l'argent et le pouvoir sont les choses qui comptent le plus à vos yeux, vous imaginez que c'est ce qui compte le plus pour ceux qui ne les ont pas. C'est peut-être le cas pour certains.... Parce que, vu la façon dont les types comme vous ont organisé le monde, y a qu'un ticket de loto qui pourrait changer les choses pour les types comme moi. Travailler dur et garder espoir, ça ne marche plus. Le Rêve américain est fini.
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Ils reprirent leur marche. Ils parlèrent de la vie comme du flux. Et de l'illusion. De l'amour comme théorie entachée par la pratique. De l'amour comme pratique entachée par la théorie. Ils parlèrent de l'impossibilité du sexe. Le sexe était-il différent pour les hommes ? Avec des hommes ? Qu'est-ce que cela faisait, de tomber amoureux ? De tomber en désamour ?
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- [...] en ce moment je lis l'autobiographie de Benjamin Franklin. Le gars sur le billet de cent dollars ? Je veux dire qu'on dépense de l'argent et on ne sait rien des gens qui ont leur tête sur les billets. Benjamin Franklin a dit que si on avait choisir entre la liberté et la sécurité, il fallait choisir la liberté.
- J'imagine qu'il ne connaissait pas le terrorisme, à l'époque.
- C'est juste une façon de nous faire peur.
- Je ne suis pas d'accord. Des gens meurent pour de bon.
- Oui, mais un gars avec une bombe dans un sac à dos, ça arrive combien de fois, et à combien de gens ? Alors que ne pas avoir de travail, de maison, de sécurité sociale, d'espoir, c'est le quotidien de millions, voire de milliards de gens. Pour moi, c'est ça la menace. Ça et le changement climatique. Et la guerre, la sécheresse, la famine....
- Justement... Donc c'est bien de sécurité, dont on a besoin. D'un avenir sécurisé.
- Non ! On a besoin d'être libres du contrôle de ces sociétés qui gouvernent le monde pour quelques riches et ruinent l'existence de tous les autres.
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Quand la grêle a heurté le sol, c'était comme de jeter des glaçons dans une poêle à frire. À croire que cette intempérie jaillissait de la rue au lieu de tomber du ciel.
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« L'humanite ne supporte que peu de realite. C'est pour cela que nous inventons des histoires. »
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Avec ce roman d'une audace folle, Jeanette Winterson nous livre une vision vertigineuse de notre humanite : son histoire, son futur, son essence. Selectionne pour le prestigieux Booker Prize, FranKISSstein est aussi un grand texte sur la position hybride de l'ecrivain, a la fois createur et prisonnier de sa creation.

À lire – Jeanette Winterson, FranKISSstein, trad. de l'anglais (Grande-Bretagne) par Céline Leroy, Buchet Chastel, 2021.
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Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

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