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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une acquisition assez récente (d'octobre 2013) que j'ai sorti de ma PAL cette fois-ci. Cela faisait longtemps que le titre me donnait envie.

J'ai été assez surprise, je ne m'attendais pas du tout à une autobiographie (même romancée), mais à un roman. Cela m'a un peu déstabilisé au début (surtout de me rendre compte que tout ce qu'elle raconte était donc vrai! Je n'aime pas beaucoup les autobiographies, je préfère nettement la fiction, donc j'ai été un peu agacée, mais c'était tellement intéressant que j'ai tout de même continué pour savoir la suite.

J'ai eu un petit passage qui m'a moins plu, mais sinon ce livre fut un très agréable moment de lecture.

Jeanette Winterson suit à peu près l'ordre chronologique de sa vie (il y a quelques va-et-vient) et détermine par chapitre des grands thèmes : L'église, la Maison, les mensonges, l'amour, la littérature de A à Z

C'est une femme qui aime la vie passionnément. Pourtant, on ne peut pas dire qu'elle a été aidé! Son enfance avait tout (ou presque) d'un cauchemar : enfermée dehors la nuit, les punitions, le manque de nourriture, la tension constante, l'extrémisme religieux de sa mère…

D'ailleurs le personnage de sa mère est assez incroyable : on a peine à croire qu'il soit réel.

Quand je pense que ce qu'il arrive à Jeanette, digne de l'obscurantisme du Moyen Age s'est passé il y a un peu plus qu'une cinquantaine d'année!
C'est absolument effarant quand on le pense! La pauvre n'a vraiment pas eu de chance de tomber dans cette famille d'adoption.
Je me demande comment les services sociaux ont d'ailleurs pu accepter de donner un enfant à une femme pareille (cela se voyait clairement quand même qu'elle avait de gros problèmes!) Mais je pense que les critères d'adoption de cette époque-là ne devaient pas être aussi poussés que maintenant.

L'auteure a réagit de la meilleure manière possible : contre tout ce pessimisme, cette ambiance de mort, elle s'est mise à aimer la vie passionnément et à tout faire pour s'en sortir. Elle décide donc de chercher par tous les moyens d'être heureuse.

Quand on comprend qu'est-ce qui lui a inspiré le titre, on est stupéfait (en tout cas, moi, je l'étais). C'est parfaitement bien résumé.

Autre point que j'ai beaucoup (mais alors beaucoup!) aimé c'est son amour pour les livres et pour la littérature (aussi bien la lecture que l'écriture ici)! On en entend très rapidement parler et c'est un thème dont il sera question durant tout le livre! J'adore connaitre l'avis des auteurs sur la littérature!

Non seulement cela me donne des idées de lecture, mais c'est toujours passionnant de voir comment les autres lisent, pourquoi et dans quel ordre!

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Une très belle et intéressante autobiographie, que je ne peux que conseiller! Je ne sais pas par contre si je vais lire ses autres livres. En tout cas, ce n'est pas prévu pour le moment.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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ce livre fait partie de ceux que j'ai achetés dernièrement, comme on mange un gâteau juste par gourmandise, en traînant dans les rayons, envie de livres alors que je n'avais pas ma liste !!!!
c'est comme aller faire des courses sans liste dans un magasin inconnu .....
pour ce livre c'est le titre qui m'a attiré, le résumé en arrière de couverture m'a convaincu....aucune connaissance de l'écrivain et de ses autres livres.... pas d'à-priori donc.... et j'ai bien fait d'écouter ma soif de lecture ! ;-)

un livre que j'ai trouvé facile à lire malgré les différents sauts de puces entre passé et présent, réel et imaginaire, comme un écheveau que l'écrivain délie....mais mon cerveau, comme de nombreux je pense, fonctionne ainsi, mes conversations aussi....je me suis donc laissée porter au fil de son histoire de construction, de son vécu difficile .....

la dame est intelligente, forte et a de l'humour, c'est un bien joli mélange....pour ma part, cela m'a donné envie de la connaître !

je vais donc prévoir sur ma liste à rallonge, d'autres livres de la dame, et ajouter par la même occasion d'autres lectures dont elle parle dans ce roman/autobiographie...

j'allais oublier: important, sa façon d'appréhender son monde, sa vie est instructive a bien des égards et on trouve au fil du récit des tas de petites annotations qui peuvent servir à tout à chacun dans la sienne !

à mes fluos ......avant de le ranger ou de prêter ! ;-)
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On pourrait croire, au vu du résumé, que l'on va tomber sur une histoire larmoyante, mais c'est bien loin d'être le cas. Jeanette Winterson raconte son passé avec une distance presque clinique. Ce qui m'a le plus surprise (mais pas étonnée tant que ça, finalement) en lisant ce livre, c'est en la regardant parler de moments de dépression quasi-suicidaires, de lutte constante avec sa mère, d'un acharnement à s'en sortir, de cette volonté inhabituelle de lire toutes les fictions britanniques par ordre alphabétique, des amours qu'elle a connues, tout ça presque froidement, comme si elle s'analysait au lieu de ressentir. Quoiqu'il en soit, c'est un témoignage fort sur une personnalité à la fois forte et fragile. Elle a réussi à s'en sortir, chapeau !
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Un livre inclassable, roman, autobiographie, recueil de citations et manifeste, où chacun peut y trouver un pan de ce qu'il cherche. La description de sa dépression est poignante. L' écriture fragmentée, parfois déroutante, colle parfaitement aux récits de Jeanette Winterson. C'est aussi un hymne au pouvoir salvateur de la littérature, à l'importance des bibliothèques tant menacée en Angleterre aujourd'hui, dans sa vie personnelle et dans la vie sociale.
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J'ai aimé découvrir ce livre et cette auteure.
Je me suis rapidement immergé dans cette histoire autobiographique, d'une enfant abandonnée, adoptée sans amour. Une vie qui sera sauvée par les livres, qui seront aussi bien sa bouée que son radeau. Il est impressionnant de voir les ravages d'une enfance sans amour et la force, à frôler la folie, qu'il faut pour se reconstruire.
Jeannette Winterson se dit sauvage et domestiquée mais bien vivante pour notre plus grand plaisir !



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Un beau roman autobiographique fouillant les méandres de la conscience et de l'inconscience d'une enfant adoptée, de sa résilience, mais surtout une évocation d'une éducation dans une famille adoptive dysfonctionnelle qui fait froid dans le dos.
Le livre écrit avec humour et sincérité se laisse dévorer.
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Ce serait un drôle de cadeau de fête des mères ce Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Jeanette Winterson, figure du féminisme anglais, y conte sa jeunesse tourmentée au contact de sa mère adoptive, Mrs Winterson. Une mère inoubliable pour Jeannette, qui dut se construire contre cette femme accablée de névroses, et inoubliable pour le lecteur. Jeanette brosse le portrait d'une Mrs Winterson-mère en géante recluse dans sa maisonnette de la banlieue de Manchester, qui noie son malheur dans les invectives apocalyptiques, bigote jusqu'à en effrayer les mormons, qui passe toute la nuit debout à cuisiner et lire la bible pour éviter le lit conjugal.

Mrs Winterson-mère fera exorciser Jeanette lorsqu'elle la soupçonnera d'homosexualité et immolera ses livres dans l'arrière cour de la maison. Qui a vu l'autodafé de sa bibliothèque personnelle est peut-être plus enclin que quiconque à en mesurer la valeur, à les éprouver comme un prolongement de soi, une concrétion de son âme. Car c'est un livre sur le salut trouvé grâce aux livres. Les livres, non pas comme un refuge hors du monde, any where out of the world, mais comme des rencontres qui nous aident y trouver notre place, à y creuser notre sillon. « La poésie(…) une fois apprise vous pouvez vous en servir comme d'une lumière ou d'un laser. Elle fait émerger clairement la situation dans laquelle vous vous trouvez et vous aide à la dépasser ». Jeanette s'attèle à la tâche en ratissant la bibliothèque municipale, elle lit pour se constituer un foyer : « Ne sachant quoi lire, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci, elle s'appelait Austen ».

Pourquoi être Heureux… est un livre bouillonnant de désir, plein de l'exigence la plus haute : réaliser ce que l'on est en s'affranchissant de son lieu de naissance, de sa classe et de la moraline de son époque. Pour Jeannette, ce sera l'amour des femmes et des mots. Elle se tourne vers la poésie, elle qui grandit dans l'intérieur de Mrs Winterson tapissé de sentences bibliques d'un Dieu jaloux : « Ne t'attarde pas aux affaires du seigneur. Ne demande pas pour qui sonne la cloche », elle qui pouvait lire sur la porte des toilettes «Il fera fondre tes entrailles telles de la cire ».

Pourquoi être Heureux… regorge de ces méditations brèves et justes sur le rôle de la littérature. Récit d'une illumination en lisant T.S.Eliot : « Une vie difficile a besoin d'un langage difficile -et c'est ce qu'offre la poésie. C'est ce que propose la littérature-un langage assez puissant pour la décrire. Ce n'est pas un lieu où se cacher, c'est un lieu de découverte. ».

C'est le livre d'un bonheur arraché de haute lutte, conquis sur les normes sociales, sur les pentecôtistes de Manchester et sur les pédants d'Oxford : « vous êtes notre expérience ouvrière » dira son directeur d'études lors du discours inaugural dans le college oxfordien de Sainte Catherine. Il faudrait dire aussi ce tour de force d'une femme accomplie : ne pas en vouloir à cette mère qui était « son propre trou noir ».




Fabien LACOSTE

Lien : http://bit.ly/1f3VzLb
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C'est d'abord le titre qui m'a poussé vers ce roman. La normalité érigée en vertu présidentielle n'a rien à voir avec cette attraction pour le titre. Non, mais prétendre à la normalité quand on estime que le bonheur est peut-être trop éloigné du possible, peut s'avérer être une placidité adéquate au un monde difficile dans lequel nous évoluons.

Ce n'est pas, à proprement parler, l'objet de ce roman autobiographique. Il évoque Jeanette Winterson elle-même, son enfance de petite fille adoptée par un couple où la mère sans l'être reste l'Etre humain le plus marquant. Cet auteur qui, tout en se construisant en contre, mesure à quel point cette marâtre aura été à la source de sa passion littéraire, de sa capacité à résister et à se battre pour choisir elle-même les contours de son avenir devenu présent. C'est ce rapport tendu et conflictuel parfois, sans pourtant nier une tendresse filiale qui se révèlera clairement quand la narratrice reprendra contact avec sa génitrice.
Cette mère adoptive, Jeanette lui doit beaucoup. Tout ? Je n'aurai pas cette affirmation, mais même l'identité sexuelle de l'auteur n'est pas parfaitement déconnectée de cette relation.
Mené avec un humour britannique délicieux, ce roman nous emmène dans l'intime de l'auteur mais nous y conduit aussi par la passion du lire et du livre qui guide celles et ceux qui pratiquent cet exercice de la critique.

Un très bon moment de littérature qui invite à découvrir ce qui fit le renom de l'auteur, un roman à l'autre titre troublant : « Les oranges ne sont pas les seuls fruits ». Tout un programme.

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La mère adoptive est dépersonnalisée, sous la forme de « Mrs Winterson », sans prénom… Fanatique religieuse d'un groupuscule chrétien, elle soumet sa fille adoptive à des sévices que ne renieraient pas les Talibans: interdiction de la lecture, autodafé des rares livres de poche que la fillette avait réussi à acheter et à cacher sous son matelas, séance d'exorcisme hallucinante pour la « guérir » de ses penchants pervers (adolescente, elle a eu le malheur de tomber amoureuse d'une camarade de classe). Et pourtant, Jeanette Winterson semble estimer que son enfance lui a permis de se forger son avenir, appris très tôt à se débrouiller toute seule (combien a-t-elle passé de nuits dehors, punie et interdite de rentrer à la maison?), la professeure qui l'a recueillie alors qu'elle avait élue domicile dans une épave l'a aidée à entrer à Oxford, même si au final, elle y est entrée non par concours mais pour une expérimentation sur l'intégration de jeunes défavorisés (ça rappelle l'expérience récente de Science Po Paris). La deuxième partie du livre, avec la dépression et la recherche de la mère biologique, est plus classique. Un livre à découvrir…
Lien : http://vdujardin.com/blog/ar..
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Jeannette Winterson, célèbre auteur des Oranges ne sont pas les seuls fruits, revient dans cet ouvrage sur son enfance à Manchester, son adoption par des pentecôtistes, et ce qui l'a sauvée : les livres…

Cette autobiographie n'est pas un texte facile ni plaisant, à l'image de son titre, à la fois ironique et douloureux. Jeannette Winterson elle-même ne cherche pas à se présenter sous un jour particulièrement aimable. Son texte n'a rien de larmoyant ou de victorieux. Elle y analyse le combat qu'a été sa vie, de manière peu linéaire, mais avec un style magnifique. Elle revient par bribes, avec de nombreuses ellipses, sur des évènements importants de sa vie, comme sa première histoire d'amour. Ce livre constitue ainsi, par exemple, une superbe déclaration d'amour à la littérature, avec de multiples citations de Dickinson, Coleridge, T. S. Eliot… C'est aussi une leçon de vie, qui évite les discours haineux et le pathos, alors que certaines scènes décrites auraient pu aisément y faire sombrer l'auteure.

Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? est un livre dur. Très maîtrisé, malgré son aspect un peu bordélique. Bouleversant.
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Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. Il y avait ses amis et ses ennemis. Ses ennemis étaient: le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient: Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés anti-limaces, et moi, au début.

Les fruits ne sont pas tous des oranges
Les Oranges ne sont pas les seuls fruits 
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