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Cyropédie tome 1 sur 4
EAN : 9782251003405
196 pages
Les Belles Lettres (01/01/1965)
3.25/5   4 notes
Résumé :
La Cyropédie ou Éducation de Cyrus, dont le titre ne convient tout à fait qu'à une partie du premier livre, est une œuvre difficile à définir et à classer, ainsi qu'en témoigne la diversité des appellations qui lui ont été données : histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d’éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge. En fait, elle est tout cela. Elle se présente com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La Cyropédie, ou éducation de Cyrus, est un des plus fameux livres de prose grecque qui nous soit parvenu. Ouvrage admiré des Grecs, des Romains et des humanistes, sa langue même est à la base de l'enseignement scolaire du grec ancien, tant elle est claire et simple, et jusqu'à l'abolition des études classiques, le livre était au programme des écoles françaises. On n'y cherchera pas le Cyrus réel, conquérant de Babylone et annoncé comme un messie par le prophète Isaïe, ni la figure admirable du roi juste qui rassembla tout l'Orient dans le même empire, inspirant l'entreprise d'Alexandre. Xénophon, malgré son expédition militaire en Perse, ne s'intéresse nullement au Cyrus réel ni d'ailleurs à la civilisation perse : il invente de toutes pièces un jeune homme à qui il donne le nom illustre de Cyrus, et en fait le héros de son roman avant la lettre. La Notice de l'édition bilingue des Belles-Lettres, par Marcel Bizos, dit tout à ce sujet- le prefacier hésite à qualifier le livre de la Cyropédie : "histoire, histoire romancée ou roman historique, biographie romancée, roman philosophique ou moral, roman didactique, traité d'éducation, institution militaire, ouvrage socratique, éloge..."
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Les livres I et II, dont c'est ici le compte-rendu, fourmillent d'anecdotes charmantes de l'enfance de ce Cyrus de sang royal, éduqué pour être un roi. C'est le sens de l'élément "paideia", éducation, dans le titre de l'ouvrage, la Cyropédie. Cette "paideia" , contrairement à ce que l'on pourrait croire, ne concerne pas tous les enfants indistinctement, mais uniquement ceux qui seront appelés à commander des hommes. En somme, de futurs princes ou rois. On retrouvera la même chose dans l'essai de Montaigne "De l'institution des enfants", écrit par un lecteur de la Cyropédie, qui ne réfléchit qu'à l'éducation des jeunes nobles ("les enfants de maison", dit-il), à l'exclusion des autres. Cette éducation est militaire, elle forge le corps et l'esprit, elle enseigne comment obéir et commander et ne laisse aucune place aux lettres ni à la philosophie. Nul doute que Xénophon n'ait fait son profit de ses relations avec les Spartiates et que l'éloge de Sparte soit partout présent, en filigrane, dans son ouvrage.
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On aura bien compris que ces deux livres relatant l'éducation d'un futur roi de guerre, sont éminemment politiques, comme, je crois, tous les ouvrages que le classicisme grec nous a laissés. Il surprendra les démocrates pacifistes que nous sommes, mais ce sera très probablement pour notre bien.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[1] Une pensée nous venait un jour à l’esprit : c’est le grand nombre de démocraties renversées par des gens qui préféraient tout autre gouvernement à la démocratie, puis le nombre de monarchies et d’oligarchies détruites par des factions démocratiques, enfin le nombre d’hommes qui, voulant exercer la tyrannie, ont été renversés en un clin d’œil, tandis que d’autres, pour s’être maintenus quelque temps, sont admirés comme gens prudents et chanceux. Nous réfléchissions aussi que, dans les maisons privées, composées, les unes d,’une foule de domestiques, les autres d’un personnel peu nombreux, il se trouve des maîtres qui ne sauraient se faire obéir même de ce petit nombre. [2] Nous songions encore que les bouviers commandent aux bœufs, les palefreniers aux chevaux, et qu’enfin tous ceux qu’on appelle pasteurs sont considérés comme les chefs de ces animaux qu’ils surveillent. Or, il nous semblait voir que ces troupeaux obéissent plus volontiers à ceux qui les conduisent, que les hommes à ceux qui les gouvernent. Car les troupeaux vont où les pasteurs les mènent, paissent dans les endroits où on les lâche, s’abstiennent de ceux dont on les écarte, et laissent les pasteurs user de ce qu’ils rapportent absolument comme ils l’entendent. En effet, nous n’avons jamais appris qu’aucun troupeau se soit révolté contre le pasteur, ou pour ne point obéir, ou pour ne pas lui permettre d’user du produit qu’il lui donne. Il y a plus, les troupeaux sont moins faciles à tous les étrangers qu’à ceux qui les gouvernent et qui en tirent profit. Les hommes, au contraire, conspirent de préférence contre ceux qu’ils voient entreprendre de les gouverner.

1] Ἔννοιά ποθ' ἡμῖν ἐγένετο ὅσαι δημοκρατίαι κατελύθησαν ὑπὸ τῶν ἄλλως πως βουλομένων πολιτεύεσθαι μᾶλλον ἢ ἐν δημοκρατίᾳ, ὅσαι τ' αὖ μοναρχίαι, ὅσαι τε ὀλιγαρχίαι ἀνῄρηνται ἤδη ὑπὸ δήμων, καὶ ὅσοι τυραννεῖν ἐπιχειρήσαντες οἱ μὲν αὐτῶν καὶ ταχὺ πάμπαν κατελύθησαν, οἱ δὲ κἂν ὁποσονοῦν χρόνον ἄρχοντες διαγένωνται, θαυμάζονται ὡς σοφοί τε καὶ εὐτυχεῖς ἄνδρες γεγενημένοι. Πολλοὺς δ' ἐδοκοῦμεν καταμεμαθηκέναι καὶ ἐν ἰδίοις οἴκοις τοὺς μὲν ἔχοντας καὶ πλείονας οἰκέτας, τοὺς δὲ καὶ πάνυ ὀλίγους, καὶ ὅμως οὐδὲ τοῖς ὀλίγοις τούτοις πάνυ τι δυναμένους χρῆσθαι πειθομένοις τοὺς δεσπότας. [2] Ἔτι δὲ πρὸς τούτοις ἐνενοοῦμεν ὅτι ἄρχοντες μέν εἰσι καὶ οἱ βουκόλοι τῶν βοῶν καὶ οἱ ἱπποφορβοὶ τῶν ἵππων, καὶ πάντες δὲ οἱ καλούμενοι νομεῖς ὧν ἂν ἐπιστατῶσι ζῴων εἰκότως ἂν ἄρχοντες τούτων νομίζοιντο· πάσας τοίνυν ταύτας τὰς ἀγέλας ἐδοκοῦμεν ὁρᾶν μᾶλλον ἐθελούσας πείθεσθαι τοῖς νομεῦσιν ἢ τοὺς ἀνθρώπους τοῖς ἄρχουσι. πορεύονταί τε γὰρ αἱ ἀγέλαι ᾗ ἂν αὐτὰς εὐθύνωσιν οἱ νομεῖς, νέμονταί τε χωρία ἐφ' ὁποῖα ἂν αὐτὰς ἐπάγωσιν, ἀπέχονταί τε ὧν ἂν αὐτὰς ἀπείργωσι· καὶ τοῖς καρποῖς τοίνυν τοῖς γιγνομένοις ἐξ αὐτῶν ἐῶσι τοὺς νομέας χρῆσθαι οὕτως ὅπως ἂν αὐτοὶ βούλωνται. ἔτι τοίνυν οὐδεμίαν πώποτε ἀγέλην ᾐσθήμεθα συστᾶσαν ἐπὶ τὸν νομέα οὔτε ὡς μὴ πείθεσθαι οὔτε ὡς μὴ ἐπιτρέπειν τῷ καρπῷ χρῆσθαι, ἀλλὰ καὶ χαλεπώτεραί εἰσιν αἱ ἀγέλαι πᾶσι τοῖς ἀλλοφύλοις ἢ τοῖς ἄρχουσί τε καὶ ὠφελουμένοις ἀπ' αὐτῶν· ἄνθρωποι δὲ ἐπ' οὐδένας μᾶλλον συνίστανται ἢ ἐπὶ τούτους οὓς ἂν αἴσθωνται ἄρχειν αὑτῶν ἐπιχειροῦντας.
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On juge encore un délit, qui est la source de toutes les haines parmi les hommes, et qui cependant n'est point poursuivit en justice : c'est l'ingratitude. (...) On croit que les ingrats se soucient fort peu des dieux, de leurs parents, de leur patrie, de leurs amis. Il leur semble aussi que l'ingratitude a pour compagne l'impudence : c'est, en effet, le guide le plus sûr vers ce qu'il y a de honteux.
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