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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Yatora Yaguchi est en classe de Première au lycée. S'il aime sortir avec ses copains, boire et fumer, Yatora est également un brillant élève qui, en cette période d'orientation, a pour but d'intégrer une école pas trop chère qui lui apportera un avenir sûr. le jeune homme ne se pose pas vraiment de questions sur ce qu'il aime vraiment, il veut juste être un bon pote et un bon élève. Mais lorsqu'il découvre un jour un tableau peint par une camarade de classe en cours d'arts plastiques, il est bouleversé. Intrigué par les émotions qu'il ressent, il s'inscrit au Club d'art de son lycée.

"Blue period" est un seinen qui plonge littéralement le lecteur dans le monde de l'art, ses techniques, son histoire et ses pratiques. A travers le personnage de Yaguchi, nous découvrons que les études artistiques, souvent dénigrées, sont extrêmement dures, exigeantes et sélectives. Mais elles sont également l'occasion d'appréhender le monde différemment, de porter un regard nouveau sur les choses qui nous entourent. Yaguchi trouve ainsi dans la pratique de l'art le moyen d'exprimer ses émotions et de s'ouvrir enfin aux autres. C'est une véritable thérapie ! C'est également l'occasion pour le jeune homme, qui jusqu'à présent ne trouvait aucun intérêt à son quotidien, de trouver un but à sa vie, au point de viser la prestigieuse université des arts du Japon, la Geidai.
Scénario rythmé, dessins très expressifs, ce manga est très agréable à lire. C'est en plus une mine d'informations sur la place et la pratique de l'art au Japon, des écoles très sélectives aux techniques, en passant par une réflexion sur le fait qu'il est difficile de s'affirmer en tant qu'artiste face des orientations toutes faites dès lors que l'on est un élève brillant...
Un premier volume dense, très prometteur pour la suite.
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Yatora est un beau gosse hyper doué à l'école. Bientôt il faudra choisir l'université, une branche, une orientation de vie qui conditionnera l'orientation professionnelle. C'est visiblement fort important et cela ne se décide pas à la légère.

Yatora n'a que l'embarras du choix. La seule contrainte, c'est le niveau de revenus des parents. Adieu les universités privées. Il faudra opter pour une université d'Etat. Les potes de Yatora n'ont pas ces angoisses. Les revenus de leurs parents ou leurs notes sont encore plus faibles.

Mais sous des dehors bravaches, Yatora est dévoré par le doute. Il se donne un genre, un air mais cela bouillonne à l'intérieur. Peu de confiance en lui, manque d'assurance, besoin de se créer un masque, une apparence. Comme par exemple le fait de se retrancher derrière une clope.

Par hasard, Yatora croise Yuka, une très belle jeune fille qui est au Club de l'Art. Et Yatora va y entrer aussi, après être tombé en admiration devant un tableau peint par Mori, une jeune fille fort douée. Au départ, on pouvait craindre le traditionnel affrontement masculin-féminin, mais Tsubasa Yamaguchi opte pour quelque chose qui se rapproche de l'entraide, plutôt que de la compétition. C'est bien vu, et assez atypique finalement.

Le pitch est finalement fort banal. C'est la vie, tout simplement. Les choix, les doutes des étudiants au moment de décider de leur avenir. Les grandes questions éternelles surgissent. Gagner assez. Réussir dans la vie. Ne pas se tromper. L'autrice ne tombe pas trop dans la caricature et fait un gros travail sur l'art, sur le sens des choses, des actions que l'on entreprend. C'est plutôt bien ancré dans le réel.

En plus, le manga va aborder de nombreux sujets "techniques", sur la peinture, le matériel, les trucs pour dessiner, les classements d'université, etc. C'est très complet comme réflexion sur l'art et sur les écoles d'art.

Autre belle réussite: la prise en compte du processus créatif. Celui-ci est superbement bien rendu. L'évasion créatrice. Les essais, les erreurs. Etc. On aborde aussi la notion d'effort, de travail, de talent... On aurait pu citer Jacques Brel qui disait que le talent, cela n'existait pas, c'était du travail, de la sueur.

Au bout de ce premier tome d'une série clairement inspirée par Picasso (période bleue,,, et on cite Picasso dans le tome), malgré tout le positif que je peux aligner, je reste assez sceptique ou dubitatif. Pourtant objectivement, il y a un sacré travail. Techniquement, le dessin est sans faille.

On dirait bien que mon coeur s'est enfin mis à battre, s'écrie Yatora alors qu'il est convaincu d'avoir fait le bon choix. Malheureusement pour moi, ce n'est pas là que je me trouve... mon coeur ne bat pas pour Yatora ou pour ce manga. Je ne comprends pas trop pourquoi, d'ailleurs au vu de tous ces points positifs. Sans doute un manque d'émotion. Tout cela est fort technique, carré, bien rangé dans des cases.

D'ailleurs, on pourrait se demander pourquoi une mangaka prend un jeune homme comme personnage principal, au risque de (parfois) frôler la caricature et la facilité dans les attitudes et réactions. Et pourquoi elle semble si intéressée par magnifier la culture européenne dans ses dessins et tableaux, ses sculptures. A part Yuka en fin de tome qui déclare prendre la peinture japonaise traditionnelle comme option, tout est fortement imprégné d'art occidental.
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Bien contente de pouvoir découvrir ce manga sur l'art, je m'y suis bien plongée dès son ouverture. Yatora est un très bon élève mais aussi une petite frappe, ses camarades sont ainsi partagés : l'apprécier ou le détester? On se rend compte que finalement, sous ses airs passe-partout, il a énormément de mal à s'exprimer et avoir des passions. Il rentre dans le moule jusqu'au jour où il tombe sur une peinture qui va le scotcher et lui faire découvrir un monde qu'il avait toujours laissé de côté, un monde pour les élus, les passionnés.

Un monde plein de couleurs, de techniques et d'apprentissages, tout s'ouvre à lui. En un seul tome bien épais, on assiste à son ouverture à l'art et à sa soif d'apprendre avec son air timide et enchanté. Un bon tome d'introduction !
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Blue Period est un seinen sur le thème de l'art, qui met en scène Yaguchi, un lycéen préférant se forcer à entrer dans un moule au lieu de chercher sa propre voie. du moins, jusqu'à ce qu'il se prenne petit à petit de passion pour le dessin…

J'ai ce manga dans ma PAL depuis un moment, acheté dans le cadre d'une offre promotionnelle, mais j'ai mis du temps à me décider à l'en sortir. Je craignais qu'il ne me plaise pas, de ne pas arriver à accrocher, et effectivement, j'ai eu un peu de mal, au début.

Yaguchi n'est, à première vue, pas un protagoniste très sympathique, plutôt hypocrite et assez méprisant sur les bords. Il se donne des airs de bad boy avec ses amis (encouragé en ce sens par son père), travaille sérieusement à côté (pour satisfaire sa mère), mais lui, dans tout ça ?

Il ne se reconnaît pas dans la vie qu'il a décidé de suivre, n'a aucun rêve, aucun loisir qui ne lui soit pas dicté par autrui, aucune aspiration. Il fait ce qu'on lui dit, ce qu'il estime devoir faire, jamais ce dont il a vraiment envie. de quoi a-t-il envie, d'ailleurs ? le sait-il seulement ?

Yaguchi, c'est un jeune homme qui se découvre. Il ne change pas en un claquement de doigts, ne devient pas plus attachant en tournant une page. J'ai achevé le tome sans pouvoir prétendre l'apprécier. En revanche, je le comprends. Plus il doute, plus il s'interroge, et plus, paradoxalement, il s'esquisse. Au sens propre comme au sens figuré.

Car Yaguchi n'est pas le personnage central de ce manga. C'est l'Art, avec un A majuscule. L'art qui va le guider, l'aiguiller, le faire sortir de sa coquille, et surtout lui apprendre à être LUI, et pas celui que les autres attendent de lui.

Ceux qui n'aiment pas les oeuvres didactiques et les longues explications techniques risquent d'être un poil rebutés par cet ouvrage. Maints passages relèvent davantage du cours de dessin que du récit, et cela peut décourager si le sujet ne vous intéresse pas plus que ça. Personnellement, j'ai été tentée de lâcher le manga (dans le bon sens du terme) pour courir chercher un calepin, une gomme et un crayon.

L'intrigue n'est pas en reste pour autant. Contrairement à des seinen tels que Today's Burger, dont les chapitre sont au mieux reliés par un mince fil rouge, il y a ici une vraie histoire. Yaguchi, son avenir, ses relations, la naissance de sa passion, son admission au sein du club d'art, les liens qu'il tisse peu à peu avec ses nouveaux camarades…

C'est une tranche de vie dans toute sa splendeur. le seul reproche que je lui adresserai, c'est son traitement un tantinet superficiel des personnages secondaires. Ils sont très nombreux, mais à l'exception de Mori, de Yuka (et encore, il m'a fallu presque tout le tome pour comprendre qu'il s'agissait d'un garçon), de la professeur et de Takahashi à la fin, aucun ne m'a marquée. Je n'ai même pas retenu leur nom.

Je pense notamment aux amis de Yaguchi. J'ai hésité à mettre le terme « amis » entre guillemets, car le jeune homme ne semble pas déborder d'affection à leur égard, pourtant c'est bien ainsi qu'ils se comportent vis-à-vis de son inclination grandissante pour le milieu artistique. Toutefois, leur conférer cette soudaine sensibilité, cette loyauté, et même cette fraternité après les avoir introduits comme des gros bourrins, ça manque de subtilité. Un meilleur développement aurait, selon moi, mieux amené la transition.

Pour le moment, je suis conquise par ce manga. Ce n'est pas un coup de coeur, mais il me parle beaucoup, et en terme d'art, il est aussi intéressant que pertinent. Je pense néanmoins qu'il faut vraiment apprécier le thème pour se lancer dans cette lecture, car il y occupe une place prépondérante. Si vous n'avez pas de réticence à ce niveau, alors n'hésitez pas, foncez découvrir Blue Period !
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Un manga qui parle d'art ? Voilà de quoi m'nterpeller !

Yatora est un excellent élève, qui réussit en tout. Mais au fond de lui, il s'interroge : dans quelle université doit-il aller ensuite ? Sa vie bascule lorsqu'il découvre la toile d'une de ses camarades… En peignant à son tour, il perçoit des émotions qu'il n'avait encore jamais ressenties…

***

Une belle immersion dans le monde de l'art. Derrière Yatora, nous découvrons son histoire, ses techniques. C'est un manga assez didactique puisqu'il nous décrit les techniques utilisées au Japon. Pour autant, il ne manque pas de rythme.

Ce premier tome, introductif, nous plonge directement dans l'action. le protagoniste s'ennuie, il s'amuse avec ses amis, puis change du tout au tout quand son univers s'ouvre à l'art. J'ai trouvé intéressante la façon dont l'auteur dépeint ses doutes quant à son avenir. Ce sont des questions qui traversent nombre d'adolescents et qui devaient leur parler. J'espère juste que ses émotions seront plus détaillées dans les tomes suivants !

Sans avoir « adoré » ce premier tome, - il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit un coup de coeur, c'était un peu trop rapide -, je reconnais qu'il est original et intéressant. A voir comment cela évolue par la suite !
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Si ce manga est assez convenu sur les personnages et le pitch général (des jeunes. le lycée. Les relations. Quel avenir?…), il devient plus inhabituel lorsqu'il aborde la thématique artistique.

Et c'est ce qui est assez intéressant ! Découvrir des techniques, des réflexions sur l'art et la peinture en particulier.

Le côté explicatif des procédés, des rendus, etc pourrait rebuter.

Il faudra tout de même veiller sur les tomes suivants à donner plus de corps aux différents personnages, à leurs relations…
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Il n'y a pas plus fort que les mangas pour proposer une immersion totale dans des genres variés (fantasy, romance, humour etc.) autant que des domaines particuliers (musique, métiers, sports etc.) À mes yeux, cette offre extrêmement diversifiée participe à la richesse du manga. C'est simple, il y en a pour tous les goûts, preuve en est avec "Blue Period".

"Blue period" fait partie de ces mangas qui explorent une thématique bien particulière, tout en conservant des codes, une construction, somme toute classique. En réalité, cette nouvelle série n'est ni plus ni moins qu'une histoire d'adolescents en pleine quête identitaire, mais vue à travers le prisme original de l'art et de la création. Là où l'auteur est très fort, c'est qu'il parvient parfaitement à intégrer l'aspect explicatif à sa trame narrative.

Estime de soi, rapport aux autres, pression scolaire, passions assumées, désirs refoulés... "Blue period" porte un regard très intéressant et orignal sur l'adolescence et ses questionnements, notamment en terme d'orientation scolaire. J'ai apprécié le personnage de l'enseignante en arts plastiques. Elle incarne une figure adulte sensible, moderne et bienveillante, encourageant ses élèves à se dépasser et à s'écouter, à être au diapason de leurs envies.

Identité, passion, art et choix d'orientation : l'équation de "Blue Period" est très bien équilibrée. J'ai vraiment pris plaisir à découvrir ce premier tome !
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Série qui me faisait très envie de par le sujet (la peinture et son apprentissage) et une superbe couverture, je remercie Pika pour ce nouveau partenariat qui me permet de découvrir un album qui a énormément fait parler de lui sur les réseaux sociaux à sa sortie et qui a raflé plusieurs prix importants au Japon. Et pour cause puisque cette introduction est tout à fait prenante en plus d'être (surprise pour moi) tout à fait pédagogique. Sur des dessins assez épurés au trait fin que j'attendais un peu plus impressionnants, l'auteur nous surprend d'entrée de jeu en brisant le modèle du manga de lycée avec un héros qui n'est non pas introverti mais plutôt la star du lycée, beau, brillant dans toutes les matières, parfaitement socialisé et curieux qui plus est. le gendre idéal! Mine de rien ça change des habitudes et attise tout de suite l'intérêt en posant un récit très positif qui cherche plus à creuser la naissance d'une passion que d'appuyer le pathos. le récit nous perturbe également en proposant un personnage de travesti qui semble parfaitement inséré dans son milieu, si bien qu'on doute tout le long d'avoir bien compris qu'il s'agit d'un garçon à l'apparence d'une fille. Dans un Japon aux codes conservateurs on se surprend à tiquer avec nos codes occidentaux sur cette normalité inhabituelle… de façon très posée, simple, le héros va donc d'abord découvrir les émotions graphiques puis le club d'arts plastiques où une professeur passionnante va délicatement lui ouvrir l'esprit, ce qui va éveiller en lui la possibilité de s'inscrire dans une université de beaux-arts alors que la voie lui était tracée vers une école d'élite scientifique. Cela permet de jolis passages de vulgarisation qui parlera aux amateurs de manga en les titillant sur leur consommation qui pourrait déboucher sur de la création, pour peu qu'ils aient envie de s'entraîner sur des techniques simples mais qui nécessite un travail comme toute autre discipline. Une très belle introduction, très maîtrisée, qui a tout dans sa besace pour devenir une grande série.

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Un manga super intéressant et très décomplexant qui décortique l'art sous toutes ses formes. On y parle aussi de quête d'identité et de relations aux autres. Et de comment assumer ses choix et ses passions. Autant pour les artistes en devenir que pour les amateurs d'une passion abandonnée. Un livre qui donne envie de dessiner et surtout vous fait croire que vous en êtes capable !
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Avec ma sensibilité pour tout ce qui a trait à l'art, j'attendais avec impatience de découvrir Blue Period, le dernier seinen de Pika, qui a été vendu à grand renfort de pub à ce sujet. J'en avais entendu le plus grand bien, je m'attendais donc à être soufflée. Mais si j'ai beaucoup aimé ma lecture, ce ne fut pas un coup de coeur.

Tsubasa Yamaguchi est une jeune autrice de manga qui s'est fait connaitre dans les années 2010. Blue Period est son premier gros succès, toujours en cours au Japon avec 9 tomes à ce jour. le titre publié dans Afternoon, un magazine dont j'aime la qualité des seinens qui y sont proposés, a déjà remporté de très beaux pris avec le Prix manga Taishô en 2020 et le Prix du manga Kôdansha en 2020 également, sans parler de sa sélection pour le Prix culturel Osamu Tezuka la même année. C'est plutôt gage de qualité.

Dans ce seinen aux couvertures qui claquent et attrapent l'oeil d'emblée, il est question d'un jeune ado japonais typique, qui vivote un peu dans la vie, cherchant à avoir des bonnes notes pour faire plaisir à ses parents et pouvoir entrer dans une fac publique puisqu'ils ne pourront pas lui payer autre chose. Yatora, de son petit nom, aime passer du temps avec ses amis et étudier, mais au final, il n'a aucune passion dans la vie. Jusqu'au jour où il tombe littéralement nez à nez avec le tableau de Mori, élève du club d'art du lycée. Il reste alors figé sur place comme frappé par la foudre.

Blue Period est ainsi le récit d'une rencontre, celle d'un jeune lycéen qui s'ennuie avec ce qui va devenir sa passion. Souvent, dans les mangas abordant ce genre de thème, on est frappé pour la force de cette passion, mais ici ce n'est pas le cas. L'autrice a décidé de nous décrire un cheminement plus long. Si on y perd en force d'attraction primaire, on y gagne en réalisme. J'ai été un brin déçu à cause de la première raison, mais la seconde m'a séduite, alors je suis partagée.

De plus, la mangaka fait le choix de mettre en scène un héros qui n'est pas forcément attachant au premier abord. Yatora est un ado lambda avec tous les défauts que ça implique. Il est superficiel au début, assez pédant vis-à-vis des autres, et a des réflexions sur la vie digne d'un ado de son âge, ce qui peut agacer. C'est dans sa découverte de cette future passion qu'il devient intéressant et gagne de l'épaisseur tout comme son trait. On découvre alors un garçon peu sûr de lui, qui veut avant tout faire plaisir mais qui n'est pas si bien que ça dans ses baskets. On est touché par sa fragilité quand on le voit si flatté des compliments qu'il reçoit sur quelque chose qui vient vraiment de lui. Mais surtout on assiste déjà à une lente évolution vers un personnage plus mature et nuancé qu'au début, qui risque de moins porter de jugement à l'emporte pièce. C'est bien vu.

Autour de lui, nous retrouvons la figure classique de la prof, figure d'autorité dont les longs discours explicatifs sur l'art m'ont souvent semblé un peu lourd et indigeste, mais qui a le don pour frapper juste et savoir tirer les élèves vers le haut en s'adaptant à celui en face d'elle. Il y a également la "madone", figure que l'on retrouve parfois dans les shonens et seinens et qui revêt toujours la même douceur et autorité. Mori est parfaite dans ce rôle et j'espère qu'elle ne va pas nous quitter trop tôt. Il y a bien sûr, le trublion, représenté ici par le pétillant Yuka ou Ryûji, c'est selon, qui aime se travestir. J'espère que ce ne sera pas seulement un élément comique et qu'il y aura un vrai développement autour de l'attitude qu'il adopte, parce que si c'est juste pour nous montrer que certains artistes ont une personnalité haute en couleur, je serai déçue. Enfin, apparait dans les dernières pages le rival, celui qui motivera le héros à s'améliorer, je pense, un jeune génie assez impressionnant mais un peu archétypal, lui aussi, dans sa froideur maladroite. On a donc un joli panel de personnages secondaires pour graviter autour du héros et peut-être former une jolie bande autour de lui.

Le titre se lit très facilement. Les chapitres s'enchaînent rapidement et il y a déjà une belle évolution dans ce premier tome, de la rencontre du héros avec l'art, à son intégration au club d'art, en passant par son entraînement ou ses décisions d'orientation et ses questionnements personnels. La narration est assez dynamiques si on occulte ces passages un peu trop denses où on nous explique comment fonctionne telle ou telle technique. Il y a un vrai sentiment d'allant et de stimulation saine entre les personnages. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le dernier ressort scénaristique à ce sujet même s'il est fort classique. On sent que l'autrice utilise des dynamiques déjà éculées mais parfaites pour insuffler encore plus de vie dans son titre.

Elle interroge de plus sur des questions centrales telles que l'orientation très tôt finalement des jeunes qui sont encore en recherche d'une identité, sur la place de l'art dans la vie : passion ou possible carrière. Elle interroge sur la question des apparences mais aussi sur nos relations aux autres. Enfin, elle questionne sur notre rapport à l'art, comment on le perçoit, comment il peut nous chambouler ou pas, comment c'est plus un pan de celui-ci qui nous parle qu'un autre, etc. C'est très riche et ce sont vraiment les parties qui m'ont fait vibrer et que je souhaite voir développer par la suite.

Du côté des dessins, je suis globalement restée sur ma faim. J'ai beaucoup aimé le choix, dans ce projet, de faire intervenir un grand nombre d'assistants pour qu'ils dessinent pour de vrais les oeuvres réalisées par chacun des personnages croisés. le choix d'attribuer un plus un assistant à un personnage ou à un type de production me plaît. En revanche en dehors de ces moments-là, je n'ai pas été frappée par les dessins ou les compositions de la mangaka principale : Tsubasa Yamaguchi. Elle a au contraire un trait, certes de qualité, mais tout à fait banal dans la production seinen actuelle sans rien qui la démarque vraiment. C'est beau mais assez lisse. Les seuls moments qui se démarquent pour moi sont ceux où son personnage principal "plonge" dans les paysages qu'il souhaite représenter, là vraiment ça frappe. Mais pour le reste, c'est très banal et il y a bien d'autres mangakas qui se démarquent plus. Alors, je suis un peu déçue de voir dans un titre sur l'art une autrice qui ne se démarque pas vraiment.

Le premier tome de Blue Period est ainsi une belle mise en bouche, appétissante et prometteuse mais à laquelle il manque encore un peu de corps et de densité. Nous sommes pour le moment avec quelque chose d'assez lisse en dehors de quelques rares moments de fulgurances. Je m'attendais à être plus frappée aussi bien du point de vue de l'histoire - j'ai été plus soufflée par la passion de Dai pour la saxo ou de Mori pour l'escalade lors des premiers tomes de Blue Giant et d'Ascension par exemple - que des dessins, mais sûrement que j'en attendais trop ^^! Cela reste tout de même un très bon début et j'ai vraiment envie de suivre la suite des aventures de Yatora et sa découverte de l'univers de l'Art.
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