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EAN : 9782823859966
355 pages
12-21 (19/10/2017)
3.64/5   38 notes
Résumé :
Karin Müller, Tome 2
Dans les rues sans nom, les disparitions ne laissent pas de traces.Été 1975, RDA. Deux bébés ont disparu à Halle-Neustadt, cité idéale de la République, réputée connaître un taux zéro en matière de crime. Le lieutenant Karin Müler est choisie pour tenter d'élucider ce mystère. Mais alors qu'elle met tout en oeuvre pour retrouver les jumeaux, elle se heurte à des murs invisibles, aussi épais que deux des complexes d'habitation. Car dans ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais découvert avec grand plaisir le volume précédent de David Young , " Stasi Child " et c'est tout naturellement que je me suis tourné vers la suite , "Stasi Block". L'action se déroule toujours en Allemagne de l'Est , en 1975 , dans une ville modèle de la République , Halle-Neustadt , ville sans SDF , sans criminalité , ville dortoir pour les ouvriers des usines voisines , ville aux rues sans nom , ville secrète où règne la propagande , ville où seule la productivité est la raison de vivre...Déjà , ce livre , c'est une belle esquisse de la vie en RDA avant la chute du mur et le développement du capitalisme. Un livre bien documenté , donc.
L'héroïne , c'est Karin Muller , déjà rencontrée dans " Stasi child ". Elle est Oberleutnant de la police d'État , la " police du peuple " et vient de Berlin enquêter sur la disparition de jumeaux , affaire dramatique , bien sûr pour les parents et terrible pour son impact sur la population . Elle va tirer , avec ses adjoints , les fils d'une sordide affaire qui la mettront aussi face à sa propre et terrible histoire , le tout sous le contrôle permanent de la Stasi , peu complaisante , il faut bien le dire à l'idée de voir ses compétences remises en cause , voire plus......
L'intrigue est originale et bien menée du début à la fin , alerte , parsemée de "pauses" nous guidant habilement vers d'autres problématiques. Bien écrit ( traduit ) , sans temps mort , c'est un livre qui se lit facilement , une sorte de page-turner que j'ai dévoré au cours de la journée d'hier (il faisait froid , il pleuvait , il neigeait , pas de match à la télé ......)
Alors , me direz vous , peut-on le lire sans avoir lu "Stasi Child "? Ma réponse est oui , mais....
Les deux volumes sont sortis " en poche " donc pourquoi commencer par le second ? De plus , nous apprenons bien des choses concernant Karin dans le premier , pourquoi les ignorer puisqu'elles nous permettent vraiment de compléter la connaissance d'un personnage qui est loin d'être" lisse " et loin de laisser indifférent ? Je vous conseille donc d'agir dans l'ordre et ce d'autant plus que les deux romans sont très intéressants , à mon avis....
Bon , je vais changer de destination , moi , 2 romans à Hambourg , 1 en RDA , mes dernières lectures sont un peu " orientées ". Je sais que les grues remontent vers le Nord ( si, si , c'est vrai , je vous assure ) mais il fait encore bien froid et....un petit roman qui se déroule au soleil , ça serait pas mal , non ? Vous ne croyez pas ? Allez , je "plonge" dans ma PAL et je vous donne rendez vous bientôt.
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Bienvenue à Halle-Neustadt, cette superbe ville nouvelle construite selon les règles communistes de la RDA et qui logent des milliers de travailleurs socialistes ! de rudes travailleurs qui se rendent chaque jour dans les grandes entreprises chimiques de ce beau pays qui n'a rien à envier aux capitalistes de l'Ouest. Dans cette superbe ville où chaque immeuble se ressemble, où chaque logement est la réplique exacte de celui du voisin, tout est bien dans le meilleur des mondes. Mais, soudain, deux bébés -des jumeaux- sont enlevés, l'un d'entre eux est retrouvé mort. Pour régler cette affaire, on fait appel à Karin Müller, inspectrice en disgrâce à Berlin, mais cette dernière s'aperçoit rapidement qu'on lui met des bâtons dans les roues. Elle doit trouver qui a enlevé et tué un des bébés sans faire de vagues : interdiction de lancer un appel à témoin, de perquisitionner, d'interroger les voisins, etc. Dans ces conditions, l'enquête s'enlise, patine voire ronronne.

Si j'ai trouvé le contexte passionnant -comment menait-on une enquête de police dans un pays où la Stasi régnait-, je me suis ennuyée à lire l'enquête policière. Certes, Karin Müller a peu de marges pour travailler mais j'ai trouvé que le rythme était mollasson, les personnages sans consistance. de plus, l'auteur fait vivre une histoire d'amour à son héroïne et lui ajoute, pour faire bonne mesure, une recherche sur son passé. du coup, il se passe trop de choses pour Karine et pas assez pour l'enlèvement. Une petite déception.

Challenge Multi-défis 2022
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Les thrillers sont plutôt minoritaires dans ma PAL mais j'ai choisi de lire « Stasi Block » car il nous entraîne dans un univers dont on parle assez peu : la R.D.A.

Moi qui ai fait allemand première langue dans les années 70, dans ce qu'on appellerait aujourd'hui une classe européenne, ce retour en arrière m'a beaucoup plu.

Lors de l'été 1975, dans ce qui se veut une ville pionnière de la République Démocratique Allemande, la disparation de jumeaux nés prématurés est signalée. L'enquête semble délicate puisque les autorités la confie à une jeune inspectrice, Karin Müller, que l'on fait venir spécialement de Berlin-Est.

Toutefois la jeune femme n'a pas les coudées franches pour enquêter : chacun de ses déplacements est surveillé par un membre de la Stasi, elle doit assister impérativement aux réunions du Parti et respecter scrupuleusement la hiérarchie entre toutes ces polices (du Peuple, de l'Etat..).

Un quartier entier de la ville lui est interdit d'accès. Mais c'est sans compter sur la détermination de la jeune inspectrice qui fera preuve d'énormément de ressources et de courage physique pour découvrir la réalité.

Ce roman, en plus de l'intrigue, dévoile aussi un aspect de l'Histoire de l'Allemagne de l'Est : à l'arrivée des troupes russes, de très nombreuses jeunes femmes ont été victimes de viols collectifs. Beaucoup ont eu recours à des avortements ou des abandons d'enfants. Mais l'Etat, qui surveille et enregistre tout, a dressé des listes nominatives de ces femmes. Trente ans plus tard, ces listes tomberont dans des mains malveillantes.

L'auteur décrit de manière parfaite l'ambiance , l'emprise de la propagande sur la population et la volonté de la maintenir dans une parfaite ignorance de ce qui se passe réellement. Tout est fait, y compris l'architecture de la ville nouvelle, pour que chaque individu se sente écrasé par le poids de l'Etat.

Excellent moment de lecture.

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Eté 1975, RDA, ville nouvelle de Halle-Neustsadt. Siège de l'industrie chimique est-allemande. Deux bébés ont disparu, et voici le lieutenant Karin Muller, fraichement divorcée, dépêchée de Berlin pour enquêter sur cette disparition. Cette enquête réveille chez elle des blessures anciennes mais va marquer aussi un nouveau départ pour ce personnage sympathique. Cette enquête est en tout cas l'occasion pour l'auteur, comme dans le précédent opus «  Stasi Child », de nous immerger dans l'ambiance constamment suspicieuse et sous contrainte de l'Allemagne de l'est. L'auteur, anglais, s'est bien documenté et truffe sa fiction de détails réalistes. Une enquêtrice attachante, en proie à des déboires sentimentaux, une atmosphère délicieusement surannée, une enquête avec des rebondissements et des chausses-trappes ( forcément, quand la Stasi s'en mêle...) : le tout se lit très bien. le bémol se situe au niveau du dénouement : l'auteur veut en faire un peu trop et fait coïncider, de façon trop romanesque, la fin de l'enquête avec la découverte par Karin Muller de ses origines. Cela, pour le coup, n'est pas très réaliste et invalide quelque peu le reste de la fiction : c'est dommage.
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Stasi block : suite des enquêtes de Karin Müller, Oberleutnant à la police criminelle de Berlin-Est en RDA ( la Kripo relevait de la Police du Peuple, Volkspolizei, et non pas de la Stasi, Staatssicherheit, Ministère de la Sécurité d'Etat chargé de la police politique, du renseignement, de l'espionnage et du contre-espionnage) . Karin a été rétrogradée, réduite à des taches subalternes, suite à son refus de rejoindre la Stasi après son enquête menée début 1975 ( voir "Stasi Child" ). On ne décline pas ce genre de proposition, en plus elle a divorcé, son mari a été autorisé à passer à l'ouest suite à de supposées activités antirévolutionnaires.

Karin a l'occasion d'être remise en selle, la Stasi veut qu'un officier de la police du peuple lui vienne en aide pour retrouver deux bébés, des jumeaux. Mais ce n'est pas seulement une tragique affaire d'enlèvement. Cette disparition a eu lieu dans la ville de Halle-Neustadt. Cette ville telle qu'elle est décrite par David Young a réellement existé, ce fut sans doute un des symboles les plus forts de la propagande est-allemande : une ville construite de toute pièce pour montrer et démontrer la toute puissance du socialisme, une ville du futur, des grands ensembles à la numérotation difficile à déchiffrer et des appartements les plus confortables, des parcs, les services les plus variés qui soient à disposition des travailleurs ( principalement ceux de la puissante industrie chimique ) et des avenues interminables et ... sans nom. La Stasi ne veut pas ébruiter l'affaire, un enlèvement d'enfants ne peut pas avoir lieu dans une ville censée représenter la supériorité sur l'Occident ! Mais comment enquêter sans interroger, sans pouvoir faire d'enquête de voisinage ? Comment avoir les coudées franches face à l'intransigeance de la Stasi locale ?

Karin reconstitue son équipe, Jonas Schmidt de la police technique et scientifique et dans un second temps Werner Tilsner son ancien adjoint. Ils vont collaborer avec la Kripo locale. Leur travail consiste surtout à contourner les restrictions de la Stasi. Des analyses graphologiques sont menées. Un inlassable travail de fourmi s'engage, avec des satisfactions fugaces d'une avancée qui se révèlent finalement des impasses. Pourtant le temps presse car d'autres enfants disparaissent, sans motif clair, sans suspect flagrant et aucune perspective d'en finir avec l'enquête ne se profile. Les recherches de Karin Müller bien qu'elles soient vaines permettent une visite approfondie de Halle-Neustadt ( pour laquelle le diminutif familier de Ha-Neu est utilisé ) et cela a été pour moi d'un immense intérêt. Même une visite officielle de Fidel Castro et d'Erich Honecker y est relatée ( elle a réellement eu lieu mais c'était en 1972 ). Ce roman repose sur une solide documentation de l'auteur.

Le portrait de Karin Müller est affiné, elle rencontre ses parents qui habitent à Oberhof dans les montagnes boisées de Thuringe, à l'époque c'était une station de vacances pour les plus méritants du régime. Son enfance refait surface, elle s'interroge sur la maternité et rencontre un sympathique médecin. Par contre comme dans le premier opus, Karin Müller se transforme à la fin de ce roman en super-héroïne, des lecteurs la trouveront peut-être assez peu crédible.

Le contexte géopolitique de cette époque, le continuel sentiment d'angoisse conséquence de la censure politique et ces villes sans âme constitue un formidable cadre pour un polar noir. L'auteur l'exploite au mieux dans cette série dont la parution en France semble malheureusement arrêtée ( 4 titres restent à traduire ).

David Young - Stasi block , titre original "Stasi Wolf", Angleterre (2017). Traduit de l'anglais par Françoise Smith pour Fleuve Éditions en octobre 2017. ISBN 9782265117013. Réédition en poche octobre 2018, Éditions 10-18, ISBN 97822644073204 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
— Un sans-abri ? s’etonna Müller, sans pouvoir cacher son incrédulité.
À en croire Der schwarze Kanal, l’émission d'information hebdomadaire de Karl-Eduard von Schnitzler, ce genre de phénomène n’existait qu’à l’Ouest.
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Les révélations de Jäger minèrent Müller pour le reste de la journée, l'empêchant de se concentrer.
Si l'armée avait déjà touché le fond en prenant la peine de consigner les protestations d'une fillette de cinq ans, le fait que l'on ait gardé une preuve de sa colère pour mieux lui jeter à la figure vingt cinq ans plus tard, dépassait l'entendement.
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Peu de gens savent qu'ils sont capables de sourire à un si jeune âge, pourtant c'est vrai, tu sais. Ils ne souriraient pas s'ils savaient ce qui les attendaient. Ce que leurs mères décident de leur faire. Ils ne souriraient pas. Pauvres petites puces.
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