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3,7

sur 258 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour un challenge, il me fallait un roman qui avait été censuré dans le monde...
Publié pour la première fois en 1991, sa réédition a été longtemps attendue Ce roman noir est le dernier livre à avoir fait l'objet d'une demande d'interdiction à la Chambre des Lords, pour cause d'immoralisme... Aussitôt ma curiosité a été piquée... Qu'est-ce que ce petit roman ( 211 pages ) avait de si dangereux ?
Première observation : il est formidablement bien écrit et il décrit formidablement le harcélement dont les hommes font preuve à l'égard des femmes. Cela va de l'appel pervers du voisin, au profiteur de situation ( qui ne se vit pas comme un violeur ), au violeur tout court...
Deuxième observation : Il est violent . Il est considéré comme violent à cause de ses phrases crues et choc. Mais n'est-ce pas parce qu'il s'agit de la violence d'une femme envers les hommes ? Celles des hommes , on y est "habituées" , on la lit, on la voit, elle fait la une des jounaux. Celle de "Dirty week-end" est ,en ce sens, surprenante !
Mais ça raconte quoi ?

♫ Elle répondait au nom de Bella♫ .
Comme dans Edward et Bella ? Non..
J'y ai vu dans le choix de ce prénom, une référence à " La Belle et la Bête", Bella et les bêtes... Les bêtes féroces, les prédateurs, les prédateurs sexuels.. Bella est souvent comparée à un agneau sans défense, sans force physique, vu qu'elle est une faible femme..

Bella habitait à Brighton , un appartement comme il en existe des milliers en Angleterre, en sous-sol. Un jour, Bella vit le voisin d'en face qui l'épiait à travers sa fenêtre. C'était franc et assumé, il n'a pas bougé quand il fut surpris.Bella n'avait déjà pas beaucoup de lumière, mais Bella se calfeutra, elle commença par fermer les rideaux. Mais ça n'a pas suffit. Peu à peu , ce pervers s'immisca dans sa vie par des coups de fil, par des apparitions dans des espaces publics.
Et puis un jour, il franchit le palier de trop. Et Bella , tout d'un coup, su qu'elle n'en pouvait plus, que c'était la goutte de trop, qu'il fallait qu'il paye, qu'il disparaisse , et avec lui, son problème. Et Bella décida que tous ceux qui lui manquerait de respect, qui abuserait de son corps, de sa patience, paieraient de leurs vies.
Bella est passée dans une autre dimension : Bella devint une tueuse... Et le pire de ça, c'est qu'elle n' eut aucun remord.


C'est violent, c'est cash. Mais pas plus que d'autres romans. Pas plus que des romans policiers qui détaillent des examens légistes, par exemple...
Profondément féministe. C'est peut-être ça qui a déplu ! Ça et la colère qu'il dégage... On est du côté des femmes, de celles qui deviennent des proies.
Quelle est la femme, la lectrice , qui n'a pas été suivie au moins une fois dans sa vie ? Qui n'a pas eu peur en rentrant chez elle, la nuit ? Qui n'a jamais vu un exhibitioniste? Qui n'a jamais subi des attouchements dans le métro ? Qui n'a jamais reçu un coup de fil d'un inconnu un peu trop "enthousiaste" ? Qui n'a pas renoncé à une sortie le soir, ou a un jogging solitaire en pleine forêt par peur ?
Vous avez coché une de ces cases ? Bella se venge mais elle nous venge toutes aussi... Bella nous fait réfléchir à ce qu'on subit ou a subi, ce qu'on considére comme "habituel" et qui est juste anormal.

Un roman pour nous les feeemmes...qui fait réfléchir , à lire par curiosité.
Il a été adapté au cinéma par Michel Winner en 1993.
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"Un beau jour, Bella en eut marre, marre de toujours être la victime, marre de toujours avoir peur, marre des désirs des mecs...
Elle se mit à les tuer..."

"Dirty Week-end" est un cri de rage, une colère jetée à la gueule du lecteur. D'ailleurs, tout au long du roman, l'auteure apostrophe le lecteur ("seule compte la façon dont vous réagissez", "vous la trouvez pathétique ?", "la prochaine fois que vous voyez cette scène, pensez à Bella"...) l'obligeant ainsi à s'impliquer dans l'histoire de Bella. le lecteur est comme pris à partie et contraint à entrer dans un récit brutal, violent, parfois à la limite de l'insoutenable.

Amatrice de cinéma bis, ce roman m'a beaucoup rappelé les films de rape and revenge (tout est dans l'appellation : un viol, une vengeance), comme l'éprouvant "day of the woman" et surtout l'excellent "ange de la vengeance" d'Abel Ferrara.
"Dirty week-end" partage avec ces films un même paradoxe, à la fois oeuvre féministe, charge contre la brutalité masculine à l'encontre des femmes et à la fois oeuvre de divertissement où la violence est gratuite et un peu racoleuse.
"Dirty week-end" n'a pas la finesse et la subtilité du film "l'ange de la vengeance" qui intégrait une dimension symbolique très intéressante à la vendetta de son héroïne (celle-ci revêtant tour à tour les oripeaux de figures stéréotypées de la femme : la ménagère, la séductrice, la sainte).
Bella n'est que Bella et est finalement la même du début à la fin. Ce n'est pas une vie qui bascule. D'ailleurs, dès le début du roman, Bella est confrontée à la violence masculine. Il n'y a pas d'avant, comme si la brutalité des hommes était le monde ordinaire, comme si de fait les hommes étaient, de par leur nature, des bourreaux voulant réduire toutes les femmes au rôle de victimes.

Le roman ne contient aucune analyse sociale, ni réflexion. Il est manichéen, tous les hommes rencontrés au cours du récit sont des prédateurs. Il ne propose aucune solution. Mais "Dirty week-end" est indéniablement féministe, l'expression exacerbée d'un ras-le-bol. "Dirty week-end" doit être lu comme un défouloir, une oeuvre cathartique. Et dans le registre du récit-exutoire, le roman d'Helen Zahavi est une totale réussite.

Challenge petits plaisirs 24
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Bella vit sous la domination masculine, les regards, les provocations, les attouchements jusqu'au jour où elle décide de ne plus trembler et de faire face à ces comportements machistes et absolument déplacés.
Elle décide alors de se débarrasser de tous ces êtres qui se disent des hommes alors qu'ils ne sont que "des ordures", pour reprendre les termes de Bella.
Le livre est violent tout comme l'est ce que peuvent vivre les femmes qui subissent cette domination masculine.
Les scènes de violence sont décrites avec moult détails mais le ton, parfois teinté d'humour, nous permet de poursuivre notre lecture. Et puis voir Bella cesser d'être victime apporte, il faut le reconnaître, une certaine jubilation même si le changement est pour le moins radical.
Ce n'est pas un plaidoyer pour la violence mais un livre qui demande à réfléchir.
La quatrième de couverture nous apprend que ce roman a fait, lors de sa sortie, l'objet d'une demande d'interdiction pour immoralisme à la Chambre des Lords.
J'ai découvert ce livre grâce à une libraire passée à LGL, moment que j'écoute toujours avec attention. Merci à elle!
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« Voici l'histoire de Bella qui se réveilla un matin et s'aperçut qu'elle n'en pouvait plus. » Ainsi commence ce roman noir d'Helen Zahavi, qui fit scandale lors de sa publication en 1991, une fable portée par une narration particulièrement distanciée, répétitive et sans concession, qui nous apostrophe, mettant en lumière de façon fort efficace l'expérience d'être une femme face à la domination masculine et aux comportements de prédation. Victime de harcèlement de la part d'un homme dont les fenêtres de son immeuble donnent sur celles de son appartement en sous-sol, Bella en a assez. Elle trouve un interlocuteur en la personne d'un voyant iranien, une rencontre qui aura l'effet d'un catalyseur dans sa décision de changer de statut. À travers ce renversement des rapports de force, c'est à une réelle reprise de pouvoir que nous assistons. Tout autant jubilatoire qu'effrayant, Dirty week-end est un roman nécessaire bien que dérangeant, dont la lecture m'a éprouvée, une lecture qui me confronte entre autres comme mère à la question de la transmission de la peur.
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Bella voulait qu'on la laisse tranquille.
Elle voulait juste être tranquille.
Rien de plus.
Mais les hommes en ont décidé autrement.
Malgré sa patience à toute épreuve, cela n'a pas été possible.
Alors l'agneau se réveille et part à la chasse au loup.
Un week-end pour éradiquer ces hommes qui ne savent que menacer, harceler, opprimer.
Deux jours de violence ce n'est finalement pas grand chose comparé à une vie passée sous le joug des mâles.

« Dirty week-end » c'est une histoire de vengeance de femme comme je n'en ai jamais lu.
Bella est l'incarnation de la banalité qu'il y a à être violentée en tant que femme et son week-end meurtrier, un avertissement: les victimes peuvent devenir bourreaux.

Quelques semaines avant sa sortie en 1991, la presse accusait déjà Dirty Week-end, d'être un brûlot immoral, ultra-violent et pornographique, et Helen Zahavi, une « malade mentale ». Dans l'histoire moderne de la censure en Angleterre, ce roman est le dernier à faire l'objet d'une demande d'interdiction de publication et de diffusion auprès du Parlement de Londres. Dirty Week-end touche visiblement un point ultrasensible.
D'une violence rare, à la limite du soutenable parfois, ce roman sans compromis et véritablement transgressif est le genre de livre que tu ne lis qu'une fois dans ta vie mais que tu n'oublies jamais.
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un livre qui ne saurait laisser indifférent ! Quand la goutte d'eau fait déborder le vase, chez Bella c'est tout son être qui appelle vengeance. Sa tête imagine, son coeur souffre, ses tripes lui donnent le courage et son corps agit ... Pour ne plus subir, pour ne plus être victime, il faut attaquer la première mais ne pas s'approcher trop près ! Chaque prédateur qui l'approche en fera les frais ... Un roman noir qui nous bouscule !! On pense avec elle, on souffre avec elle, on agit avec elle ... j'ai beaucoup aimé cette sensation de lecture ! Je recommande mais attention, il y a quelques scènes à ne pas mettre sous tous les yeux !
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Un roman inclassable, considéré immoral par certains. le terme jubilatoire me viendrait plutôt à l'esprit. Certes, tout n'est que noirceur, viol et violence dans le monde de Bella, mais la voir se révolter et retourner la situation m'a fait grand plaisir.
Les esprits chagrins se plaindront de sa tonalité féministe et accuseront peut-être même l'auteure de détester les hommes. Je n'en sais rien et je m'en fiche personnellement car, dans ce roman digne d'un film de Tarantino où la violence éclate à tout moment, il n'en reste pas moins vrai que l'auteure met le doigt sur un sujet sensible: les violences quotidiennes faites aux femmes. Pas forcément sous la forme de coups de poing, mais cette violence insidieuse qui a lieu un peu partout, dans la rue, dans les transports en commun et qui se matérialise par une réflexion pouvant paraître anodine. Un commentaire qui reste en nous et, sans que l'on en ait véritablement conscience, nous impose de faire attention: à nos vêtements, parfois même à nos paroles.
Un roman salutaire à mon sens.
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3 ans avant la publication du Baise-moi de Virginie Despentes, Helen Zahavi fait hurler les incels conservateurs d'outre-Manche.

Ce qu'on lui reproche ? Une représentation graphique et détaillée d'actes violents, d'exploiter cette violence à des fins purement dramatiques, excessive et sensationnaliste.

Lui sont reprochés également l'extrémisme dans lequel le personnage de Bella plonge et le fait que la justice n'a pas à se faire soi-même.

Moi j'y ai vu une lecture insoutenable d'une meuf qui à force de se faire briser, excédée de défoncer des portes ouvertes et de se bouffer des murs quand le parti pris est de culpabiliser les victimes pour donner plus de crédit aux oppresseurs, cette femme là, pète littéralement un câble.
C'est immersif, c'est le POV d'une femme qu'on abuse et qui décide de taper plus fort que oeil pour oeil dent pour dent ».

Le sensationnel est souvent la cible de récupération, et vu le ton du bouquin, ce serait facile de l'imaginer publié dans une maison d'éditions beaucoup plus puante que ça. Bella, rompue, fait éclater sa rage, explore toute la destruction infligée par les hommes, et de fait se salit les mains en trouvant une justice dans les armes à feu, ses propos homophobes et racistes.

En 1991, Bella peut faire office de symbole de luttes contre la façon dont la société juge les victimes, mais en 2023 Bella, est le pendant de Charles Bronson armé d'un fusil à canon scié, qui en a marre de l'insécurité dans des films réacs.

Je ne pourrais absolument pas situer cette lecture. Certaines scènes sont insoutenables (je parle des scènes de violences qui sont infligées à l'héroïne, parce que bizarrement je semble trouver « satisfaction » aux tortures qu'elle inflige en retour …). C'est de la colère face à l'oppresseur, qui se nourrit de propos aujourd'hui récupérés par tous les torchons d'extrême droite pour faire monter en pression.

Pour éviter toute confusion, je parle des propos que Bella tient hors des situations où elle est brutalisée, celles où on a accès à qui elle est en tant que personne. J'ai pas mon mot à dire sur le reste.
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L'histoire de Bella est d'une cruauté et d'une violence inouïe. Bella a décidé de prendre son destin en main et de renverser les rôles. Elle va riposter. Répondre aux attaques des hommes, de ceux qui menacent ou qui parviennent à la violer, ceux qui ont commis l'erreur de la considérer comme un agneau sans voir qu'elle était en réalité le boucher...

Un premier roman qui en son temps avait fait l'objet d'une demande d'interdiction au Parlement de Londres pour cause d'immoralisme. Alors oui, Helen Zahavi ne nous épargne pas, avec des scènes d'une obscénité et d'une cruauté à faire frémir le lecteur le plus averti. Mais justement !
Lien : http://lemondeselonpickwick...
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Travailleuse du sexe d'une vingtaine d'années, Bella est harcelée par un type, Tom, qui s'amuse à lui passer des appels téléphoniques obscènes avant de l'agresser dans un parc. Devant l'impuissance et l'indifférence de la police, Bella décide de réagir. Elle s'introduit dans l'appartement du harceleur et lui fracasse la tête à coups de marteau. L'acte, libérateur, la pousse à s'acheter une arme. Un week-end sauvage débute, scandé par les meurtres d'une poignée d'hommes qui croisent le chemin de la justicière.
Premier roman d'Helen Zahavi, DIRTY WEEK END fut violemment attaqué par la critique. le Sunday Times suggéra même que l'autrice était folle. de son côté, Salma Rushdie n'apprécia guère ce livre « immoral ». Une députée britannique milita même pour son interdiction, ce qui lui valut son petit succès de scandale, aucun autre roman n'ayant, depuis, subi pareil sort. le bouquin était « malsain », « dangereux » et surtout (horreur pour les fragiles !) « réactionnaire ». Bref, il n'était « pas bien ». Bizarrement, depuis, il est vu comme une métaphore féministe qui annonce metoo. Bref, il est devenu « bien ». On le reprend même comme lecture indispensable pour comprendre notre époque. Comme disait MC Claude, « les temps changent ».
Bref, à l'époque, le roman était plutôt voué aux gémonies et condamné à brûler avec son autrice. D'ailleurs, la polémique ne se calma pas lorsque, deux ans plus tard, Zahavi signa le scénario de son adaptation cinématographique. En plus sous la caméra de Michael « Un justicier dans la ville » Winner, pas spécialement en odeur de sainteté chez la critique bien-pensante. Vous savez celle qui regarde ce genre de film la pince à linge sur le nez et se demande quel nouvel synonyme à facho elle va pouvoir placer dans son compte-rendu. Comme dit précédemment, depuis le roman a été adoubé par le féminisme contemporain radical (pléonasme). le film, lui, a plus ou moins sombré dans l'oubli.
Dans son oeuvre, Zahavi n'y va pas par quatre chemins : tous les mecs sont des ordures, pas l'un pour rattraper l'autre. People = shit ! Et la seule solution pour les pauvres femmes exploitées consiste à les abattre sans pitié. Bref, DIRTY WEEK END se montre extrême et violent mais, finalement, divertit comme un bon film d'auto justice ou un « rape and revenge ». Car, au-delà du style (phrases courtes, rythme nerveux, écriture hachée, redondances volontaires) que l'on pourrait qualifierait volontiers d'« élaboré dans son relâchement » (ou de relâcher dans sa recherche), le livre avance rapidement. En deux-cents et quelques pages pas le temps de s'ennuyer. Pas vraiment le temps pour un pamphlet non plus, ni de véritables introspections psychologiques. Tant mieux ! L'intrigue, basique et efficace, se suffit à elle-même. L'héroïne se confronte à la violence constante du mâle et y réagit par une violence encore supérieure. du coup ça charcle. Glorification de la violence, de la loi du talion et de la justice expéditive renchérissent les critiques coincés. Bof ! Rien de bien neuf en réalité, juste l'équivalent littéraire de films comme « L'ange de la vengeance » ou « I spit on your grave », mètre / maitres étalons du rape and revenge cinématographique. Mais le tout s'avère bien emballé et efficace, rythmé, brutal, sanglant et nerveux.
Un roman en réalité nettement plus proche du « bis brutal » que du manifeste féministe socio-politique engagé qu'on nous en vend aujourd'hui. Et, en réalité, c'est bien mieux comme ça ! le lecteur passe un bon moment et l'intrigue évolue de « Run ! Bitch run ! » à « Tue ! Salope tue ! ». Energique et fun.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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