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sur 8522 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La bourgeoisie.
La bourgeoise des ces hommes et de ces femmes qui vivent dans le bourg. Ils y vivent, ils y dorment et ils s'y nourrissent. Dehors, hors le bourg et hors les mur, il existe aussi une humanité qui y pèche en combattant la mer, une humanité qui fait pousser en combattant les saisons, qui y creuse sous terre pour en extraire fer et charbon en combattant le feu.
Toutes ces personnes humaines quand elle voit un danger, elle le cris violement, s'emporte promptement et aime tout aussi promptement, car tout est danger et la vie peut y être abrégé rapidement, on n'y prend pas le temps de la politesse, de la forme distrayante. Mais celui du bourg n'aime pas cela, il le qualifie de vulgaire, de grossier, car lui dans le bourg, il a le temps de la politesse et de la distraction, il a l'argent pour payer ce que ceux de la mer de la terre ou de sous la terre ont péché, fait poussé ou exhumé.
Le bourgeois politise, organise, ordonne et se sert. Dans le bourg, pas de loup, pas de danger si ce n'est celui des humains eux même.
Alors Zola fut !
Zola et ses Rougon-Macquart. Et son tome 13, comme on dirait le tome 13 de Berserker. Un tome 13 qui vient nous raconter une histoire chthonienne comme ces nouvelle du père Lovecraft. Un titre comme un mois révolutionnaire, un mois nommé par une bourgeoisie jetant au sol, seigneur et leur monde rurale. Germinal n'est pas printemps. le mois de Germinal, un mois sans saison. Les mois de la raison ou sort ce qui fut semé en vendémiaire. Mais en Bourgeoisie-Land il n'y a plus de place a la terre, au printemps, au fées et aux lutins, au petit peuples et aux monstres, il n'y a que des mots qui deviennent le divertissement. Et de ce Germinal aller naitre ce codex qui nous raconterais le parcours de ceux qui défouissent le charbon.

De toute la série des Rougon-Macquart c'est, lui, ce tome 13, ce Germinal, qui m'a le plus rapproché de mes ancêtres du XIXème siècle. C'est peut-être parce que mon prénom est Etienne.
Avec de tel monument, il est difficile de proposer une critique singulière, sur le style, les personnages, l'époque, les descriptions tout a été dit.

Je crois que j'aimerais retrouver l'oeil et l'innocence des premiers lecteurs de ce roman, ceux qui le lisèrent quelques jours après sa première publication. C'était, en des temps ou le cinéma n'existait pas et que les mots devaient provoquer l'image. Et que les paysages, les mines, les corons et les chemins boueux devait se construire dans l'imaginaire avec des mots.
Les mots…

Est-ce qu'en ces temps d'étrange « Pandémie », des mots nouveaux vont naitre qui ne soit plus des distractions.

Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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Germinal est le roman phare de Zola. Sans doute grâce au film avec Renaud et Depardieu, sans doute parce qu'il est une espèce d'image d'Épinal de l''écrivain français que l'on résume trop souvent à son engagement en faveur des prolétaires.
Écrit en 1885, deux ans après la mort de Marx, 38 ans après la parution du Manifeste du parti communiste, Germinal est en effet un récit à très forte coloration politique et très ancré dans la problématique ouvrière de l'époque.
Cependant Zola n'est pas que l'écrivain de ce livre, il possède une oeuvre bien plus vaste et complexe que ce Germinal érigé en figure de proue.
Il y a tant de critiques que presque tout a été dit sur ce livre.
Pour aller vite, j'ai vraiment aimé le souffle, le talent de Zola pour décrire des situations, le réalisme du milieu, de la souffrance des petites gens, j'ai un tout petit peu été freiné par le côté très daté de ce livre: le combat des mineurs est aujourd'hui "loin" de nous, l'opposition entre capital et travail fleure bon les discours d'Arlette Laguiller ; même Mélenchon ne reprenant plus face aux médias ces éléments de langage mis en avant par l'analyse communiste du monde... Et c'est bien triste en fait, que je ressente ça, car cela veut dire que le grand capital a réussi à rendre ringard le langage qui permettait à ceux qu'il exploite de se défendre et de comprendre les mécanismes en action !
Bref, c'est donc à lire, relire, et à traduire mentalement dans notre monde "moderne" où l'on retrouve à peu de chose prêt les mêmes phénomènes, la troupe étant remplacée par la bien plus efficace télé-poubelle...
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C'est presque grisant de ce dire voilà, j'ai lu une oeuvre assez costaud de l'un des plus grands écrivains français. Presque un exploit … Compte tenu du nombre de pages. Et pourtant ce fut une très bonne expérience je ne regrette rien.

Le style de l'auteur : On m'avait prévenu. Zola c'est de la description, généralement très longue et barbante. Suis-je bien tombée en commençant par Germinal ? Surement. de la description oui il y en a, longue oui un peu. Mais ce n'est pas répétitif au point de lâcher l'ouvrage. Un style fluide, avec les explications sur certaines pages nous pouvons voir le travail consciencieux de Zola afin d'intégrer dans une histoire ” fictive ” des faits qui l'ont révoltés. Ce qui m'a entre autre le plus plu, c'est le coeur mis à la tâche. Nous voyons l'auteur prendre possession mais sans se cantonner à des faits où il y a d'un côté les ” bons ” et de l'autre les ” méchants “. Les caractères humains sont mis en valeurs qu'ils soient bons ou mauvais.
Pour l'histoire : Germinal c'est la mise sur papier d'une situation dont la France a été victime : celle de l'exploitation des petits travailleurs qui ne servent qu'à engraisser les plus riches. C'est aussi pointer un doigt accusateur vers les profiteurs et vers les disparités du pays : les riches plus riches et les pauvres encore plus pauvres qu'ils ne le sont …

Pour les personnages : le fil de l'histoire est conduit par la famille Maheu ainsi que par Etienne Lantier, le nouvel arrivant dans le pays. Celui-ci a un fort tempérament, rêve de gloire malgré sa petite condition. Il sera à l'origine de la révolte des mineurs. Les personnages au début de Germinal sont peints dans la pauvreté pour les familles des mineurs, à peine de quoi manger pour pouvoir se lever le matin et il y règne une sorte de résignation de leurs sorts avant l'arrivée d'Etienne. Quand celui-ci entre en scène la révolte peut commencer contre ces riches qui vivent paisiblement sur le dos des pauvres. Au fil des pages, nous sommes les premiers à voir le changement de ton du livre. En effet, après avoir décris les riches et les pauvres nous pouvons voir des différences entre ces classes sociales autre que la richesse. Des pauvres qui veulent être à la tête du pouvoir pour écraser les autres, et des riches plus que compatissants pour les petits travailleurs.

Pour résumé : Quel formidable récit ! Ecrit sans aucune prise de position, Emile Zola ne condamne pas les pauvres ni les riches car dans les deux camps certains sont horribles. Il dénonce cependant les mauvaises conditions de travail, les mauvais traitements et pour faire crédit les moyens ignobles qu'exigent les patrons des boutiques. Entre période de famine, décès dans les mines, c'est toute la société de Zola que l'auteur remet en cause. Un ouvrage qui nous fait réaliser à nous, descendants de ces personnes à quel point la vie était difficile. J'ai adoré.
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Forcé de le lire au lycée, j'ai commencé la lecture par devoir et l'ai finie par plaisir !
A ne pas lire un soir de déprime tant la vie de ces ouvriers du charbon laisse peu de place à l'espoir : c'est le monde de la survie, du nécessaire qui n'est jamais suffisant.
Rien n'est beau, rien n'est léger : travailler tue, manger ne rassasie pas, l'amour rend malheureux, le sommeil n'est pas réparateur, se révolter est pire que d'accepter...
Zola n'a certainement pas suscité de vocations dans ce corps de métier.
Livre envoûtant, noir, accablant, à lire!
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Inutile ici de noircir de nouvelles pages sur le prestige de ce roman. Tout le monde le connait, et pourtant, il aurait pu passer inaperçu puisque pendant plusieurs décennies «Germinal» ne semblait qu'une oeuvre mineure (vous noterez le trait d'esprit…) de Zola. Imprimé initialement en feuilleton, cette oeuvre subissait le contrecoup du succès inconditionnel de « Nana ». A cette époque, Victor Hugo passait à peine de vie à trépas, et il n'était pas d'actualité de le remplacer sur le trône de maitre de la condition humaine littéraire, défenseur du peuple et de l'opprimé. « Les misérables », la référence, tenait le haut du panier, et l'histoire de ces gueules noires ne marquait pas autant que les destins de Fantine et Cosette. D'autant que, six années plus tôt, Hector Malot avait largement évoqué les conditions éprouvantes de la vie de mineur avec « Sans Famille », au point que certaines scènes des deux oeuvres laissent planer le doute quant à une éventuelle inspiration…

Mais, cinquante ans plus tard, à l'ère de la désindustrialisation massive, l'oeuvre de Zola finit dans les sélections des fonctionnaires de l'Education nationale. Depuis, on parle peu de « Nana », et on évoque « Germinal » à chaque grève, à chaque mouvement ouvrier.

Passons sur les luttes qu'évoquent Zola, passons aussi sur le procès intenté au capital. Outre le débat ouvert par l'auteur et son héritage dans la société française, « Germinal » va plus loin. L'oeuvre ne se différencie pas seulement par le sujet, il se différencie par l'approche. Emile Zola, journaliste de son état, nous livre une véritable enquête, une investigation complète sur la situation sociale, sanitaire et financière des bassins houillers du Nord de la France. Pour asseoir la pertinence de son papier, il adopte un style photographique exceptionnel. On parle d'un écrivain « naturaliste », j'opterais pour le terme de « photographiste » puisque les couleurs, les formes et les ombres prennent une importance capitale dans les décors installés par l'auteur. On plonge dans ce roman comme dans un tableau de maître.

Quant à la plume, que dire de plus au sujet de ce génie de Zola, si ce n'est l'importance capitale qu'il accorde aux seconds rôles. Comme Hugo, l'auteur a ce talent rare d'évoquer quelques personnages mineurs en début de roman et de les faire monter en puissance au point d'en occulter les principaux. de cette manière, il peut changer de point de vue et élargir son champ des possibles en termes de descriptions et d'intrigues. Avec « Germinal », l'auteur peut ici alterner entre procès du capital, entre accusations de la violence ouvrière etc.. Seul bémol, les potentiels de développement de ces personnages secondaires est tel qu'on aimerait les voir s'affirmer. Mais il faudrait des milliers de pages à noircir. Au lieu de cela, Zola prit la décision de continuer son chemin sur la route des Rougon Macquart avec Etienne Lantier, curieusement le moins intéressant des rôles de ce roman. Pourquoi ? C'est lui, Zola, dans le rôle d'Emile, journaliste observateur en mission dans le Nord….peu importe alors de creuser ce personnage.

Une conclusion, un chef d'oeuvre quoi !
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Treizième tome des Rougon-Macquart, Germinal retrace par l'intermédiaire de l'expérience d'Etienne Lantier la vie dans les mines du nord de la France, en cette fin du XIXème siècle.
Bien documenté, le roman décrit les conditions de travail effroyables des mineurs et la vie misérable vécue par ces familles qui sont en constant rationnement.
Dans une veine réaliste, Zola nous livre une photographie sociologique d'un milieu aujourd'hui disparu et nous permet d'appréhender l'envers du décor de l'accumulation des richesses dans le capitalisme industriel.
En Cassandre, l'auteur, même si la révolte des mineurs est écrasée dans le sang, nous indique qu'une graine a été plantée dans la mémoire ouvrière, signe de futures révoltes contre les injustices et la domination.
Zola poursuit de manière magistrale son projet de description réaliste des "petits gens" dans cette France de la fin du XIXème siècle, entre modernité et nouveaux féodalismes.
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Je me souviens avoir lu Germinal lors d'un été durant mes années lycée. J'ai été subjugué par cette histoire sociale, les mines, la pauvreté, l'injustice, la lutte des classe. J'ai tout ressenti au plus profond de moi. Je ne m'arrêtais plus de lire et je me souviens l'avoir très vite fini. C'est pour moi un très beau souvenir, et je ne peut que le conseiller.
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Zola avec Germinal nous narre une page d'Histoire au temps de l'exploitation minière. Une vie de labeur au centre de la terre, la pauvreté, le travail des enfants, l'exploitation de la misère des femmes qui ont faim....

Une vie harassante et des salaires de misères, mènent ces "gueules noires" à la nécessité d'une lutte sociale et à l'émergence de la classe ouvrière....

Bouleversant....
Lien : https://monjardinleslivres.b..
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Perso, bien que j'ai lu le livre, je me souviens surtout du film.
Ce roman est sans doute l'œuvre française la plus communiste avec au cœur de l'intrique : la lutte des classes.
J'apprécie surtout l'attention de l'auteur portée sur une classe sociale qui mène un dur labeur : celle des mineurs. D'ailleurs, si je ne m'abuse, c'est la seule œuvre romanesque qui parle d'eux. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la description de cet univers est bien réaliste, bien documentée.
Quant à l'histoire, qui n'est plus à présenter, elle, porte sur une révolte qui va éclater dans un coron de France.Etienne Lantier, nouvelle recrue dans la mine, va apporter son regard neuf pour réveiller les consciences. Il inspire un père de famille respecté, Le Maheux, qui va s'appuyer sur sa popularité dans le coron pour soulever les masses. La colère se manifeste et avec elle l'affrontement avec les forces de l'ordre. Face à eux, Zola, trace le portrait d'un directeur d'usine qui, enfermé dans son confort et aveuglé par son entourage frivole, ne voit plus ses travailleurs. Il obéit à des impératifs financiers et économiques qui lui voilent la face de la condition ouvrière. Mais la lutte s'organise, prend forme et se développe au prix de lourdes privations : ce sont les ouvriers, bien sûr, qui en font les frais. La famille des Maheux, surtout, va en payer le prix fort au grand dam d'Etienne qui se sent responsable.
Reste que Zola, d'habitude si pessimiste, laisse là entrevoir une lueur d'espoir : la révolte vient d'éclore comme les germes du blé et elle porte avec elle, la promesse d'une récolte abondante...
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Pas déçue du tout de la lecture de ce livre. J'avais vu le film quand j'étais jeune et avais quelques souvenirs, mais la description du travail à la mine est vraiment réussite dans le roman.
Le mouvement de grève est très intéressant à suivre, jusqu'où peut-il aller ? Jusqu'à la mort parfois... impressionnant.
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