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Citations sur Fouché (127)

Tous ceux-là, qu'on a représentés plus tard comme des bêtes sanguinaires, comme des meurtriers passionnés s'enivrant de l'odeur des cadavres, tous ceux-là exècrent dans leur for intérieur les exécutions, exactement comme Lénine et les chefs de la révolution russe ; ils ne veulent d'abord que tenir en échec leurs adversaires politiques par la menace : mais l'approbation théorique du meurtre engendre forcément le meurtre.

Le crime des révolutionnaires français n'est donc pas de s'être grisés de sang, mais simplement de paroles violentes : uniquement pour stimuler le peuple et se prouver à eux-mêmes leur propre extrémisme, ils ont commis la folie de créer un jargon sanguinaire et de parler sans cesse à la légère de traîtres et d'échafaud. Ensuite, lorsque le peuple, enivré, saoulé et comme possédé par ces paroles sauvages et furieuses, exige réellement les "mesures énergiques" qu'on lui a représentées comme nécessaires, les chefs n'ont plus le courage de résister : ils deviennent inévitablement guillotineurs, afin de ne pas démentir leurs menaces de guillotine.
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Or rien ne se hait avec plus d'acharnement que les espèces différentes de la même race. C'est pourquoi Talleyrand et Fouché s’abominent mutuellement , par le plus profond des instincts et par une exacte connaissance issue de leur sang même.
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Celui qui, une fois, a gouté l'ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s'en passer.
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Ce n'est que dans la rigidité qu'est sa puissance, ce n'est que dans la dureté qu'est sa force: la dictature est devenue le sens et la forme de sa vie.
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Tous ceux qui le voient ont l'impression que dans ses veines ne circule pas un sang chaud et rouge. Et en vérité, même moralement, il appartient à la race des êtres à sang froid.
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Une révolution, il le sait, dans son expérience précoce, n'appartient jamais au premier qui la déclenche, mais toujours au dernier qui la termine, et qui la tire à lui, – comme un butin.
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En l'année 1799 (...) la France est fatiguée des avocats, des orateurs et des innovateurs; elle est excédée de décrets et de lois; elle ne veut plus que le repos, l'ordre, la paix et des finances claires; de même qu'après quelques années de guerre, après quelques années de révolution, après toute une période d'extase communiste, l'irrépressible égoïsme de l'individu et de la famille reprend toujours ses droits.
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Dans la soudaineté de ses volte-face, dans le cynisme sans mesure de ses changements de front, il porte l'impudence à un degré qui vous abasourdit et que vous admirez malgré vous. Vingt-quatre heures et souvent même une seule, voire une minute, lui suffisent pour rejeter carrément le drapeau de sa foi et d'en déployer bruyamment un autre. Il marche, non pas avec une idée, mais avec son temps, et plus est rapide la course de celui-ci, plus sera grande la vitesse qu'il prendra pour le suivre.
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La légende napoléonienne, avec sa technique obligée en noir et blanc, ne connaît que des « fidèles » ou des « traîtres » envers son héros; elle ne fait aucune différence entre le premier Napoléon, le Consul, qui a redonné à la France la paix et l'ordre, par son intelligence et son énergie, et le Napoléon ultérieur, César insensé, pour qui la guerre était devenue une manie, qui continuellement, par amour particulier de la puissance, entraînait sans scrupules l'univers dans des aventures meurtrières et qui disait à Metternich ces mots dignes de Tamerlan : « Un homme comme moi se moque de la vie d'un million d'hommes. »
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La raison aux ressorts durs comme l'acier, toujours cachée dans le fourreau de l'astuce, s'use moins que la passion qui ne cesse de vibrer.
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