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sur 12046 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Stefan Zweig démontre dans ce court roman son haut quotient émotionnel (qu'il paiera sans doute de sa vie, puisqu'il mettra fin à ses jours), et en particulier de la vanité des hommes.

Le récit est plaisant, enthousiasmant, on se prend de sympathie pour le héros et on souhaite de tout coeur qu'il remporte son grand défi face à un champion que l'on déteste rapidement pour sa suffisance manifeste.

Inutile d'être un expert des échecs pour apprécier cette histoire, même si le fait d'aimer ce jeu a sans doute joué dans le grand plaisir que j'ai pris à la lire.
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J aime tout de Stefan Zweig mais "Le joueur d”échecs " est l un de mes préfèrè. C'est un roman court mais dense, parfois "étouffant " dans son analyse psychologique. C'est la démonstration que l esprit peut dominer la matière. A lire absolument
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Une nouvelle qui est si bien écrite qu'après seulement quelques pages on ne peut plus refermer le livre. Tout au long du récit on s'imprègne de l'histoire de cette homme si mystérieux qu'on va découvrir à travers cette partie d'échec. Stefan sweig a le don dans cette nouvelle comme dans les autres de faire ressentir des émotions en peu de temps.
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"Le joueur d'échecs" est un court et brillant récit où, en une centaine de pages, Stefan Zweig plonge le lecteur dans le monde froid et calculateur d'une partie d'échecs tout en l'attirant dans les profondeurs des émotions et de la psychologique humaine.
Au début des années 40, le narrateur du récit, un Autrichien en partance pour l'Argentine, se retrouve à bord d'un paquebot avec deux personnes fascinantes : le champion mondial des échecs, Mirko Czentovic, et un compatriote nommé monsieur B qui a appris à jouer aux échecs alors qu'il était prisonnier de la Gestapo à Vienne. Dans le récit principal se déroulant sur le paquebot viendront s'intercaler les histoires de ces deux personnages, essentielles pour la compréhension du récit principal.
Intelligent et fin psychologue, le narrateur s'intéresse aux personnes monomaniaques comme Czentovic et cherche à mieux les comprendre. Écrit à l'époque de l'Allemagne nazie, Stefan Sweig établit évidemment un lien entre Czentovic et Hitler, l'un des plus grands monomaniaques de l'Histoire, si ce n'est le plus grand, et les parallèles entre les deux hommes abondent. le récit qui m'a fait frissonner d'horreur déroule d'ailleurs une sordide allégorie de l'Allemagne nazie où les vies humaines ne sont que des pièces de bois à déplacer et à sacrifier dans les mains du Führer.
Dans une première mise en abyme du récit, nous découvrons le passé de Czentovic, jeune homme apathique et sans éducation qui développe miraculeusement une intelligence vive pour les échecs. Il est décrit comme un adversaire antipathique, un homme riche et suffisant qui considère tous ceux qui l'entourent comme « d'inertes pièces de bois. » À bord du paquebot, le narrateur et d'autres passagers organisent une partie d'échecs avec le grand maître, lui contre tous, dans laquelle il les écrase sans cacher son arrogance d'être supérieur.
C'est là qu'entre en scène monsieur B, un homme immédiatement sympathique, timide et nerveux, doté d'une intelligence de jeu exceptionnelle. Il intervient dans une deuxième confrontation, forçant Czentovic à une partie nulle. Commence alors une seconde mise en abyme du récit dans laquelle le lecteur découvre l'histoire de monsieur B et les horreurs de son passé. Elle permet de comprendre comment ses talents de joueur se sont développés alors qu'il était prisonnier de la Gestapo à Vienne quelques années auparavant. le récit de son internement est glaçant, dévoilant les méthodes inhumaines des nazis, les souffrances qu'il endure, la solitude exaspérante de sa détention, le déchirement de son âme vers la folie.
Stefan Zweig qui a quitté son Autriche natale pour fuir les nazis propose au lecteur d'être le témoin de la déshumanisation de la répugnante machine nazie. Au travers de la terrible allégorie présentée dans le roman, Sweig décrit une Allemagne dirigée par une main inhumaine et obstinée, froide et calculatrice dans tous ses coups, face à un esprit artistique qui, atteint d'une sorte de schizophrénie, devient fou dans la solitude. La créativité est piétinée par une puissance sinistre qui marche en quête de victoire, sans se soucier des innombrables sacrifices humains pour y parvenir.
Zweig fait preuve d'une grande maîtrise de son écriture. Malgré la gravité du sujet, la lecture de ce court roman est agréable et sans effort, comme si elle présentait un récit réjouissant et humoristique. J'ai adoré l'expression « dilettantes à la courte vue » pour qualifier le narrateur et ses compagnons de jeu. L'écriture fluide est parvenue à m'emporter par sa simplicité, même si elle traîne derrière elle un lourd fardeau.
"Le joueur d'échecs" est une brillante pièce de littérature qui, malgré sa petite taille, n'est pas à prendre à la légère, car le récit explore les tréfonds de l'âme humaine, sa beauté et sa laideur. Stefan Zweig est maître dans l'art d'exposer des idées profondes et puissantes dans un format court et condensé.
Passionnant.
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Petit livre qui se lit rapidement, j'ai été plongée dedans. J'ai aimé la manière dont l'histoire est racontée. Je n'ai pas vu le temps passer. À lire !
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Un des livres qui m'a le plus bouleversée. L'exemple parfait d'un héros se servant d'une difficulté surhumaine pour en faire une opportunité inespérée. Zweig a cette capacité d'embarquer les lecteurs dans l'ivresse de son récit en une dizaine de pages seulement. La définition d'un pur génie.
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Nous sommes nombreux a aimer Stefan Zweig .
Pour son écriture élégante, son érudition, son témoignage désespéré sur la montée de l'apocalypse et bien plus encore, tant l'auteur est fascinant.
Auteur à part dans monde à part. Un monde éduqué, protégé, rêvé, dans lequel il a pu assouvir ses passions.. jusqu'à ce que son monde ne disparaisse à jamais.
Lucide, angoissé, Stefan Zweig a une dimension presque mystique dans l'univers littéraire, tant il est aller au bout de lui même.
Une très belle critique de « Kay13 » et après « Magellan » , « Les très riches heures de l'humanité » « le monde d'hier », me voilà spectateur d'« Une partie d'échecs » pour le moins inattendue.
Inattendue, car rien n'est normal dans cette partie. Un champion loin des standards, un adversaire improbable, un décor insolite et la magie de Stefan Zweig opère à nouveau.
La réédition « livre de poche » agrémente ce roman très court d'une préface et d'une biographie, indispensable pour comprendre la dimension de son oeuvre. « Le joueur d'échecs » est son dernier ouvrage, élégant fragile et tourmenté, à l'image de son auteur.

Vous aimez la littérature, vous avez aimé la série « le jeu de la dame » : vous êtes prêt pour cette partie d'échecs !
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Véritable classique de la littérature, je me suis plongée dans ce court roman avec l'intime conviction de devoir découvrir cet auteur dont on m'a si souvent parlé mais que je n'avais pourtant encore jamais lu. Et quelle incroyable découverte ! Quel immense bonheur de tourner les pages et de lire une véritable écriture enlevée et toute en finesse.

En quelques pages, Stefan Zweig sonde l'âme humaine et le cerveau humain avec une force incroyable, abordant les répercussions des expérimentations nazies sur l'isolement total de l'être humain. Quels mécanismes se mettent donc en place lorsque l'Homme est acculé, porté à la frontière du vivable, balloté entre solitude immense et interrogatoires sans fin ? Par quels moyens notre cerveau parvient-il à se défendre et à se protéger ?

Le joueur d'échecs dont Zweig nous dresse le portrait aura appris sa science d'une bien terrible manière et s'il la maîtrise encore autant aujourd'hui, bien que n'ayant pas joué depuis plus de vingt ans, c'est parce que tout son être n'a pu compter que sur cet apprentissage pour survivre.

Dans ce roman à l'ambiance étrange et surannée, que j'ai lu en apnée, Zweig aborde avec brio l'horreur de la solitude forcée et la folie qui guette, pouvant surgir à tout moment.

Un de ces romans qui aura changé ma vie de lectrice et ouvert de nouveaux horizons littéraires.
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Quand revient Novembre et les feuilles allemandes je retourne à Zweig qui ne me déçoit jamais. le Joueur d'Echecs, lu d'une traite m'a encore éblouie. Dernière oeuvre romanesque de l'auteur exilé, écrite - selon la préface - au milieu des valises, publiée d'abord en américain (1941) en allemand à Buenos Aires plus tard.

Le décor : un paquebot de New York à Buenos Aires, . La date :  après l'Anschluss et l'entrée des nazis en Tchécoslovaquie. le narrateur : Zweig lui-même?

Les deux protagonistes : Czentovic, le champion d'échecs, un fils de batelier pauvre, un rustre inculte mais possédant le génie des échecs.


Face au champion, un aristocrate autrichien, éduqué, avocat proche du parti clérical et de l'empire, secret, silencieux, cérébral le met au défi.

 Entre deux parties, le narrateur aborde l'Autrichien qui lui livre une longue confession. Interné par les nazis, l'isolement, utilisé comme torture pour qu'il livre ses secrets :


Les attentes entre les interrogatoires, interminables sont une autre forme de torture. Mais au cours d'une de ces attentes le prisonnier fait une découverte qui va changer sa détention



Ni poésie,  ni roman, ni un essai mais un recueil de 150 parties d'échecs. Les échecs ont meublé  son existence. Partie cérébrale, à l'aveugle, le prisonnier ne disposait ni d'échiquier ni de pièces.  

Leur affrontement tient le lecteur en haleine, même totalement ignorant en ce qui concerne les échecs.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Mon gros coup de coeur, par excellence! Je le conseille toujours aux passionnés de littérature; tout d'abord, parce que Stefan Zweig était un bon écrivain; francophile et passionné d'Histoire de France, il a rédigé des biographies bien documentées sur fouché et Marie-Antoinette qui ne peuvent laisser indifférents des historiens de métier ou de formation comme je le suis.
De plus, le titre est assez accrocheur pour tout fasciné du jeu d'échecs et ceux qui le pratiquent (un bon joueur d'échecs est un grand stratège,dit-on), ce qui est mon cas, néanmoins je ne sais pas y jouer, je n'ai jamais compris les règles.
Le suspense vous emporte au fil de la lecture et on est happés par cette chute à laquelle on ne s'attend pas.
Vraiment une oeuvre que je vous conseille de lire et qui est peu volumineuse.
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