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4,31

sur 11901 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mirko Czentovic, ce jeune hongrois, devient champion du monde d'échecs à 20 ans
Ce génie est atypique par sa capacité à battre tous ses adversaires mais il est incapable de s'intégrer socialement et il est presque illettré
Il en devient imbu de sa personne, c'est un être arrogant, un brin provocateur

Un M. B… fait son apparition, qui sera son adversaire
Un homme qui échappe aux camps de concentration, mais qui est néanmoins victime de la perversion du nazisme, en lui faisant vivre l'isolement pour qu'il soit à deux doigts de basculer dans la folie
Il va néanmoins réussir à voler un livre qui sera celui de tactiques d'échecs, il va les apprendre par coeur

La partie est lancée, la dualité est sur ce plateau de
64 cases mais également sur ce que veut nous évoquer l'auteur

Ce livre est à la fois :

La perception de l'addiction aux jeux

L'analyse de l'auteur d'un homme face à un échiquier, j'ai à ce moment là été captivée par toute cette clairvoyance
Déterminer l'intelligence d'un homme simplement par ce carré de 64 cases, 32 pions noirs et blancs
Avouez quand même que lorsqu'on y réfléchit, ce jugement d'un être supérieur mentalement est presque impensable !

Mais peut-être également est-ce une retranscription de ce qu'a été la vie de l'auteur ?
Mirko, un être où la ressemblance avec Hitler m'effleure…
M. B… peut-être Stefan Zweig lui-même, qui a su rester humble en se retirant de cette partie ultime d'échecs.
N'oublions pas que cette oeuvre de Stefan Zweig a été publiée à titre posthume en 1943. Celui-ci s'était en effet donné la mort avec sa femme car il ne supportait plus la montée du nazisme dans son pays natal : l'Autriche

Les 2 personnages principaux sont décortiqués, on ressent toute la détresse qu'ils instillent
Mirko, même si au début on ressent une certaine empathie de ce qu'il est, très vite, il sait se faire détester
Quant à M. B… quel homme extrêmement humain, sensible et qui attire la pitié

Ce livre est habile, cette plume est belle et imagée et un livre où les réflexions s'entremêlent
Ce récit est oppressant mais également touchant

Ce livre est un petit chef d'oeuvre de la littérature…
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Nouvelle écrite dans les derniers mois de la vie de Stefan Zweig. Elle sera publiée de manière posthume. Ma première lecture de cette nouvelle remonte à mes années lycées. Il s'agissait de ma première rencontre avec la plume de l'auteur. J'avais beaucoup aimé cette première lecture, mais j'avais mis un moment avant de lire autre chose de Zweig.
Cette relecture a lieu des années après la première, et après que j'ai pris le temps de lire une partie de l'oeuvre de Zweig.
Le narrateur, un autrichien, se trouve sur un paquebot à destination de l'Argentine peu après la guerre. A l'intérieur de la nouvelle, on trouve deux histoires. L'histoire du champion d'échecs Mirko Czentović et celle du mystérieux Mr. B, un autrichien victime des nazis. Au cours de la partie qui va voir s'affronter, nous voyons deux personnalités très différentes s'affronter. Celle froide et méthodique de Mirko qui prend sa revanche sur ses origines modestes. Celle plus vivante et créative de Mr. B. Qui l'emportera? L'un des thèmes de la nouvelle est la folie. Et la vie en Europe sous le jougs des nazis. Car si Mr B arrive à survivre à la période d'emprisonnement et de tortures, c'est finalement au prix de sa propre santé mentale. On peut se demander si Stefan Zweig ne nous propose pas une métaphore sur les conséquences du nazisme. L'Europe pourrait survivre, mais au prix d'une aliénation de l'ensemble des êtres humains. Si c'est bien le cas, on peut comprendre le suicide de Stefan Zweig et de son épouse quelques temps après la fin de l'écriture de cette nouvelle.
A la lecture de cette nouvelle, on peut se demander qui est le joueur du titre. Mirko? Mr B? Ou bien le joueur d'échecs d'une façon générale? Ou bien les trois, tour à tour? On peut en faire l'interprétation que l'on veut.
Je suis ravie d'avoir relu cette nouvelle à la lumière de ce que je sais de Zweig. Tout est éclairé d'une nouvelle manière. Je pense qu'on passe à côté d'un certain sens si on ne sait pas qui est l'auteur et quelles sont ses pensées au moment de l'écriture. Je suis désormais encore plus curieuse de lire le Monde d'hier - Souvenirs d'un Européen, qui lui aussi sera publié de façon posthume…
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C'est un deuxième de Zweig que j'ai enchaîné avec plaisir.

La plume est toujours aussi splendide, fluide, et sert un récit qui se lit très vite tant nos yeux glissent sur ses formulations, ses mots. Il n'y a pas de superflu à mes yeux et les monologues sont très bien introduits et intéressant.

Le récit est lui, vraiment captivant. Au début on s'interroge sur ce mystérieux champion du monde, on découvre avec plaisir son passé, son état d'esprit au moins d'après des éléments rapportés, mais pour moi il reste toujours mystérieux. On nous le décrit comme grossier, mais je ne l'ai pas vraiment perçu ainsi, non. Je pense qu'il y a de multiples réflexions possibles sur ce personnage intriguant.

Mais pour moi, celui qui reste le plus intéressant, le plus joliment développé dans ce qu'il représente, est Mr.B. Son passé dans les mains nazies est très bien écrit, ce qui accentue toute l'horreur de son vécu. On est aspiré avec lui dans les méandres de ses souvenirs qui se font étouffant, une véritable spirale diabolique où tout devient de plus en plus oppressant au milieu de cette passion qui ne cesse d'être dans la démesure face à ce vide. C'est le deuxième livre de cet auteur, et il décrit merveilleusement bien la confusion de l'esprit, son ébullition, ses limites qu'il multiplie, avec lesquelles il joue habilement, joliment.

On sent jusqu'à la fin l'oppression de la passion des échecs, qui transcende l'âme de Mr.B, et elle disparaît en même temps que lui, sur une touche bien mystérieuse.

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Je n ai pas lu toute l oeuvre de Zweig...j ai commencé par celui ci et je suis en train de lire le monde d hier ( autobiographique)
Le verbe de Zweig est etincelant, son écriture, comme un scalpel qui découpe en une syntaxe incroyablement précise les contours de l âme humaine...je pense qu après avoir fini le monde d hier je relirai le joueur d échec...puis j en relirai d autres...je n aime pas relire mais Zweig c est une exception..pour un écrivain d exception, unique même... son écriture ouvre des portes à l esprit comme nul autre
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La plume de Stefan Zweig est toujours aussi actuelle malgré 80 ans qui séparent la date de publication et ma lecture.
Stefan Zweig nous embarque dans ce récit où s'affrontent deux joueurs d'échecs. le champion du monde en titre et un inconnu, Me B. Quelle est alors l'histoire de cet inconnu qui se rappelle avoir "poussé du bois" pour la dernière fois lorsqu'il était enfant?
Toujours un régal de lire Stefan Zweig! A lire absolument!
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Petite merveille d'une centaine de pages, qui se lit d'une traite. Je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu si longtemps pour le dévorer !
Le texte est fin, les mots parfaitement justes, allant à l'essentiel tout en conservant une magnifique subtilité.
La grande surprise dans ce roman est l'éclipse du champion du monde d'échecs - assez antipathique, arrogant - inintéressant - par un parfait inconnu. Joli jeu de miroir et d'affrontement entre les deux. Son adversaire, M.B., est traversé par une fièvre du jeu et lors du partage de son histoire, j'ai ressenti l'oppression de cette chambre et la frénésie à la découverte de l'art des échecs.
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La nouvelle est surprenante, mais oh combien passionnante. Plus l'histoire avance, plus la fin est prévisible et touchante.
Il y a de nombreuses références, et je ne peux que remercier la traductrice pour ses notes de bas de page utiles à la compréhension de ces références.
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Un nouvelle très courte dont le sujet n'est pas tant les échecs mais plutôt ce qui peut pousser un homme à la folie. C'est une sorte de réflexion sur le cerveau humain que je trouve absolument fascinante. La plume fluide et légère rend la lecture autant prenante qu'instructive. Un chef-d'oeuvre à absolument lire !
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Quel art de la concision dans ce bref récit de cent dix pages !
Stefan Zweig s'y révèle un maître !

le narrateur navigue sur un paquebot à destination de Buenos Aires, une célébrité fait aussi partie du voyage, Czentovic, champion du monde des échecs, un homme inculte et désagréable.
Nous le verrons se faire défier par un passager et le battre facilement. Arrivera cependant un compatriote du narrateur, l'Autrichien Monsieur B. qui arrivera à lui tenir tête…

Tout se passe durant la seconde guerre mondiale, Hitler a pris le pouvoir et son emprise sur ses opposants est grande. Monsieur B. en fut victime..

Nous découvrons dans ce livre de nombreux aspects, un portrait psychologique surprenant des personnages principaux, la monomanie et la froideur de Czenkovic, la suffisance et l'arrogance d'un ingénieur écossais, et enfin Monsieur B,, qui a trouvé dans les échecs un exutoire à son enfermement mais qui le mène à la folie.

Il m'est difficile de ne pas croire à une allégorie sur l'époque nazie. Hitler n'était-il pas semblable à Czencovic ?
Mais quoiqu'il en soit, le récit peut s'apprécier sans en chercher les sous-entendus tant la description psychologique est profonde.

C'est un livre qui m'a marqué, que j'avais lu il y a longtemps sans jamais l'oublier, et que je viens de relire avec la même passion.

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"Le Joueur d'échecs" de Stefan Zweig est une oeuvre magistrale qui captive dès les premières lignes. À travers ce récit intense et profondément émouvant, Zweig ne se contente pas de nous plonger dans l'univers fascinant des échecs ; il nous offre également une réflexion poignante sur les abîmes et les sommets de l'esprit humain. Ce roman est un véritable tour de force narratif qui révèle les méthodes brutales employées par les Nazis avec une acuité déconcertante, enrichissant ainsi notre compréhension de cette sombre période de l'histoire.

Ce qui rend "Le Joueur d'échecs" particulièrement captivant, c'est sa capacité à illustrer la force de l'esprit face à l'adversité. Zweig explore avec finesse la manière dont la passion pour les échecs devient à la fois une évasion et un moyen de survie pour le personnage principal. Cette oeuvre est une ode à la résilience de l'esprit humain, capable de trouver dans les recoins les plus obscurs de la souffrance une lumière, un défi intellectuel qui offre un semblant de liberté.

En définitive, "Le Joueur d'échecs" est bien plus qu'une simple histoire sur les échecs ou la guerre. C'est une puissante réflexion sur la capacité de l'esprit à surmonter les épreuves les plus dures, à transformer l'oppression en une forme de résistance silencieuse. Stefan Zweig nous offre ici une oeuvre intemporelle qui résonne encore aujourd'hui, rappelant à ses lecteurs la valeur et la puissance de l'esprit humain. Un incontournable qui mérite sa place dans toute bibliothèque.
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