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sur 4109 notes
C'est une confession épurée et tragique. Qu'importe qu'on y croit ou qu'on n'y croit pas. Cette histoire est belle. Mais pas que... Elle interpelle aussi.
Lettre d'une inconnue est un court roman proche de la nouvelle, écrit par Stefan Zweig, qui repose sur une intrigue relativement simple. Au travers d'une longue lettre, une jeune femme célibataire confie son histoire intime, cet amour pour son voisin, un écrivain viennois, qui ne soupçonnera jamais, à un seul instant, l'attrait qu'il a pu susciter auprès de cette femme. Cette lettre lui est adressée.
Dans cette lettre, elle se dévoile sans retenue, décrit son chemin, ses attentes, ses espoirs, sa douleur aussi, puis le désespoir au final. Cette attente est absolue.
Dans cette Lettre d'une inconnue, celle qui l'écrit s'invite ainsi en tant que narratrice du récit. Elle nous confie cette histoire, telle qu'elle l'a vécue.
C'est une histoire d'amour, c'est une histoire éphémère et douloureuse. Cette femme écrit ce qu'elle n'a jamais pu ou oser dire.
C'est une inconnue qui pose son cœur et sa souffrance sur les pages que nous effleurons, nous ne les tournons pas, ou plutôt avec retenue et délicatesse, car elles sont pleines de larmes qui ne sont jamais tombées de ce corps malheureux, épris d'amour.
Quelle est cette étincelle qui fait naître la croyance en une passion possible ? J'ai l'impression que j'associe ici des mots qui ne peuvent jamais se mélanger : passion, possible...
Les plus belles histoires d'amour sont souvent des accidents de parcours. Des rencontres improbables. Cette histoire aurait-elle pu prendre une autre tangente ? Elle ne la pas prise.
D'où vient cette incandescence de cette histoire alors que tout y est sobre, épuré, comme tapi dans l'ombre ? C'est pour moi l'une des forces de ce roman. Son mystère aussi.
Nous souffrons dans la souffrance d'une âme fragile, innocente, naïve, ô combien naïve, qui se dévoile sous nos yeux. Mais sans cette candeur, y aura-t-il autant d'histoires d'amour...?
C'est une femme qui s'efface peu à peu au fil de la narration, pour devenir invisible, cherchant par ses mots à exister au travers d'un seul regard. Visiblement, ces deux-là ne semblent pas évoluer dans la même histoire... Mais peut-on faire le reproche à quelqu'un d'être aveugle d'amour, d'avoir été ébloui par cette incandescence, n'est-ce pas le propre d'une passion ? N'ai-je pas été, moi-même, à des moments de ma vie, au bord d'un tel vertige ?
Parfois, j'aurais voulu tendre une main à cette narratrice, je ne sais quel aurait été le sens de ce geste à travers les pages, retenir, protéger cette femme qui approche si près du bord du vide, caresser un visage tourmenté, prendre sa main, prolonger l'instant.
C'est une lettre, c'est un aveu, c'est une confidence. Nous en sommes les intimes témoins. Nous sommes convoqués de manière impudique à la pudeur d'un sentiment tragique, qui fut retenu comme une digue tente de retenir une mer qui vient avec son trop plein de vagues. Quelles sont les digues qui peuvent retenir un tsunami ? Cinq minutes avant un tsunami, il paraît que seuls les animaux savent qu'un drame va arriver. Les oiseaux se taisent brusquement, les bêtes sauvages s'enfuient derrière le paysage. Et devant la vague immense qui surgit, les êtres humains se laissent submerger, envahir, emporter, car ils n'ont plus d'autres choix.
Cette femme est-elle emportée par cette vague qu'elle n'a pas vu venir ? Elle m'a touchée.
Parfois, j'ai l'impression que les êtres humains ont cette capacité incroyable à ne pas voir ce qui saute aux yeux...
Par-delà le talent de l'auteur, que reste-t-il de ce texte, son écho, son message, sa petite note fébrile... ? Ici, le récit féminin, foncièrement subjectif, met en exergue par contraste l'ignorance et l'indifférence d'un personnage masculin dédaigneux, voire exécrable. Est-ce un roman féministe ? Je ne sais pas si certains lecteurs ou lectrices se sont hasardés sur ce terrain. Je m'y hasarde, au risque de me tromper peut-être. En effet, lu au premier degré, le roman risquerait de sombrer dans une forme de désuétude romantique totalement dépassée.
Or, je crois profondément qu'il faut revisiter ce texte avec une forme de conscience et des engagements propres à ce que notre société vit et ressent aujourd'hui, en 2019. Le côté masculin est finalement mis à mal dans ce récit, alors qu'on pourrait n'y voir qu'au premier abord la vulnérabilité féminine. Ce serait trop facile de ne percevoir que cela. Derrière les pages de ce roman, je vois aujourd'hui en filigrane la dénonciation d'une forme de domination masculine. C'est ma façon de lire ce roman avec des maux d'aujourd'hui.
Lettre d'une inconnue est un roman terriblement actuel.
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"Lettre d'une inconnue" est un livre parfait !
En effet, durant tout le récit (qui est en réalité une lettre), j'ai été subjuguée par la passion qu'épouvre cette inconnue pour un écrivain.
Elle lui raconte durant la majeure partie du roman sa vie consacrée à lui, à l'aimer.
Ainsi, le lecteur comprend la relation reliant cette femme et cet homme, pourtant si différents, mais si proches (finalement).
J'ai ressenti beaucoup de pitié envers l'inconnue, ses dernières heures, ses habitudes mais surtout cet amour jamais éteint...
Le destinataire de cette lettre, l'écrivain, est tout aussi surpris que nous et réalise enfin, après plusieurs idées vagues, qui est cette fameuse "inconnue"...
Bref, un beau roman, court mais absolument envoûtant, mêlé d'espoir et de doutes jusqu'à la fin.
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Une autre façon d'accéder à la littérature, c'est de passer par le livre audio. J'ai écouté « Lettre d'une inconnue » avec la belle voix de Léa Drucker qui y met toute sa sensibilité et sa retenue.
Le texte de Stefan Zweig en est sublimé.
Certains passages sont tellement beaux que je les ai écouté plusieurs fois.

*
Avec son talent habituel pour nous dépeindre les émotions et les sentiments, Stefan Sweig, encore une fois, m'a éblouie. Que c'est beau ! Que c'est bien écrit ! Un très gros coup de coeur pour un tout petit roman qui dégage une force inouïe, une délicatesse extrême, une grande beauté et une douleur qui ne peut laisser indifférent.
C'est avec beaucoup d'empathie et de délicatesse que Stefan Zweig nous dépeint les tourments d'une jeune fille éprise de son voisin de palier, un romancier, un homme à femmes.

*
Cette jeune femme dont on ne connaîtra jamais le nom, se livre à un exercice difficile, celui de se mettre à nu, d'exprimer ses sentiments les plus profonds à un homme à qui elle voue une passion brûlante, un homme qui ignore tout de cet amour fou et irraisonné.

Elle lui écrit une lettre qui commence par ces mots si tristes :
« Mon enfant est mort hier – trois jours et trois nuits, j'ai lutté avec la mort pour sauver cette petite et tendre existence… »

*
« C'est à toi seul que je veux m'adresser ; c'est à toi que, pour la première fois, je dirai tout ; tu connaîtras toute ma vie, qui a toujours été à toi et dont tu n'as jamais rien su… N'aie pas peur de mes paroles : une morte ne réclame plus rien ; elle ne réclame ni amour, ni compassion, ni consolation. »

C'est à l'âge de treize ans qu'elle fait sa connaissance, un âge où l'on peut être vite fasciné, impressionné par un jeune homme élégant, riche, et cultivé dont le simple regard attire les femmes, un atout dont il use et abuse.
Ses sentiments vont évoluer en grandissant, et sa passion ne fera que grandir avec elle. Une passion qui va la ronger comme un cancer. Une passion qu'elle ne peut partager avec cet homme, ni avec personne. Une passion qui va l'enfermer dans une relation unilatérale, douloureuse, dévorante, et destructrice.

Et que dire de cet homme inconscient de cet amour si pur, si absolu ? Un homme égoïste qui se sert des femmes pour les délaisser par la suite. Un homme que l'on se prend à détester.

*
Stefan Zweig est un magicien des mots. Aucun récit ne me touche autant que ceux de cet auteur. Comment ne pas être touchée par les sentiments de cette jeune femme, par son désespoir de ne pas recevoir en retour une once d'amour ? Comment ne pas s'attacher à cette belle personne qui reste digne dans son malheur, dans sa souffrance silencieuse ?
C'est un amour bien cruel que de ne pas être aimé en retour.

*
Je suis toujours étonnée par la manière dont Stefan Zweig retranscrit les sentiments féminins. Toujours est-il que « Lettre d'une inconnue » est une oeuvre magnifique, profonde, tragique, sombre et émouvante. Dès les premiers mots, j'ai été bouleversée, emportée, émue par cet amour si beau, si désintéressé, si tendre. J'ai adoré cette lettre d'une sincérité touchante.

Je vous conseille très vivement cette lecture qui j'espère vous procurera autant de plaisir qu'à moi.
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Un très beau récit, un de ceux qui nous permet de reconnaître la plume d'un grand écrivain. (et cela même si c'est loin d'être mon préféré de cet auteur)

On retrouve la finesse d'analyse des sentiments et de la psyché humaine propre à l'oeuvre de Stefan Zweig. Ici, c'est le sentiment que provoque un amour non partagé, qui est décortiqué dans toute sa complexité. Il est donc question de passion, d'idolâtrie de l'être aimé (surtout à l'adolescence et début de l'âge adulte), mais aussi de jalousies et de fantasmes romanesques.

La lettre qu'écrit le personnage dont on ne connaît pas le nom est plein d'humilité, de pudeur et de désespoir. L'écriture de Zweig - comme toujours - est limpide, émouvante, d'une justesse épatante, pleine de sincérité et sans fioritures. Et bien sûr, pour être dans l'air du temps de son époque viennoise du début 20ème : empreinte de ce que Freud appelait " Unheimliche" (ou "inquiétante étrangeté") !

Contrairement à ce qu'on pourrait attendre en lisant la 1ère page et/ou la quatrième de couverture, le portrait de la jeune femme s'affine et se complexifie au fur et à mesure de la lettre. Contre toutes attentes, ce n'est plus une victime, mais une femme libre de ses choix. Sa lettre - presque comme sa mort ou petite mort shakespearienne? - prend donc une dimension cathartique.

J'ai apprécié la mise en abîme, qui nous rappelle que nous avons nous aussi tous déçu quelqu'un en ne partageant pas son amour ...
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C'est une histoire troublante. Un amour aveugle et aveuglant. A 13 ans , au premier regard elle tombe éperdument amoureuse de son voisin de pallier, un riche gentleman séduisant, collectionneur de conquêtes féminines. Elle est pauvre, invisible à son regard. Jusqu'au jour où dans la fleur de l'âge elle lui tape dans l'oeil, ce qui lui permet d'obtenir les faveurs du beau gosse... Mais il ne la reconnait pas. Une histoire sans lendemain mais toujours avec lui dans la tête, tout le temps. Elle ira jusqu'au bout de son aveuglement, obstinément. Et l'histoire se répète.
On peux comprendre l'amour passionnel mais cela n'empêche pas quand même de ressentir le besoin de plus en plus pressent au fil du livre de secouer cette jeune femme romanesque pour la faire revenir à la raison, car si cette histoire commence dans les tumultes de l'adolescence, elle s'installe par la suite sur de nombreuses années. On est pas loin des clichés. Stephan Zweig toutefois décrit si bien les sentiments qu'on se laisse embarquer et prendre de sympathie pour cette jeune femme perdue.
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Un bouquet de rose, symbole fragile et éphémère de deux destins qui se croisent sans jamais pouvoir se rencontrer.
Une passion qui se nourrit d'elle même … et puis Stefan Zweig, sa sensibilité unique, sa capacité à nous envoûter.

J'ai été frappé par la structure de cette nouvelle qui accentue son côté dramatique : une lettre posthume qui raconte dans le temps présent du récit la vie d'une femme qui n'est déjà plus de ce monde. Comme une voix venue d'outre tombe pour ressusciter l'inconnue, comme un dernier cri lancé à son bien-aimé. Nous découvrons en même temps que le destinataire de la lettre, l'histoire de l'inconnue mais aussi « leur » histoire, celle à laquelle il n'a pas pris part et à laquelle il ne peut plus rien changer.
Tragédie d'une folle passion, tragédie de deux solitudes.
Car ces deux êtres sont plus complexes qu'il n'y paraît au premier abord (c'est du Zweig hein !) et finalement peut-être pas si éloignés ; enfermés tous deux dans leur propre monde, ne pouvant pas ou ne voulant pas entrer en relation.

Cette nouvelle, plus encore que l'Amok je trouve, est sonore. Les répétitions multiples, les leitmotivs « mon bien-aimé » « mon enfant est mort » rythment le récit et lui donnent une puissante musicalité, comme un long chant funeste qui m'a littéralement émue et envoûtée.
Que du bonheur.

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J'enchaîne les passions, la folie amoureuse et le romantisme des années 20. Surtout, ne le répétez pas – je nierai toute rumeur en ce sens : je ne lis pas des histoires d'amour, des histoires de passion platonique. Je veux du sexe ! Pourtant… je me suis pris moi-même de passion pour cet auteur, pour le Prater de Stefan Zweig et son décryptage des sentiments amoureux et-ou passionnels. Donc, après l'Amok ou le fou de Malaisie, il y a la « Lettre d'une inconnue ». du même niveau, d'une même intensité émotionnelle. Je ne suis plus en mer, à chevaucher les flots et les rombières. Non, je me retrouve sur la terre ferme à lire la lettre d'une inconnue. Une correspondance à sens unique où une femme que je ne connais ni d'Adam, ni d'Ève (en fait, je ne connais même pas son nom) se penche épistolairement sur son amour pour un sieur grand, beau et riche. Cet amour soudain, elle l'a eu à l'âge de 13 ans pour un voisin qui un jour l'a regardé dans la cage d'escalier… Depuis, elle n'a cessé de vivre pour cet homme, jusqu'à l'obsession ultime sans que ce dernier ne se doute de quoi que ce soit.

Même deal que pour la précédente nouvelle… Cela finira mal (déjà que cela avait mal commencé). Mais je ne vous en dirais guère plus si ce n'est qu'il y a quelque chose de fascinant à voir cette gamine s'amouracher de ce bourgeois gentilhomme jusqu'à ne vivre que dans l'attente d'un seul regard, d'une seule caresse, jusqu'à devenir une putain de la haute société pour entretenir un mioche non prévu et pleurer au final sur le sort de cet enfant et de cet homme ignorant à tout jamais.

Je t'attends, je t'attends, je t'attends, je t'attends
Tout le temps, tout le temps,
...
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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J'aime généralement beaucoup les livres de Stefan Zweig, que je regarde comme étant un très grand écrivain de la première moitié du 20 ème siècle. Donc j'attendais énormément de la découverte de cette nouvelle, dont beaucoup de lecteurs m'avaient dit le plus grand bien. Or, si je ne peux pas parler de déception, je dois avouer que l'émotion n'a pas été au rendez-vous, à cause certainement de la traduction qui m'a semblé manquer de sensibilité, la traductrice ayant un regard trop distancé à mon goût, je ne demandais pas de pathos, ni de mièvrerie, mais un autre ton qu'elle n'a pas su donner à l'oeuvre de ce grand maître de la littérature. Je le regrette un peu, car j'aurais aimé que cette nouvelle soit un coup de coeur... mais le texte n'égale pas cette autre oeuvre de Zweig "La confusion des sentiments", il manque juste un peu de saveur... et pourtant... Dommage.
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Ce matin, je vous livrais ma critique du roman épistolaire de Goethe, "Les souffrances du jeune Werther", roman qui n'avait pas emporté ma totale adhésion.
J'ai lu dans la foulée "Lettre d'une inconnue" de Zweig et je ne résiste pas à vous faire part de mon sentiment, illico.

Ces deux oeuvres comportent bien des similitudes : la forme épistolaire, un amour passionné à sens unique, une fin sans issue et dramatique.
Néanmoins, mes réactions de lectrice furent bien différentes.

Avec Goethe, ce fut plutôt convenu et cérébral. Avec Zweig, ce fut désirable et émotionnel !
Comme quoi, le style littéraire importe énormément !
Celui de Stefan Zweig me ravit toujours autant ! Je l'ai déjà dit pour d'autres de ses oeuvres mais cette façon de happer le lecteur, de le prendre à la gorge et de ne plus le lâcher est vraiment propre à cet écrivain sublime !
Chaque histoire qui pourrait apparaître comme banale, ou même invraisemblable (comme ici pour Lettre d'une inconnue) est magnifiée et amplifiée par Zweig au point de la rendre étourdissante et éblouissante.


"Lettre d'une inconnue" n'échappe pas à la règle. J'ai littéralement joué le jeu de l'auteur, je me suis laissée envoûter par cette histoire passionnelle-pourtant peu crédible-, j'ai blêmi en me mettant à la place du destinataire de cette lettre, ô combien bouleversante !
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Datant d'il y a un siècle, cette lettre d'une groupie nous rappelle que probablement de tout temps il y a eu des femmes, des jeunes filles, dont le coeur ne battait que pour un homme, célèbre, forcément.
La lettre, semblable à un manuscrit, que reçoit cet auteur très en vogue (est-ce un double de Stefan Zweig ?), écrite par une inconnue, lui dévoile l'amour fou et exclusif qui a pris sa source au début de l'adolescence alors qu'elle était la voisine de palier de cet homme jeune et déjà si célèbre. L'inconnue lui apprend qu'elle a passé trois nuits avec lui alors qu'elle était toute jeune. le fruit de ces trois journées, elle l'a porté et l'a élevé en se faisant entretenir par des hommes riches tout en continuant à brûler de désir pour cet écrivain au regard magnétique. Un homme qui cumule les conquêtes et ne semble guère se souvenir de ses rencontres passées mais qui vit à fond ses aventures, car ce ne sont que des aventures pour lui, sans lendemains… Il évoque chaque fois un voyage à l'étranger pour se donner une excuse afin de ne pas poursuivre sa relation.

Critique :

Remplacez les lettres par des textos, des e-mails ou une autre technologie plus contemporaine et demandez-vous ce qui a changé en cent ans… Probablement qu'en lieu et place d'un écrivain, aujourd'hui, on aurait une vedette de la télévision, un acteur de cinéma, un chanteur ou un « influenceur ». On retrouve ces femmes qui vouent un amour total à une célébrité, qui sont prêtes à se donner à lui, à tout faire pour obtenir un regard, une caresse, un baiser…
Si les technologies et les modes de vie ont évolué, le fond du roman reste d'actualité, à ceci près que contrairement à cet écrivain, bienveillant, même si pas enclin à établir des relations de longue durée, on risque de retrouver davantage d'hommes qui regardent leur nombril plus qu'à montrer la moindre reconnaissance à ces femmes qui sont prêtes à tout pour eux. Je pense aussi qu'il n'y a pas la même « classe » entre ce que pouvait être un « gentleman » à cette époque et ce qu'est une vedette aujourd'hui.
Remarquez que l'auteure de cette « lettre » se sert aussi des hommes, ceux qui l'entretiennent, qui l'aiment et à qui elle se « donne », encore que « se vendre » serait plus exact.
Si l'histoire se déroulait à Paris à la même époque, on aurait dit d'elle qu'elle était une « cocotte », une « demi-mondaine », comprenez une prostituée de luxe, encore appelée « grande horizontale », comme Liane de Pougy, Caroline Otero dite « La Belle Otero », ou encore Grietje Zelle, dite Mata Hari. Pour cette dernière les choses se terminèrent bien mal…
Un texte merveilleusement bien écrit (et traduit) qui fera battre (et pleurer) bien des âmes sensibles aujourd'hui encore.
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