Cela arrive rarement, mais j'ai mis très longtemps à lire cet ouvrage : environ deux mois. Ce n'est pas qu'il soit si épais (moins de 500 pages), mais il est très très dense.
Stefan Zweig a abattu un travail titanesque afin de restituer le plus fidèlement possible la vie de
Marie-Antoinette. Il n'a pas voulu se fier aux ragots, aux faux témoignages, ce qui a rendu ses recherches beaucoup plus profondes que la moyenne.
Bien que j'aime l'histoire, j'ai de sérieuses lacunes en la matière. Cette autobiographie fut donc l'occasion pour moi de découvrir la reine comme jamais et d'apprendre énormément sur cette période de l'histoire de France : pour dire, je ne connaissais ni Fersen (le grand amour secret de la reine), ni l'histoire du collier, ni les multiples tentatives d'évasion qui ont été menées pour la famille royale, etc.
L'écriture peut parfois sembler lourde, les phrases longues et inutilement précieuses, mais c'est cela qui fait tout le charme de Zweig. On sent à travers ses mots la passion qu'il a eu pour ce livre, et on se sent emporté de même. Tellement emporté que, bien qu'on sache qu'il serait plus logique de se sentir du côté du peuple et des révolutionnaires, on est irrémédiablement attaché à la famille royale et à
Marie-Antoinette, espérant toujours un dénouement plus heureux que celui que l'on connait.
Cette lecture m'a permis de réaliser que les événements les plus importants de notre histoire, les tragédies les plus grandes, ne sont que le résultat d'incidents minimes qui s'enchaînent et qui ont des conséquences beaucoup plus grandes que l'on ne pensait. Finalement,
Marie-Antoinette a payé cher l'insouciance de ses débuts, sa trop grande confiance envers les autres, son amour et sa liberté.