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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je reprends le clavier sur Babelio après une longue césure, en ce jour si particulier pour toute l'humanité de noël 2020. Dans chaque coin de la planète, cette année, qui culmine et s'achève avec la conjonction de Saturne et Jupiter aura été celle du triomphe du petit.

En rappel à nos rêves stériles de grandeur, à nos égoïsmes, à notre désir insatiable de tout tout de suite, et même à nos tentatives de transcendance de cette volonté de puissance dans de grandes causes, de grandes luttes, la nature s'est rappelé à nous par l'invisible, l'imprévu, le non contrôlable.

En cette année si particulière, chacun de nous aura pu prendre conscience -par la privation- de ces petites choses du quotidien qui fondent notre sentiment d'être libre, nourrissent notre existence sociale, notre existence au monde, et participent ainsi de notre bien-être intérieur en tant qu'humain.

Comme vous, comme nous tous peut-être, mes émotions m'ont porté de soumission en rébellion, du désoeuvrement à l'expérimentation de champs nouveaux, de la poursuite éperdue de lien social à la découverte des vertus de la solitude, et en tous les cas à l'abandon des certitudes.

Les femmes et hommes modernes que nous sommes, passé la torpeur du 1er choc, ont aujourd'hui l'opportunité de se reconnecter non de manière intellectuelle, mais très concrète. Nous ne pouvons plus être dupes des postures, rôles sociaux, systèmes, médias, qui nous bercent d'irréel.

L'environnement se rappelle à nous, et nous force à prendre conscience que ce que nous croyons être est tout petit face à ce grand tout. L'environnement, pas seulement planétaire, mais celui de notre proximité immédiate, traversée de peurs, de haines de l'autre, de pertes, de souffrances économiques et sociales, est venu nous bousculer dans notre choix paresseux de l'aveuglement, ou de la passivité coupable, qui revient au même.

Par le recours à l'infiniment petit, à des bourrades de cour de récré, si petites finalement face aux forces sauvages que la nature est capable de déployer, ces temps de pandémie mondiale nous ont déjà appris la valeur de la résilience, qui tient finalement à si peu de choses, pourtant essentielles. Ils nous invitent à présent à cesser de subir en esclaves plaintifs la volonté des dieux, des puissants ou de forces sans anima, et à concentrer l'énergie de cette vie donnée, si petite, courte et fragile, et en même temps si précieuse, pour re-devenir acteurs de notre propre transformation.

Face à ce retour aux questions fondamentales du vouloir, de la liberté, de l'interdépendance et de l'impermanence, il n'est peut-être pas inutile de (ré-)interroger la sagesse des anciens :
Le Manuel d'Epictète est à ce titre un modèle de synthèse et de clarté.

S'il s'agit de simplement le lire, cela vous prendra une heure tout au plus, mais s'il s'agit de le méditer, de l'intégrer, personnellement j'en ai fait mon compagnon durant quatre mois, et si enfin l'ambition -la seule qui vaille finalement- est de le pratiquer, des générations de stoïciens -malheureusement en voie de disparition parmi nos intellectuels et décideurs contemporains- vous diront qu'une vie n'y suffira pas... d'où l'urgence de commencer dès maintenant...

La longue introduction de Pierre Hadot étant remarquable, nourrie par les commentaires d'Arien, Simplicius , Marc-Aurèle ou Cicéron, je conclurai cette critique par des extraits choisis du texte lui-même :

Extraits du Manuel d'Epictète. Arien.
Traduit et commenté par Pierre Hadot.Classiques de Poche.

"Parmi les choses qui existent, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. Dépendent de nous jugements, valeurs, impulsions à agir, désir, aversion. Ne dépendent pas de nous le corps, nos possessions, les opinions que les autres ont de nous, les magistratures.
Les choses qui dépendent de nous sont par nature libres, sans empêchements, sans entraves. Les choses qui ne dépendent pas de nous sont dans un état d'impuissance, de servitude, d'empêchement, et nous sont étrangères.

Si tu veux, ayant un désir, ne pas le manquer, tu le peux, à condition de désirer une chose qui dépend de toi, c'est-à-dire par exemple de pratiquer telle ou telle vertu. Exerce toi donc dans les choses dont tu es capable. Mais est maître de chaque homme celui qui a pouvoir sur les choses que cet homme veut, ou bien ne veut pas, soit pour les lui procurer, soit pour les lui enlever. Quiconque veut être libre ne doit ni vouloir ni refuser quoi que se soit des choses qui dépendent des autres.Sinon il est nécessaire qu'il soit esclave."

Joyeux noël 2020 et prenez soin de vous.
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Ce manuel d'Epictète peut constituer une excellente introduction dans le monde de la philosophie : court (une petite heure suffit pour le lire), simple et clair, avec beaucoup d'exemples pratiques, et directement utile, puisque centré sur la question « Comment organiser sa vie pour être heureux ? »

La réponse d'Epictète est assez simple : ne se préoccuper que des choses sur lesquelles on a réellement prise, savoir supporter avec résignation toutes les autres. Notre vie est toute tracée, nos gesticulations inutiles n'y changeront rien, il faut vivre le rôle qui nous est assigné du mieux que l'on peut.

Ce déterminisme peut parfois agacer, surtout que le courant dominant de notre époque enseigne l'exact opposé : avec suffisamment de volonté, on peut venir de tous les obstacles et réaliser tous ses rêves. Epictète a le mérite de nous forcer à réfléchir sur ce qu'on peut vraiment contrôler. Car si l'on place les conditions de notre bonheur dans les mains des autres, il ne faut pas s'étonner que ça puisse de temps en temps mal tourner.
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J'adore ce mec : )
Encore un chouette livre de philo !
Epictète, esclave phrygien ( actuelle Turquie) né en +50, est vendu à un affranchi romain. Il sera lui-même affranchi, étudiera et enseignera le stoïcisme.
Le manuel enseigne 53 lois destinées aux gens qu'il appelle "ceux qui commencent à se former" à la philosophie [ stoïcienne ].
Son principe est le suivant : on peut influencer ce qui est à notre portée : la réflexion, l'impulsion, l'aversion, la maîtrise, l'endurance, la patience, la volonté, afin d'acquérir la liberté et le bonheur. Comment ? Par la réserve, la confiance, la fermeté, l'absence de peine, l'absence de crainte et l'ataraxie ( Tranquillité de l'âme, notamment chez les épicuriens et les stoïciens ).
Il est inutile d'essayer de changer ce qui est hors de portée : le corps, la possession, la réputation, les enfants.

Le livre fait 150 pages de blablas presque inutiles de grands pontes qui se font mousser, au milieu desquelles les 25 pages d'Epictète ( Manuel ) récupérées par Arrien sont une pépite, avec une volonté d'efficacité éthique : l'oeuvre.
Et encore, je trouve la traduction très moyenne, car certaines phrases ne me semblent pas correctes.

La notion de "rendre" est importante : on ne nous vole pas, nous rendons. Je pense que notre société matérialiste du XXIè siècle a tout faux : nous pleurons sur nos biens, alors que nous n'avons pas honte de notre comportement malpoli et non éthique.

Par ailleurs, quand on est provoqués, mais... c'est par nous-mêmes, car c'est notre jugement de valeur de penser que l'autre qui provoque profère une insulte.
Nos jugements de valeur sont nuisibles, car se faire insulter est l'affaire de celui qui profère, et là, je suis entièrement d'accord : )

La plupart des jugements de valeur condamnent en Bien ou mal, mais il faut nuancer, quantifier et non qualifier. Car qu'est ce que le vrai ? le faux ? L'auteur fustige à plusieurs reprises l'évaluation, qu'il qualifie de jugement de valeur. Sur cette question, il a, à mon avis une sensibilité différente des autres philosophes.
Bon, l'évaluation est un jugement inutile, un commérage : cependant, je pense qu'il en faut un minimum pour recruter quelqu'un.

Enfin, Epictète termine par une éloge de Socrate et une nécessité d'appliquer la philosophie sur le terrain, au lieu de blablater sur la philosophie, un peu comme font Cattin et Jaffro sur son Manuel, d'ailleurs !

Je pense que la philosophie, comme la religion, vise la paix de l'âme. Mais la religion fait du prosélytisme forcené et souvent intrusif ou évaluateur : qui sont les prêtres pour condamner "l'hérétisme" d'un individu ? Au contraire, la philosophie, adepte la liberté de penser, ne force surtout pas les gens....pas assez, à mon avis, car apprendre aux jeunes à penser est formateur.

NB : un exemple d'ataraxie.
Quand Epictète était esclave, son maître "s'amusait" à lui faire mal, à lui tordre la jambe. le philosophe le prévint : "Tu vas la casser".
Ce qu'il fit.
"Je t'avais prévenu."
Epictète boita toute sa vie.
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Comme Socrate, Epictète n'a jamais rien écrit. C'est à un de ses disciples, Flavius Arrien, que l'on doit ce "Manuel". Il l'a conçu comme un condensé de la pensée de son maître, que l'on pouvait toujours avoir sur soi...une sorte de guide pratique de la vertu, selon Epictète.

Je réalise, après lecture de ce livre, combien le stoïcisme, dont Epictète se réclamait, est une pensée fondatrice de la morale occidentale, car elle dût beaucoup influencer la morale chrétienne, en premier lieu, et, j'imagine, particulièrement le monachisme. En effet, vivre selon les préceptes d'Epictète, c'est un peu vivre comme un moine. Ce n'est donc pas donné à tout le monde et cela suppose une grande force morale, la défiance envers le désir, le plaisir et la peur de la douleur, la concentration sur les choses de l'esprit, sur l'exemplarité de son comportement...et la discipline nécessaire pour accepter les évènements tels qu'ils se présentent.

Obligatoirement, on ne peut admettre cette vie que si l'on est convaincu du caractère déterminé d'un univers gouverné par une sagesse supérieur. Epictète ne fait pas mention d'un paradis qui accueillerait les justes après leur mort...Les chrétiens ont complété après lui.

Chacun se fera son idée de cette doctrine, tout en sachant bien que chacun, dans nos contrée "occidentales", est pris, d'une manière ou d'une autre, dans la doctrine elle-même. On ne peut donc nier la valeur culturelle de la pensée stoïcienne (épistémologique, historique). Et personnellement, je suis assez fasciné par la façon dont les grecs envisageaient l'aspect pratique de la philosophie.

C'est une parole simple, en apparence, que nous lègue Epictète mais une parole qui n'est pas aisée à mettre en acte. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas obligatoire de le faire.

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Le titre de cet ouvrage reflète parfaitement ce qu'il contient : un Manuel en ce sens qu'il est à portée de main, que c'est ce dont il faut se servir pour vivre, que c'est ce qu'il faut toujours avoir avec soi. le livre intrinsèque n'est bien évidemment pas ce qu'il convient de porter partout avec soi -quoique ça ne puisse pas faire de mal-, c'est la sagesse qu'il contient que nous devons toujours avoir avec nous.
Épictète écrit cet ouvrage pour ceux qui ne sont pas des sages, ils n'en auront pas besoin, il existe principalement pour ceux qui veulent atteindre la sagesse et est en ce sens un court traité se voulant l'accompagnateur d'une progression qu'il amorcera dans l'esprit de son lecteur. Progression vers la sagesse donc, vers une vie simple et heureuse, conforme à notre essence.



Point de concepts abstraits, tout est ici réuni pour servir pratiquement et immédiatement, sitôt que vous aurez refermé le livre et même durant sa lecture ; conformément à la philosophique antique. Cette conception de la sagesse est ici encore plus poussée que ce que l'on a l'habitude de voir en ce sens que, au fur et à mesure qu'on lit, que l'on a assimilé et adopté les recommandations, de nouvelles prennent forme afin de repousser les limites des premières, sans jamais tomber dans l'abstrait. La base théorique n'y est même pas exposée mais considérée comme une vérité qu'il n'est pas besoin de justifier : les dieux décident de notre sort, nous sommes donc soumis à un déterminisme total, et il ne sert à rien d'essayer de s'en extirper, l'unique façon de s'en arranger étant de vouloir ce déterminisme.
A partir de là, il s'agit d'accepter ce que l'on est et ce que l'on n'est pas, Épictète nous dit que nous sommes sur terre pour jouer un rôle -conformément à notre essence- et que tout en ce monde s'attend à ce que nous le jouions le mieux possible. Rien ne sert de se plaindre ou de se lamenter sur son sort, ce sont les dieux qui l'ont voulu ainsi, la divinité est perfection, et tout ce qu'elle fait de moi ne saurait qu'être de même. A cette fin, il s'agit de mettre au point cette philosophie stoïcienne en considérant, par exemple, la douleur non pas comme un mal mais comme une nécessité, comme quelque chose que l'on ne peut pas éviter, comment faire ? En jouant avec les interprétations, en considérant que tout n'est qu'interprétation et que l'interprétation en tant que telle ne dépend que de moi. Libre à moi de considérer le mal comme une nécessité -et donc comme un bien, puisque la nécessité divine n'est que perfection.
Cet ouvrage n'a donc en aucun cas pour but de théoriser ou justifier cette philosophie, il explique juste comment la mettre en pratique concrètement, il ne saurait donc être une base à une conviction philosophique souhaitant une justification pour être. Mais pour peu que vous acceptiez un déterminisme intégral, sans forcément considérer qu'il tire sa source d'une forme divine, ce livre saura vous apprendre comment être heureux.



Intéressant donc, mais nécessitant je pense une connaissance au moins partielle du stoïcisme pour être apprécié à sa juste valeur.
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Voici un livre utile parce que pouvant servir dans la vie de tous les jours, ce qui n'est pas toujours le cas en philosophie. Il s'agit, comme le nom l'indique, d'un manuel assez court constitué de conseils afin de mieux se conduire et de pouvoir aborder la vie de manière plus aisé et de façon plus sage.

Ce texte fut rédigé par le disciple d'Epictète, Arrien. le texte a, ensuite, traversé les siècles, au VIème siècle par les moines chrétiens qui en firent une version à leur goût religieux, les humanistes du XVème siècle qui le traduisirent en latin, les chinois du Père Ricci au XVIIème siècle qui le traduisirent également dans leur langue, Pascal et enfin Shafterbury au début du XVIIIème siècle.

Le fondement de sa philosophie est que certaines choses dépendent de nous et d'autres non. Ce qui dépendent de nous sont le jugement de valeur, l'impulsion à agir, le désir, l'aversion... Ce qui ne dépend pas de nous sont le corps, nos possessions, les opinions que les autres ont de nous...

Par exemple il est totalement inutile d'accorder de l'importance aux représentations que se font les autres de soi puisqu'elles ne dépendent pas de nous et sont bien souvent fausses. Il faut laisser les choses venir à soi ou bien les remettre à plus tard.

Chacun a un rôle qui lui a été attribué dès la naissance et donc il est très important de le jouer du mieux possible que ce soit celui d'un boiteux, d'un mendiant ou d'un homme ordinaire.

Considérer les possessions comme des choses prêtées, ainsi nous serons moins peiné si on les perd, idem en ce qui concerne la perte d'un proche, par la maladie ou un accident, car sa vie ne nous appartient pas.

Il y a aussi, dans le manuel, certaines idées un peu rétrogrades qu'il vaut mieux laisser de côté comme la virginité jusqu'au mariage, le patriotisme et un certain fatalisme conservateur qui veut faire penser que l'on ne peut influer sur l'évolution du monde.

Voici donc le résumé des différents préceptes servant à progresser dans le stoïcisme d'Epictète, il s'agit bien là d'une ascèse.
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Amusant pour qui n'est pas familier de l'histoire de la philosophie de remonter le temps et de constater que Spinoza et Nietzsche ne sont pas partis de rien. le stoïcisme n'est finalement pas seulement une antiquité de la pensée, et se révèle plus moderne que je le croyais avant de le connaitre. le texte conçu comme un manuel pratique est très abordable et cette édition qui le met en parallèle avec d'autres oeuvres plus récentes est très pédagogique.
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Dans cet ouvrage, l'auteur nous présente une version un peu modernisée des textes d'Épictète. On y trouve les grandes lignes du Stoïcisme et la vision épurée et droite de cette philosophie.

J'avoue avoir eu un peu de mal avec l'adaptation moderne du texte, parlant football et euros... je suis un peu trop puriste, sûrement.
Cet ouvrage est accessible, et c'est le plus important !

Après tout, l'objectif est de s'imprégner du Stoïcisme, pas de jouer les latinistes érudits !
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Par rapport aux Pensées de Marc-Aurèle, le manuel se répète moins, la langue est plus directe, mais les formules sont moins littéraires et percutantes que celle de l'empereur. Plus dogmatique que lui, Épictète affaiblit son discours du fait de certains paradoxes :
- Comment à la fois ne pas faire la leçon aux autres (car il faut se concentrer sur son propre progrès) et réprimander les blagues grivoises des autres ?
- Comment d'un côté s'autoriser à prendre le plaisir à portée de main tant qu'il ne s'agit pas d'aller à sa recherche, et de l'autre s'interdire de rire ?
- Pourquoi conseille-t-il d'abord de n'avoir cure des opinions nous concernant, puis d'avoir l'air grave et respectable en toute circonstance ?

Je garde donc une préférence pour Marc Aurèle, qui systématise moins, laisse des ouvertures épicuriennes, et donne à ses conseils une orientation conservatrice visant à pérenniser la société.
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Pas trouvé " Aime ton prochain comme toi même " dans le texte . Dommage .
Autrement , texte intéressant , mais trop de théorie ... La comparaison de deux personnages , voir même deux frères .
L'un avec tout les bons comportements ( et leurs fruits ) et l'autre avec touts les mauvais ( et leurs résultats ... ) , aurai été plus claire , plus incisive .
Quand on a bien compris un sujet , on peut et doit le partager avec des exemples simples , qui touchent les personnes qui lisent .
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