À l'occasion du mois de la BD, le Salon du livre de Montréal et le Festival BD de Montréal proposaient une discussion avec Mirion Malle et Thom le 17 mai 2021, à 21 h, sur Instagram.
LISTES DE LECTURES
Thom:
Le concombre masqué : intégrale Années Pilote de Nikita Mandryka aux Éditions DARGAUD
La guerre des arts de Francis Desharnais aux Éditions Pow Pow
Nausicaä de la vallée du vent de Hayao MiyazakiLes petits garçons de Sophie Bédard aux Éditions Pow Pow
Hellboy Omnibus Volume 1: Seed of Destruction de Mike Mignolia aux "Ééditions DARK HORSE COMICS
Octopus Pie de Meredith Gran
L'histoire du Corbac aux baskets de Fred chez DARGAUD
Sunny Sunny Ann de Miki Yamamoto chez PIKA GRAPHIC
Mirrion
Journal, Julie Delporte (Pow Pow)
Moi aussi je voulais l'emporter, Julie Delporte (Pow Pow)
La brume, Mireille St-Pierre (Nouvelle Adresse) (proposé par Olivier)
Rien du tout, Olivia Tapiero (Mémoire d'Encrier)
Dirty Weekend, Helen Zahavi (Macmillan)
Les Règles du jeu, Lucie Ronfaut-Hazard (La ville brûle)
Les petits garçons, Sophie Bédard (Pow Pow)
Nana, Yazawa Aï (Delcourt)
Gals!, Mihona Fujii(Glénat)
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Le problème avec les universitaires, c'est qu'ils sont trop habitués à leurs petits dîners intimes dans les bistrots où ils partagent l'addition en deux, avant de se faire faire une fellation gratuitement ; ils en oublient que dans le monde réel, où les femmes réelles essaient de vous vendre la seule marchandise qu'elles possédent, il faut toujours payer.
Une nuit, c'est tout ce qui l'interessait. La première et la meilleure. Après avoir sucé le sang de sa victime , il s'en allait. Il ne voulait pas connaître la suite. Une quinzaine de jours plus tard, je lui ai demandé pourquoi.
" Tout homme a sa manière de voir, m'a-t-il répondu. J'aime prendre les remparts d'assaut, pour que les hommes moins forts puissent me suivre." Il m'a fait son sourire charmeur et il a ajouté qu'il n'aimait pas boire dans une tasse sale.
Voici l'histoire de Bella qui se réveilla un matin et s'aperçut qu'elle n'en pouvait plus.
Bella n'a rien de particulier. L'Angleterre est pleine de gens blessés. Qui étouffent en silence. Qui hurlent à voix basse pour ne pas être entendus des voisins. Vous les avez sans doute vus. Vous les avez probablement croisés. Vous leur avez certainement marché dessus. Trop de gens n'en peuvent plus. Ce n'est pas nouveau.
Elle croyait qu'il était possible de vivre sans souffrance. C'était un défaut de son caractère. Une faiblesse. Elle pensait que si vous ne faisiez aucun mal aux gens, ils ne vous en feraient pas. Elle pensait qu'on pouvait être doux dans la jungle.
Elle ne connaissait rien. Elle ne connaissait vraiment rien.
Stan parlait souvent aux femmes. Il parlait aux femmes aux arrêts de bus, dans les salles d'attente et dans les ascenseurs, quand ils n'étaient que deux. Il appuyait sur le bouton d'arrêt, et la cabine s'arrêtait entre deux étages. Il avait eu certaines de ses meilleures conversations dans les ascenseurs. Les femmes aimaient parler avec Stan. Il en était convaincu, car elles lui disaient. Quand il laissait repartir l'ascenseur, il leur demandait toujours si elles avaient apprécié la conversation, et elles répondaient toujours par l'affirmative. Stan ne se souvenait pas d'avoir rencontré une femme qui n'ait apprécié leur conversation.
Mais la douleur et Bella ne faisaient pas bon ménage. Elle fuyait la douleur avec l'espoir de lui fausser compagnie.
Si vous voyez une femme marcher, si elle rentre tranquillement chez elle, si vous la voyez passer sans bruit devant vous sur le trottoir. Si vous avez envie de briser ses os fragiles, si vous avez envie d'entendre ses supplications désespérées, si vous avez envie de sentir sa peau rose se contusionner, si vous avez envie de goûter la peau tendue qui saigne.
Si, en la voyant, vous avez envie d'elle.
Réfléchissez. Ne la touchez pas. Laissez la poursuivre son chemin. Ne plaquez pas votre main sur sa bouche et ne la jetez pas à terre.
Car sans le savoir, sans réfléchir, sans le vouloir, vous aurez peut-être posé votre grosse main sur Bella. Or, elle s'est réveillée ce matin et s'est aperçue qu'elle n'en pouvait plus.
Le bruit de ses talons qui cliquettent sur le béton. Ce bruit vain et désespéré des talons hauts quand ils pensent pouvoir s'échapper.(...) Le bruit de ses talons hauts et fins. un bruit si solitaire. Le bruit solitaire de la salope qui n'a pas les moyens de se payer un taxi.
Il dit : Je n'aurais pas dû te frapper. Je ne frappe jamais les femmes à moins qu'elles ne le méritent, et tu le méritais. Tu m'as provoqué, alors je t'ai frappée. Il faut être juste. C'est toi qui m'y a forcé. C'est ta faute. Je crois en la communication. J'aime communiquer. Je communique tous les jours. Je crois qu'on peut tout arranger en parlant. Je méprise la violence. La violence est méprisable. Tu m'as fait faire une chose que je méprise. Je vais devoir te frapper encore une fois, à cause de ce que tu m'as fait faire.
L'enfer doit ressembler au bruit de l'eau qui bout. En plus fort.