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3.42/5 (sur 25 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Alger , le 18/01/1942
Biographie :

Marie-José Mondzain est directrice de Recherche au CNRS. Goupe de sociologie politique et morale. Ecole des hautes études en sciences sociales. Elle est philosophe et écrivain.

Spécialiste du rapport à l'image, Marie-José Mondzain a mené des recherches sur l'iconoclasme depuis la période byzantine. Ses derniers travaux concernent la nature du regard, sur la manière de dire ce que l'on voit et de faire voir. Elle s'est interrogée sur la violence des images et s'intéresse également à l'art contemporain.

Le 30 novembre 2015, elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 : "Nous manifesterons pendant l'état d'urgence".

Au printemps 2016, Marie-José Mondzain est présente lors du mouvement Nuit debout, sur la place de la République à Paris.

Source : http://gspm.ehess.fr/
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Lecture par Greg Germain, Mariann Mathéus, Roberto Jean, Sophie Bourel & Steffy Glissant Accompagnés de Viktor Lazlo (chant), Marie-Claude Bottius (chant) & de Grégory Privat (piano) Mise en musique par le Trio Mahagony « Every great dream begins with a dreamer. Always remember, you have within you the strength, the patience, and the passion to reach for the stars to change the world. » Harriet Tubman Il y a 20 ans, le 10 mai 2001, le Parlement français votait la loi reconnaissant la traite négrière et l'esclavage transatlantique comme crime contre l'humanité, loi portée et défendue par Christiane Taubira. le texte stipule en son article 1 : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'Océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'Océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. » Dans son discours de présentation du projet de loi, Christiane Taubira déclarait : « Nous sommes là pour dire que la traite et l'esclavage furent et sont un crime contre l'humanité ; que les textes juridiques ou ecclésiastiques qui les ont autorisés, organisés percutent la morale universelle ; qu'il est juste d'énoncer que c'est dans nos idéaux de justice, de fraternité, de solidarité, que nous puisons les raisons de dire que le crime doit être qualifié. Et inscrit dans la loi parce que la loi seule dira la parole solennelle au nom du peuple français. » Pour commémorer ce mois des mémoires, l'institut du Tout-Monde présente un « Chaos-opéra » imaginé par Sylvie Glissant et Greg Germain. Avec les textes de Christiane Taubira, Léon-Gontran Damas, Édouard Glissant, Patrick Chamoiseau, Eugène Pottier, Gaël Faye, Marie-José Mondzain, Monique Arien-Carrère, Dénètem Touam Bona, Nicole Cage, Nancy Morejón, Léonora Miano, Estelle Coppolani, Aimé Césaire, Toni Morrison … Soirée proposée par l'Institut du Tout-Monde.

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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
L'image a pour spécificité d'émouvoir donc de mouvoir. Le pouvoir des images est donc à comprendre de deux façons totalement opposées. Ou bien il s'agit de la liberté qu'elles donnent et leur pouvoir n'est autre que celui qu'elle nous offrent d'exercer notre parole et notre jugement en ne nous imposant rien, ou bien il s'agit du pouvoir que nous laissons à ceux qui font voir et qui n'en laissent aucun à l'image et dès lors l'image disparaît, et notre liberté de jugement avec elle. Les images ne disent rien, elles font dire.
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Si l'on revient à la boigraphie du Christ, on voit bien que le bouleversement de la tradition mosaïque qu'il voulut opérer eut pour dessein de libérer le peuple juif de la littéralité et des rites qui risquaient de l'enfermer dans les strictes limites de sa propre élection. Il fallait que l'amour et la liberté, dans la bouche d'un mystique, devinssent le lot de l'humanité tout entière et que la pureté du coeur importât plus que celle du ventre et des mains. Il n'y eut pas l'ombre d'une intention fondatrice de type institutionnel, pas de nouvelle religion contrôlée par un clergé, mais au contraire la conviction que l'ordre spirituel et éthique relevait d'une liberté indépendante de tout pouvoir constitué et d'un universalisme qui mettrait fin aux privilèges exclusifs d'un seul peuple. Jésus ne cherchait point à détrôner César, c'est bien le sens du récit de Mathieu. Ce message révolutionnaire coûta très cher à son messager, qui serait demeuré impuissant et vaincu, s'il ne s'était trouvé après lui une phalange ardente de prosélytes pour transforner cette singulière "biographie" en une gigantesque entreprise de fondation institutionnelle et politique. C'est Paul le père fondateur. L'histoire commence à la fin du 1er siècle. Les épîtres de Paul, suivies des récits évangéliques retenus par la nouvelle Église, en fournirent les concepts majeurs. Ces concepts sont ceux d'image, d'économie, de corps, de miroir énigmatique ainsi que l'ensemble des termes dans lesquels se formulèrent les nouvelles figures qui allaient devenir celles de notre monde. Ces nouvelles figures sont celles que subsument l'incarnation et l'incorporation qui feront l'objet de mon propos.
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la vérité exige le voile et que celui qui ne s'en remet qu'au visible saisi par ses yeux pour déterminer la vérité, porte atteinte à la nature imaginaire du vrais. Il n'existe pas de vérité toute nue.
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Je crois que si j’ai consacré tant d’années à la question de l’image et à celle des images, c’est peut-être pour défendre le principe de “la pensée malgré tout”. Cet enjeu concerne d’abord la fidélité à la parole et la fiabilité de son usage dans un monde dominé par le régime du spectacle. Il appartient au regard du promeneur d’embrasser l’horizon le plus large pour ne pas se laisser fasciner par ce que la surabondance des productions visuelles et sonores impose comme foyer d’incandescence dans l’organisation quotidienne de la terreur et de la jouissance, ce qui finalement revient au même. C’est toujours une modalité de la pornographie qui voudrait gagner du terrain et qui parfois semble y parvenir. Il s’agit donc de défendre la radicalité contre cette pornographie en cessant d’en faire un oxymore qui dit ensemble la révolte et l’asservissement.
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Ce qui est violent, c'est la manipulation des corps réduits au silence de la pensée hors de toute altérité. Jamais les hommes ne sont aussi seuls que lorsqu'ils fonctionnent comme Un. Le rassemblement domestique ou public de spectateurs qui produit dans le même mouvement la communion et l'exclusion (l'excommunication), voilà le problème majeur posé par l'usage des écrans dans la construction d'une communauté aux prises avec ses passions. Le pouvoir veut toujours contrôler l'amour et la haine, et, dans la mesure où l'émotion visuelle a affaire à ces passions-là, le dispositif qui montre, la forme choisie pour montrer, la place donnée à la voix, le risque pris dans un cadrage, dans un montage, sont autant de gestes politiques où s'engage le destin du spectateur dans sa liberté même. La censure ne pourra jamais se substituer par ses décrets à l'éducation du regard et à l'exigence éthique des productions. Mais, dira-t-on, quand la pornographie est là, il faut bien prendre position. La question serait plutôt que la pornographie étant un marché lucratif, qui est prêt à y renoncer? Le crime et le sexe sont des expériences réelles qui ont donné lieu à des oeuvres d'art aussi longtemps qu'on ne les transformait pas en marchandises. L'argent est devenu l'espèce moderne de la transsubstantiation communielle.
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Peut-on produire de la communauté sans fusionner? Vivre en commun n'est pas vivre comme un.
Désormais dans cette tension, le visible et l'invisible seront en crise. Cette crise ne cessa de déchirer l'Eglise elle-même, tant et si bien que les contestations du pouvoir ecclésial se sont toujours accompagnées de débats violents à la fois sur l'image et sur l'eucharistie. La Réforme, en contestant l'autorité pontificale, ne pouvait que dénoncer la trahison de l'incarnation dans l'idolâtrie des visibilités cultuelles qui fondaient l'incorporation institutionnelle. Constatant que le règne des images s'était entièrement mis au service de l'Eglise visible, les réformés voulaient rétablir le régime de l'invisible et la puissance du Livre et de la Parole. Or, dans le même temps, les artistes déployaient un monde iconique, fidèle à la libre inconsistance des images et rebelle à toute incorporation institutionnelle. L'art rompait avec l'Eglise pour rester fidèle à l'incarnation imaginale de l'invisible. L'image n'a cédé ni aux idolâtres ni aux iconoclastes. Elle se trace, irréductible, son propre chemin, loin des polices qui la contrôlent ou qui la condamnent.
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Le souci d’ordonnancement du monde des [capitalistes], leur désir d’assigner à tous une place dans un corps social radicalement inégalitaire provoquent ainsi au cours du [XXIe] siècle une simplification radicale des statuts personnels et un déclassement social réel.
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Les techniques les plus sophistiquées de la communication mondiale diffusent des messages d'une extrême banalité. Des demandes élémentaires reçoivent des réponses élémentaires en matière d'amour, de sexe, d'espoir, de plaisir et de relations dans un régime de dématérialisation et de désincarnation complète de toute expérience de rencontre. La désubjectivation du désir se laisse emporter par le flux des relances qui font miroiter les figures du sublime. C'est à ce besoin qu'il est nécessaire de répondre, non pour en abolir la force, mais au contraire pour la nourrir de ressources nouvelles, des savoirs et des gestes créatifs qui ouvrent la porte de l'émancipation.
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Il semble bien que s'il a fallu et s'il faut encore à l'homme du courage pour naître à l'image et par elle, il lui en faut bien davantage pour maintenir cette puissance inaugurale. Les dominations de tous ordres le privent de la puissance qu'il doit à sa faiblesse même, c'est sans doute dans ce rapport inégal que se joue la question de l'autorité face à l'inévitable hiérarchie qu'implique tout pouvoir. Dans l'histoire de nos relations au visible et à la fabrique des images, on peut distinguer deux régimes de la peur. Je nommerai l'un, l'iconophobie, la peur d'un règne de l'image qui se nourrit des dangers qu'elle nous ferait courir, et l'autre, la phobocratie, c'est-à-dire le règne de la peur qui se nourrit des images et se sert d'elles pour établir sa domination. Ces deux régimes de la menace ont en commun un même volonté, celle de régner et de faire régner et ils sont l'un et l'autre fondamentalement terrifiés par l'existence de l'autre. Ceux qui font peur ont peur. Qu'il 'agisse de condamner tout régime des visibilités pour imposer les dictatures invisibles de la divinité, du Livre ou de la raison ou qu'il s'agisse inversement de construire un pouvoir en se réservant le monopole des visibilités et le contrôle des émotions, la peur et l'image sont dans chaque cas solidaires d'une conception du pouvoir assis sur une appropriation régalienne du sensible. Tantôt c'est la peur de l'image qui témoigne de l'horreur de l'altérité, tantôt ce sont les images de la peur qui se mettent au service de la soumission.
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L’économie est inséparable de la gestation virginale de la chair humaine du Verbe. L’économie charnelle de l’enfantement est la manifestation de l’être qui avait besoin d’un instrument. Cet instrument est concentré par la Rédemption et ne peut lui-même être conçu en dehors de la similitude. La chair de la Vierge a mis au monde la manifestation imaginale de Dieu, sa ressemblance parfaite et sans écart. La Vierge accouche de l’image et le Père lui donne son nom (p 49)
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

Emile Zola
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