Elle sentait que l'alcool commençait à lui apporter un réel réconfort, il produisait exactement ce qu'il attendait de faire depuis toutes ces années passées à se bonifier dans sa bouteille : émousser les pointes hérissées de la vie, dissoudre un moment les problèmes et la vérité, réchauffer les événements jusqu'à les faire fondre en leur donnant un aspect différent.
Il y a beaucoup de problèmes entre Ivor et Le Tendre, non ?
- Oui, on peut dire ça. Si quelqu'un s'attaque à vos couilles avec une lampe à souder, ça donne peut-être envie de réagir.
Les lunettes allaient bien à certaines femmes, du moment qu'elles avaient de belles jambes, etc., il avait toujours pensé ça.
Si on pouvait canaliser l'énergie sexuelle générée par les femmes dans tout le pays, on n'aurait pas besoin du nucléaire.
Il y avait eu tant de jets d’urine sur les paliers, au cours de leurs quinze années d’existence, que le béton commençait à se décoller de ses armatures de fer et que seuls les graffitis crus et incultes permettaient à cet endroit d’être encore debout. Est-ce que les penseurs qui concevaient les tours d’immeubles y habitaient ? Certes non. Quand ils rentraient chez eux, étaient-ils accueillis par des telles odeurs ? Quand ils rentaient, cela sentait l’argent, et sur les murs, il n’y avait pas de gribouillis, mais des certificats encadrés attestant des prix qu’ils avaient remportés aux concours d’architectes de clapiers pour prolos.
C’est sûr, les livres sont morts. Si on écoute un rayon de bibliothèque, c’est le silence, c’est pas comme un combat de chiens ou un juke-box. Mais les livres peuvent vous apprendre des trucs. Ça fait rien qu’ils soient morts.
C'était peut-être ses brûlures aux couilles qui s'étaient réveillées et lui avait causé de nouveaux problèmes : les couilles, c'est bien connu, c'est compliqué et ça touche à l'âme. C'était peut-être de nouveaux problèmes au niveau des couilles qui l'avaient fait craquer, l'avaient rendu fou au point d'enlever Graham. Les gens étaient très sensibles quand il s'agissait de leurs couilles.
Ils étaient assis dans son minuscule salon, un endroit paraissant assez propre, en dehors du papier peint, mais avec des meubles qui semblaient fabriqués par un élève de cours du soir complètement saoul et une moquette mauve tellement râpée qu'on avait des remords en marchant dessus. C'était comme donner des coups de pied à un homme à terre.
Comme disait la sagesse populaire, répétait Iles : "Courtise la fille, mais prépare-toi à te contenter de la mère."
C'était un homme poussé par le désespoir, qui agissait sans avoir le choix, le temps, la possibilité d'échapper à des circonstances implacablement défavorables, un homme qui se cognait la tête contre le mur du destin.