« Si mentir est un péché, tuer aussi. Cette pièce respire le péché. »
Mon premier mari n’a pas voulu de moi parce qu’il préférait les hommes. Et mon second me rejette parce qu’il n’arrive pas à oublier une femme morte et qu’il préfère broyer du noir en se soûlant.
Il y a peu de bonnes choses dans notre monde, Luca, et si tu en trouves une, tu t'y accroches de toutes tes forces.
Tu est l'une de ces bonnes choses dans ma vie.
-Aria-
Je veux te posséder, posséder chaque partie de toi, mais pas pour des raisons qui te plairaient. Je suis un salaud sans cœur, Valentina. N’essaie pas de voir autre chose en moi. Mon costume d’hommes d’affaires et mon visage sans émotion sont la fine couche qui recouvre le putain d’abîme qui remplace mon âme et mon cœur. N’essaie pas d’entrevoir ce qu’il y a en dessous, tu n’aimerais pas ce que tu trouveras.
« Il se sent comme un papillon de nuit attiré par la lumière. La seule lumière qui ait jamais pénétré l’obscurité qu’est sa vie. »
Je ne comprenais pas comment j’avais pu me focaliser sur tant de choses qui m’avaient parues négatives en Giulia. Sa frange, ses robes excentriques, son âge. Quand je l’avais vue pour la première fois, tant de détails m’avaient rebuté, alors que j’aurais dû me focaliser sur tout ce qui était bon en elle. Et il y avait tant d’éléments positifs que même les petits détails ennuyeux disparaissaient. Giulia était parfaite pour mes enfants et moi. Peut-être à cause de son âge, justement. Elle possédait encore l’enthousiasme de la jeunesse, l’insouciance naïve et cette singularité affriolante. Elle n’était rien de ce que j’avais cherché dans mon épouse, mais elle était exactement ce dont j’avais besoin.
Je sais que Matteo est capable de mettre n’importe qui à genoux, et c’est terrible, mais ça m’excite. C’est exactement la raison pour laquelle j’ai voulu quitter cette vie. Je sais que je peux me montrer cruelle.
Mes pensées tourbillonnaient dans mon crâne, mais une étincelle de doute subsistait, comme si mon maudit cerveau refusait d’accepter l’idée que quelqu’un d’aussi bon, gentil et aimant que Giulia puisse m’appartenir. Putain… J’étais amoureux d’elle, et j’aimais même cette horrible frange que j’avais détestée au départ, ces horribles robes à tournesols, son horripilante manie de lever les yeux au ciel, son irrespect caractéristique. J’aimais tout en elle. Surtout cette irrévérence, d’ailleurs. Je lui saisis les joues sans réfléchir davantage.
— Moi aussi, je t’aime.
Ces dernières années, je n’avais jamais reçu la moindre preuve d’affection. Je n’avais pas le droit d’avoir un petit ami qui aurait pu m’en offrir, et j’étais trop âgée pour que mon père me prenne dans ses bras. Quant à ma mère, elle n’avait jamais été du genre affectueux, pas même de manière physique. J’avais espéré que le mariage me permettrait de recevoir cette tendresse qui dépassait l’aspect sexuel. Je voulais que l’on me prenne dans les bras, que l’on me câline et me réconforte. Peut-être avais-je été bête et naïve d’imaginer que Cassio en serait capable.
“-Oui, tu m’as bien entendue. Ils ne sont pas juste “tes” enfants , ils sont aussi les miens. Tu ne peux pas dire “tes enfants” quand ça t’arrange. Ils sont toujours “nos” enfants, à toi et à moi.
Peut-etre pas par le sang, mais je n’hesiterais pas à m’ouvrir les veines pour eux comme s’ils étaient issus de mon corps. Alors, ne me parle pas comme si ces deux enfants n’avaient aucune importance pour moi alors qu’ils comptent plus que tout au monde, tout comme leur imbécile de père, aussi têtu et intransigeant qu’il soit !”