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Citations de Autrement (112)


Kenneth White

Scotia deserta
je la regarde qui descend
depuis la haute arrête centrale
jusque dans l’Atlantique

je la sens qui creuse les lacs
sculpte les crêtes rocheuses
lisse les longues plages

la terre émerge
meurtrie, étourdie
dans la lumière arctique

les fous de Bassan s’assemblent sur les îles
les aigles sur les monts couverts de pins
la linaigrette
danse au vent

des hommes arrivent
regardent alentour, perplexes
quel nom pour ce lieu ?
Alba

***

Méditations de la page blanche
contemplations de la montagne
imprimées dans l’esprit

***

Un homme laissa trace de sa présence
là-bas à Bute et aux îles Garvellach
et au détroit de Kilbrannan
c’était Brandan, le saint voyageur

oui bien sûr, Brandan avait la foi
mais qu’importe cela
c’était avant tout
un navigateur
une silhouette qui mille après mille
doublait les caps
égrenait les îles
frayait une voie
entre écume et nuages
attentif aux lignes du monde :

le détroit d’Islay
l’estuaire de Lorn
la passe de Tiree
le détroit de Mull
Skerryvore et la pointe de Barra
le loch Alsh, le pertuis Rhea
le détroit de Raasay

***

Ah, le son clair de ces mots
et un monde
qui s’ouvrait, qui s’ouvrait !

***

D’autres figures traversent la scène
en voici une :
Kentigern était son nom

dans l’église que je fréquentais
autour de mes neufs ans
un vitrail gris-bleu
représentait cet homme
un livre à la main
debout sur une grève
prêchant aux mouettes

moi, perdu dans ce vitrail
j’oubliais le sermon
(toujours le bien et le mal
les métaphores confuses
les lourdes comparaisons)
impatient de sortir
de retrouver la grève déserte
de marcher des heures entières
un livre à la main parfois
mais pas le moindre prêche en tête

essayant de saisir quelque chose
qui n’avait besoin d’aucun nom
quelque chose qui avait pour forme
les vagues bleues et le roc gris
et avait un goût de sel

***

Un sentier rocailleux
et l’odeur de varech
entre Fairlie et Largs

Fumée en dérive
l’éclat des feuilles d’automne
sur les bords du loch Lomond

Mouettes fantômes dans la grisaille
kiiya, kiiya, kiiya, kiiya
septembre à Applecross

Tiree
un matin de mars
royaume du vent

Sept îles
dans le soleil d’août
Islay, Jura, Scarba, Lunga, Luing, Shuna, Seil

J’arpente la côte
tous ces détroits, ces lacs, ces pertuis

vivant l’ouvert
appréhendant l’univers

ordre et anarchie
chaos et cosmologie

géographie de l’esprit

***

Avez-vous entendu Corrievreckan
aux grandes marées de mars
sous les rafales du vent ?

il gronde si fort
qu’on l’entend de la terre
à vingt milles de là

les cartes marines
signalent une vitesse de neuf nœuds

pour les sens
qui ne font pas de calcluls
mais à quoi rien n’échappe
c’est un violent tourbillon blanc

origine
d’une pensée de la vague et du vent

Que les images filent
rapides et claires

que les idées soient folles
(échange vif d’hôte à hôte, lumière)

voilà la seule façon
de dire la côte

toute la réalité irrégulière
de ce littoral brisé par la mer

***

Discours pélagien
poétique atlantique

choses premières et dernières
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Dans son rapport sur L'Algérie en 1847, Tocqueville, historien français, écrit : '' c'est-à-dire que nous avons rendu la société musulmane beaucoup plus misérable, plus désordonnés, plus ignorante et plus barbares qu'elle n'était avant de nous connaître. ''
C'est tout le paradoxe algérien qui se met en place.
D'un côté les Français d'Algérie disent qu'ils ont contribué à développer le pays, alors que de l'autre côté les Algériens soutiennent que la France l'a détruit.
Les deux ont raison mais les uns se placent en 1830 et les autres en 1847.
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Le grand problème du Ier siècle av. J.-C., c'est la gestion d'une violence qui a conduit le pays au plus profond de l'horreur des guerres civiles.
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Une nationalisation de la santé mentale entraînerait inéluctablement un déséquilibre des lieux thérapeutiques au profit des institutions, et l’on ne pourrait alors exclure la possibilité d’un « quadrillage » psychiatrique dont la visée certainement préventive n’en pourrait pas moins menacer les libertés individuelles, par l’initiative de démarches en direction de gens qui, hors toute situation d’urgence ou de dangers, ne seraient pas demandeurs.
On pourrait également assister à un glissement vers des thérapies dont le projet privilégierait la réinsertion et l’efficacité à très court terme. Les pratiques psychanalytiques s’en trouveraient altérées, dans le sens d’une valorisation des capacités adaptatives du patient et donc d’une « normalisation ». Les spécificités respectives de la psychanalyse et de la psychiatrie se verraient alors gommées.
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Sans les psychotropes, il y aurait peut-être eu une révolution dans la conscience humaine disant : « ce n’est plus supportable ! » alors que l’on a continué à supporter grâce aux psychotropes. Dans un avenir lointain, la pharmacologie présentera peut-être moins d’intérêt, sauf probablement en traumatologie, et on peut même envisager qu’elle disparaisse.
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Je ne peux pas dire que je sois de droite ou de gauche. […] On ne peut atteindre que des ensembles. Ce que l’on appelle la structure d’un ensemble, c’est l’ensemble des relations qui existent entre les éléments de cet ensemble, relations dynamiques et qui ne viennent pas du hasard […]. Or, pour connaître la structure d’un ensemble, il faudrait être en dehors de l’ensemble universel. On est donc forcé d’abstraire des sous-ensembles de l’Ensemble constituant la structure (avec un petit s). Le drame, c’est que l’on est persuadé que ce sous-ensemble, c’est la Structure. C’est cela ma définition de l’idéologie : chacun de nous est persuadé qu’il détient une vérité, une Structure d’Ensemble.
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L’aristocratie est toujours près des pauvres et des « damnés de la terre », à condition qu’elle reste aristocrate.
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[…] pourquoi cette maladie chez ce patient ? Pourquoi ici et maintenant ? Pourquoi réagit-il favorablement au traitement, ou non ? La maladie a-t-elle modifié la vie du malade et en quoi ? Autant de questions auxquelles nous ne pouvons répondre que très partiellement et toujours de façon singulière et empirique : il s’agit là de recherche.
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L’analyse, la cure s’entend, est un processus qui se déroule dans un cadre. On parle de transfert lorsque le patient, à son insu, se comporte à l’égard de l’analyste comme envers un père, une mère, ou n’importe lequel de leurs substituts. Ce faisant, le patient retrouve un vécu que l’analyste interprète au moment opportun. En somme, il répète, se souvient, puis élabore une nouvelle compréhension de lui-même et de ses choix affectifs. Sans ce cheminement, il n’y a pas d’évolution réelle. […]
Au transfert du patient, l’analyste répond par son contre-transfert. Ses sentiments le renseignent, par résonance, sur le vécu du patient.
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La psychanalyse est un mode de relation duelle où l’un des deux partenaires exerce envers l’autre une fonction parentale bien particulière qui demande à être définie.
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Dans toute cure psychique, le travail du thérapeute consiste, pour l’essentiel, à envelopper, de façon graduelle et imperceptible, le mal de vivre dont le consultant vient se plaindre dans une formation mentale qui ne soit ni assurément imaginaire, ni tout à fait réaliste : il faut et il suffit qu’elle soit plausible. Ainsi, le thérapeute ouvre-t-il un espace de jeu, un espace mi-fictif, mi-réel, où le trop de réalité du malaise et sa fixité vont commencer à se dissoudre.
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Des coups qui n'auront pas laissé de traces, des humiliations dont le récit ne fut jamais prononcé, des violences sournoises dont nul ne songea que l'histoire peut se raconter, comme si des 'faits' ne devaient pas être interrogés-combien de corps portent le texte illisible?Combien aussi de gens convaincus que l'histoire consiste en cette confusion et en ce devoir d'en reproduire les empreintes dans une éducation conforme?Pour le bien de ceux qui suivent.
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