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Citations de Autrement (112)


Quelques semaines avant la dépression se produit un « disjonctage », traduit en termes de troubles du comportement, de difficultés à suivre une conversation, etc. La symptomatologie dépressive arrive ensuite.
Ce que font les médicaments antidépresseurs c’est qu’ils gomment cette symptomatologie dépressive, sans agir sur un processus sûrement complexe qui évolue pour son propre compte. C’est vrai que si l’on interrompt prématurément le traitement alors que le sujet semble avoir retrouvé un habitus normal, on a de grandes chances de voir réapparaître les symptômes. C’est comme si l’histoire interne du sujet, et pas simplement dans une perspective biologique, permettait l’émergence de la pointe de l’iceberg, sur laquelle agissent les antidépresseurs ; mais pour le reste, il y a une chose qui suit un cycle et qui nous échappe encore complètement.
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Qu’est-ce qui est le plus normal ? Être capable d’être une brute, ou en être incapable ?
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Dans les années 1920-1930 déjà, un des reproches constants adressés à la psychanalyse par la psychiatrie était son absence de scientificité. Mais à l’époque, les travaux sur le psychisme étaient l’apanage des psychologues et des psychiatres, dont l’appareil théorique, presque uniquement empirique, ne permettait guère de valider cette critique en opposant à une non-science les garanties d’une référence incontestée : Claude Bernard n’avait jamais « trouvé l’âme au bout de [s]on scalpel », il est vrai qu’il ne l’avait jamais cherchée.
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p. 28 Les dérives du dépistage : Didier Sicard, président du Comité consultatif national d’éthique, rappelle que le physicien ALBERT Einstein avait une malformation crânienne. S’il avait été conçu aujourd’hui, sans doute aurait-il été victime d’un avortement à la suite d’un dépistage.
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Tour de table comme tour de cartes, mais les jeux sont faits. Impossible dans les familles de redistribuer les rôles.Alors on s'entête dans son personnage. Tant pis si on est le dindon de la farce.(La belle famille Marie Louise Audiberti)
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Les pieds du chef de famille sont rouges
mais les chaussures sont bien cirées
il vaut mieux faire envie que pitié.
(extrait de La lessive de Jacques Prévert)
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Selon l’environnement d’un milieu, des paysages d’exception sont donc
possibles démontrant ainsi la culture et les traditions des habitants
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On a le sentiment qu'ici tout bouge plus vite, plus facilement que dans le reste de l'Espagne. Faire la sieste : voilà juste la seule chose dont les Barcelonais semblent tout à fait incapables !
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Vous négligez l’Inde, et c’est pourtant la plus grande chose qu’aucuns princes chrétiens ait jamais entrepris de conquérir, à la fois pour le service de Dieu et pour sa propre gloire, et aussi pour gagner toutes les richesses du monde. Pourtant vous laissez cette œuvre à la merci de quelques navires vermoulus et de 1500 hommes, dont la moitié est inefficace… Je n’en dirai pas plus, Sire, sinon que j’ai peur que vous ne vouliez pas faire progresser cette entreprise sous mon mandat à cause de mes pêchés, les anciens et les nouveaux… Mais ce n’est pas seulement à cause de mes pêchés, c’est aussi l’affaire de votre conscience… Donnez-nous des gens, des armes et des forteresses ou laissez-nous dormir portes ouvertes à la garde de ces chiens.
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Si l'homme "sauvage" respecte les autres créatures, hommes, bêtes, plantes, etc et pratique une véritable philosophie écologique, l'homme occidental, lui, s'est engagé sur une toute autre voie (…). La Genèse ne dit-elle pas: « Et Dieu se mit à créer l'homme à son image. Dieu lui dit « Soyez féconds et devenez nombreux, et remplissez la terre, et SOUMETTEZ-LA, et tenez dans la soumission les poissons des mers, et les créatures volantes des cieux, et toute créature vivante qui se meut sur la terre ». N'est-ce pas le point d'ancrage à partir duquel s'est développée l'histoire occidentale ?
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Quant aux écrivains, qui font essentiellement œuvre de mémoire, ils opèrent ce que Ricoeur appelle, en référence à Bergson, ce « petit miracle » de la mémoire qui permet d'accéder à une « reconnaissance du passé » ; dans le « c'est bien cela !» de la conscience qui se souvient s'exprime la conformité entre l'image de la mémoire et l'expérience du passé. Dans la « reviviscence des images » (Bergson), le souvenir-image coïncide avec la sensation première. A bien des égards, l'acte de mémoire a partie liée avec l'acte de l'écriture : comme la mémoire, en effet, la littérature est, par l'image, « l'énigme de la présence de l'absence ». Le fait que le souvenir-image constitue la représentation d'un événement passé – ce qui le différencie de l'imagination – l'inscrit dans le temps, et donc lui confère une part d'altérité par rapport à l'expérience originelle.
« Cet autre de l'image, c'est précisément l'écart entre le référent premier et son similaire (car le souvenir est toujours la mimesis d'un original connu, appris), cette distance qui mesure l'échec de la fidélité de la mémoire. » Cette autonomie que gagne ainsi l'image-souvenir, représentation d'une réalité placée à distance, l'apparente à la fiction littéraire. Malgré les distorsions inhérentes au souvenir, le « petit miracle » de la reconnaissance permet à la mémoire d'acquérir un avantage sur l'histoire : l'abolition précaire de la dimension temporelle et la recomposition d'une identité malmenée par le temps. Cet avantage, la littérature le partage avec la mémoire ...
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Le 5 octobre 1961, le préfet de police décrète un couvre-feu qui s'applique à l'ensemble de ceux que l'on qualifie officiellement de « Français musulmans d'Algérie » et que, couramment, on nomme « ratons » ou « bougnoules ». En réaction, la fédération de France du FLN appelle secrètement l'ensemble des Algériens, hommes, femmes, enfants, à se rassembler le 17 octobre 1961, en différents lieux de la capitale française.
La préfecture de police est informée tardivement de ces préparatifs. C'est la première fois en France, et ce sera l'unique, que le FLN appelle les Algériens à manifester publiquement. L'ordre est donné que ces manifestations soit absolument pacifiques. Cependant dans les rangs de la police, on y voit l'occasion de se venger. La hiérarchie, le préfet de police en tête, laisse faire. Elle y voit le moyen d'un grand défoulement permettant d'évacuer le mécontentement qui s'est accumulé dans les rangs policiers. Le 17 octobre 1961 marque ainsi le paroxysme de pratiques criminelles qui se sont répandues précédemment. L'heure est à la barbarie. Les policiers, CRS, gendarmes mobiles qui vont agir ont, pour un grand nombre d'entre eux, été formés dans les guerres et autres opérations qui n'ont cessé depuis 1945, de l'Indochine à l'Algérie. La violence est unilatérale et prend des formes qui n'ont plus rien à voir avec les techniques, si dures soient-elles, du « maintien de l'ordre ». La chasse à l'homme définit en fonction de son apparence physique se généralise. En grand nombre, des hommes sont jetés dans la Seine du haut des ponts de Paris et de la banlieue. Ces crimes ont lieu jusqu'au cœur même de Paris, du haut du pont Saint-Michel. Dans la cour de la préfecture de police, où l'on entasse de supposés Algériens raflés, des violences extrêmes sont commises et un massacre faisant plusieurs dizaines de victimes est perpétré durant la nuit. Par milliers, des Algériens raflés sont internés au Palais des sports, au stade de Coubertin, au camp de Vincennes, où les « comités d'accueil » frappent sans retenue. A l'intérieur des lieux d'internement, les violences continuent, sous des formes diverses. Cela va durer pendant plusieurs jours. Des témoins verront encore des cadavres cinq jours plus tard, dans un hall réquisitionné du Parc des expositions de la Porte de Versailles. Une entreprise de dissimulation de cadavres va être organisée et le mensonge d'état va chercher à nier l'ampleur du crime. Les nombreux cadavres, souvent anonymes, retrouvés dans les jours et semaines suivantes seront mensongèrement attribués au FLN.
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« Populaire », le mot est lâché. Jusqu'alors l'idée coloniale était restée une affaire de spécialistes, c''est désormais une passion nationale. Cet empire fait désormais partie du patrimoine hexagonal. Comme le montre l'analyse pétainiste au lendemain de la défaite, s'il y a rejet global de la IIIe République, il existe une exception notable dans cette dépréciation : ce domaine colonial qu'elle offrait en héritage au nouveau régime de « rénovation nationale ». A la fois populaire et transcendant les courant politiques, l'idée impériale se situe au-dessus des débats politiques et des clivages droite/gauche.
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C'est seulement pour l'homme blanc que la nature était sauvage. Pour nous, la terre était douce et généreuse. Ce n'est que lorsque l'homme blanc est arrivé et, dans sa folie brutale, a accumulé les injustices sur nous et les familles que nous aimions, qu'elle nous est devenue "sauvage".
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Un fond de génoise tiré d'une énorme pile de tôles huilées, quelques cuillères de mousse à la framboise prélevées d'un grand saladier, un nappage de coulis grenat versé d'un broc, je suis né, un samedi ensoleillé, 18 h,05, sur la paillasse d'une arrière-boutique d'une boulangerie, on appelle ça laboratoire. Je suis un bavarois à la framboise, léger, pas trop sucré, on me préfère à mes ancêtres « tout au beurre » : le goût des gens a changé.

(Michèle Zaoui, "Vie et engloutissement d'un gâteau dominical")
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Dans l'église, chaque famille avait son banc dont elle payait la location tous les ans. Les places de banc assuraient une extraordinaire stabilité : on se mettait là où déjà autrefois s'installaient nos parents et nos grands-parents, la même place sans doute depuis des générations. Les trais majeurs de la hiérarchie sociale se lisaient dans la répartition des places : le clergé dans les stalles du choeur, les châtelains dans le premier banc, en haut de la nef. Les autres famille venaient ensuite sans ordre visible. Il ne devait pas y avoir de places prévues pour les étrangers. Quand il en venait, il était avec une famille du pays (...) Dans cette église-là, nous ne manquions pas d points de repère : tout nous indiquait quelle était notre place.
(Maurice Gruau, "Célébrations 1938-1988)
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Le moment le plus intéressant pour nous dans cette journée (du dimanche) pourrait bien être la sortie de la messe (...) Le peu d'expression libre laissée aux fidèles pendant la messe est compensé par ce grand moment que représente la sortie de la messe dans la sociabilité paysanne ; on se retrouve devant les portes des l'église pour échanger des nouvelles ou discuter affaires. Les jeunes (....) continuent leurs approches amoureuses (...) et les jeunes garçons essaient d'arracher à leur favorite un objet tel qu'un bouquet de fleurs.
Cela est valable pour les marques d'amour tout autant que pour l'expression d'antipathie, d'aversion, de haine. Des rixes éclatent et les femmes n'en sont pas exclues.

(Robert Beck, "Le clergé et le cabaret")
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L'espace privé du livre peut s'accommoder de l'anarchie (...). L'espace collectif appelle, lui, ordre et technologie spécifique, classement et ameublement, manières de rangement et création de mobilier adapté aux exigences d'un style de vie et de travail. (p.95)
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Mesure de l'Espace, mesure du Temps : en réalité, au cours des XVe et XVIe siècles, le Nombre va s'infiltrer toujours davantage dans tous les aspects de la vie quotidienne, les événements liés aux relations humaines finissent eux-mêmes par être de plus en plus considérés du point de vue de la quantité. Non, bien sûr, que le nombre n'ait point déjà fait partie de l'horizon culturel, du moins en ce qui concerne les activités économiques. La genèse de la mentalité quantitativiste plonge ses racines dans la grande transformation des XIe et XIIIe siècles, époque où les chiffres indo-arabes pénètrent dans la chrétienté. Mais uniquement dans des cercles extrêmement réduits, très délimités.
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Inventorions l'héritage de la révolution du XIIIème siècle et du début du XIVe : le gouvernail axial permet une meilleure fermeté dans la conduite du navire et va faciliter l'augmentation du tonnage et la navigation à la bouline ; la boussole permet de déterminer le rhumb du jour et celui de la nuit, et d'agencer les cartes ; le portulan représente la première construction de l'espace dans l'ordre opératoire ; dans les écoles de commerce et dans la préparation des "physiciens", on utilise le chiffre, les règles arithmétiques, la géométrie euclidienne, l'astrolabe et le quadrant, ainsi que les tables astronomiques. Simplement, si la représentation de la mer Intérieure appartient aux marins, celle des continents appartient aux caravaniers. Ce ne sera que très lentement, au cours des années qui vont de 1440 environ jusqu'au milieu du XVIe siècle, que, du vibord des navires et grâce aux observations faites par ceux qui débarquèrent, on pourra tracer les contours des continents. La conception traditionnelle persistera encore assez longtemps.
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