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Citations de Boccace (113)


Après cette pause, s’étant fait ouvrir un jardin attenant au palais et clos d’un mur en son pourtour, ils y entrèrent ; et, de prime abord, l’ensemble leur en paraissant d’une merveilleuse beauté, ils se mirent plus attentivement à en admirer le détail. Il avait à l’entour et par le milieu, en de nombreux endroits, de spacieuses allées, droites comme des flèches et couvertes de berceaux de vignes qui, selon toute apparence, devaient cette année rendre force de raisins ; elles étaient toutes fleuries alors et répandaient une telle senteur, que mêlée à celle des diverses essences qui embaumaient par leur jardin, il leur semblait être parmi tous les aromates qui naquirent jamais en Orient.
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La blancheur des cheveux n'enlève rien à la verdeur de la queue
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... A Paris, un gentilhomme florentin, tombé en pauvreté, gagnait son pain dans le commerce, grâce auquel il avait acquis une très belle fortune. Son fils unique, appelé Ludovic, n'ayant aucun penchant pour le négoce, avait été placé au service du roi de France, afin d'apprendre les belles manières qui conviennent à un jeune noble. Un jour, il se trouvait dans un groupe de cavaliers revenus depuis peu du Saint Sépulcre. Ils parlaient des belles femmes qui existent en France, en Angleterre et en d'autres parties du monde. Et l'un affirmait qu'aucune ne pouvait égaler en beauté l'épouse d'Egano Galluzzi, nommée Béatrice, demeurant à Bologne; tous les autres, qui l'avaient vue, en tombèrent d'accord. Aussitôt, Ludovic, qui n'avait encore jamais rencontré aucune femme en mesure de lui faire battre le coeur, décida de faire le voyage de Bologne et d'y demeurer pour toujours si elle lui plaisait.
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Partout déjà le soleil avait par sa lumière apporté le jour nouveau, et les oiseaux chanteurs, épars sur les vertes ramures, en rendaient, par leurs accents aimables témoignages aux oreilles, quand toutes les dames, et les trois jeunes gens, après s'être levés pareillement, entrèrent dans les jardins ; et lentement foulant les herbes mouillées de rosée, çà et là et longtemps, tout en tressant de jolies guirlandes, ils s'en allèrent musardant. Et ce que la veille ils avaient fait, ils le refirent ce jour-là : car lorsqu'ils eurent dîné à la fraîche et ballé quelques danses, ils s'en allèrent reposer, puis, s'éveillant après none, selon le plaisir de la reine, ils vinrent au frais du petit pré, où ils s'assirent autour de Philomène. Toute belle de son corps, charmante de visage, et couronnée de sa guirlande de laurier, elle attendit un instant en promenant ses regards sur les uns et les autres, puis commanda à Néiphile de préluder aux futures nouvelles par le récit de la sienne. Et Néiphile, sans aucunement se dérober, prit de bonne grâce la parole.
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Mais comment pourrons-nous avoir des hommes ? Les maris de la plupart de nous sont morts.
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Jeunes dames valeureuses, de même que par les nuits sereines les étoiles sont l'ornement du ciel et qu'au printemps les fleurs sont celui des verts près, ainsi la joliesse des bons mots est-elle la parure des louables manières et des conversations plaisantes.

Première journée. Dixième nouvelle
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J’ai toujours entendu dire que l’homme est le plus noble animal que Dieu ait créé parmi les êtres mortels, et qu’après lui vient la femme ; mais l’homme, comme on le croit généralement et comme on le voit par ses œuvres, est plus parfait ; et ayant une perfection plus grande, il doit sans aucun doute avoir plus de fermeté et de constance, pour ce que les femmes sont en général plus mobiles ; et la raison s’en pourrait démontrer par bon nombre d’arguments naturels que, pour le moment, j’entends laisser de côté. Donc, si l’homme qui est d’une plus grande fermeté, ne peut se défendre non pas seulement de céder aux prières d’une femme, mais de désirer celle qui lui plaît, et outre ce désir de faire tout ce qu’il peut pour se trouver avec elle, et cela non pas une fois par mois, mais mille fois par jour, qu’espères-tu qu’une femme naturellement mobile puisse faire aux prières, aux flatteries, aux présents, aux mille autres moyens dont usera un homme habile qui l’aime ? Crois-tu qu’elle pourra y résister ?
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Ayez pitié d'un cœur que vous remplissez tout entier ; payez l'amour par l'amour.
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Quand on lit pour occuper ses loisirs, aucun livre ne semblera long, s'il répond au besoin qu'on éprouve
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Oui, là où jadis les gentilshommes faisaient consister leur métier à ramener la paix parmi les princes entre lesquels étaient nées des guerres et des querelles ; à s’occuper de mariages, de parentés, d’alliances ; à récréer par de bons mots les esprits des gens fatigués ; à faire l’amusement des cours, ou bien, par de sévères et paternelles réprimandes, à flétrir les vices des méchants — et tout cela pour de très légères récompenses — on les voit aujourd’hui s’ingénier à passer leur temps à dire du mal les uns des autres ; à semer la zizanie ; à dire de tristes méchancetés et, ce qui est pis, à en commettre en vue de tous ; à divulguer, faussement ou non, les malheurs, les hontes et les sujets de tristesse de chacun : enfin à pousser, à l’aide de fausses promesses, les gens de bien aux choses viles et scélérates. Et celui-là est estimé le plus, celui-là est le plus honoré et le plus comblé de faveurs parmi ces seigneurs misérables et déhontés, qui dit les paroles les plus abominables ou qui fait les actes les plus vils : grande honte et grand blâme pour le monde actuel, et preuve trop évidente que la vertu, dont ils se sont depuis longtemps écartés, a été délaissée par les malheureux vivants pour se vautrer dans la tourbe des vices.
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NOUVELLE V
La marquise de Montferrat, au moyen d’un repas uniquement composé de poules, et avec quelques paroles gracieuses, réprime le fol amour du roi de France.

(...)
« — De même que je vois avec plaisir que nous ayons entrepris de prouver par nos récits la force des belles et promptes réponses, et combien les hommes ont raison de chercher à aimer toujours une dame de plus haut lignage qu’eux, je crois aussi que c’est chez les dames une grande prévoyance que de savoir se garder de prendre de l’amour pour un homme de plus haute condition qu’elles. Il m’est donc venu à l’esprit, mes belles dames, de vous démontrer, dans la nouvelle que j’ai à vous dire, comment, par ses actes et ses paroles, une gente dame se garda de ce péril et en écarta autrui."
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« Voici quel était le genre de vie de ce Ciappelletto : (...)
Il rendait un faux témoignage avec un souverain plaisir, qu’il en fût ou non requis. À cette époque, les serments avaient en France une grande autorité, et comme il ne regardait en aucune façon à en faire de faux, il gagnait toutes les affaires mauvaises dans lesquelles il était appelé à jurer sur sa foi de dire la vérité. Il éprouvait aussi du plaisir et s’appliquait beaucoup à susciter entre amis, parents ou autres personnes, des inimitiés et des scandales, et il en prenait d’autant plus de joie, qu’il en voyait résulter plus de mal. Invité à commettre un homicide ou quelque autre action coupable, loin de refuser jamais, il acceptait volontiers, et il lui arriva plus d’une fois de blesser ou de tuer des gens de ses propres mains. Il était grand blasphémateur de Dieu et des saints, et pour la moindre petite chose, il était plus colère que qui que ce soit. Il n’allait jamais à l’église ; quant aux sacrements qu’elle ordonne, il en parlait en termes abominables, comme d’une chose vile. Au contraire, il fréquentait volontiers et visitait les tavernes et autres lieux déshonnêtes. Il fuyait les femmes comme les chiens les coups de bâton, et il se complaisait dans le vice contraire, à l’instar du plus débauché des hommes. Il aurait volé et pillé avec la même conscience qu’un saint homme aurait fait l’aumône. Il était glouton et grand buveur, au point de s’en rendre parfois honteusement malade, et joueur, et pipeur de dés. Pourquoi m’étendre en tant de paroles ? Il était le plus méchant homme qui fût peut-être jamais né. Ses méfaits furent longtemps protégés par la puissance et la haute situation de messer Musciatto qui le mettait à l’abri des poursuites de ceux auxquels il faisait trop souvent du tort, et même de la cour à laquelle il s’attaquait aussi."
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Le roi ne manqua pas d’arriver le lendemain comme il l’avait fait dire, et fut honorablement reçu de la marquise. Il fut enchanté de l’accueil qu’elle lui fit ; et voyant que sa beauté surpassait encore ce que la renommée lui en avait appris, son amour augmenta à proportion des charmes qu’il lui trouvait. Il la loua beaucoup, et ses compliments n’étaient qu’une faible expression des feux qu’il éprouvait. Pour se délasser, il se retira ensuite dans l’appartement qu’on lui avait préparé ; et l’heure du dîner étant venue, Sa Majesté et la marquise se mirent seuls à une même table.

La bonne chère, les vins choisis et excellents, le plaisir d’être auprès d’une belle femme qu’il ne se lassait point de regarder, transportaient le roi. S’étant toutefois aperçu, à chaque service, qu’on ne lui servait que des poules, préparées, à la vérité, de diverses manières, il parut un peu surpris de cette affectation. Il avait remarqué que le pays produisait d’autres espèces de volailles et même du gibier, et il ne pouvait douter qu’il n’eût dépendu de la dame de lui en faire servir. L’esprit de galanterie, qui le conduisait, l’empêcha cependant de témoigner aucun mécontentement. Il se félicita même de trouver, dans cette multiplicité de mets composés d’une seule et même viande, l’occasion de lâcher quelques gentillesses à la marquise. « Madame, lui dit-il avec un air riant, est-ce que dans ce pays seulement les poules naissent sans coq ? » faisant sans doute allusion à ce que, dans cette quantité de poules, il n’avait trouvé ni poulet, ni chapon. Madame de Montferrat comprit très-bien le sens de cette demande : et voyant que c’était là le moment de lui faire connaître ses dispositions, elle lui répondit avec courage sur-le-champ : « Non, sire ; mais les femmes y sont faites comme partout ailleurs, malgré la différence que mettent entre elles les habits et les dignités. »
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Combien l'amitié mérite de respects et d'éloges! C'est elle qui fait naître, qui nourrit et entretient les plus beaux sentiments de générosité dont le cœur humain soit capable.
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Combien l'amitié mérite de respects et d'éloges ! C'est elle qui fait naître, qui nourrit et entretient les plus beaux sentiments de générosité dont le coeur humain soit capable.
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Presque tous les esprits tendaient à une même et fort cruelle fin, qui était d’éviter et de fuir les malades et leurs affaires ; et ce faisant, chacun croyait pourvoir à son propre salut. D’aucuns étaient d’avis que vivre sobrement et se garder de tout excès permettait de bien résister à ce genre d’adversité ; après avoir formé leur groupe, ils vivaient séparés des autres, se rassemblant et se retranchant dans des maisons où il n’y eut point de malades et où l’on pût vivre le mieux ; là, usant avec une extrême tempérance des viandes les plus délicates et de vins excellents, fuyant toute débauche, s’interdisant de parler entre eux de mort ou de malades, se refusant même à écouter aucune nouvelle du dehors à ce propos, ils passaient le temps en musique et dans les plaisirs qu’ils pouvaient s’accorder. D’autres, suivant une opinion contraire, professaient que bien boire, s’éjouir, aller chantant et s’égayant à l’entour, sacrifier à son appétit autant qu’il était possible, se rire et se moquer de ce qui advenait, était en l’occurrence le remède infaillible.
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« — Madame, quand je songe que c’est grâce à vous que je puis dire désormais que je suis en vie, et d’où vous m’avez tiré, je crois que ce serait grande injure de ma part si je ne m’empressais de faire tout ce qui peut vous être agréable. Donc, contentez votre désir de m’accoler et me baiser, car moi, je vous accolerai et baiserai plus que volontiers. — » Après cela, plus n’était besoin de paroles. La dame toute allumée d’amoureux désirs, se jeta prestement dans ses bras, et après que mille fois, la serrant étroitement, il l’eût embrassée et eût été embrassé par elle, ils se levèrent de là, s’en allèrent dans la chambre et sans plus de retard, s’étant déshabillés, pleinement et à de nombreuses reprises, avant que le jour vînt, ils satisfirent leurs désirs.
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"Le trompeur est bien souvent à la merci de celui qu'il a trompé."
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Les dames, ainsi que les hommes, approuvèrent la proposition de raconter des nouvelles. « — Or donc — dit la reine — si cela vous plaît, pour cette première journée, j’ordonne que chacun soit libre de parler sur le sujet qu’il voudra. — » Et, s’étant tournée vers Pamphile qui était assis à sa droite, elle lui dit, d’un air aimable, de donner l’exemple aux autres, en racontant le premier une de ses nouvelles. Pamphile, dès qu’il eût entendu cet ordre, tous l’écoutant, commença aussitôt ainsi.
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Chacun se retira dans sa chambre et se jeta sur un lit parsemé de roses.
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