Ce qui est réellement plaisant, avec ces romans de Jean-François Parot et avec leur adaptation en bandes-dessinées, c’est que tout est d’un réalisme forcené. On a la sensation d’être dans ce Paris de la fin du XVIIIe siècle, sale, puant, où règne, pour beaucoup, une misère noire. Une colère sourde gronde, même si l’on sait qu’il lui faudra encore quelques années pour véritablement exploser.
Mais chaque intrigue propose un point de vue légèrement différent. Ici, on patauge dans une famille bourgeoise, qui tient une boutique de pelleterie, rue Saint-Honoré. Petite curiosité, pour l’époque, la famille héberge un indien Algonquin, qui, évidemment, tient immédiatement lieu de coupable idéal. Il est étranger, isolé, sans appuis. Il n’en faut pas davantage pour que chacun laisse ressortir une méfiance « naturelle » à l’égard de l’autre, de celui qui est différent.
Nicolas, assez rapidement convaincu que l’histoire est trop belle pour être honnête, va devoir faire appel à ses capacités de déduction, mais également aux compétences de ses amis, le docteur Semacgus et le légiste – et néanmoins bourreau – Charles-Henri Sanson.
Si l’on devait avoir un regret, c’est que l’on ne retrouve pas, dans ce tome, Monsieur de Noblecourt. La complexité de l’affaire a probablement obligé à évacuer tous les à-côtés du roman. On ne voit même pas Nicolas passer à table dans l’une de ces gargotes dont les plats montrent aussi l’insondable pauvreté à laquelle la ville est réduite.
Bref, encore un très bon moment de lecture. Si vous aimez l’histoire, si vous aimez les intrigues bien ficelées et si vous ne connaissez pas encore Nicolas Le Floch, aucune hésitation. Click & Collect, direction votre librairie de quartier. Mot d’ordre du moment…
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