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Citations de Ervé (48)


Inlassablement et avec urgence, je voudrais écrire tout ce que j'ai envie de dire, de raconter ou de narrer, tout le beau et le pire, bien avant de me perdre de vue ou qu'alors se phagocytent ma pensée, mes souvenirs et mes rêves perdus.
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La Seine est fragile de légère glace courante sur son léger flot. Il a gelé cette nuit. J'ai les os transis. Mes mains tremblent. Absence d'alcool au si tôt matin ? Ma colonne n'a plus rien de vertébrale et je m'ennuie. Un poison dans le cœur et un poinçon dans le dos. Je souffre comme il faut. Je suis pâle comme linge. Pourri de tristesse. Que mes mains cessent de trembler et je pourrai envisager l'avenir. Mais que joie, il fait froid et sec. Il ne pleut pas.
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Nous ne partageons pas la même couche. Mes sommeils en petites coupures font qu'il vaut mieux que je dorme seul. Avoir en son lit un corps tremblant, brûlant de fièvre parfois, n'invite pas au repos réparateur. Le peu de mes nuits en son autre chambre voisine m'appelle. J'ai envie d'elle. Tard la nuit se fait. Comme un rêve, je quitte duvet pour flotter et me poser à ses côtés. Silence et certaine timidité règnent. J'effleure à peine les tissus de soirée qui recouvrent sous un léger drap. "C'est moi", lui dis-je. Ses courbes m'invitent. Nos souffles ne souffrent d'aucun interdit. Le drap se fait absent tandis que nos émotions corporelles s'enchevêtrent plus que ne s'emmêlent. Elle s'ouvre à moi et émoi me prend. La nuit devient petite mort. Un tourbillon me vrille le crâne er je viens en elle. La Terre cesse de tourner et suspend le temps. Un râle pour toute incidence sur le silence nocturne. Je baise ses épaules comme j'ai baisé son intimité. J'aimerais rester plus longtemps encore en elle.
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Déchiré
Elle me lance et des rires, des bribes de sens, je m'en détourne, fatigué. Il me reste un pas de danse mais le chant se repose, essoufflé parce que déchirée.
Tant de souffle amer jeté en semence sur mon âme écorchée, tant de soufre à même le feu se défend des regards détournés parce que déchirés.
Déchirés comme le sont les rêves, balbutiement de songe, dans ces endroits de nuits sans sommeil un papillon qui se brûle les ailes.
Des carrousels d'ombres sur des yeux misogynes, des chagrins si longs, ces affreux fantômes qui devraient peupler le vide au lieu de chansons.
Si elle me lance des rires, des bribes de sens, je m'en détourne, fatigue, même s'il me reste un pas de danse, le chant se repose, essoufflé parce que déchirée...
Déchiré comme le sont les rêves, balbutiement de songe, dans ces endroits de nuits sans sommeil un papillon qui se brûle les ailes.
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On a beau essayer de faire des détours, la destination ne change pas. Cas social tu es né, cas social tu restes. Comme gravé sur le front. Ma plaie de naissance. Mon tatouage permanent. La déchirure infrangible de mon mal être. je ne serai jamais autre que ce sale gosse mal né et je vais devoir faire avec .
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Je m'éternise. La nuit est calme, un vent léger porte une pluie fine. Les reflets sur les rues nues de monde m'invitent à stagner. J'ai bu un peu mais je ne suis pas ivre. J'ai compris depuis longtemps que s'enivrer était un luxe et que se défoncer était un suicide. Je continue à picoler à ma mesure. Je traverse dans les clous des bandes blanches qu'on inflige. Tant que le monde se tient. Tant que ce monde tient.
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Au vent du soir, j'ai dans les écoutilles les blessures de la journée. Une lame de fer dans le gosier fredonne le goût du sang. Sur les vitres oculaires cernées de fatigue, une mouche s'alourdit comme repue par de cadavériques repas. Une fois de plus j'ai pris cher.
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On a beau la connaître et s'y être baigné, l'odeur de la misère reste sans nom.
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J'aime passer beaucoup de temps au bord de cet étang à lire, à rêvasser en taquinant l'ennui. Et pleurer beaucoup aussi. Souvent l'étang est en crue de mes larmes.
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Dans la rue, il y a deux façons de partir : les pieds devant ou tracer sa route pour un hypothétique meilleur ailleurs.
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Je n'ai aucune prétention. Pas même d'estime. Je n'aime pas la gueule que j'ai. Je me contente de celle que je fais. J'aime le beau pourtant. Même le beau-laid. Ce dernier est plus intéressant. J'ai toujours aimé les bâtards. J'en suis un. Un humain bâtard. Mais le plus beau et fidèle des bâtards reste le chien. Il peut vivre longtemps parce que sans pedigree. Il sait qu'il vient de nulle part mais a beaucoup d'affection à prendre et à donner. Il est fidèle parce qu'il ne veut pas perdre ce qu'il a pu trouver. Il sait sa condition, fait profil bas sans pour autant se soumettre. Voilà, c'est ça: je n'ai pas de pedigree. Beau bâtard, je suis.
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On a beau la connaître et s'y être baigné, l'odeur de la misère reste sans nom.
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Le peuple Belge est, à mon sens, le plus ouvert du monde et au monde. Tu pourras jouer de la merde, il te payera quand même une bière
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Comment se construire donc sur le néant? Que n'ai je cherché, en vain, des repères pour me construire. Se chercher seul détruit. Sans symbole, sans horizon, je ne suis rien. Alors j'ai appris à aimer la vie comme un chien. Sans chercher à comprendre j'y allais au lair. Mais un chien sans caresse s'ennuie. J'étais donc un individu par défaut. Rien de plus.
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Ivre je suis moi dans toute ma complexité et mes errances sentimentales, mes égarements de cœur et cette petite folie qui m'accompagne. Je me voulais artiste, je ne suis que piètre artisan. Au final je ne me voulais pas.
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« Se chercher seul détruit. Sans symbole, sans horizon, je ne suis rien. Alors j’ai appris à aimer la vie comme un chien. Sans chercher à comprendre. J’y allais au flair. Mais un chien sans caresse s’ennuie. J’étais donc un individu par défaut. Rien de plus. J’ai appris à n’être responsable de rien. Le peu de fois où je m’impliquais dans l’existence, c’était toujours de loin. Aujourd’hui encore je traîne mon ennui sur le terreau de ma solitude. Et puis les sommeils qui n’en sont pas. Pas de répit, pas de repos. J’accuse fatigue quarantenaire à l’aube de mes 50 ans. Alors j’ai appris à aimer la nuit. Surtout dans la rue. De la tranquillité noire aux frissons de l’aube. J’ai pour veilleuse réverbère et lampadaire à la lueur jaune, tandis que, jadis, sous mon lit dortoir, la veilleuse seule pour compagne de lecture. »
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« Quelle force a-t-elle en elle pour avoir pardonné, à ma demande, mes errances, mes colères, mes pleurs d’enfant, ma violence verbale, mes manquements, mes penchants autodestructeurs ? Qu’est-ce qui peut animer une si belle âme pour avoir, à maintes reprises, tendu la main ? Elle reste un mystère pour moi. L’ai-je vraiment aimée ? Oui. L’aimè-je encore ? Oui. D’une tendresse particulière qui se renforce chaque jour qui passe loin d’elle et de mes deux poumons.
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Au hasard de mes visites, chez mes deux poumons, je la trouve toujours un peu plus belle et intrigante. J’aime à penser qu’elle a refait sa vie, à sa façon, sans moi, obsolète, sauf pour le bien-être de nos filles. Il est sûr que je me suis fait mille mauvais sangs à me dire qu’elle pouvait rencontrer quelqu’un d’autre. Elle est encore jeune et belle. En même temps, je la sais très accaparée par son travail, un boulot de dingue. Quand je veux lui parler, je suis en mode petits chaussons. J’ai l’impression de m’adresser à une travailleuse sociale qui va me juger et non pas à la mère de mes enfants ou à la femme qui m’a aimé. Sans doute est là le nœud du problème et de ma corde au cou. »
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Alors j'ai appris à aimer la nuit. Surtout dans la rue. De la tranquillité notoire aux frissons de l'aube. J'ai pour veilleuse le réverbère et le lampadaire à la lueur jaune, tandis que jadis, sous mon lit dortoir, la veilleuse seule pour compagne de lecture.
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Le recul : exiger de moi un mécanisme qui fait que je puisse être, que je puisse exister en un monde qui me regarde souvent de travers.
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