Les Lulus, ce sont quatre orphelins vivant à Valencourt, dans l’Aisne, à « La maison des enfants trouvés ». Ils se prénomment Ludwig, Lucas, Luigi et Lucien. Des gamins inséparables qui en font voir de toutes les couleurs aux prêtres en charge de l’institution qui les accueille. A l’été 1914, au moment où la guerre se déclare, les Lulus sont « oubliés » lors de l’évacuation du village. Livrés à eux-mêmes, ils se réfugient dans leur cabane au fond des bois et vont tenter de survivre tant bien que mal sans l’aide des adultes. Les semaines passent mais à l’approche de l’hiver, la situation devient de plus en plus difficile à gérer…
Régis Hautière au scénario, Hardoc au dessin et David François pour les couleurs couleurs, voila un album 100% picard qui ne pouvait pas naître sous de meilleurs auspices. Une histoire de plus sur 14-18, me direz-vous. Certes, mais c’est une histoire de civils dans la guerre, loin des tranchées. Surtout, c’est un récit à hauteur d’enfants qui tient davantage de la Guerre des boutons ou de Seuls (le fantastique en moins) que des BD de Tardi.
Ce premier volume met en tout cas l’eau à la bouche et pose les bases d’un univers fort bien construit. Logique, avec Régis Hautière à la baguette. Son sens du dialogue, déjà remarqué dans Abélard, fait mouche à nouveau. Les Lulus s’expriment avec un naturel déconcertant et les pointes d’humour, disséminées ici et là, sont un vrai régal.
Le dessin semi-réaliste de Hardoc allie fraîcheur et vivacité. Ses Lulus ont des faux airs de titis parisiens que n’aurait pas reniés Poulbot. Les couleurs tout en douceur de David François rappellent parfois le travail de François Lapierre sur la série Magasin général. Que du bon, quoi !
Un vrai album tout public mettant en scène des gamins touchant en diable dans une atmosphère plutôt légère malgré la guerre qui s’annonce. Mais le scénariste a déjà prévenu que dès le deuxième tome un événement va plomber l’ambiance. Rien de surprenant quand on connaît la fin d’Abélard…
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