Citations de Hubert (325)
Les oiseaux se répondaient de part et d’autre des rues, chacun avec sa propre mélodie, dessinant un paysage musical sans cesse différent, si bien que pour qui savait écouter, chaque endroit de la ville possédait sa propre signature sonore immédiatement reconnaissable, bien plus caractéristique que les hauts bâtiments aux crépis lépreux qui se succédaient sans grande variété.
Les écouter avait toujours été le bonheur et le réconfort d’Illian.
J'ai un corps et je n'en ai pas honte. En soi, il n'est ni bon ni mauvais. Ce n'est pas lui le problème: c'est ton regard qui est sale.
-- Y-a-t-il un cadavre pour que vous vous déplaciez?
-- Oh, mais vous me semblez en parfaite santé...
Quand on donne vie à une œuvre, elle cesse de nous appartenir, que ça nous plaise ou non. Elle est à qui saura la comprendre.
Je suis navré de devoir vous dire que votre fille était loin d'être vierge. Elle montrait pour la chose une expertise que n'auraient pas désavouée les putains les plus rompues de Whitechapel.
Maître Koppel aurait interdit à son jeune apprenti de dormir s’il n’avait craint que celui-ci ne mourût d’épuisement avant la fin de son apprentissage.
— Toi c'est différent, tu es plus jeune. Ce n'est pas grave si on pense que tu fais la femme.
— Eh bien, si on arrêtait de considérer les femmes comme des êtres inférieurs, peut-être que ça irait mieux pour tout le monde.
— Tu n'es pas sérieux, Lorenzo, la femme a été créée inférieure à l'homme. C'est ce que dit l'Église. C'est marqué dans la Bible !
Illian s’approcha de la sculpture, se perdant dans sa contemplation. C’était comme si chaque coup de burin avait tiré l’espace vers le cœur de l’œuvre, tissant dans la pièce des fils invisibles, des lignes de force qui entraînaient vers elle l’observateur. Illian détaillait la ligne du buste légèrement vrillé par la torsion des épaules, les deux arabesques des bras portant le poupon qui semblait s’agiter. Tout était fluide et tendu, depuis la ligne du cou jusqu’à la pointe du pied qui semblait à peine effleurer le sol.
Et je t’enseignerai l’histoire de l’art. Pour comprendre et apprendre à voir, il faut connaître le passé. Il faut comprendre le monde dans lequel nous vivons. Et donc, la littérature, la philosophie, l’histoire…
La liberté, ça fait peur.
J'ai un corps et je n'en ai pas honte. En soi, il n'est ni bon, ni mauvais. Ce n'est pas lui le problème; c'est ton regard qui est sale ! Pourquoi crois-tu que la vue d'un corps nu puisse faire perdre aux femmes leur tempérance ? Parce que tu les crois semblables à toi !
Si tu étais aussi saint que tu le prétends, tu ne craindrais pas la vue d'un corps, même celui d'une femme nue ! C'est ta concupiscence qui te fait voir les femmes comme des tentatrices lubriques. C'est parce que tu es obnubilé par ton propre désir que tu les veux couvertes de la tête aux pieds.
Le grand art reproduit le réel – parfois – mais surtout l’émotion. Le grand art est un point de vue sur le monde. Il peut être malhabile sans rien perdre de sa force. L’habileté n’est pas l’essentiel.
[ à propos de son futur mari qu'elle n'a pas choisi, observé incognito ]
- Alors ?
- Très décevant !
- Comment ça ?
- Non seulement je n'ai découvert aucune affinité avec mon fiancé, mais son attitude ne m'inspire que du dégoût.
- Oh, tu as été choquée, je vois.
- Des plaisanteries égrillardes, des remarques déplacées.
- Ce sont les codes sociaux du monde des garçons, ma chérie. Nous nous faisons plus délicates que nous sommes, eux se font plus grossiers, quitte à se forcer... Il n'était pas le seul à se comporter ainsi, n'est-ce pas ?
- Non,. Je dirais plutôt... dans la moyenne.
- Voilà. Il jouait au garçon.
Aimer, c'est dangereux car cela rend vulnérable.
Mieux vaut parfois ne rien savoir et avancer dans la vie les yeux fermés, en gardant ses illusions.
La sculpture, c’est l’énergie qui met l’espace en mouvement autour de la matière.
- On rêve toutes du prince charmant, du parfait chevalier des romans courtois.
- Qui n'est jamais le mari, je vous le signale au passage.
- Mère, savez-vous que Blanche est fouetteuse au Pompadour ? Extraordinnaire, n'est-ce pas ? Elle est extrêmement douée. Grande réputation.
- . . .
- Elle connaît intimement plus de têtes couronnées que nous n'en comptons dans nos relations, n'est-ce pas, Blanche ?
- Euh... Je...
- Ne fait pas la modeste, ma chère. On murmure votre nom avec émotion dans l'Europe entière. Quel honneur de vous avoir parmi nous dans notre modeste demeure. Plus d'un grand de ce monde envierait ce privilège.
- Voyons, Antoine, vous ne voyez pas que vous la gênez ?
-Je vous trouve fort décolletée. Ce n’est pas décent.
-Mon petit, tout religieux que tu sois, ces seins, tu les as tétés. On ne crache pas sur ce qui vous a nourri.
- Qu'est-ce que vous allez faire de moi ? Vous allez me manger ?
- Tout de suite les préjugés !