Citations de Hubert (325)
Il y a plusieurs façons de nommer la prostitution. Dans certains cas, on l'appelle 'mariage'.
(p. 86)
Et alors ? J'ai un corps et je n'en ai pas honte.
En soi, il n'est ni bon, ni mauvais.
Ce n'est pas lui le problème :
c'est ton regard qui est sale !
Pourquoi crois-tu que la vue d'un corps nu
puisse faire perdre aux femmes leur tempérance ?
Parce que tu les crois semblables à toi !
Si tu étais aussi saint que tu le prétends,
tu ne craindrais pas la vue d'un corps,
même celui d'une femme nue !
C'est ta concupiscence qui te fait voir
les femmes comme des tentatrices lubriques.
C'est parce que tu es obnubilé par ton propre désir
que tu les veux couvertes de la tête aux pieds.
Le monde est grand et nous en voyons bien peu de choses. Heureusement, il y a les livres pour nous ouvrir des fenêtres sur l'inconnu.
En attendant, sois prudente, tu voudrais tellement que les choses correspondent à ce que tu crois que tu ne vois plus rien. tu as bien trop de certitudes.
- Eh bien nous voilà toutes deux célibataires. Adieu les princes charmants.
- Mais non ! Antoine va revenir.
- Il ne va pas t'épouser, oublie-le. Il préfère les hommes.
- Plus maintenant, ce n'est plus incurable. Il existe une opération. Ils font un truc au cerveau et après c'est réparé. C'est le progrès.
- Le grand air ne vaut rien pour la peinture. Il faut un atelier, un bon éclairage. Regarde moi, ces guignols ! Ils me font rire avec leurs peintures en tubes et leurs chevalets ridicules ! Crois-moi, c'est une mode qui passera comme elle est venue.
Notre gracieuse souveraine a tant à faire pour ravauder la respectabilité de sa famille qu’il n’est guère étonnant que le libertinage ne soit plus très en cour.
La mère d'Henri était venue voir ma mère, ce qui était déjà un événement en soi.
Leur famille possédait l'hôtel-restaurant du village. C'était donc des notables.
[ la jeune femme rentre chez ses parents ]
- Qu'est-ce que vous avez à me regarder comme ça ?
- Assieds-toi, il faut qu'on parle.
Mes parents étaient tellement fiers ! Un mariage prestigieux ! Une vraie ascension sociale pour une fille de paysans comme moi.
[ elle proteste ]
- Ah non ! Henri est très gentil, mais je n'ai pas envie de l'épouser, il n'est pas drôle ! Toujours dans les jupes de sa mère !
- Mais l'hôtel...
- Je n'épouse pas un hôtel, il me semble.
- Sois un peu raisonnable !
Mon père disait que j'avais été trop gâtée. C'était pour ça que j'avais un caractère impossible.
(...)
- Tu finiras vieille fille. Aucun homme ne voudra d'une rosse dans ton genre !
- Ah oui ? Il y en a qui me trouvent pourtant à leur goût ! Le maire a essayé de me pincer les fesses, l'autre jour ! Je lui ai mis une gifle, il ne s'en est pas vanté !
- Petite traînée !
- Un vieux dégoûtant me tripote et c'est moi la traînée ? Tu devrais déjà être en train de sortir ta fourche ! Mais bien sûr, c'est un Chavignant, il a le droit de cuissage sur toute la basse roture et on lui dit merci après...
/// BAF !! /// [ le père la gifle puis s'adresse à la mère ]
- Ta fille lit trop. Ça lui monte à la tête. Les filles, ça doit savoir déchiffrer le missel, le reste, ça sert à mal.
- Une femme peut aimer faire l'amour avec celui qu'elle aime sans être une débauchée...
- N'importe quoi, tu ne connais pas les femmes.
- J'ai entendu dire qu'il y en avait qui aimaient ça
- Des filles perdues, dénaturées, qui finissent au bordel!
Il serait fort utile pour une femme de connaître la vie et les sensations de l’autre sexe, tant les hommes sont pour nous un continent étranger, aux mœurs fort éloignés des nôtres.
- Si au moment du coït, la semence tombe du côté droit de la matrice, un garçon sera conçu. Si c'est du côté gauche, ce sera une fille. Si c'est au milieu, l'enfant sera hermaphrodite.
- Ce n'est plus faire l'amour, c'est un pointage d'artillerie.
A l’entendre, tout le mal vient des femmes succubes et tentatrices. Les hommes sont de pauvres petites choses à la merci de nos appétits pervers qu’il faudrait protéger en nous voilant de la tête aux pieds
Ce sont les codes sociaux du monde des garçons ma chère. Nous nous faisons plus délicates que nous sommes, eux se font plus grossiers quitte à se forcer.
Hypocrisie et scandales
La morale victorienne confine à la pruderie. Il devient ainsi choquant d'employer en société le mot "jambe" qu'on remplace par "membre". On range séparément les livres écrits par des hommes et ceux écrits par des femmes, afin d'éviter toute promiscuité dans les rayonnages. On recouvre les pieds des meubles de housses afin d'éviter toute association d'idées suggestive.
Quelle bosse arrogante !
C'est pire que nu.
Et on ose dire que les femmes s'habillent de façon impudique !
La vie est trop courte pour s'ennuyer
A quoi sert d'être lucide si on ne peut rien changer ?
-Les bravades, c’est bien joli, mais parfois il faut savoir faire profil bas.
-Et laisser les hypocrites et les bigots gagner parce que tout le monde baisse la tête?
- Vous m'avez mis au lit ? Et déshabillé ?
- Oui, Monsieur. Je ne pouvais pas coucher Monsieur tel qu'il était. Ses vêtements étaient dans un tel état... Je doute que Monsieur puisse les reporter.
- Votre pudeur féminine doit en avoir pris un coup !
- J'ai élevé mes frères, Monsieur. Je sais comment un homme est fait.
- Vraiment ? Vos frères doivent être bien remarquables.
- Dans les grandes lignes, bien sûr, Monsieur. Les détails varient.
- Un détail. On ne saurait nommer cela d'une façon plus charmante.
On dirait que vous mettez des majuscules à tous vos mots. Si vous étiez sincère...