Je baignais debout dans mon sang et je tremblais de la tête aux pieds.
Je ne ressemblais plus vraiment à l'idée qu'on se fait d'un être humain. A peine un animal en train d'agoniser.
Il a dit que tout était fini.
Qu'il était calmé.
Qu'il allait me soigner.
Qu'il n'y avait rien de grave.
Rien de grave.
J'étais marquée à vie par les coups de mon amoureux, portés avec une violence extrême, pulvérisant notre histoire et tout ce qui nous unissait, mais non, en effet, il n'y avait rien de grave.
Les premières à se rebeller ont été abattues.
Les suivantes à se rebeller n'ont pas été tuées ; ils ont simplement torturé leurs enfants et leur mère. Alors les femmes se sont laissé faire. Et cela a duré des mois.
Oui, "Fuckin' Brits!" ... et "Brits out".
Comme un leitmotiv. Voilà ce qui a résonné après cette mésaventure dans le salon des Devlin où plusieurs habitants du quartier étaient venus prendre le thé.
Nous avons compris que ce genre d'attitude des soldats anglais n'était que la moindre des humiliations subies par les catholiques au quotidien. Mais que la même chose puisse nous arriver à nous, qui étions leurs invités, ça, ils ne le supportaient pas...