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Citations de Norge (193)


Je mets beaucoup d'ordre dans mes idées. ça ne va pas tout seul.
Il y a des idées qui ne supportent pas l'ordre et qui préfèrent crever.
A la fin j'ai beaucoup d'ordre et presque plus d'idées.
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Touraine


Aimé d'amour
Profond la Loire
Où ce cœur lourd
De ses soifs trouve à boire

Elle épelait
L'eau des voyelles sages
Et l'on parlait
Français dans les feuillages.
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ROUDOUDOU

On ne t'aime ni peu ni prou,
Roudoudou si doux, si roux.
t'es pas si joli, t'es pas riche
Et t'as tifs poils en friche.

pas pour toi, ventres de biche,
Bisous, frisous minous
De Moumouche et de Mimiche.
toujours tout seul à la niche.

Roudoudou s'en fout, s'en fiche,
Car avec un "branch" de houx,
car avec six feuill' de chou
Il fait un' femme' qui lui biche.

Tout ça tient par quatre clous;
V'là qu'elle est mignonn' comm' tout
Avec ses ouill' de caniche
Et des nénés de nounou.

Roudoudou n'est pas si fou;
S'enticher d'un' fill', ah ouiche !
Il aim' mieux sa femm' postiche,
Il aim' mieux ses feuill' de chou

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LIGE
Alors, alors et alors,
Quand le soleil et la lune,
La terre, la mer sonore
Auront usé tous les ors;
leurs arts, leurs ires, leurs dunes
Usé leurs dents et leurs chants,
Leurs vents, leurs sangs et leurs plumes,
Petits jours et petits ans
Moulus, poudrus sur l'enclume
Des temps, des temps, des antans,
Alors, mouches, monts et gens,
Soleillon, terrette, lune
fondront dans le noir Alors.
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Petite pomme

La petite pomme s'ennuie
De n'être pas encore cueillie.
Les autres pommes sont parties,
Petite pomme est sans amie.

Comme il fait froid dans cet automne !
Les jours sont courts ! Il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu'on est pomme.

Je n'en puis plus viens me cueillir,
Tu viens me cueillir Isabelle ?
Comme c'est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu'on est belle.

Prends-moi doucement dans ta main,
Mais fais-moi vivre une journée,
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain.
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 Norge
Petite pomme

La petite pomme s'ennuie
De n'être pas encore cueillie.
Les autres pommes sont parties,
Petite pomme est sans amie.

Comme il fait froid dans cet automne !
Les jours sont courts ! Il va pleuvoir.
Comme on a peur au verger noir
Quand on est seule et qu'on est pomme.

Je n'en puis plus viens me cueillir,
Tu viens me cueillir Isabelle ?
Comme c'est triste de vieillir
Quand on est pomme et qu'on est belle.

Prends-moi doucement dans ta main,
Mais fais-moi vivre une journée,
Bien au chaud sur ta cheminée
Et tu me mangeras demain.
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MARS

Tu giboules, giboulée
Et la terre est roucoulée
De cent mille colombées.

Et la terre est en amour.

Tu giboules, giboulée
Et la terre est fleuronnée
De cent mille cerisaies.

Et la terre est en amour.

Tu giboules, giboulée
Et la terre est baisoyée
De cent mille rayonnées

Et la terre est festoyée
De cent mille bourgeonnées

Et la terre est chatouillée
De cent mille greminées.

Tu giboules, giboulée
Et la terre est jouvencée
De cent mille chansonnées.

Tambour, couleur et bonjour,
Et la terre est en amour !






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NOIR


Je retourne au noir, au noir
De l'œuf et de la semence
Qui me prépare l'immense
Réveil d'aimer et de voir.

Sa floraison se refuse
À des lumières percluses ;
Le noir seul couve un espoir
Vital de plus en plus noir.

Je m'enfonce jusqu'au noir
Minéral, aux profondeurs
Où le noir meurt de bonheur
D'être si dur et si noir.

Et ma sagesses anthracite
Ira joindre follement
L'indicible mouvement
De l'atome qui gravite.

Mille siècles de ténèbres
Sauront mûrir à nouveau
Une chair sur des vertèbres,
Un cœur battant sous la peau,

Loin des éclairs d'épouvante,
Mille siècles patients
Donc j'étreins éperdument
Le printemps noir qui m'invente.

Mère, j'ai ton ventre sec,
Et je veux à poings fermés
Boire un lait de suie au bec
De tes orages calmés.

Ah ! le long noir qu'il faut paître
Dans des nuits presque éternelles
Pour allumer l'étincelle
Du rien qui va faire naître !

p.214-215
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Les quatre vérités (1962)

L'ÂME DU BOULANGER


Mon âme et moi, nous nous voyons très peu :
[...]
Un boulanger, ça ne dort pas beaucoup ;
Toujours le four qui ronfle et la levure
En mal d'amour dans la pâte au long cou.
Pâte et pétrin, voilà mon aventure.

Ma pâte est chair que j'engrosse des mains,
Ma forte fille au ventre chaud et grave,
Ma femme lisse et ma pliante esclave,
Tous mes élans aboutis jusqu'au pain.

L'autre divague et court la prétentaine !
Quand son museau se blottit sous mes bras,
Je sens un souffle étreint d'histoires vaines
Au lendemain de quel fol opéra !

Comment savoir d'où lui viennent ces robes
Où parfois brille une grenaille en feu
Et qui ressemble aux flammèches des globes
Qu'on voit cligner dans l'épaisseur des cieux.

Moi, ruminer ses conseils saugrenus,
Moi l'écouter, faisant la bête ou l'ange ?
Elle exagère ! Et l'instant est venu
Que je me plonge à fond dans ma boulange.

Ah ! pauvre jeune biche, âme farouche,
Dors bien, mais dors. Et n'ouvre pas les dents.
Promène un peu tes cheveux sur ma bouche,
Puis laisse-moi. La farine m'attend.

p.144-145
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 Norge
MAIS

Oui, connu le merle
Qui ne
Chiait que des perles
Fines.

Oui, vu de mes yeux
Vu
Un orteil de Dieu
Nu.

Aimé Léa, mais
Pas
Eu Léa dans mes
Bras.

Holà, mon petit
Coeur
Gare au marteau-pi
Queur
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27 poèmes incertains

LA SOUFFRANCE DU BLEU


Le bleu pleure l'absence de vent
qui si bien sculptait des corps
sur les robes

Les « à quoi bon » journaliers se sont
immensifiés à la mesure du néant.

L'oreille bourdonne le veuvage
des douces pluies du nord lointain.

On n'a même pas l'enthousiasme cosmique
qu'on espérait à sa consolation.

Ni la saveur claire d'une approchante voilure
qui fasse des présages d'espérance.

Ce bleu, ce bleu, ce bleu oppresseur,
comme une douloureuse vision béatifique !

Vertige de se river les yeux
au maigre sillon du navire.

Où sont les hautes légendes ?

Ne plus croire qu'aux seules légendes
et désapprendre la vie !

Est-ce que le soleil a un incendie ?

Nous n'arriverons jamais !

Tout ce bleu ne laisse aucun espoir
d'évasion.

Écouter le cœur fatal des sirènes ;

et mourir,

d'avoir entendu chanter
les sirènes !

p.19-20
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27 poèmes incertains

LA SOUFFRANCE DU BLEU


Fièvre amoncelée du bleu.
Le ciel s'est absous
de ses derniers nuages.
Le voilier est comme enchaîné ;
il vogue, mais si lentement
que la meute des requins souples
l'a presque dépassé.

Nul surgissement d'île
aux horizons circulaires,
où l'œil puisse arrêter sa chute
et fraîchement atterrir ;

Maintenant que chacun songe à des îles,
à des saveurs d'ananas
et d'oranges, à l'ombre ventilée
de palmiers-éventails.

Et tout ce bleu est plus cruel
qu'un Sahara !

p.18-19
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LES QUATRE VÉRITÉS

De l'œuf à la tombe
LES DENTS

De l'œuf à la tombe
On est comme on est ;
Tu le sais, Lucile
Et nos crocodiles
Parmi les colombes
Font leurs dents de lait.

La rose mystique
A le croc en feu :
Comme toi, ma bique.
Mais : dent, c'est toujours
Un mot sans aveu
Chez les troubadours.

Archange benêt,
On naît comme on naît !
De tes yeux de miel,
De ton cœur acide,
Un autre décide,
Un autre, ― ou le ciel ?

Petit qui t'acharnes
Au mur évident,
Ouvre avec tes dents,
Ouvre la lucarne.
Elle donne en plein
Sur tes séraphins.

Ô jeune captif,
Ouvre avec tes dents
Ces nuits et ces bibles
Et mange ardemment,
Et mange tout vif
Un dieu comestible.

p.141-142
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POUR LA DÉCISION

Assez piétiné ! Puisqu'on ne trouve pas la bonne méthode, il faut en choisir une autre. Une mauvaise méthode ressemble encore plus à la bonne que pas de méthode du tout. Tu boites, mais tu marches.

Extrait Les cerveaux brûlés (1969)
p.172
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LES CLOCHES

Bim bam bim bam. Pendant vingt-cinq ans, Eusèbe écouta le son de cette cloche et la trouva la plus belle du monde. Elle enchantait son oreille et portait ses vibrations jusqu'au plus profond de son cœur. Jusqu'au jour où il entendit un autre son de cloche.

p.139
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Famines
GRIS

Hommes nés dans le gris,
Hommes gris levés tôt
Dans le vieux matin gris,
Hommes gris de fenêtres,
Hommes gris
De grande odeur grise.

Le roi Salomon se fait une litière
de bois de rose et de Lapis-Lazuli.

Hommes gris levés froids
Pour le gris des registres
Et le gris des plafonds,
Pour le gris des statuts
Et pour le gris des siècles.

Le roi Salomon se fait une litière
de bois de rose et de Lapis-Lazuli.

Hommes aigris de gris,
On vous jette un dimanche rouge
Comme une tranche de bœuf !

Un dimanche avec des éclairs,
Du gros vin faiseur de colère,
Des tessons de musique rouge
Et de l'incendie.

Fameux dimanche en filles rouges
Avec des foulards écarlates
Et des seins comme des piments
Et de l'incendie.

On vous plonge dans un bain rouge.
Mais qu'on déchire vos poitrines
Et l'on verra du cœur gris,
Chiffonniers ! !

Le roi Salomon se fait une litière
de bois de rose et de Lapis-Lazuli.

Chant des hommes gris :
Tu nous embêtes
Avec ton roi Salomon
Et sa sacrée litière,
On la peindra en gris.

p.70-71
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Le Stupéfait
L'HABITANT

J'habite avec un inconnu
On dort debout dans la guérite
Il rabâche de plus en plus
Et ne comprend rien à mes rites.

J'ai beau le chasser de la planque
À coups d'injure, à coups de poing,
Sitôt qu'il s'enfuit, il me manque,
Je l'appelle, il revient de loin,

Pour me chantonner des histoires
Dont je ne saisis pas un mot,
Et cependant, je vais y croire
Quand il aura tourné le dos.

Car sa sinueuse musique
Fait régner tant d'ombres en feu
Que je suis le martyr heureux
De son espérance illogique.

Et de temps en temps, sur les cimes
Où s'égarent ces folles gammes,
On prononce le mot : sublime ;
On prononce le mot : infâme.

... Fervents aveux, discours ténus,
Ou bien symphonie anathème,
J'habite avec un inconnu
Qui se prend parfois pour moi-même.

Je pourrais d'un poignard savant,
Frapper mon hôte et ses délires,
Mais je l'entendrais qui respire
Encore mieux mort que vivant.

p.220-221
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Les oignons
BOUM

Je dis boum et tu dis boum-boum. Je réponds boum-boum-boum car je veux boumer plus que toi. Ça reboume de plus en plus fort, et c’est ainsi que commencent les grands empires. C’est ainsi que les grands empires finissent. Et d’ailleurs que, boum, ils recommencent.

p.139
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La langue verte
DEDANS

Dans le sacré sublime
Acharné brasier d'amour,

Dans le sacré rageur
Absurde bleu de bleu,

Dans le sacré tenaillant
Sourire de l'archange,

Dans le sacré dormeur
Enragé du bête silence,

Dans le sacré fourbis
Noir brûlant de la pensée,

Dans le sacré dansant
Jubilant du vin des vignes,

Dans le sacré tonnerre
D'amour-désespoir de tout,

Dans le sacré juron
Profanateur du sacré,

Dans le sacré poumon.
Poumon de la poésie,

Norge,

Moi, ô
J'ai vécu

Dans le sacré.

p.105-106
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LIBERTÉ

À quoi bon semer des miettes blanches
derrière soi
comme Petit-Poucet
pour retrouver sa route,
puisque les oiseaux les mangeront !

Sois plus sage, ô moi-même
et apprends à aimer
ton incertitude et ta détresse.

Marin de la mer nue,
marin ivre de la mer périlleuse
aux routes sans souvenir,
aux dures bises salines.

Sois donc sage, puisque des oiseaux
avides mangeraient quand même
tes miettes blanches.

Et maintenant, tu peux bâtir
au style de ta fantaisie
tes fluides châteaux de carte,

poète.

p.20-21
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