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Critiques de Otsuichi (109)
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Rendez-vous dans le noir

Un livre qui traîne depuis 5 ans sur les étagères, un de mes premiers achats chez Picquier. J'ai profité de l'ambiance automnale pour le sortir même si la majorité de l'action se passe aux alentours de Noël.

Michiru, jeune femme aveugle, vit un peu en autarcie dans sa maison depuis le décès de son père. Sa solitude n'est érayée que par les passages réguliers de son amie Kazue qui l'aide pour aller faire ses courses. Un jour, un accident de train a lieu sur le quai qui jouxte sa fenêtre de salon et elle commence à ressentir une présence chez elle.

J'aime beaucoup aimé le rythme lent de cette histoire, son côté sombre mais sans effusions de sang ni sursauts. Les personnages sont remarquablement bien décrits et la relation qu'ils nouent au fil des pages est captivante.

Le style est tout en demi-teinte. Le handicap de Michiru rend aux descriptions tous les aspects sensoriels un peu négligés et met à l'honneur tous les sens. Akihiro est également un personnage touchant et dont on découvre peu à peu les motivations. Le dénouement est assez prévisible mais la fin apporte une vraie touche de douceur à l'ensemble du roman. Une réussite pour les amateurs de thriller psychologique et de littérature japonaise.
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Rendez-vous dans le noir

Roman lu dans le cadre de l’opération Masse critique, du site Babelio. Merci à eux, ainsi qu’aux éditions Philippe Picquier.



Il est rare que je commence un billet en exprimant d’emblée mon ressenti sur le livre. C’est pourtant ce que je vais faire ici, car cette lecture a été une franche déception. Ce livre annoncé comme un thriller psychologique en raison de tout ce qu’aurait pu faire naître le postulat de départ, n’est au final qu’une bleuette à l’eau de rose.



C’est dommage, car l’idée d’un huis-clos entre une jeune femme aveugle et un intrus qui se cache dans son appartement était séduisante. Le lecteur pouvait imaginer un face à face tendu, à la manière du film « Seule dans la nuit » avec Audrey Hepburn. Mais l’auteur a choisi de s’engager sur la voie du roman sentimental, en imaginant la rencontre improbable de deux êtres solitaires qui vont s’apprivoiser et se rapprocher peu à peu. Il n’est pas l’assassin que tout le monde recherche, elle devine très vite sa présence et n’en est pas effrayée, et tout se termine bien sûr par un happy- end Le problème, c’est que le happy-end en littérature (ou au cinéma d’ailleurs) n’est pas ma tasse de thé. Et j’en ai été d’autant plus surprise que je croyais m’être lancée dans la lecture d’un roman noir. Mauvaise pioche pour moi donc… tant pis.


Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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Rendez-vous dans le noir

Un homme, auteur d'un meurtre, se réfugie dans la maison d'une jeune aveugle. Celle-ci devine sa présence mais ne le dénonce pas. Lentement, ces deux êtres solitaires essayent de s'apprivoiser.



Voici un roman policier japonais aussi subtile dans la description de la relation entre deux handicapés de la vie, que dans la résolution de l'énigme criminelle et son écriture.



Le roman se déroule quasiment en vase clos, dans la maison, dans le seul salon, sinon dans un seul coin de la pièce. On suit le récit d'une même scène par les deux narrateurs, les deux récits étant parfois séparés par plusieurs chapitres; cela en alternance avec des flash-back permettant de reconstituer leurs histoires personnelles et le crime.



Les deux personnages principaux sont touchants, chacun essayant de surmonter son handicap, et aide maladroitement l'autre à en faire de même.



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Rendez-vous dans le noir

Rendez-vous dans le noir est un thriller psychologique très subtil. La psychologie des personnages est mise en avant par rapport à l'action. Les éléments de l'intrigue sont distillés petit à petit au fil de la lecture. L'histoire est lente mais à aucun moment longue. Les personnages sont très intéressants et la solitude qui se dégage d'eux les rends très attachants. Ils sont à l'écart de la société qui ne les acceptent pas. Le style est raffiné et très agréable à lire.

Un livre vraiment très sympathique à lire et qui change des romans policiers qu'on a l'habitude de lire.
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Rendez-vous dans le noir

Mon neveu m'a prêté ce livre vers lequel je n'aurais pas été de moi-même peu attiré que je suis par le malheur. Tout comme c'est lui qui m'a amené à découvrir les mangas : univers bien différent de la BD dans lequel la psychologie des personnages est souvent bien mieux décrite, plus riche et plus complexe. Je m'égare un peu mais ce n'est pas si facile de s'y retrouver au Japon... jJe voulais lui dire merci et c'est la bonne occasion. Bref, le livre je l'ai emprunté : un mot qui convient particulièrement à ce roman.



Emprunté : Ce chemin sombre et solitaire si longtemps emprunté ne se révéla finalement qu'une impasse. Empruntés : Les deux caractères principaux à ce point empruntés sont tellement mal à l'aise et maladroits en société qu'ils s'en excluent d'eux-mêmes. Empruntés aussi les gestes de Michiru dans mais surtout en-dehors de sa maison. Empruntée : La présence empruntée d'Akihiro dans la maison de Michiru s'explique peu à peu au fil de l'histoire.



Otsuichi nous fait vivre la rencontre hasardeuse d'un grand timide emmuré en lui-même et d'une jeune fille enfermée dans son aveuglement. Un moment délicat, vécu dans un grand silence. Au bord du précipice tout peut basculer à tout instant. Et l'auteur avec énormément de finesse, de sensibilité et de retenue nous fait deviner à demi-mots ceux que n'arrivent pas à exprimer les deux caractères principaux.



Beaucoup de délicatesse aussi de la part de l'auteur pour attirer notre attention sur les difficultés des aveugles sans tomber dans la mièvrerie.

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Rendez-vous dans le noir

C'est d'un ton assez péremptoire que l'on peut affirmer que l’avenir du roman noir et du roman policier se dessine du côté des pays asiatiques comme le Japon ou la Corée. Des cultures différentes et des états d’esprit singuliers brisent régulièrement les codes de ces genres littéraires pour les transcender comme Otsuichi (nom de plume de Hirotaka Adachi), écrivain japonais que j’ai découvert un peu par hasard au détour du présentoir de ma librairie favorite.



L’un des ouvrages de Otsuichi, Goth, adapté pour un manga a déjà été traduit en français, mais n’étant pas un familier de ce support littéraire, je l’ai découvert par le biais d’un roman, Rendez-Vous Dans le Noir, publié par une petite maison d’édition spécialisée dans la littérature asiatique.



Rendez-Vous Dans le Noir est un roman à la fois déroutant et ingénieux où l’auteur plonge ses deux personnages principaux dans une introspection tout en nuance et en subtilité qui met en exergue toute la problématique de l’absence de communication dans cette froide période de Noël. L’un des éléments qui surprendra le lecteur c’est de ne pas connaître exactement les circonstances du drame au moment où il se produit. Otsuichi interrompt le récit par une longue série de points de suspension pour passer sous silence cet élément capital. Cette ponctuation déroutante signale une manipulation importante de l’intrigue sans toutefois la dissimuler dans une série de faux semblants abscons. Un processus assez radical qui pourra ravir ou rebuter le lecteur. L’autre surprise du livre provient de cette rencontre muette entre Michiru et cet inconnu où l’absence de dialogue est compensée par une multitude de petits gestes qui donneront la tonalité des attitudes que devront adopter les deux protagonistes afin de s’apprivoiser au-delà de leurs handicaps respectifs. C’est tout l’enjeu de l’ouvrage qui se construit sur le passé et notamment l’enfance de ces deux personnages dont la rencontre ne s’avérera finalement pas si fortuite que cela. Et c’est bien là toute la force de ce roman où les « hasards » se révèleront être des mécanismes subtiles alimentant ainsi la série de rebondissements raffinés qui constituent l’intrigue.



On regrettera peut-être la faiblesse des personnages secondaires à l’instar de la meilleure amie de Michuru dont le caractère infantile semble peu crédible nuisant ainsi à la qualité de l’histoire. Ce caractère puéril on le retrouve chez d’autres personnages qui jalonnent le récit comme ce jeune employé d’une imprimerie qui ne paraît absolument pas réaliste. Dans un texte aussi court ces petits défauts nuisent à la qualité de l’ensemble sans toutefois péjorer l’atmosphère mélancolique et angoissante de ce roman insolite.



A l’instar d’un James Ellroy qui a ravivé les couleurs du roman noir dans les années quatre-vingts, il faudra peut-être un auteur d’une certaine envergure, une espèce de chef de file, pour amener le roman noir ou le polar asiatique sur les devants de la scène. Ce n’est qu’une question de temps et de traductions car les talents semblent être légion dans ces contrées lointaines.
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Rendez-vous dans le noir

Subtile, nuancée, pleine d'émotions tout en retenue, c'est ainsi qu'on peut décrire l'intrigue de Rendez-vous dans le noir.



L'histoire tourne autour de deux personnages principaux. Il y a d'abord Honma Michiru, une jeune femme aveugle suite à un trauma crânien quand un chauffard l'a renversée. Elle vit seule dans la maison familiale près de la gare depuis la mort de son père.

Et il y a Ohishi Atsuhiro, jeune homme en fuite, accusé d'avoir poussé son collègue au passage d'un train express. Et poursuivi par conséquent. Il se réfugie chez Michiru, essayant de ne pas signaler sa présence à l'aveugle.



Commence ainsi une histoire à l'atmosphère très particulière, tissée de silences et de retenue. Otsuichi alterne le point de vue de ses deux protagonistes, ce qui permet d'apprendre à les connaître plus en profondeur. Et de découvrir combien ils détonnent, si solitaires depuis l'enfance, dans une société japonaise qui se base sur l'appartenance à un groupe, à la communauté. Les adeptes de la solitude et les personnes ne sachant pas endosser le rôle social sont regardés avec méfiance et souffrent souvent de déconsidération, voire de brimades.



Classé dans la collection noire des éditions Picquier (longue vie à elles pour nous permettre de rencontrer toujours plus de belles plumes asiatiques), Rendez-vous dans le noir dépasse le cadre du thriller et se préoccupe plus de la psychologie intime de Michiru et de Atsuhiro que de l'enquête policière sur la mort du collègue.



Sans excès, sans fioriture, Otsuichi raconte ses personnages avec beaucoup de finesse et nous les rend très attachants,  quoiqu'il se soit passé. Il y a une tonalité singulière dans ce roman, une sorte de douce intensité, qui en fait un univers à part dont il semble difficile de se détacher une fois la dernière page tournée.
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Rendez-vous dans le noir

En lisant la 4ème de couv' on pourrait penser que cette lecture va être limite terrifiante. Un homme se réfugie chez une jeune femme aveugle qui s'aperçoit très rapidement que quelqu'un vit chez elle mais ne se manifeste pas, qui est-il, pourquoi ? En fait ce livre va surtout nous décrire la vie de ces deux personnes, leur caractère, leur rapport avec les autres, leurs pensées. Le Japon où on n'exprime pas toujours les soucis, les sentiments... Une lecture très intéressante, agréable, avec une fin qui pourrait presque être celle d'un polar !
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Rendez-vous dans le noir

Depuis la mort de son père et sa cécité complète, Michiru passe ses journées recluses allongée sur le tatami du salon. Le monde extérieur la concerne si peu qu’elle s’émeut à peine de savoir qu’un meurtre a été commis dans le voisinage. Le coupable, un jeune homme accusé d’avoir poussé l’un de ses collègues sous un train, est pourtant activement recherché. Mais Michiru préfère l’obscurité et le silence de sa maison-mausolée. Le silence ? Mais puisqu’elle vit seule, qu’entend-elle glisser la nuit ? Pourquoi son réfrigérateur semble-t-il se vider de lui-même ? Si Michiru tendait la main en ouvrant la fenêtre, elle sentirait peut-être les jambes du jeune suspect réfugié chez elle en attendant de pouvoir disparaître complètement…



Contre toute attente, le polar (pas extraordinaire au demeurant) se transforme en une réflexion sur la solitude et le repli, sur la peur de l'extérieur et les instants infimes qui nous relient aux autres.
Lien : http://luluoffthebridge.blog..
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Rendez-vous dans le noir

C’est le roman de la rencontre de deux êtres.



* Elle, Michiru, jeune femme non voyante

* Lui, Akihiro, jeune homme qui vient se cacher chez elle à son insu suite à un meurtre



C’est la rencontre de deux solitudes



* Elle qui à cause de la perte de la vue, s’isole du monde.

* Lui qui n’a jamais eu la faculté de se lier aux autres, à ses collègues. Dans un Japon très codifié, cela ne pardonne pas. Il est mal considéré. Il est la cible de moqueries.



C’est un évènement qui va tout changer



* Lui se cache chez elle. Il se fait d’une discrétion totale. Il se terre en silence dans les recoins de la maison.

* Elle perçoit avec de plus en plus une présence. Une présence discrète. Une présence non intervenante, non hostile.



Alors malgré eux, malgré ce qui les retient, ils vont lentement, avec douceur se découvrir l’un l’autre tout doucement.



Sur Babelio, le roman est étiqueté « romans policiers et polars ».

Ceci pourrait être trompeur.

Oui, le fond du roman est un meurtre, il y a un fugitif. Mais pas de course poursuite.

Le fugitif au contraire essaye de rester parfaitement immobile.

Un bon contrepied aux polars effrénés !



C’est une rencontre, ou plutôt un apprivoisement mutuel de deux solitaires.

Ils se découvrent lentement, en silence et même pour elle sans voir.

S’apprivoiser par la simple présence.



Le style se prête très bien à la forme du récit.

Le rythme, vous l’aurez compris, n’est pas hystérique.

Cependant, la tension du meurtre, du rôle d’Akihiro maintien un suspens bienvenu.



Ce livre est un parfait exemple de littérature japonaise tout en retenue des sentiments.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Rendez-vous dans le noir

Un texte étonnant qui cache bien son jeu, un roman qui fonctionne comme un puzzle: l'auteur nous raconte des épisodes de la vie des deux personnages principaux, des tranches de vie qui se répondent pour finir par créer une intrigue qu'on attendait pas! Leurs destins sont bien plus liés que ne le laisse passer le début du roman.

J'ai été déroutée par le début, car je m'attendais à un thriller sombre, angoissant et haletant, déroutée mais pas déçue car l'intrigue est vraiment prenante et l'auteur imbrique les pièces de son puzzle avec une maestria et une subtilité savoureuses.
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Rendez-vous dans le noir

Voilà un roman dont je ne sais pas quoi penser.

Mais peut-être que j'en attendais trop justement.

Que je m'étais imaginé un roman psychologique angoissant, à l'anglaise. On me promettait "un thriller psychologique sans effusion de sang ni violence ", et effectivement point de sang, enfin si quand même, un crime à bien eu lieu, mais pas vraiment d'enquête non plus mais plutôt une quête dans ce huis clos intimiste.

Michiru a été victime d'un accident qui lui a coûté la vue. Depuis, elle s'est repliée sur elle-même. Lorsque son père disparaît, elle perd le goût de vivre et reste recluse dans la maison familiale, passant ses journées allongée sur les tatamis du salon. Mais, lorsqu'un assassinat est perpétré derrière sa maison, sa vie se trouve bouleversée. En effet, la recluse se retrouve en présence d'un étranger qui a envahi son petit monde, prisonnière de cette présence et plus de l'être de sa cécité.

Alors allons nous suivre la relation étrange qui va se nouer entre ces deux exclus. Vont-il par la force des chose dans cette cohabitation forcée arriver à s'apprivoiser ?

J'avoue que la question n'a pas suffit à attirer mon intérêt. Mais j'ai toujours eu du mal avec cette littérature japonaise minimaliste.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Rendez-vous dans le noir

Si j’ai un faible pour des écrivains comme Keigo Higashino ( « La maison où je suis mort autrefois » ) ou Seichô Matsumoto (« un endroit discret » ), je dois bien avouer que mon horizon littéraire en extrême orient s’arrêtait là, du moins jusqu’à aujourd’hui.



J’imagine, qu’ à une époque où les auteurs nordiques jouent les rouleaux compresseurs, où le thriller se déploie sans partage sur les étales des libraires, il est parfois difficile pour un lecteur qui n’a pas forcément la curiosité vagabonde et l’imagination aventureuse, d’y dénicher des sentiers peu usités, susceptibles de l’emmener vers de nouvelles expériences de lecture.



Une maison d’éditions s’efforce pourtant de l’y aider depuis plusieurs années en lui offrant dépaysement, originalité et découverte. Cette maison, c’est celle des éditions Picquier .



Je n’ai pas pour habitude de faire ainsi de la publicité pour un éditeur, mais le travail remarquable de celui ci est à souligner tant il n’a pas choisi la voie de la facilité. Loin des tendances et modes actuelles, les éditions Picquier s’attachent à publier des auteurs asiatiques et à promouvoir une littérature encore trop méconnue en France. Et c’est là tout son mérite, d’autant que leurs publications sont toujours de bonne qualité.



Le roman d’ Otsuichi , « Rendez vous dans le noir » , n’échappe pas à la règle. Réédité en juin, ce roman est un huit clos original , tout en délicatesse et retenue.



Michiru est une jeune femme qui vit seule depuis la mort de son père. Aveugle à la suite d’un accident , sa vie se drape dans les ténèbres permanentes et la solitude qui lui tient lieu de compagnie.



Des amis Michiru n’en a quasiment plus. Seule Kazue se préoccupe encore d’elle et vient lui rendre visite pour l’emmener se promener ou pour faire quelques courses.



Kazue aimerait bien d’ ailleurs que son amie sorte plus souvent de chez elle, qu’elle apprenne à s’aventurer seule dans la rue et dans son quartier pour continuer à vivre. Mais Michiru préfère la vie de recluse qui est devenue la sienne . Avoir le moins de contacts possibles avec le monde extérieur la met à l’abri, la libère de son handicap, faisant d’elle presque une passagère clandestine de l’existence.



Il en va donc ainsi de sa vie parfaitement maitrisée et cantonnée dans ces quelques mètres carrés que constitue sa maison.



Pourtant un jour Michiru perçoit subrepticement des changements dans son environnement confiné. Un subtil déplacement d’air, la perception à peine audible d’un léger grincement du tatami , et progressivement la certitude qui se fait jour d’une présence inconnue chez elle, qu’un intrus s’est introduit dans sa vie.



Cette présence représente t-elle un danger ? A t-’elle un lien avec le crime commis dans la gare voisine où un homme a été projeté sous les roues d’un train et dont recherche toujours l’assassin ?



Michiru décide de ne rien changer à ses habitudes, de ne pas provoquer son hôte.



Peu à peu va s’instaurer entre eux une étrange relation. Si habituellement le silence éloigne, s’il met à distance, ici il va rapprocher ces deux êtres, enveloppant dans la douceur de ce temps suspendu cette relation sensorielle si particulière.



Au delà d’un suspens à pas feutrés, c’ est donc d’abord un huit clos qui réunit deux êtres solitaires, isolés des Hommes. L’un par une cécité accidentelle, qui allongé des heures durant sur le sol trouve dans la méditation et le renfermement sur soi, une absence au monde à la fois salvatrice et résignée ; et l’autre, qui vit à la marge, incapable de s’intégrer au groupe et donc rejeté par ses semblables , qui vit son monde comme une terre étrangère.



Deux êtres qui dans cet espace confiné, affranchis des carcans et de la rigidité de cette société japonaise que l’auteur égratigne au passage, vont retrouver dans la présence ou le regard de l’autre cette part d’humanité qui les rends vivants et les ramènera à la surface de la vie.



Ne cherchez pas dans le roman d’ Otsuichi ce que vous avez l’habitude de trouver dans les romans anglo-saxons. Oubliez le bruit, oubliez l’action, oubliez la violence. « Rendez vous dans le noir » est comme la volute d’un thé traditionnel qui serpente et s’évade dans l’espace ambiant, en diffusant la chaleur et la douceur suave de son scénario.



A cela s’ajoute un suspens tout en subtilité, en retenue, dont le dénouement , imprévisible même au plus perspicace des lecteurs , ne manquera pas de vous surprendre.



Otsuichi démontre ainsi que les auteurs asiatiques n’ont rien à envier à leurs coreligionnaires occidentaux, donnant à son œuvre une épaisseur d’âme qui fait ben souvent défaut dans les productions occidentales, qui privilégient trop souvent l’action et le spectaculaire, à la réflexion et aux rapports des personnages, en particulier dans le thriller.



Preuve en est donc que l’on peut écrire une histoire captivante, toute en finesse et sobriété, sans artifice, que le lecteur saura savourer et apprécier à sa juste valeur.
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Rendez-vous dans le noir

Michiru, une jeune femme qui perd en quelques jours la vue suite à un accident. Elle vit enfermé dans une maison (proche de la gare). C’est une jeune fille effacée, qui a un caractère solitaire. Sa cécité la pousse à se refermer encore plus "comme dans un œuf de ténèbres". Un jour, un policier vient la questionner afin de savoir si elle a "vu" quelque chose d’inhabituel car un meurtre vient d’être commis à la gare toute proche.



Peu de temps après, la jeune fille sent une présence dans la maison et comprend qu’un intrus s’est introduit chez elle.



Otsuichi nous fait la description de deux êtres fragiles, repliés sur eux et introverti : une jeune femme timide qui vient de perdre la vue , et un jeune homme mal intégré, désespéré qui est recherché pour meurtre. Ces deux êtres malgré leur caractère replié cachent une sensibilité touchante.



Ce polar psychologique, est proche du huis-clos. Il n’est pas ici question de sang ou de violence physique. Le suspense autour du meurtre ainsi que la découverte progressive de ces deux personnages pleins de solitude est mené d’une façon originale.



En commençant la lecture de ce livre, j’ai eu une pensée pour le roman Nagasaki d’Eric Faye dont la thématique est proche. Le polar d’Otsuichi vaut bien un petit détour : donc rendez-vous dans le noir !!!
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Rendez-vous dans le noir

Michiru, jeune femme d'une vingtaine d'années, a perdu la vue dans un accident. Depuis le décès de son père, elle vit seule, recluse, dans la maison familiale et ne sort plus qu'avec son amie d'enfance pour faire les courses. Le reste de ses journées se passent dans le noir et le mutisme.

Ohishi Akihiro travaille dans une imprimerie. Asocial, il est souvent la risée de ses collègues. Un jour qu'il se trouve sur le quai de la gare, un de ses collègues est poussé sous le train. Akihiro s'enfuie et se réfugie chez Michiru.



Rendez-vous dans le noir est un roman déroutant, Otsuichi aime perdre son lecteur. D'abord polar assez classique, teinté d'une petite critique de la société nippone, l'intrigue se transforme vite en roman psychologique.



Michiru et Akihiro ont en commun une phobie sociale très prononcée.Ils vont nouer, petit à petit, une relation profonde et emprunte de respect.



L'auteur a le don de nous faire ressentir ce qu'est être aveugle, la sensation de se déplacer dans le noir, la peur...

Il a beaucoup de tendresse et de respect pour ses personnages. On la comprend, Michiru, de s'enfermer chez elle ; on se dit même que son handicap visuel la sauve des peines que ressent Akihiro à devoir supporter la mesquinerie de ses collègues de travail. Et on le comprend, Akihiro, de n'avoir pas les clés pour s'intégrer dans un monde hypocrite, de ne pas savoir faire semblant.



Un roman tout en lenteur et subtilité ; une intrigue traitée à l'inverse d'un page-turner américain. je recommande vivement !



Merci aux éditions Picquier et à Babelio pour l'envoie de ce roman. très belle découverte.
Lien : http://mumuzbooks.blogspot.f..
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Rendez-vous dans le noir



Un petit coup de coeur pour ce roman noir japonais, à l'intrigue parfaitement ficelée, qui met en scène deux grands solitaires fortuitement réunis dans une maison dont les fenêtres donnent sur les quais d'une gare. L'une est la jeune propriétaire aveugle de la maison qui a récemment perdu son père et l'autre, accusé d'un meurtre commis dans la gare, est venu se réfugier chez la première.

Tous deux, d'une extrême sensibilité, entretiennent des rapports distants avec les autres.

Nous assistons à un étrange ballet dans cette maison car Michiru qui a perdu la vue à la suite d'un accident et qui vit recluse dans le noir, ne sait pas qu'Akihiro se cache dans le coin du salon chez elle. Progressivement ces deux êtres vont aller à la rencontre l'un de l'autre et s'apprivoiser.

Comme souvent dans les livres japonais, les silhouettes des personnages évoluent dans un espace géographique parfaitement décrit. Les lieux et leur géométrie revêtent une dimension importante. La cécité de Michiru permet judicieusement à l'auteur de développer son récit avec une attention aux détails visuels.

Huis clos à la scénographie parfaite, Rendez-vous dans le noir nous invite à partager la naissance d'une relation balbutiante et émouvante entre deux écorchés.
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Un flingue et du chocolat

Un titre très attirant tout d'abord ! L'histoire est sympa et addictive. J'ai trouvé que le Héros était bien lâche et peureux. Beaucoup de violence dans ce livre, ce qui est étrange pour un livre jeunesse.Mais ça se lit plutot bien et l'enquete ne nous ennuie pas une seconde
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Un flingue et du chocolat

un roman bâtit comme ceux de Arthur Conan Doyle et de Maurice Leblanc. Les héros rappelent Sherlock Holmes et Watson, Poirot et Hastings, Arsène Lupin. Les prénoms et villes sont issus du milieu chocolatier : Lindt, Ganache, Royce, Brownie, Léonidas, le chocolatier Witamer, etc. Il s'agit d'une chasse à un cambrioleur dont un enfant détient un plan qui doit mener à la planque du célèbre Godiva. Il devient l'objet de la convoitise de plusieurs personnages qui n'aspirent qu'a s'emparer du trésor Un récit d'aventure pour adolescents et grands enfants.
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Un flingue et du chocolat

Un titre prometteur...et un résultat plus que décevant...aucun intérêt !
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Un flingue et du chocolat

Chaleureusement encouragée par ma cadette (et alléchée par la relecture de ses fiche de lecture, critique, concours, … car elle l’a mis à toutes les sauces, ce roman), je me suis décidée à ouvrir « Un flingue et du chocolat ». D’autant plus qu’un titre pareil ne pouvait que figurer dans le challenge de régime pour PAL avant l’été de Leiloona…



Je dois avouer avoir été conquise dès avant même l’ouverture de l’ouvrage car ce livre en tant qu’objet est superbe : jaquette cartonnée couleur safran, illustrations et graphisme rétros, livre rappelant une tablette de chocolat, … Un petit plus non négligeable !



La suite sur mon blog...
Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
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