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Critiques de Ovide (178)
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Les Métamorphoses : Livres X, XI et XII

Contes et légendes au service de la mythologie et d'une société en nécessité de repères.



Les amours des uns et les tentations des autres font et défont les règles d'existence de quelques uns.



Empereurs et tyrans, rois et reines en quête de royaumes et, au gré des dieux et nymphes d'alors, les royaumes se font, les forêts apparaissent et la nature s'éveille au lecture de ces métamorphoses.



Nouvelles à ouvrir au plus grand nombre dans leur part de rêves et d'histoire qu'un autre temps savait si bien offrir aux esprits ouverts.
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L'art d'aimer

Quand Ovide entreprend d'initier le lecteur à l'art d'aimer et de séduire, il cherche à donner les clés du plaisir amoureux et de la sérénité de l'amour. Même s'il semble accorder autant d'importance au plaisir de l'homme qu'à celui de la femme et qu'il s'adresse aux deux sexes, il ne faut pas oublier qu'il s'agit dun texte de l'Antiquité et certains propos sont choquants pour le lecteur d'aujourd'hui.

La femme est considérée comme une "proie", un "gibier" et Ovide tient des propos que je juge, pour ma part, abjectes : "Quel spectacle honteux qu'une femme étendue par terre, gorgée de vin. Elle mérite que le premier venu la prenne."

On voit que la connerie humaine a un passé lointain et encore de beaux jours devant elle.

Je sais qu'on ne doit pas décontextualiser une œuvre pour la juger mais là, c'est la féministe (et par là j'entends une personne qui lutte pour l'égalité des sexes) du XXIe siècle qui s'insurge de voir qu'une idée aussi putride perdure encore aujourd'hui dans des esprits tordus et viciés, et ce n'est pas parce que c'est un grand auteur de l'Antiquité qui l'énonce que j'ai l'intention de l'applaudir et de l'encenser.

Œuvre très intéressante et édifiante à lire, cependant, ne serait-ce que pour exercer son esprit critique et en connaître davantage sur les mœurs de cette époque.
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Les Métamorphoses

Honte à moi, je n'avais jamais lu ce classique de la littérature latine... alors lorsque que je l'ai vu proposé dans le cadre de Masse critique de Babelio, j'ai sauté le pas!



Déjà... l'édition des Belles Lettres que j'ai reçu est vraiment sublime. Le livre-objet est beau et épuré, et c'est un vrai plaisir de le tenir entre ses mains.



J'avais peur de me trouver face à un texte abscons, trop complexe pour être beau, or, cela n'a pas du tout été le cas. La traduction d'Olivier Seers est très fluide et agréable à lire, tout en restituant bien la poésie et la beauté des mots d'Ovide.



Je me suis plongée avec délice dans ce long chant poétique. Je me suis émerveillée à chaque page... Je ne regrette pas ma lecture!
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Les Métamorphoses

L'entame d'un monument écrit il y a aussi longtemps que les Métamorphoses rend toujours un peu frileux. L'écriture est différente de ce qu'on pratique au quotidien, les structures de textes ne sont pas les mêmes, les références non plus d'ailleurs... Mais malgré tout après une grande inspiration on se lance, on s'accroche un peu et lorsqu' enfin on est habitué, quel bonheur que de voyager dans le temps.

Car Les Métamorphoses en l'occurence ne sont pas un catalogue classique aride qui serait là pour torturer des élèves. Non, Ovide les a bien écrites. Lorsqu'il était de chair et d'os. A une époque où Jésus était encore tout enfant. Il vivait, lui, ces légendes qu'il nous transmet et il adopte ainsi une distance juste par rapport à leur réalité. En faisant de formidables aventures, ou des leçons de vie et pas une liste pontifiante.

Prenons par exemple le couple Jupiter / Junon. Sur la longueur du livre il en ressort quelque chose qui ressemble à un vaudeville antique. On tirerait même en se concentrant sur eux vers un comique de répétition à force de tromperies et vengeances colériques au cours des chants. La légende y ajoute les pouvoirs que leur statut de dieux leur accorde, et donne ainsi un souffle épique aux effets sur les humains des chamailleries de ce couple dans le fond assez inoxydable.

Pour donner une idée de ce que sont les Métamorphoses, il faut je pense aussi évoquer les scènes de batailles, voir de massacres, qui sont étonnantes de précision dans leur description. Pour tout lecteur peu habitué aux textes de l'époque, on est au départ dégoûté et en même temps fasciné par la force d'évocation de l'écriture, son côté cinématographique. Jusque d'ailleurs dans les nombreux figurants qui apparaissent juste le temps qu'il faut pour qu'on commence à se faire une image un peu précise d'eux. Pour ensuite se faire fracasser le crâne à coup de masse ou ouvrir en deux à la hache à partir des épaules et jusqu'au ventre... Voilà voilà...

Un dernier mot sur la traduction magistrale en vers faite par Olivier Sers qui d'une part représente j'imagine un travail de titan, mais est aussi impeccable et ouvre une dimension poétique pour la lecture d'un non latinophone comme moi. Merci à vous !

Je m'en arrête là sur cette formidable lecture. Sans cacher tout de même son côté aussi indigeste lorsqu'on le lit d'une traite (ça en fait des métamorphoses tout ça...) Mais une fois qu'on a fini le banquet, quel plaisir de savoir qu'il y a encore les restes au frigo qu'on pourra venir grapiller plus tard en cas de petit creux.

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Tristes

Les Tristes est peut-être le livre de poésie latine qui parlera le mieux au lecteur contemporain, comme en témoigne la nouvelle traduction qu'en a proposé Marie Darieussecq récemment. Les thèmes de la douleur, de la nostalgie, de l'exil, repris par Du Bellay et puis, par tant d'autres poètes du XX°s connus ou inconnus, gardent une puissance évocatoire et émotive qui a traversé les âges. La traduction Budé n'est peut-être pas la meilleure ni la plus poétique, mais elle a la vertu d'aider le lecteur plus ou moins latiniste à s'orienter dans le texte original.
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25 métamorphoses d'Ovide

Différentes histoires de mythologies toutes aussi passionnantes les unes que les autres.
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Les Métamorphoses

Superbe livre où tout est possible. C est ludique instructif et se lit bien de 7 a 77 ans!

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Les Métamorphoses

C'est le livre des merveilles : une multitude d'histoires, de contes, de mythes qui ont irrigué toute la culture occidentale. Un grand plaisir de lecture !
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Les Métamorphoses

Embarquement pour un voyage poétique à travers les Métamorphoses d'Ovide, dans un monde rempli de dieux, de déesses et de drames dignes des meilleures épopées ?



Les textes antiques et moi, on n'était pas vraiment les meilleurs amis. Les considérant aussi poussiéreux que la vieille bibliothèque de l'école, je préfère de loin me perdre dans des vers plus contemporains.

Mais il m'arrive parfois de m'aider de bouquins destinés aux collégiens pour me donner accès à des textes qui m'ont jusqu'alors parus obscurs.



Celui-ci offre une collection d'extraits soigneusement choisis, accompagnés d'un bon dossier pédagogique.

Le vocabulaire est rendu plus accessible pour le jeune lecteur, mais la beauté des mots reste entière. La manière de donner une explication surnaturelle à des faits naturels reste fort plaisante avec ces personnages se transformant en arbres, en fontaines, en étoiles même !

Les dieux et les héros antiques semblent vivre dans une sorte de poésie en perpétuelle évolution, qui reste plaisante à lire encore aujourd'hui.

Avec des extraits allant de Deucalion et Pyrrha à Pygmalion on plonge dans chaque récit avec une ferveur poétique.



L'embarquement a donc bien eu lieu : une bonne expérience de lecture mais les quelques extraits proposés ici me suffiront.
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L'art d'aimer

Dans un premier niveau de lecture, on dirait le manuel d'un coach en séduction avec des conseils qui peuvent sembler intemporels : faire des compliments à la femme aimée, lui offrir des cadeaux, la mettre en valeur, prendre soin de sa propre apparence en ayant des vêtements propres et une haleine saine… On retrouve la même vision machiste des femmes que sur les sites des experts autoproclamés de l'amour sur internet : les femmes sont toutes vénales, elles sont toutes menteuses, quand elles disent non, c'est oui – ce qui permet de justifier le viol pour Ovide : elles ne savent pas qu'elles sont consentantes, elles le découvrent après. Mais Ovide est plus moderne que les coachs actuels, car il se soucie dans ses conseils du plaisir féminin, l'amant doit amener sa maîtresse au plaisir.

Présenté comme ça, ce livre n'était pas pour moi… Mais c'est un poète qui écrit, et qui le fait savoir. Le texte se présente comme un dialogue constant avec les mythes et les textes fondateurs de la culture gréco-romaine : Iliade, Odyssée et Enéide, avec les récits des amours divines : les dieux et les héros sont présentés comme des modèles à suivre dans la séduction et l'amour. Il y a donc de nombreuses références mythologiques et culturelles. Ensuite, en poète habile, Ovide fait référence à ses propres œuvres, il en fait la publicité pourrait-on dire avec un autre terme anachronique, notamment les Héroïdes, vantant l'originalité de son propos - ayant lu cet ouvrage juste avant, j'ai d'ailleurs préféré le premier, plus littéraire pourrait-on dire, moins "pratique".

Et, surtout, il regrette que le poète et son œuvre ne soient pas plus considérés dans la cité : être poète n'est pas suffisant pour séduire, Rome connaît un "âge d'or", c'est-à-dire un âge où tout s'achète, où il faut de l'argent pour séduire des femmes et non de la poésie.
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Tristes Pontiques

Après voir lu les "Métamorphoses" ou l'"Art d'aimer", il faut lire les "Tristes" pour pénétrer au plus profond de la beauté de l'art poétique d'Ovide. Par accident (personne ne sait au juste la cause), il se fait reléguer aux frontières nord-orientales de l'Empire romain, près du Pont-Euxin, au bord du Danube.

Là, il souffre immensément de n'être plus à Rome, dans la cour de l'Empereur qui était son milieu naturel. Et il se met à écrire en vers sa tristesse infinie.

Marie Darrieusseq traduit admirablement ce livre avec celui qui l'accompagne, les "Pontiques", qui rassemble la correspondance versifiée d'Ovide écrite dans son exil à tous ses amis à Rome.

L'amertume et la nostalgie qui se lisent dans ces vers est unique au monde. Elle apprend beaucoup de l'âme humaine frappée par le malheur d'être relégué.

Les "Tristes" inspireront une oeuvre poétique mémorable d'Ossip Mandelstam, "Tristia", à l'occasion de son exil intérieur (pour avoir écrit un poème satirique contre Staline) et une œuvre éponyme d'Hector Berlioz.
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Les Métamorphoses

"Les métamorphoses" d’Ovide, c’est une succession de chant où se côtoie les dieux, les nymphes, les héros et les humains.

"Les métamorphoses" d’Ovide, c’est une histoire de bruit et de fureur, d’amour et de désolation, où la mythologie défile sous la plume d’Ovide et de son traducteur Olivier Sers.



Dit comme ça, ça vend du rêve, pourtant je dois dire que ma lecture a été en dent de scie et parfois assez laborieuse, notamment à cause du style que j’ai trouvé assez soporifique surtout quand les passages me parlaient peu ou m’étaient assez abscons. Outre ceci, j’ai aussi trouvé assez compliqué de lire ces chants qui regroupent différentes histoires, faut dire que ça compliqué la compréhension déjà pas rendue aisée par le style.



Finalement, je me rends compte que j’ai préféré lire les passages qui me contaient déjà des histoires qui ne m’étaient pas inconnues (heureusement il y en avait quand même pas mal), même si cette version pouvait parfois différer de la version que je connaissais ou la compléter comme celle de Médée.

Cependant je précise, que j’ai aussi apprécié découvrir celles que je ne connaissais pas, comme celle de Phaéton fils d’Hélios, dont l’histoire tragique plongea la terre une journée dans les ténèbres (ou presque), ou encore celle de Byblis, l’amoureuse qui se transforma de chagrin en source.



Toutefois et malgré la difficulté que j’ai éprouvé à certain moment en le lisant, je le relirai sans doute plus tard, mais pas avant d’avoir fini ma grande collection sur la mythologie dont Ovide est une des sources. Ainsi, j’espère que je m’y retrouverais plus facilement, car vraiment le fait de ne pas reconnaître toutes les histoires m'a perturbée.

J’ai adoré Sophocle, j’ai adoré Euripide, j'adore ma collection sur la mythologie, il n’y a pas de raison que je reste sourde aux chants d’Ovide et des Dieux millénaires. Terriblement divins, mais aussi terriblement humains.



Merci aux Éditions Les belles lettres et Babelio.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Les Métamorphoses

Grand classique de la littérature latine, les métamorphoses, livre compact et dense, et écrit par le poète latin Ovide, raconte les origines du monde occidental et toute la cosmogonie avec les Dieux et créatures mythologiques que nous connaissons tous: Zeus, Apollon, le Chaos, les déesses, nymphes, Daphnée changée en laurier, la création de Rome etc... Il s'agit de tout un panel d'histoires, de rencontres, d'amours et d'aventures que je ne peux qu'aimer (oui, j'aime beaucoup la mythologie :) ) et que je conseille! Prenez également le temps de le lire, ainsi que la préface.
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Les Métamorphoses

Beaucoup d'entre nous ont découvert les Métamorphoses d'Ovide au collège, mais sous une forme abrégé et édulcoré. C'est que c'est un immense pavé romanesque, très long à lire, et de plus assez violent. Mais comme ce livre est magnifique !

Ecrit dans l'Antiquité, Ovide fait le pari de retracer toute l'histoire du monde de manière chronologique, un exploit quand on sait que les mythes passent sans indication temporelle et sont parfois contradictoires entre elles. Et il y réussît, de sorte qu'on ne soit pas perdu, faisant même des connexions entre des mythes. Ajouter à cela un brillant technique narratif : parfois, ce sont des personnages concerné par un récit qui interrompent eux-même ce récit en racontant à leur tour un autre récit... comme par exemple, Orphée qui alors qu'il chante son désespoir après avoir perdu Eurydice, raconte aussitôt le mythe de Ganymède et de Pygmalion, ainsi que celui Venus et d'Adonis, où Calliope la muse qui évoque l'orgueil des Piérides contre elle mais qui chante le mythe de Proserpine...

De la création du monde jusqu'à l’avènement de Jules César, c'est toute la mythologie greco-latine qui défile sous nos yeux, avec son lot d'histoire d'amour, de batailles, de drame et évidemment, comme le dit le titre, des métamorphoses diverses et variées. Des métamorphoses souvent à l'oeuvre des dieux, soit pour séduire une mortelle où un mortel, soit pour mettre la/le mettre au défi où pour la/le punir. Parfois, ces transformations sont aussi invoqués par les mortels eux-mêmes où alors ils sont fruits d'injustices.

Evidemment, il est pas difficile de remarquer que les Métamorphoses est émaillé de violence. Souvent, cette violence vient du désir, désir d'obtenir quelque chose, désir de posséder quelqu'un, désir de se venger... et de cette violence en découle des viols, des meurtres, des suicides, des mutilations, avec son cortège de scènes abominables : celle avec la langue mutilé de Philomèle est une des plus atroces qu'on n'eut voir dans toute la littérature, et ce avec peu de mots...

Mais à coté de ce lot de faits sanglants, se trouve parfois de très belles histoires comme celle de Philemon et Baucis qui est un exemple de l'amour conjugal parfait et de la piété. Même si elles sont parfois tragiques comme celle de Pyrasme et Thisbé, qui a inspiré Shakespeare pour Romeo et Juliette et qui est peut-être celle ayant donné naissance au topos de l"amour interdit" .

L'écriture d'Ovide est sublime, très poétique, descriptives avec parfois peu de mots et un variété de genre. On passe d'un passage très fantastique et fantaisie à un autre d'un réalisme troublant (la description de la Faim notamment...). Même si il faut avouer qu'elle peut s'éterniser sur des moments sans intérêts et que la partie consacré à César et Auguste est de la pure propagande.

Cependant, on ne peut qu'être enchanté et envoûté par ce pilier de notre culture européenne, qu'il convient de lire dans cette version intégrale pour comprendre tous les mythes (même sous forme romaine ici), et servi par un style si beau. A lire absolument.
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Les Métamorphoses : Livres X, XI et XII

Les programmes du bac littéraire ont donné aux éditeurs la bonne idée de publier les textes prescrits dans d'excellentes éditions scolaires, qui peuvent s'adresser aussi bien au lecteur cultivé : tel fut déjà le cas de Roméo et Juliette ou des Contes de Perrault. Les livres X à XII des Métamorphoses d'Ovide, où l'on trouvera l'histoire d'Orphée, mais aussi celle de Thétis et Pélée, parents d'Achille, d'Alcyone, ou de la guerre des Lapithes et des Centaures, tant de fois représentée en bas-relief, s'accompagnent de textes échos en regard qui permettent au lecteur curieux de lire d'autres versions, d'autres traductions ou adaptations de ces histoires dans toute la littérature. Ces explorations sont un enchantement de tous les instants, et la découverte de trésors oubliés est assurée à chaque page. Les brefs paragraphes proposés en commentaire sont aussi extrêmement précieux et nous orientent vers d'autres lectures encore. Une édition indispensable pour qui veut étendre le champ de sa culture générale.
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L'art du baiser : Les plus beaux baisers de..

Cette anthologie est l’une des plus courtes parmi celles de Folio 2€ et l’une de mes préférées par son sujet : le baiser. Les textes y sont soigneusement choisis parmi la littérature classique (l’incontournable Roméo et Juliette, Cyrano de Bergerac, un texte de Balzac, le célèbre poème de Louise Labé, entre autres), mais également contemporaine (David Foenkinos, Philippe Forest, Philippe Sollers, Philippe Delerm), ce qui constitue selon moi une amélioration appréciable par rapport au volume de la déclaration amoureuse.



Le recueil s’ouvre avec un poème de Catulle, qui place immédiatement le lecteur dans l’ambiance générale et annonce les multiples baisers à suivre. Avant ceux-ci, quelques remarques et conseils sont donnés par Ovide dans son Art d’aimer : cela m’amuse toujours de comparer les us et coutumes passées aux nôtres qui n’ont pas toujours changé tant que cela. Plus proche de nous, c’est Philippe Sollers qui le suit, dans un texte qui m’a surprise par son alternance entre un style assez soutenu et un autre presque familier, comme pour exprimer le sublime du « vrai » baiser à côté de la vulgarité des autres « faux ». L’extrait que j’ai préféré dans cette section est celui du baiser selon Maupassant, ou plus exactement selon une vieille tante dans une lettre à sa nièce : ce texte est encore très actuel et très plaisant à lire, comme le montre cet extrait de l’extrait.



Le baiser n’est qu’une préface, pourtant. Mais une préface charmante, plus délicieuse que l’œuvre elle-même ; une préface qu’on relit sans cesse, tandis qu’on ne peut pas toujours… relire le livre. Oui, la rencontre des bouches est la plus parfaite, la plus divine sensation qui soit donnée aux humains, la dernière, la suprême limite du bonheur. C’est dans le baiser, dans le seul baiser qu’on croit parfois sentir cette impossible union des âmes que nous poursuivons, cette confusion des cœurs défaillants. (p. 30-31)



Deux autres textes sont également présents, l’un de Queneau (qui joue toujours aussi habilement des sonorités, sans me séduire pour autant) et l’autre de Philippe Delerm (une très belle description interprétative d’une photographie d’un couple qui s’embrasse), mais ils n’ont selon moi par leur place dans cette section de « l’avant-baiser », sinon pour harmoniser le nombre de textes dans chaque partie, ce dont je ne me serais guère formalisée si ça n’avait pas été le cas. C’est mon unique bémol quant à l’agencement même de cette anthologie, dont les différentes sections sont judicieusement choisies.



La seconde regroupe des textes qui présentent le baiser comme « invitation à l’amour » : s’y retrouvent Cyrano de Bergerac – dont la scène choisie m’a convaincue de lire enfin cette pièce dans son intégralité –, la religion des baisers de Roméo à Juliette dont je ne me lasse décidément pas, l’imprévu du baiser de Nathalie à Markus chez Foenkinos, La femme de trente ans de Balzac (j’avais oublié à quel point cet auteur peut être lyrique et tout à fait enchanteur) et, surtout, un extrait du Nouvel amour de Philippe Forest. Ce dernier texte est ma plus belle découverte de cette anthologie : bien que la scène du baiser même soit un peu décevante, la partie qui la précède est magnifiquement décrite. Enfin, la dernière section, celle du baiser comme communion des corps, regroupe principalement des textes poétiques, dont un de Neruda, un poète que j’affectionne particulièrement. Les deux textes en prose sont très évocateurs et m’ont laissé l’impression d’une grande force d’écriture.



Bref, une très belle anthologie, peut-être juste un peu trop courte.
Lien : http://minoualu.blogspot.be/..
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Les Métamorphoses

Je me suis procuré cet ouvrage par erreur, croyant commandé l'oeuvre complète d'Ovide. Je me suis en fait retrouvé avec un ouvrage en reprenant quelque extraits choisis. J'ai pu y retrouver certains 'héros' que je connaissais déjà au moins de nom (Narcisse, Persée, Icare...) ainsi que quelques réflexions et analyses de l'auteure (Sabine Roy-Herquin). Au final, l'expérience est positive puisqu'elle a confirmé mon envie de découvrir plus amplement l'oeuvre d'Ovide qui semble une source d'inspiration intarissable pour tous les rimailleurs du dimanche de mon genre. Je conseille donc cet ouvrage d'introduction à ceux qui cherche à s'immerger en douceur dans l'univers de ce poète universel.
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Les Métamorphoses

Cette lecture m’a accompagné pendant deux longues semaines et pourtant, j’ai adoré ! Les métamorphoses sont un classique à lire lorsqu’on s’intéresse de près ou de loin à la mythologie grecque et ça tombe bien, c’est mon cas ! J’ai beaucoup aimé (re)découvrir ces mythes que j’aime tant. N’ayez pas peur de la plume et de la longueur de ce classique : il vaut le détour.
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L'art d'aimer

Ce qui est une prose au départ est un savant mélange entre un trait d'humeur qu'on pourrait trouver dans le journal et un guide complet à l'adresse de la jeunesse en recherche d'amusement.

Lire ce texte en le situant dans l'époque à laquelle il a été écrit confirme le côté un peu scandaleux du propos.

Le titre, L'art d'aimer, m'a semblé presque ironique quand on voit que c'est surtout un guide sur "comment amadouer la pouliche".

Un beau texte en somme.
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Les Métamorphoses

Ma traduction : Traduction (légèrement adaptée) de G.T.Villenave, Paris, 1806.

Edition du Chêne, illustrations de Pablo Picasso.



Ovide a repris les légendes grecques et latines enserrées dans son propos où l'auteur intervient directement : Invocation traditionnelle mais qui n'est pas comme d'habitude, à la Muse, mais comme il dit : « Inspiré par mon génie… » (incipit) pour conclure dans l'épilogue par une phrase qui a quelque chose de visionnaire : « …et s'il est quelque chose de vrai dans les présages des poètes, ma renommée traversera les siècles et, par elle, je vivrai. » (dernière phrase.) En fermant le livre («Enfin je l'ai achevé cet ouvrage… » pour citer encore une fois Ovide) on ne peut que partager les propos de l'auteur tout lecteur que nous sommes. Nous avons voyagé dans le temps.

D'abord, comment en suis-je venu à Ovide ? Parce que j'ai appris à force de le parcourir que le maître des maîtres, le Barde Shakespeare avait souvent sous les yeux quand il composait ses pièces, et la Bible et les Métamorphoses d'Ovide en plus les documents historiques d'Holinshed. Quant aux images et aux visions fantastiques shakespeariennes on les retrouve ici, on sent combien elles ont inspiré le Grand Bill. On y est donc venu par l'influence des maîtres. Les « modernes » nous ont souvent renvoyé aux « anciens ».

Et cela commence à la Création du monde. Les quatre éléments ont été ordonnés à partir du chaos, séparés, plus exactement, et l'on rejoint en grande partie la Genèse dans la Bible à cela près que -dans la traduction que je possède, du moins- Ovide ne dit pas que c'est l'oeuvre de Dieu ou de Yahvé mais suppose que la séparation des quatre éléments, la création donc, a été faite par « un dieu, ou la nature plus puissante… » En fait, on ne sait pas vraiment. Et tout va s'enchaîner jusqu'aux jours où vit le poète, c'est l'an 1, le siècle où régnait l'empereur Auguste. Et toutes les transformations qui suivent viennent « des dieux et de la nature plus puissante. »

Les hommes, par leurs actes ou par l'action d'un des quatre éléments, deviennent autre chose, Python devient un grand serpent, Cygnus , un cygne, la Fontaine de Salmacis rend hermaphrodite celui qui s'y baigne etc. Beaucoup ont donné leurs noms à des phénomènes naturels (Echo), des plantes (Narcisse)…

Les dieux sont là pour punir et aider les humains, notamment dans leurs amours. Il y de la magie, du fantastique. Il paraîtrait qu'Ovide a inventé le mot « métamorphose ». On y croise aussi tous les héros et les monstres de l'antiquité (le Minotaure, Jason et la toison d'or, Pyrame et Thisbée parodiés dans le songe d'une nuit d'été de Shakespeare, encore lui, Lycaon, Hercule, Enée..) et c'est souvent un bon complément à l'Illiade ou l'Odyssée.

Il y a quinze livres dans les Métamorphoses et, à partir du douzième, Ovide narre la guerre de Troie avec Achille, Ajax, Hector puis Enée et Ulysse. Tous ont inspiré les dramaturges qui ont suivi, nourris des «Anciens ». On pense aux pièces de Racine en France.

L'épisode qui m'a le plus marqué- hormis les diverses et poétiques transformations- est peut-être le passage philosophique, la leçon de Pythagore à Numa dans laquelle le maître fait l'apologie du végétarisme et trouve absurde de faire couler le sang d'autres animaux qui, selon la transmutation des âmes, pourraient être de lointains parents. Pythagore avance l'idée de la métempsychose :



" Nous-mêmes, portions passagères du Monde, nous subissons les mêmes lois, puisque nous sommes non seulement des corps mais aussi des âmes légères, qui peuvent avoir pour demeure le sein de l'hôte farouche des forêts ou celui du paisible animal qui pait dans le bocage. Conservons donc, au lieu de les détruire, ces corps qui ont peut-être reçu l'âme d'un père, d'un frère, d'un parent, d'un homme du moins ; et n'allons pas renouveler le festin de Thyeste."



On remarque aussi, qu'au lieu de raconter en direct, Ovide use, à mesure qu'on avance dans l'ouvrage, de l'histoire dans l'histoire et le narrateur change. Galatée explique sa tristesse par exemple, Macarée prévient Enée de Circé, l'ayant rencontrée en tant que compagnon d'Ulysse. Tout s'imbrique. La Guerre de Troie est racontée de l'intérieur par ses guerriers et leurs familles (Hécube, la mère d'Hector). On y narre la mort d'Achille et celle d'Ajax puis la succession de Rome de Romulus à Numa pour arriver au temps d'Auguste, période pendant laquelle Ovide écrit ses Métamorphoses.

C'est une lecture qui m'a pris quelques années tant chaque légende est close sur elle-même et peut être lue séparément. On abandonne le livre, on le reprend. En revanche les derniers livres se lisent comme un roman historique et méritent un suivi quotidien.



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