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La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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« Quand un peuple n’ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l’esclavage. »
Le loisir, voilà la plus grande joie et la plus belle conquête de l'homme.
« Penser par clichés est quelquefois développé à un degré prodigieux et sans doute pathologique. »
LES ROSES DANS L'ORAGE
Les rose pâles sont blessées
Par la rudesse de l'orage,
Mais elles sont plus parfumées,
Ayant souffert davantage.
Mets cette rose à ta ceinture,
Garde en ton coeur cette blessure,
Sois pareille aux roses de l'orage.
M... dirait : "J'aime mieux être l'esclave de mes passions que l'esclave d'une morale.
Un imbécile ne s'ennuie jamais : il se contemple.
Nouvelles littéraires
14 décembre 1914.
Elles nous viennent maintenant des tranchées, des dépôts, des hôpitaux, des camps de prisonniers. Qui est mort, qui est blessé, qui est malade ? Le Bulletin des Écrivains, n° 2, répond à ces questions pour le mois qui vient de s’écouler. Il n’a pas été très meurtrier pour les lettres, d’où on peut en inférer qu’il a été le même pour l’ensemble des armées, malgré la fréquence des combats et la progression des lignes, mais il n’y a pas mal de blessés, quelques prisonniers et encore des disparus. Avec ces trois catégories, on ferait un excellent sommaire de revue ou de journal littéraire, on alimenterait une librairie. Que faut-il entendre par « disparus » ? On reporte toujours à cette liste le charmant du Fresnois. Hélas ! Quel espoir laisse-t-il encore ? Il est disparu depuis les premiers combats en Belgique. Serait-il blessé grièvement et prisonnier en Allemagne ? Triste perspective et c’est la meilleure. Il en est de même du jeune romancier Alain-Fournier. Cependant, son ordonnance aurait pu revenir sur le lieu du combat où il était tombé et reconnaître le corps. Il est donc peu permis, à moins d’une erreur inexplicable, d’avoir des doutes sérieux. Par prudence, les rédacteurs l’ont mis parmi les disparus. Ce serait une perte très sensible pour les lettres. En somme ce bulletin continue d’être un document très triste et très glorieux, quoique la gloire qui échoit à quelques-uns soit une gloire définitive et sans le lendemain qu’ils avaient rêvé. Mais les lendemains sont bien incertains et peut-être vaut-il mieux mourir en pleine force et en pleine jeunesse que d’en courir les risques. Il y a longtemps que les Anciens, si sages, avaient mis au premier rang des amis des dieux ceux qui meurent jeunes. Ce qui nous paraît une injustice du sort est peut-être un privilège. N’importe Il est douloureux pour ceux qui le contemplent.
Nietzsche avait peu d'expérience de l'amour. On dit même qu'il n'eut jamais avec aucune femme que des relations d'amitié. Il a cependant, comme tout bon philosophe, écrit et sur l'amour et sur les femmes. Un jour, à Sorrente, il confia à Malvina de Meysenburg, le cahier manuscrit qui contenait les aphorismes sur les femmes, parus depuis dans la première partie de Humain, trop humain. Malvida prit le cahier, le lut, et le rendit à Nietzsche en souriant. Il demanda l'explication du sourire. « Ne publiez pas cela, répondit Mlle de Meysenburg. » Nietzsche sembla froissé. il joignit le cahier au reste du manuscrit et envoya le tout à son éditeur.
Le conseil de Malvida était bon. Les aphorismes de Nietzsche sur les femmes forment la partie la moins intéressante de son oeuvre.
Des femmes sont des maîtresses ; d’autres, des amantes ; d’autres
des amies. Les maîtresses se remplacent ; les amantes, rarement ;
les amies, jamais.
On croyait Jules Renard bien portant, et il était très malade ; on le croyait riche, et il était pauvre ; on le croyait heureux, et il avait déjà voulu se suicider ; on le croyait philosophe, et il ne supportait pas l'apparence d'une critique ; on le croyait détaché des vanités politiques, et il soutenait âprement des guerres de clocher ; on le croyait parisien, et il était resté profondément paysan ; on le croyait naturaliste, et il aimait surtout Victor Hugo ; on le croyait sceptique, et il lisait Pascal ; on le croyait gai, enfin, et il était triste. Nous connaissons nos contemporains à peu près comme cela, ce qui ne nous empêche pas de les juger, de leur attribuer des intentions, de mesurer leur esprit, de pénétrer dans leur pensée, de qualifier leur âme.