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Citations de Spinoza (694)


Qui sait parfaitement que toutes choses suivent de la nécessité de la nature divine et arrivent selon les lois et les règles éternelles de la Nature, ne trouvera certes rien qui mérite haine, raillerie ou mépris, et il n’aura non plus pitié de personne ; mais, autant que le permet l’humaine vertu, il s’efforcera de bien faire (bene agere), comme on dit, et d’être dans la joie (laetari). A cela s’ajoute que celui qui est facilement apitoyé et qui est ému par le malheur ou les larmes d’autrui, fait souvent des choses dont il se repent plus tard : tant parce que nous ne faisons par sentiment rien que nous sachions avec certitude être bon, que parce que nous sommes facilement trompés par de fausses larmes. Et je parle expressément ici de l’homme qui vit sous la conduite de la Raison. Car, qui n’est poussé ni par la Raison ni par la pitié à être secourable aux autres, on l’appelle justement inhumain, car il paraît ne pas être semblable à l’homme.

(p. 315 de l’édition Folio Gallimard)
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[…] la pitié est une tristesse ; et donc elle est mauvaise par elle-même. Quant au bien qui en résulte, à savoir que nous nous efforçons de délivrer de son malheur l’homme dont nous avons pitié, c’est par le seul commandement de la Raison que nous désirons le faire, et ce n’est que par le seul commandement de la Raison que nous pouvons faire quelque chose que nous savons avec certitude être bon. Et par conséquent la pitié chez l’homme qui vit sous la conduite de la Raison est par elle-même mauvaise et inutile.

(p. 314 de l’édition Folio Gallimard)
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Qui veut venger l’offense (injurias) en rendant la haine, vit à coup sûr malheureux. Qui, au contraire, s’applique à vaincre la haine par l’amour, combat assurément joyeux et assuré, résiste aussi facilement à un seul homme qu’à plusieurs et a besoin du minimum de secours de la fortune. Quant à ceux qu’il vainc, ils cèdent avec joie, non certes par manque, mais par accroissement de force. Et tout cela suit si clairement des seules définitions de l’amour et de l’entendement, qu’il n’est pas besoin de le démontrer spécialement.

(p. 312 de l’édition Folio Gallimard)
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Entre la moquerie (que, dans le corollaire I, j’ai dite être mauvaise) et le rire, je fais une grande différence. Car le rire, comme aussi la plaisanterie (jocus) est une pure joie ; et par conséquent, pourvu qu’il ne soit pas excessif, il est bon par lui-même. Et ce n’est certes qu’une sauvage et triste superstition qui interdit de prendre du plaisir. Car, en quoi convient-il mieux d’apaiser la faim et la soif que de chasser la mélancolie ? Tels sont mon argument et ma conviction.
Aucune divinité, ni personne d’autre que l’envieux ne prend plaisir à mon impuissance et à ma peine et ne nous tient pour vertu les larmes, les sanglots, la crainte, etc., qui sont signes d’une âme (animi) impuissante. Au contraire, plus nous sommes affectés d’une plus grande joie, plus nous passons à une perfection plus grande, c’est-à-dire qu’il est d’autant plus nécessaire que nous participions de la nature divine. C’est pourquoi, user des choses et y prendre plaisir autant qu’il se peut (non certes jusqu’au dégoût, car ce n’est plus y prendre plaisir) est d’un homme sage. C’est d’un homme sage, dis-je, de se réconforter et de réparer ses forces grâce à une nourriture et des boissons agréables prises avec modération, et aussi grâce aux parfums, au charme des plantes verdoyantes, de la parure, de la musique, des jeux du gymnase, des spectacles, etc., dont chacun peut user sans faire tort à autrui. Le corps humain, en effet, est composé d’un très grand nombre de parties de nature différente, qui ont continuellement besoin d’une alimentation nouvelle et variée, afin que le corps dans sa totalité soit également apte à tout ce qui peut suivre de sa nature, et par conséquent que l’esprit soit aussi également apte à comprendre plusieurs choses à la fois. C’est pourquoi cette ordonnance de la vie est parfaitement d’accord et avec nos principes et avec la pratique (proxi) commune ; aussi, s’il existe d’autres manières de vivre, celle-ci est de toute façon la meilleure et la plus recommandable ; et il n’est pas besoin de traiter ce sujet plus clairement ni plus amplement.

(p. 311-312 de l’édition Folio Gallimard)
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" On ne saurait douter en effet que les hommes sont nécessairement en proie aux sentiments. Du seul fait de leur constitution, ils plaignent leurs semblables malheureux, pour les envier au contraire lorsqu'ils les voient heureux, et ils sont plus enclins à la vengeance qu'au pardon ; d'autre part, chacun voudrait faire adopter aux autres sa règle personnelle de vie, leur faire approuver ce que lui-même approuve, rejeter ce que lui-même rejette ; or, puisque les hommes veulent ainsi se pousser à la première place, ils entrent en rivalité, ils tentent, dans la mesure de leur pouvoir, de s'écraser les uns les autres ; et le vainqueur, à l'issue de cette lutte, se glorifie plus d'avoir causé un préjudice à autrui que d'avoir gagné quoi que ce soit pour soi-même. Sans doute chacun, tout en agissant ainsi, reste bien convaincu que la religion lui enseigne des leçons toutes différentes : elle lui enjoint d'aimer son prochain comme soi-même, c'est-à-dire de se faire aussi ardent champion du droit d'autrui que du sien. Mais cette conviction est, nous l'avons vu, sans effet sur les sentiments. Tout au plus son influence se développe-t-elle au moment de la mort, lorsque la maladie a déjà triomphé même des sentiments et que l'être humain gît sans forces, ou bien dans les églises, lorsque les rapports d'homme à homme s'interrompent. Mais elle ne prévaut point dans les tribunaux ni les demeures des puissants, alors que le besoin s'en ferait tellement sentir. Nous avons montré, il est vrai, par ailleurs, que la raison est capable de mener un combat contre les sentiments et de les modérer considérablement. Toutefois, la voie indiquée par la raison nous est apparue très difficile. On n'ira donc pas caresser l'illusion qu'il serait possible d'amener la masse, ni les hommes engagés dans les affaires publiques, à vivre d'après la discipline exclusive de la raison. Sinon, l'on rêverait un poétique Âge d'or, une fabuleuse histoire."
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Pour dire brièvement ce qu'est en soi le bien et le mal, nous ferons remarquer qu’il y a certaines choses qui sont dans notre entendement sans exister de la même manière dans la nature, qui sont par conséquent le produit de notre pensée et ne nous servent qu'à concevoir les choses distinctement : par exemple, les relations, et ce que nous appelons des êtres de raison.
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 Spinoza
Ne pas juger, ne pas détester, mais comprendre.
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 Spinoza
Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison.
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 Spinoza
La dévotion, c'est l'amour d'un objet qu'on admire.
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 Spinoza
Tout désir qui naît de la raison ne peut être sujet à l'excès.
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L’émulation désigne l’imitation des désirs des autres. Ainsi, la mode, l’envie, la jalousie, la compétition, le conformisme social sont autant de manifestations de celle-ci. Donc pour que nous désirions une chose, il suffit que nous imaginions qu’autrui la désire : il n’est donc pas nécessaire qu’il la désire effectivement…
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 Spinoza
«La nature ne crée pas de nations
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 Spinoza
Ne pas déplorer, ne pas rire, ne pas détester, mais comprendre.
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La fin de l'Etat est donc en réalité la liberté. Nous avons vu aussi que, pour former l'Etat, une seule chose est nécessaire : que tout le pouvoir de décréter, appartienne soit à tous collectivement, soit à quelques-uns, soit à un seul. Puisque, en effet, le libre jugement des hommes est extrêmement divers, que chacun pense être seul à tout savoir et qu'il est impossible que tous opinent pareillement et parlent d'une seule bouche, ils ne pourraient vivre en paix si l'individu n'avait renoncé à son droit d'agir suivent le seul décret de sa pensée. C'est donc seulement au droit d'agir par son propre décret qu'il a renoncé, non au droit de raisonner et de juger ; par suite nul à la vérité ne peut, sans danger pour le droit du souverain, agir contre son décret, mais il peut avec entière liberté opiner et juger et en conséquence aussi parler, pourvu qu'il n'aille pas au delà de la simple parole ou de l'enseignement, et qu'il défende son opinion par la Raison seule, non par la ruse, la colère ou la haine, ni dans l'intention de changer quoi que ce soit dans l'Etat de l'autorité de son propre décret.
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Par ce qui précède, je pense avoir assez montré les fondements de l'Etat démocratique, duquel j'ai parlé de préférence, parce qu'il semblait le plus naturel et celui qui est le moins éloigné de la liberté que la Nature reconnaît à chacun. Dans cet Etat en effet nul ne transfère son droit naturel à un autre de telle sorte qu'il n'ait plus ensuite à être consulté, il le transfère à la majorité de la Société dont lui-même fait partie ; et dans ces conditions tous demeurent égaux, comme ils l'étaient auparavant dans l'état de nature.
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[...] la parole éternelle de Dieu, son pacte, et la vraie Religion sont divinement écrits dans le coeur de l'homme, c'est-à-dire dans la pensée humaine ; c'est la là véritable charte de Dieu qu'il a scellée de son sceau, c'est-à-dire de son idée, comme d'une image de sa divinité. A l'origine, la Religion a été donnée aux hommes comme une loi par écrit parce qu'alors ils étaient des enfants. Mais plus tard, Moise et Jérémie, leur prédirent qu'un temps viendrait où Dieu écrirait sa loi dans leurs coeurs.
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Toute la connaissance de l'Ecriture doit donc se tirer d'elle seule. [...] La règle universelle à poser dans l'interprétation de l'Ecriture, est donc de lui attribuer d'autres enseignements que ceux que l'enquête historique nous aura très clairement montré qu'elle a donnés.
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Enfin, si l'on voulait soutenir qu'à tel ou tel titre les Juifs ont été pour l'éternité élus par Dieu, je n'y contredirais pas, pourvu qu'il fût entendu que leur éléction, soit temporelle, soit éternelle, en tant qu'elle leur est particulière, se rapporte uniquement à l'empire et aux avantages matériels ( nulle autre différence n'existant d'une nation à une autre), tandis qu'à l'égard de l'entendement et de la vertu véritable aucune nation n'a été faite distincte d'une autre, et qu'ainsi il n'en est pas une que Dieu, à cet égard, ait élue de préférence aux autres.
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Une ambition criminelle a pu faire que la Religion consistât moins à obéir aux enseignements de l'Esprit-Saint qu'à défendre des inventions humaines, bien plus, qu'elle s'employât à répandre parmi les hommes non la charité, mais la discorde et la haine la plus cruelle sous un déguisement de zèle divin et de ferveur ardente
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Qui donc porte en abondance des fruits tels que la charité, la joie, l'égalité d'âme, la bonté, la bonne foi, la douceur, l'innocence, la possession de soi, toutes choses auxquelles, comme l'a dit Paul, la loi n'est pas opposée, qu'il ait été instruit par la seule Raison ou par la seule Ecriture, est bien réellement instruit par Dieu et possède la béatitude.
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