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Citations de Tacite (79)


La reconnaissance est une charge, tandis que la vengeance est comptée pour un profit.
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Tant il est plus facile de rendre l'injure que de récompenser le bienfait.
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Ce sont les méchants qui ont le plus d'influence, tandis que la paix et la tranquillité réclament de l'honnêteté.
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Mais les soldats soupçonneux regardaient tout délai comme ennemi de la victoire.
Les soldats étaient tout entiers au sang et au carnage, les dépouilles revenaient à la multitude.
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Mais la gloire d'achever l'œuvre était réservée à la liberté.
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Sequitur clades, forte an dolo principis incertum (nam utrumque auctores prodidere), sed omnibus, quae huic urbi per violentiam ignium acciderunt, gravior atque atrocior. XV, 38
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(Fin d'Octavie, soeur de Britannicus et épouse forcée de Néron). Cependant Néron ... oubliant qu'il lui a reproché naguère sa stérilité, prétend que, consciente de ses désordres, elle en a fait disparaître le fruit ; il en a eu la preuve et l'enferme dans l'île de Pandateria. Jamais la vue d'aucune autre exilée ne fit pleurer plus d'yeux et n'excita une pitié plus grande. Quelques personnes se rappelaient encore Agrippine chassée par Tibère et, à une époque plus récente, Julie bannie par Claude ; mais l'une et l'autre étaient en pleine maturité ; elles avaient vu quelques jours heureux et le souvenir d'un sort jadis meilleur adoucissait la rigueur du moment. Pour Octavie, le jour de ses noces fut un jour funèbre ; elle était amenée dans une maison où elle ne trouvait rien que le deuil : un père et, aussitôt après, un frère enlevés par le poison, une servante plus puissante que sa maîtresse, Poppée ne remplaçant une épouse que pour la perdre, et enfin une accusation plus grave que la mort.

At Nero ... incusatae paulo ante sterilitatis oblitus, abactos partus conscientia libidinum, eaque sibi comperta edicto memorat insulaque Pandateria Octaviam claudit. Non alia exul visentium oculos majore misericordia adfecit. Meminerant adhuc quidam Agrippinae a Tiberio, recentior Juliae memoria observabatur a Claudio pulsae ; sed illis robur aetatis adfuerat ; laeta aliqua viderant et praesentem saevitiam melioris olim fortunae recordatione adlevabant. Huic primum nuptiarum dies loco funeris fuit, deductae in domum in qua nihil nisi luctuosum haberet, erepto per venenum patre et statim fratre ; tum ancilla domina validior et Poppaea non nisi in perniciem uxoris nupta, postremo crimen omni exitio gravius.

XIV, 63.
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(Sous Tibère). Sous les mêmes consuls, on publie la mort d'Asinius Gallus : qu'il eût péri d'inanition, le fait n'était pas contesté, mais on se demandait si c'était volontairement ou par nécessité. On consulta donc César (Tibère) pour savoir s'il permettait qu'on l'ensevelît, et il ne rougit pas d'y consentir, tout en accusant les événements qui enlevaient un inculpé avant qu'il eût été convaincu en face : apparemment on n'avait pas, en trois ans, trouvé le temps de donner des juges à un vieillard consulaire, père de tant de consulaires !

Isdem consulibus Asinii Galli mors vulgatur, quem egestate cibi peremptum haud dubium, sponte vel necessitate incertum habebatur. Consultusque Caesar an sepeliri sineret non erubuit permittere ultroque incusare casus qui reum abstulissent antequam coram conviceretur : scilicet medio trienno defuerat tempus subeundi judicium consulari seni, tot consularium parenti.

VI, 19 / 23
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(Néron -Domitius- et Britannicus jeunes). La faveur du peuple plus vive à l'adresse de Domitius, fut regardée comme un présage. On répandait en outre le bruit que des dragons avaient paru auprès de son berceau, comme pour le garder ; mais ces propos, qui tenaient de la fable, étaient empruntés au merveilleux étranger ; car Néron lui-même, qui ne songeait nullement à se déprécier, a souvent raconté qu'on n'avait vu dans sa chambre qu'un seul serpent en tout.

... favor plebis acrior in Domitium loco praesagii acceptus est. Vulgabaturque adfuisse infantiae ejus dracones in modum custodum, fabulosa et externis miraculis adsimilata : nam ipse, haudquaquam sui detractor, unam omnino anguem in cubiculo visam narrare solitus est.

XI-11, 4.
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J'entreprends une oeuvre féconde en catastrophes, pleine de batailles affreuses, de discordes et de séditions, où la paix même a ses horreurs [...].
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Le peuple était là en spectateur; il assistait à ces complots comme aux jeux du cirque et appuyait chaudement de ses acclamations et de ses applaudissements tantôt ceux-ci, tantôt ceux-là. [ III, 83 ]
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Vous me demandez souvent, mon cher Fabius, pourquoi, tant d’orateurs du premier ordre, ayant illustré de leur génie et de leur gloire les siècles précédents, notre âge, stérile et déshérité de cette brillante éloquence, a presque oublié jusqu’au nom d’orateur. Car nous ne donnons ce titre qu’aux anciens ; et nous appelons défenseurs, avocats, patrons, tout plutôt qu’orateurs, ceux qui de nos jours savent manier la parole. Répondre à votre demande, et prendre sur moi le fardeau d’une question qui met en péril la réputation de nos esprits, si notre infériorité vient d’impuissance, de nos jugements, si elle est volontaire, c’est assurément ce que j’oserais à peine, si je n’avais à exposer que mes propres idées. Mais je puis recourir à un entretien dans lequel j’ai entendu, fort jeune encore, les hommes les plus éloquents de notre siècle traiter à fond cet important sujet. Ce n’est donc pas de talent, mais de mémoire que j’aurai besoin pour retrouver les pensées ingénieuses et les expressions fortes dont ils appuyaient des explications ou diverses ou les mêmes, mais toujours plausibles, en peignant chacun dans son langage, son âme et son caractère, et pour les reproduire aujourd’hui avec leurs proportions et leurs développements, sans rien changer à l’ordre de la discussion. Car l’opinion contraire ne manqua pas d’avoir aussi un défenseur qui, prenant plaisir à maltraiter et à railler le vieux temps, préféra hautement aux génies antiques la moderne éloquence.
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Cn. Julius Agricola, originaire de Fréjus, colonie ancienne et célèbre, eut ses deux aïeuls procurateurs des Césars, dignité qui égale celle de chevalier. Son père, Julius Grécinus, de l'ordre des sénateurs, connu par son amour pour l'éloquence et la philosophie, mérita, par ces qualités mêmes, la colère de l'empereur Caligula ; et en effet, il reçut l'ordre d'accuser Marcus Silanus, refusa et périt. Sa mère fut Julia Procilla, de la plus rare chasteté. Elevé dans son sein et par sa tendresse, il passa au milieu des études de tous les arts libéraux son enfance et sa jeunesse. Ce qui l'éloigna des séductions du vice fut, outre son naturel pur et vertueux, la résidence qu'il fit, dès son jeune âge, et les leçons qu'il recueillit à Marseille, ville où l'urbanité grecque et l'économie de nos provinces se trouvaient réunies et heureusement associées. Je me rappelle qu'il racontait assez souvent lui-même que, dans sa première jeunesse, il se serait jeté dans l'étude de la philosophie avec trop d'entraînement, et plus qu'il ne convient à un Romain et à un sénateur, si la prudence de sa mère n'eût tempéré son âme ardente et pleine de feu. C'est que son génie sublime et enthousiaste, aspirant à l'éclat d'une gloire élevée et supérieure, en saisissait les apparences avec plus d'impétuosité que de circonspection. Bientôt l'âge et la raison le modérèrent, et de l'étude de la philosophie il recueillit, ce qui est le plus difficile, la juste mesure qui fait la sagesse.
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Ayant pris connaissance du sénatus-consulte, il fait entrer Helvidius et Démétrius dans sa chambre et tend à la lois les veines des deux bras; lorsque le sang s'écoula, se répandant sur le sol, il demanda au questeur d'approcher et lui dit:": Nous offrons cette libation à Jupiter Libérateur".
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Ce fut un spectacle tel que nulle autre guerre civile n'en offrit de pareil. Les combattants ne s'avancent point, de deux camps opposés, sur un champ de bataille; c'est au sortir des mêmes lits, après avoir mangé ensemble la veille, goûté ensemble le repos de la nuit, qu'ils se divisent et s'attaquent. Des traits, des cris, du sang, voilà ce qui apparaît; la cause on l'ignore.Le hasard conduit tout; et quelques soldats fidèles périrent comme les autres; quand les coupables; comprenant à qui l'on faisait la guerre, eurent aussi pris les armes. Ni l'état ni tribun n'intervinrent pour modérer le carnage : la vengeance fut laissé à la discrétion du soldat et n'eut de mesure que la satiété. Livre premier LXIX
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XXXIV. Il y arriva un événement, sinistre aux yeux de la plupart, mais où Néron vit une providence attentive et des dieux bienveillants : quand les spectateurs furent sortis, le théâtre s'écroula ; et, comme il était vide, personne ne fut blessé. Néron composa des chants pour remercier les dieux et retracer l'histoire de cette mémorable aventure. Dans le dessein de traverser la mer Adriatique, il s'arrêta, chemin faisant, à Bénévent, où Vatinius donnait un brillant spectacle de gladiateurs. Vatinius fut une des plus hideuses monstruosités de cette cour. Élevé dans une boutique de cordonnier, les difformités de son corps et la bouffonnerie de son esprit le firent appeler d'abord pour servir de risée : il se poussa par la calomnie et acquit, aux dépens des gens de bien, un crédit, une fortune, un pouvoir de nuire, dont les plus pervers pouvaient être jaloux.
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XXXIII. Sous le consulat de C. Lécanius et de M. Licinius, Néron était pressé d'un désir chaque jour plus ardent de monter sur les théâtres publics. Car jusqu'alors il n'avait chanté que dans son palais ou dans ses jardins, aux Juvénales, où les spectateurs étaient trop peu nombreux à son gré, et la scène trop étroite pour une voix si belle. N'osant toutefois faire ses débuts à Rome, il choisit Naples, en qualité de ville grecque : "là il préluderait, pour aller ensuite recueillir dans la Grèce ces brillantes couronnes que l'opinion des siècles a consacrées, et revenir avec une réputation qui enlèverait les applaudissements du peuple romain." Bientôt la population de Naples rassemblée en foule, les curieux qu'attira des villes voisines le bruit de cette nouveauté, les courtisans du prince, et ceux que leur service attachait à sa suite, enfin jusqu'à des compagnies de soldats, remplirent le théâtre.
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