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Citations de Trevanian (542)


Nicholaï reconnut le ton de marchandage des souks. Comme tout Américain, ce commandant était marchand jusqu' à la moelle ; tout avait un prix, et l' honnête homme était celui qui savait conclure une bonne affaire.
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Peut-être, admit Le Cagot. Et je suis peut-être injuste. Nous ne voyons que vos rebuts, par ici, des négociants en vacances avec leurs tapageuses épouses, des militaires aux épaules en carton-pâte, des femmes qui mâchent du chewing-gum, des jeunes gens qui cherchent à " se trouver ", et le pire de tout, ces bêtes de somme universitaires capables de persuader les donateurs de bourses que l' univers sera transformé s' ils se répandent en Europe.
Je pense parfois que la principale exportation des Etats-Unis est constitué par ces professeurs ébahis qui passent ici leur année sabbatique. Ne dit-on pas que chaque Américain de plus de vingt-cinq ans possède un doctorat en quelque chose ?
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Sottise. Tout homme travaillant pour une organisation qui pollue, extrait à ciel ouvert, contamine l' eau et l' air, est un tueur. Le fait que vous et votre peu regretté frère ayez tué sous couvert de motifs officiels et patriotiques ne signifie pas que vous n' êtes pas des tueurs - cela signifie seulement que vous êtes des lâches.
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La corde reliant deux hommes sur une montagne est plus qu'une protection de nylon ; c'est un lien organique qui transmet de subtils messages d'humeur et d'intention d'un homme à l'autre ; une extension des sens tactiles, un lien psychologique, un fil le long duquel passent des flots de communication.
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- On a de la bière.
- J'espère que tu plaisantes.
- Jamais. Je plaisante à propos de l'amour, de la vie, de la surpopulation, de la bombe atomique et autres foutaises, mais je ne plaisante jamais à propos de la bière.
Jonathan le considéra d’un œil incrédule.
- Tu as porté un pack de bière sur cette paroi ? Tu es fou, tu le sais.
- Peut-être fou, mais pas stupide. Ce n’est pas moi qui l’ai porté. Je l’ai mis dans ton sac.
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- Regarde-les en bas, Ben. Des gens en miniature. Miniaturés par la technique japonaise qui a diminué leurs doses de courage et d’individualité jusqu’à ce qu’ils ne soient plus capables que de siéger dans des conseils d’administration ou de protester contre la pollution de l’air.
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Aussi en vint il à considérer les Britanniques comme des Américains incompétents, et les Australiens comme des Américains en devenir. (page 162)
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Et je sympathise avec toute victime du qu’en-dira-t-on. C’est ce qui donne à nos commères l’occasion de barboter dans les délices du péché sans avoir à se repentir, transgressions qu’elles ne commettront jamais elles-mêmes, protégées qu’elles sont de la tentation par le manque de courage, d’imagination et d’opportunités – autant de carences qu’elles considèrent comme une preuve de leur vertu.
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— Il y a quelque chose dans votre ton qui suggère que vous vous préparez à me donner un conseil… Voilà bien la seule chose qu’il soit plus agréable de donner que de recevoir.
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Le plus tragique effet des préjugés est que les victimes en viennent à avaliser, au plus profond d’eux-mêmes et sans se l’avouer, les stéréotypes de leurs oppresseurs.
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Pendant le reste du trajet, Paul me divertit en imitant divers commerçants et dignitaires du coin avec lesquels il avait eu affaire. Si ses dons de caricaturiste étaient surprenants, son total manque d’indulgence pour les petits travers humains ne l’était guère.
— Il est pour le moins étonnant que vous traitiez avec des commerçants, dis-je, étant donné votre mépris pour cette classe sociale. — On ne peut faire autrement que de traiter avec eux de temps en temps, mon vieux. Après tout, c’est eux qui possèdent le monde. Certainement pas par droit de naissance, ni en vertu de leurs mérites. Ils possèdent le monde parce qu’ils l’ont acheté.
— C’est peut-être vrai. Mais vous devez vous souvenir que c’est votre classe qui le leur a vendu.
Il resta silencieux un moment, puis m’approuva en douceur :
— C’est vrai. Comme c’est vrai.
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— Oui. L’homme est si fragile. C’est presque terrifiant, quand on y songe. Nous vivons dans un univers dont la température constante est proche du zéro absolu. Aucune vie ne pourrait se développer dans les espaces infinis qui séparent ces petites taches de lumière que nous appelons les étoiles. Et cet espace forme la quasi-totalité de l’univers. Par ailleurs, la vie telle que nous la connaissons ne pourrait pas non plus exister dans la fournaise de plusieurs milliers de degrés des étoiles. La vie – toute la vie – se tient dans les insignifiantes particules de poussière qui tournent autour des étoiles… c’est-à-dire les planètes. Sauf que la plupart d’entre elles sont soit trop chaudes, soit trop froides pour que l’homme puisse y survivre. Entre les milliers de degrés qui séparent les brasiers des étoiles et le froid inerte de l’espace, l’homme ne peut subsister que dans une frange de température incroyablement étroite – de quelques degrés seulement. Qui plus est, sans toit ni feu, nous ne pouvons habiter qu’en de rares endroits de notre minuscule planète. Les hommes meurent de suffocation à 35 °C et d’engourdissement à moins 25 °C. Et même à l’intérieur de ces strictes limites, on peut prendre froid et périr de pneumonie en se faisant un peu saucer pendant le plus bel été qu’on ait connu. C’est à la fois effrayant et merveilleux de considérer la précarité de notre existence et la façon dont le moindre petit changement dans notre vie peut nous faire basculer dans l’au-delà.
— Alors, dit Paul, il ne faut pas laisser le changement entrer dans nos vies.
Je lui lançai un coup d’œil et vis qu’il m’observait. Son sourire était glacé. Il prit une courte inspiration :
— Père, vous savez si bien parler. Quand nous étions enfants, on nous a enseigné à éviter dans les conversations civilisées la religion, la politique et, avant tout, les sujets bassement matériels. Nous avons appris que le seul sujet tout à fait sûr était la météo. Et vous venez de prouver que même cela peut être dangereux. Qu’en pensez-vous, Montjean ? L’humanité, à vos yeux, ne fait-elle que survivre entre les coups de soleil et les reniflements ? Un équilibre précaire, n’est-ce pas ?
— Je suis plus ému par le miracle de notre existence que par ses dangers. Le seul fait que nous existions est, comme M. Tréville l’a souligné, stupéfiant. Mais la vraie merveille est que nous savons que nous existons et que nous méditons sur ce fait étonnant.
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C’est fascinant, dit-elle, je n’ai jamais connu quelqu’un d’aussi préoccupé par l’avenir que vous. Mon père vit dans le passé lointain, et mon frère et moi avons toujours vécu dans l’instant, ou du moins au jour le jour. Nous ne parlons jamais de l’avenir. Je suppose que j’ai toujours considéré le futur comme un grand tas de lendemains qui attendent chacun leur tour pour devenir aujourd’hui.
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J’étais un lecteur vorace et sensible, et je commettais l’erreur habituelle de déduire de ma réceptivité en tant que lecteur un talent latent d’écrivain, comme si le fait d’être gourmand prédisposait au métier de cuisinier.
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La culture est tout. Toi-même, tu es caucasien de race, mais non de culture. Par conséquent tu n’es pas caucasien. Chaque culture a ses forces et ses faiblesses. On ne peut les mesurer les unes aux autres. Le seul jugement que l’on puisse porter est qu’un mélange de cultures donne toujours un assemblage de ce qu’il y a de pire dans chacune d’elles. Le mauvais chez l’homme ou dans une culture, c’est l’essence animale, brutale. Le bon, c’est l’acquis précaire de la civilisation. Et quand les cultures s’entrecroisent, les éléments de base dominent inévitablement. Ainsi, lorsque tu traites les Américains de barbares, tu justifies leur cruauté et leur superficialité. Ce n’est qu’en soulignant leur bâtardise que tu touches leur principal défaut. Et ‘’défaut’’ est-il le terme exact ? Car dans le monde futur, un monde de marchands et de techniciens, les impulsions primaires du bâtard seront les impulsions dominantes. L’occident est l’avenir, Nikko. Un avenir sinistre et impersonnel, un avenir de technologie et d’automatisme, c’est vrai, mais l’avenir malgré tout. Et tu devras y vivre, mon fils. Mépriser les Américains ne te sera d’aucune utilité. Tu dois chercher à les comprendre, ne serait-ce que pour te garder d’eux. (p.109)
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La mort est tout l'opposé de la violence car cette dernière implique toujours un combat pour la vie.
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D’une certaine façon, remarqua-t-il songeur, l’histoire avait plus de panache avant qu’elle ne soit infectée par le virus de la rigueur scientifique. Je sais que c’est une hérésie dans le monde académique, mais je regrette qu’on ait remplacé la littérature par la science pour seconder Clio. On a substitué le travail de documentation à l’imagination ; le Vrai est devenu la victime du Fait. Notre obsession du Quoi et du Quand nous a fait perdre bien des lumières sur le Comment, et, plus important que tout, le Pourquoi.
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Je suppose que j’ai toujours considéré le futur comme un grand tas de lendemains qui attendent chacun leur tour pour devenir aujourd’hui.
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Mûr pour les grands sentiments ? N’est-ce pas là un euphémisme de jeune homme sensible et timide pour dire qu’il brûlait de désir ? Les grands sentiments ne sont-ils pas la fiction qui permet aux coeurs tendres de pactiser avec la luxure ?
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- J'adore le toucher d'un vieux livre dans la main, pas vous ? Son odeur. Le parfum de la connaissance.
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