Dès que j’ai entendu parler de ce titre lors de sa parution, comme tout le monde, j’ai tout de suite pensé au chef-d’oeuvre d’Hitchcock, "Fenêtre sur cour". Ayant adoré ce film, il me fallait vérifier que nous n’assistions pas ici au plagiat du siècle.
Alors l’histoire, tout d’abord
L’intrigue est finalement très simple : on suit l’histoire d’une femme, Anna Fox, sur trois semaines. Psycho-pédiatre de formation, Anna est, en fait, devenue agoraphobe suite à un événement dont on ne connaîtra les circonstances que plus tard. Totalement recluse chez elle où son quotidien se résume à boire du merlot et à regarder des films en noir et blanc, ses seules relations avec le monde extérieur se limitent à échanger au téléphone avec son époux et sa fille, à communiquer sur l’Agora, forum de discussion en ligne, avec d’autres agoraphobes et, surtout, à regarder ce qui se passe chez ses différents voisins. Elle finit d’ailleurs par jeter son dévolu sur la famille Russel qui vient d’emménager et dont le fils , Ethan, et la mère, Jane, vont venir troubler le peu de quiétude qu’elle était parvenu à conserver dans son existence. Jusqu’au jour où elle assiste à distance à ce qu’elle pense être le meurtre de Jane par son époux Alistair. Commence alors pour elle un véritable enfer car qui peut croire les allégations d’une agoraphobe à tendance alcoolique de surcroît ? Certainement pas la police. Elle n’aura alors pas d’autre choix que de tenter de surmonter ses angoisses afin de résoudre ce mystère. Mais, tout comme le lecteur, elle apprendra à ses dépends que, dans ce genre d’affaire, les apparences sont souvent trompeuses…
Du Hitchcock mais pas seulement
Réglons tout d’abord la problématique hitchcockienne. Alors, oui, on ne pourra pas le nier, on a quelques parallélismes avec le film précédemment cité. Anna, tout comme James Stewart, est bloquée chez elle (certes, pas pour les mêmes raisons mais quand même). Tout comme lui, elle passe son temps à mater ses voisins avec son appareil-photo. Alistair Russel n’a pas grand-chose à envier à Raymond Burr en apparence même si ses motivations vont s’avérer très différentes. Enfin, la femme du voisin disparaît… enfin, pas tout à fait, je vous laisse le découvrir. Mais la comparaison s’arrête là.
Une chose est sûre : l’influence est là d’autant qu’A.J. Finn semble être un cinéphile accompli tant la culture cinématographique en matière de vieux films américains en noir et blanc d’Anna est développée. On pourra d’ailleurs s’amuser à essayer de reconnaître certaines œuvres dont seules, des bribes d’intrigue sont dévoilées dans le roman. Pour ma part, j’ai cru en reconnaître un (même si je doute, maintenant, en l’écrivant car il est en couleur) : "Papillon" de Franklin J. Schaffner. Un autre parallèle cinématographique m’a sauté aux yeux en lisant le roman. L’attitude d’Anna Fox n’est pas sans rappeler celle de Sigourney Weaver dans "Copycat" de Jon Amiel. On notera notamment le parallélisme entre les deux personnages lorsqu’elles doivent affronter le monde extérieur : on se souviendra, par exemple, de la scène où Sigourney Weaver cherche à récupérer le journal jeté trop loin de la porte de son appartement. Autre parallélisme évident mais cette fois-ci en littérature : celui avec le personnage de Rachel Watson dans "La Fille du train" de Paula Hawkins qui ne parvient pas à convaincre son entourage de ce dont elle a été témoin en raison de son alcoolisme et des médicaments pris à son insu.
Un huis-clos haletant
On reconnaîtra que ce roman reste un thriller haletant. Une fois ouvert, on ne le lâche plus même si l’intrigue en elle-même n’est pas d’une originalité transcendante. C’est bien écrit, le rythme est soutenu, les rebondissements placés aux bons endroits. Un bon roman en cas d’insomnie.
Après, moi qui ne suis pourtant pas très perspicace en matière de résolution d’énigme, j’ai quand même compris le gros du dénouement une centaine de pages avant la fin en repérant l’indice qui tue. Et n’oubliez pas : les apparences sont souvent trompeuses !
Autre élément intéressant : je trouvais très original le traitement de la famille d’Anna Fox dans le roman… jusqu’à
découvrir le même procédé dans un roman de René Manzor que j’ai lu juste après . Déçu, j’ai été !
Mon chouchou
Comme d’hab, le très sexy locataire du rez-de-chaussée, David ! Là encore, j’aurais quelques propositions d’acteurs pour interpréter son rôle. N’hésitez pas à me consulter si vous êtes intéressé.
En définitive, un thriller psychologique bien ficelé et à recommander de toute urgence
Lien :
https://mespetitsplaisirsamo..