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Critiques de Abdulrazak Gurnah (182)
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Adieu Zanzibar

Une histoire d'amour passion qui génère à la génération suivante une autre histoire d'amour passion qui génère à la 3e génération une explication globale sur fonds de migration (où le sort des réfugiés pris entre les cultures et les continents est bien illustré)

Des amours au goût amer d'interdiction sociétale pour cause de traditions et de religion. le tout au cours d'une période tourmentée puisque cela se passe au temps de la colonisation et de la décolonisation.

Ce pourrait être une autobiographie mais l'auteur ne le dit pas.

Bref un livre prenant, à lire.
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Adieu Zanzibar

Adieu Zanzibar /Abdulrazak Gurnah /Prix Nobel 2021

Nous sommes en 1899 dans une petite ville côtière d’Afrique de l’Est à l’époque de la colonie britannique. Alors que de bon matin, Hassanali se rend à la mosquée dont il est le muezzin, sa marche est interrompue et son destin vacille lorsqu’il croise la route d’un Anglais épuisé et mal en point qui s’effondre à ses pieds.

Hassanali est un petit homme superstitieux et voit des fantômes partout. Il ne saisit pas de suite la situation et met un certain temps à comprendre et à porter secours à l’homme.

Hassanali est marié avec Malika, une très jolie jeune femme, toute simple et aimante. Avec eux vit la sœur de Hassanali, Rehana qui a toujours tendance à prendre son frère pour un imbécile, alors que celui-ci est assez malin comme le montre la façon dont il gère son commerce.

L’homme secouru par Hassanali, dont on apprend par la suite qu’il s’agit de Martin Pierce, est un écrivain voyageur orientaliste. Il se lie bientôt avec le muezzin et lui raconte les aventures qui l’ont mené ici.

Rapidement et malgré tout ce qui les sépare, Martin va tomber fou d’amour pour Rehana. Mais on est à une époque où l’Empire d’une part se montre rigide en matière de propriété sexuelle, incarnant la respectabilité britannique, ne permettant pas les fredaines pour ses fonctionnaires, et d’autre part se plie au qu’en dira-t-on de l’opinion publique qui se demande comment un Anglais issu de l’université peut engager une affaire de ce genre avec la sœur d’un boutiquier d’une petite ville côtière d’Afrique orientale. De plus une femme qui a été abandonnée par son mari quelques années auparavant.

De cette passion entre Martin et Rehana naîtra une fille, Asmah, puis une petite fille Jamila qui connaîtra aussi l’amour avec Amir, un des narrateurs. Toutes deux subiront les conséquences de cet amour maudit pour connaître une vie de réprouvées.

Le roman se poursuit avec différents narrateurs, qui évoquent plus tard les secrets de famille et la vie de chacun des personnages et leur quête impossible du bonheur dans une atmosphère nostalgique empreinte de tristesse.

Tout au long de ce magnifique roman, l’ambiance dans la colonie est bien décrite avec les petites ruelles étroites et sombres d’où montent des relents de cuisine, l’odeur de la sueur et les parfums, et qui bruissent de voix et de rires, de vie en vérité. Puis plus tard est contée l’évolution vers l’indépendance en 1964 et le rattachement difficile et souvent tragique du sultanat de Zanzibar à la Tanzanie.

Abdulrazak Gurnah nous offre une écriture toute en délicatesse pour une construction surprenante, originale et inattendue et une réflexion profonde sur le regard des autres, sur la tradition, le poids de l’Islam, les valeurs familiales.

Un très beau roman d’amour, mais pas seulement.







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Adieu Zanzibar

Adieu Zanzibar a su casser mes préjugés sur la littérature postcoloniale, en m'apportant différents points de vue. En effet, Gurnah laisse à entendre les colonisés comme les colons, les expatriés comme les exilés.

Au-delà de cette dimension postcoloniale, Adieu Zanzibar c'est encore l'histoire d'une famille narrée de génération en génération, où les amours de la grand-mère portent à conséquence sur les amours de sa petite-fille.

En même temps, le roman s'intéresse de près aux amours impossibles, interraciaux, et sur l'impact de ces amours dans la sphère familiale.

Au-delà de cette dimension réaliste, Adieu Zanzibar, c'est encore un mythe, celui de cette famille, mais c'est aussi le mythe de l'amour narré d'après les Mille et une nuit, des amours coraniques, mais ces Mille et une nuits s'achèvent et ne sont donc pas éternels, quoiqu'ils survivent à leur fin ...

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Adieu Zanzibar

A la découverte d un prix Nobel de littérature j ai peiné au début de l ouvrage à rentrer dans l histoire

Je me suis petit à petit rendu compte que cela tenait beaucoup à la synthaxe des phrases qui enlevait t de la simplicité à l expression

Puis quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une énorme faute de français puis une seconde

Rien à voir avec la mise en place à l impression

Je regrette sincèrement de ne pouvoir lire dans le texte initial

La traduction fait perdre beaucoup au livre

Quel dommage pour un tel ouvrage

Pour moi elle est à revoir
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Adieu Zanzibar

Un chef d'oeuvre que ce roman !!

L'écriture est très agréable à lire.

Nous sommes tout de suite plongés dans cette histoire familiale de génération en génération. L'auteur nous fait voyager dans un pays où la culture doit être respectée sous peine d'ennuis.
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Adieu Zanzibar

Adieu Zanzibar m’a attiré par son titre évocateur. Malheureusement, je n’ai pas pu m’immerger dans l’univers de l’auteur. Des mots en italique n’ont pas été traduits et reportés dans un glossaire ou expliqués en note de bas de page. Ce qui nuit à la compréhension de la lecture. Dommage, l’histoire était intéressante. Bref, je n’ai pas voulu me forcer. Peut-être pas le bon timing, ni la bonne édition.
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Adieu Zanzibar

Je conclus par cet article un parcours entamé en Zambie avec Namwali Serpell et poursuivi à travers la Tanzanie jusqu’à Zanzibar, sur les traces de la dépouille mortelle du Dr. Livingstone, avec Petina Gappah. J’ai choisi comme point d’orgue de ce périple dans l’Afrique de l’Est trois romans d’Abdulrazak Gurnah, écrivain né à Zanzibar et lauréat du Prix Nobel de littérature en 2021. Je dois confesser avoir ressenti une petite fierté lorsque son prix fut annoncé : peu de gens, surtout dans le milieu littéraire francophone, semblaient connaître cet auteur qui vit maintenant en Angleterre. Mais, pour ma part, j’avais déjà, dès 2015, épinglé un de ses romans « The Last Gift » dans un de mes premiers articles de blog sur la Tanzanie.

« Paradis » est un des romans les plus connus de Gurnah. D’une plume riche et précise, il raconte l’histoire de Yusuf, un jeune garçon de douze ans qui vit sur la côte de Tanzanie au début du vingtième siècle. Son père est endetté et envoie son fils au service d’un riche marchand arabe, Aziz. Celui-ci organise des caravanes vers l’intérieur des terres, jusqu’au lac Tanganyika. Yusuf est du voyage et découvre un monde pour lui inconnu. La vie des villages au cœur de l’Afrique n’a presque pas encore été touchée par les incursions des colons anglais ou allemands et ne ressemble en rien à ce qu’il connaissait sur la côte. Comme la découverte d’un paradis, sur le point d’être perdu quand il sera livré au rail et aux exactions des administrations coloniales. Yusuf revient sur la côte chez celui qu’il appelle Oncle Aziz. Dans les jardins de la demeure du riche marchand, il s’éprend de la jeune Amina. Encore un parfum de jardin d’Eden, mais la tendre Amina est le fruit défendu, puisqu’elle est une des épouses d’Aziz, son maître.

« Près de la mer (By the Sea) » commence à l’aéroport de Gatwick. Saleh Omar vient y demander asile. Il est porteur de faux papiers au nom de Rajab Shaaban. Pour éviter de dire quelque chose qui pourrait le compromettre, il prétend ne pas parler anglais. Le fonctionnaire en charge dans son cas à l’aéroport s’étonne du profil de ce réfugié de soixante-cinq ans en provenance de Zanzibar. On lui trouve une chambre dans une petite ville côtière anglaise. Comme il se refuse toujours de parler anglais, les services sociaux auxquels l’administration des réfugiés l’a confié, lui trouve un interprète, Latif Mahmoud, un professeur de littérature vivant à Londres. Latif, qui a quitté Zanzibar il y a trente ans, pour étudier en Allemagne de l’Est avant d’arriver au Royaume-Uni, pense avoir coupé tous les ponts avec son île natale. Mais il est intrigué par cet homme qui semble avoir usurpé le nom de son père. Les deux hommes se rencontrent et se reconnaissent. Latif replonge dans les souvenirs et les secrets enfouis de sa jeunesse à Zanzibar : Saleh Omar est en fait l’homme qu’il tient comme responsable de la ruine financière et morale de sa famille, son père devenu alcoolique, sa mère collectionnant les amants.

Avec « Adieu Zanzibar (Desertion) », Gurnak raconte deux histoires qui semblent d’abord distinctes et ne joignent leurs fils qu’au bout du roman. En 1899, dans une petite ville de la côte kenyane, Hassanali, alors qu’il se rendait à la mosquée au lever du jour pour appeler à la prière, tombe sur un homme gisant dans la rue. C’est un Mzungu, un homme blanc, assoiffé et qui semble sur le point de mourir. Il l’amène chez lui pour que les premiers soins lui soient prodigués. Bientôt, l’administrateur colonial, Turner, averti de l’incident, débarque chez lui, pour prendre en charge son compatriote. Dans la foulée, il accuse Hassanali d’avoir dépouillé ce voyageur en perdition. Une fois rétabli, ce dernier, Martin Pearce, un orientaliste anglais, retourne chez Hassanali pour remercier la famille qui l’a sauvé et demander pardon pour les accusations injustes auxquelles ils ont été exposé. Lors de cette visite, Pearce tombe amoureux de Rehana, la sœur d’Hassanali, dont le mari est parti en Inde sans jamais revenir.

Dans le deuxième récit, Amin, Rashid et Farida, deux frères et une sœur commencent leurs vies d’adultes à Zanzibar à la fin des années 50, alors que l’ère coloniale touche à sa fin. Tous les espoirs semblent permis. Rashid, brillant élève, obtient une bourse pour étudier en Angleterre. Tout à ses ambitions académiques, il ne prête pas trop attention à Amin, l’aîné, qui parait se contenter de suivre les traces de son père comme enseignant. Farida, elle, est couturière pour des riches clientes. L’une de celles-ci, Jamila, attire l’attention d’Amin, malgré leur différence d’âge. Dans les labyrinthes de la vieille ville, ils parviennent à déjouer les regards indiscrets pour se voir et s’aimer. Mais les parents d’Amin mettent une fin abrupte à cet amour. Jamila est divorcée, on susurre qu’elle fut ou est encore la maîtresse d’un ministre et surtout sa famille a mauvaise réputation : sa grand-mère avait vécu plusieurs années avec un homme blanc avec qui elle n’était pas mariée, qui l’avait ensuite abandonnée.

Ces trois romans sont splendides et m’ont rappelé mes promenades la nuit tombante dans Stone Town, la vieille ville de Zanzibar. Le soleil couchant donne un dernier reflet ocre aux pierres un peu décaties des anciennes maisons, tandis que les femmes à la démarche altière dans leurs boubous et voiles aux couleurs vives, rentrent chez elles. On se demande qui se cache derrière les massives portes de bois qui se referment et si quelqu’un nous observe à travers les moucharabiehs des fenêtres.


Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Adieu Zanzibar

Nous sommes en 1899. Hassanali marchand du quartier indigène de Zanzibar en est aussi le muezzin. Comme tous les matins il va lancer ses appels à la prière quand il reste en arrêt devant un homme prostré malade et dépouillé de tout. Cet homme «qu’il prend pour un spectre dans la lumière naissante» est un blanc. Que fait-il dans ce quartier ?



«Le destin est partout, comme il était dans cette première rencontre, mais le destin n’est pas le hasard, et les événements même les plus inattendus répondent à un plan. Ainsi la suite a-t-elle laissé paraître moins qu’accidentel le fait qu’Hassanali ait été celui qui a découvert l’homme.» p10



Cette découverte, contée de façon cocasse, débute la première partie de «Adieu Zanzibar». Elle pose un profond dilemme à Hassalani le marchand et va transformer sa vie et surtout celle de sa soeur Rehana que son mari a abandonnée et qui va aimer Pearce, l’homme que recueille Hassalani.

Abdulrazak Gurnah nous relate ce récit comme il le ferait d’un conte oriental, tout en douceur sans toutefois éluder les répercussions de cette histoire d’amour dans la société coloniale et ancestrale de l’époque, histoire qui se poursuivra avec Jamila, la descendante du couple Pearce-Rehana, dont on fait la connaissance dans la deuxième partie du roman.

Le titre de Adieu Zanzibar est, en anglais, «Désertion» et effectivement on assiste à une suite d’abandons. La désertion de ceux qui accompagnent Pearce l’anglais abandonné dans la brousse, celle du mari de Rehana qui part en Inde en la laissant seule dans l’incertitude de son retour. Elle sera suivie pour elle d’une nouvelle désertion, celle de Pearce dont elle est devenue l’amante en prenant tous les risques face au code traditionnel de la société dans laquelle elle vit. Il repartira en Angleterre en la laissant enceinte d’une fille Bi Asmah mère de Jamila.

Le narrateur principal, Rashid, va lui-aussi déserter en quittant l’île de Zanzibar pour l’Angleterre comme Abdulrazak Gurnah qui enseigne la littérature et la théorie postcoloniale à l’université du Kent.



«Il y a, vous le voyez, un je dans cette histoire, mais je n’en suis pas le sujet. C’est une histoire sur nous tous, Farida et Amin, nos parents, Jamila. Elle dit que chaque histoire en contient beaucoup d’autres, et qu’elle ne nous appartiennent pas mais se confondent avec les aléas de notre époque, qu’elles s’emparent de nous et nous lient à jamais.» p135



Ce roman nous plonge dans l’atmosphère des quartiers indigènes de cette ville de Zanzibar avec ses odeurs, ses bruits, ses voix qui se croisent, ses croyances. Il nous met aussi face à la confrontation entre l’intolérance et le mépris des colonisateurs et cette vie chatoyante de l’Afrique orientale où se mêlent légendes swahilies et code des traditions ancestrales et familiales.

Cette découverte d’Abdulrazak Gurnah m’a agréablement surprise et transportée dans un monde étranger et proche à la fois. Car il sait raconter et rendre vivant et coloré le quotidien même le plus banal. Il analyse finement les réactions des blancs, eux-mêmes déracinés et inadaptés à cette Afrique qu’il colonisent, le courage des femmes qui prennent le risque de briser le carcan familial et, en bravant les interdits, se retrouvent exilées dans leur propre pays pour avoir voulu vivre leur vie comme les hommes le sont en s’éloignant d’un pays qui est celui qui garde la magie de leur enfance.

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Adieu Zanzibar

L'auteur lauréat du prix Nobel fuit Zanzibar , il a alors 17 ans et vit au Royaume Uni depuis.

Adieu Zanzibar est un beau roman polyphonique , plutôt complexe, il déroule une vaste fresque s'étalant sur des décennies, l'histoire a pour cadre l'Afrique coloniale, elle débute en 1899 quand Zanzibar et Monbasa sont sous protectorat britannique , elle s'achève dans les années 1950.Sur cette côte orientale de l'Afrique vit une population cosmopolite.C'est une fiction et l'auteur a l'art d'impliquer le lecteur dans les choix narratifs.

Le récit a des aspects romanesques, dans une société normative,conservatrice, sous contrôles, le livre dit des bribes de l'histoire d'amour de Rehana musulmane et Martin Pearce,iun explorateur anglais, il nous parle de l'amour interdit entre Jamila ,issue d'une « vie de souillure avec les Européens «  et Amin..Il met le lecteur face à la condition féminine en Afrique orientale dans la première moitié du XXeme siècle et plus largement face à la condition humaine , au déterminisme, à la liberté.

Nous suivons un personnage en Europe, Rashid, après l'université il reste en Angleterre et à travers lui l'auteur explore les facettes de l'exil.
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Adieu Zanzibar

La construction de ce roman est habile même si elle ne m'a pas plu : 3 parties, trois époques : d'abord 1900 à Zanzibar : c'est l'histoire d'une jeune femme dont le mari s'est enfui et qui finira par rencontrer un européen qui arrive un beau matin gravement blessé.

L'histoire est passionnante dans ce pays colonisé par les européens et qui est encore sans volonté d'indépendance

La deuxième partie se passe 50 ans plus tard : on suit trois frères et soeur dans leur adolescence jusqu'au départ pour le Royaume-uni du plus jeune pour ses études. On ne comprend qu'à la fin de cette partie le lien avec la première.

La dernière partie se passe également trois décennies plus tard : son thème en est l'exil : celui du plus jeune frère qui n'a jamais pu rentrer dans son pays natal devenu la Tanzanie.

L'écriture est intéressante, je relirai cet auteur. Ce livre ne m'a pas enthousiasmée ; j'ai du mal en général avec les romans qui parcourent 100 ans en faisant trois parties très éloignées dans le temps : une fois arrivée à la fin de la première partie j'ai été frustrée de passer à la deuxième en restant sur une impression désagréable qu'il y avait encore tant à apprendre sur ce zanzibar avant de lui dire adieu.
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Adieu Zanzibar

Abdulrazak Gurnah nous emmène à travers les générations des années 1900 en Afrique, à Londres dans les années 60.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Adieu Zanzibar

Le livre commence par son seul incident dramatique, la découverte par Hassanali, un commerçant d'origine indienne, alors qu'il se rendait tôt un matin à l'ouverture de la mosquée locale, d'un Anglais débraillé et à moitié affamé. Le choc des cultures est bien géré : les Britanniques à leur arrivée tiennent pour acquis que ce malheureux a été volé par les indigènes, alors qu'en fait, l'islam impose des obligations d'hospitalité.

Le nouveau venu, Martin Pearce, s'avère être un pont entre les cultures. Historien et linguiste, il parle arabe et ne considère pas l'empire comme une faveur faite à ses sujets. Sa présence dans la région est expliquée : il a été invité à se joindre à une partie de chasse en Somalie, mais rendu malade par l'absurde massacre de quatre ou cinq lions par jour, ainsi que de dizaines de léopards, de rhinocéros et d'antilopes, il est parti vers la côte est.

Lorsque Pearce retourne dans la maison où il a été accueilli et soigné, il remarque la beauté de la sœur d'Hassali. Bien entendu ils deviennenet amants.

Le livre saute alors vers les années 50, et le livre se débarasse sans ménagement ses personnages., pour faire place à d'autres qui n'ont aucun lien avec la première partie du livre.

Il faudra être un lecteur exceptionnellement sensible pour se soucier de cette deuxième partie, alors que la première partie a été si chimériquement balayée.

Malgré sa récompense suprême,

le grand écrivain du Mozambique est Mia Couto.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Adieu Zanzibar

Comme dans ses autres romans que j’ai lu, Abdulrazak Gurnah nous amène en Afrique de l’Est, et à Zanzibar, et nous propose un récit choral, sur plusieurs générations, qui à la fois évoque des destins individuels, et l’histoire de la région, les destins individuels illustrant d’une manière plus large ce qu’a pu vivre l’ensemble de la population.



Le premier récit débute à la toute fin du XIXe siècle. Hassanali, un commerçant qui fait office de muezzin, découvre un homme en très mauvais état devant la mosquée. Il le fait ramener chez et essaie de lui faire dispenser les premiers soins. Mais l’homme est Anglais, et très vite il sera récupéré par l’administrateur colonial. Mais le contact avec la famille d’Hassanali a été établi, et

Martin Pearce, l’Anglais en question, va tomber sous le charme de la sœur de Hassanali, Rehana. Nous apprendrons la suite de leur histoire dans le récit suivant, celui qui nous décrit une nouvelle histoire de passion transgressive, celle d’Amin. Il s’éprend d’une femme un peu plus âgée, qui plus est divorcée, et nous l’apprendrons par la suite, petite fille de Rehana et Martin Pearce. Ses parents, enseignants tous les deux, le contraignent à mettre fin à cette relation « honteuse », et sans s’en rendre compte le poussent au désespoir. Enfin, nous suivons Rashid, le frère d’Amin, qui brillant élève se voit offrir la possibilité de suivre des études en Angleterre.



Entre le monde colonial, basé sur un négation de la dignité des indigènes, à l’indépendance qui exclut tout une partie de la population sur des critères ethniques (indiens, arabes, ou supposés tels), en passant par les routes de l’exil, le roman dit la quête impossible d’une identité qui ne soit pas cause de séparation d’avec les autres, de mépris et de violence. Mais Abdulrazak Gurnah est un immense conteur, et son récit, malgré l’ironie et une forme de désespoir, se teint de mille couleurs chatoyantes, nous dépeint des personnages attachants et sensibles. C’est donc un beau voyage, même si la tonalité du récit est au final sombre. Le titre original en anglais du livre est Desertion, et cela résume bien mieux le roman. Rehana abandonne sa famille, les règles de sa communauté pour vivre une histoire d’amour qu’elle ne peut vivre autrement. Amin abandonne la femme qu’il aime et Rashid abandonne son pays. Ils n’ont d’une certaine manière pas le choix, mais ces abandons sont mutilants, douloureux. Et font de tous ces personnages des étrangers, même s’ils continuent à vivre dans leur pays. Des étrangers pour ceux qui ne les comprennent pas, les condamnent, mais aussi des étrangers pour eux-même, obligés de laisser une partie d’eux-même.



C’est sensible et questionnant.
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Adieu Zanzibar

Un homme blanc, à bout de force, fait irruption sur la place d’une petite ville de Zanzibar, alors sous protectorat anglais. Il est recueilli par Hassanali, boutiquier indo-africain et soigné par Rehana, la sœur de celui-ci. Cet homme s’appelle Martin Pearce. C’est un explorateur anglais et un orientaliste. Son court séjour va perturber à jamais l’équilibre de cette modeste famille et de ses descendants, avec des répercussions tragiques que l’auteur nous conte habilement en nouant les fils de plusieurs destins infléchis par la rencontre de Martin Pearce et de Rehana et leur amour impossible.

A travers ce récit où s’entremêlent plusieurs thèmes, l’auteur évoque la situation politique de Zanzibar avant et après l’indépendance, les conséquences du colonialisme sur les rapports humains et la difficulté pour les jeunes africains issus des anciennes colonies à s’intégrer dans une société européenne où le sentiment de supériorité est tellement ancré dans les mentalités qu’il n’est jamais remis en cause. Ces questions sont traitées à travers les différents destins des personnages de ce roman complexe et riche en émotions. S’inspirant de sa propre expérience d’exilé, Abdulrazak Gurnah a insufflé dans son roman un réalisme puissant qui nous éclaire sur un passé qui n’en finit pas de nous hanter. Un écrivain à découvrir.

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Adieu Zanzibar

Alors qu'il se rend à la mosquée pour la première prière du matin, quelle n'est pas la surprise du muezzin Hassanali que de tomber sur un Occidental à l'article de la mort devant les portes de celle-ci. Ni une ni deux, qui plus est alors que la cité est-africaine dans laquelle il vit est sous colonisation anglaise en cette aube du XXème siècle, il secourt l'homme, simplement déshydraté et sous-alimenté, qui le remerciera quelques temps plus tard, remerciement qui provoquera une série d'évènements courant jusqu'à l'indépendance des lieux, puis la création de la Tanzanie.



En trois parties, nous suivons l'histoire de deux familles, entre 1899 et 1964, qui seront liées bien malgré elles tant par l'Histoire d'un pays en devenir, qui cherche à se défaire de ses colonisateurs, qui vivra son indépendance dans le sang avant d'obtenir un semblant de paix et d'unification, que par l'histoire de leurs amours hors normes, non acceptées dans le pays, pour diverses raisons, évolutives selon les époques - je n'en dirai pas trop à ce sujet, elles ont une part importante dans le développement de l'intrigue -.



Pour raconter cette histoire, Rashid, un des enfants de la dernière génération, parti faire ses études à Londres juste avant l'indépendance et le coup d'état qui a suivi un mois plus tard, qui découvre donc d'abord les faits tronqués par l'intermédiaire de la correspondance censurée qu'il entretient principalement avec Amin, son frère aîné resté au pays - toute la violence du coup d'état nous sera bien révélée, mais après coup -. Rashid, celui qui est parti pour de grandes études, qui découvre lui aussi une réalité violente, celle du mépris de l'ancien colonisateur face aux étudiants des anciennes colonies qui viennent s'installer en Angleterre, qui ressent aussi la culpabilité de celui qui vit par procuration une dictature à laquelle il a finalement échappé.



Malgré l'aspect un peu trop académique du style et de la narration, j'ai tout de même fini par être embarquée par l'histoire, que j'ai particulièrement appréciée, entre romanesque historique bien conté et description sans fard de la difficile accession d'un pays africain à sa liberté, qui lui a été retiré le jour où l'Europe a décidé, tout comme en Amérique quelques siècles précédemment, de s'en rendre tout simplement propriétaire.



Je lirai donc avec plaisir d'autres œuvres d'Abdulrazak Gurnah.
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Adieu Zanzibar

Adieu Zanzibar est un roman qui me laisse ambigu. Pourtant, il contenait plusieurs éléments intéressants ou qui, du moins, m’intéressent en temps normal. Un petit peu de dépaysement et d’exotisme. Zanzibar, l’Afrique orientale, la capitale Dar-es-Salem pas très loin, les Britanniques, les communautés de Noirs et d’Arabes, et même quelques Indiens. J’étais plus que disposé à découvrir ce monde cosmopolite, hétérogène, aux portes des métropoles régionales comme Nairobi et Mombasa. Et puis il y a Londres, lointaine mais dont la présence se fait sentir.



Les premières pages du roman ont continué à m’intéresser. Un Blanc presque perdu dans le quartier, des histoires d’amour, des histoires d’ambition… Bref, des destins qui s’entrecroisent. Toutefois, très peu de personnages me semblaient attachants. Ou auxquels je n’ai pas réussi à m’attacher.



Aussi, j’ai éprouvé beaucoup de difficulté à accrocher au roman, à suivre cette histoire. La jeune Rehana et ses efforts pour accéder à une bonne école, à une instruction de qualité, les frères Amin et Rashid, leurs propres histoires d’amour, leurs pérégrinations jusqu’à Londres, etc. Parfois, je me sentais très investi dans ma lecture, dans les aventures de quelques uns de ces personnages (la narration alterne entre eux), cela durait quelques dizaines de pages puis je me sentais à nouveau perdu. C’est très étrange et je n’arrive pas à me l’expliquer.



Un des trucs qui m’a déstabilisé est que cela m’a pris longtemps à situer l’action dans le temps. Fin 19e siècle (à un moment, passé le tiers du roman, j’ai glané la date 1899) ou plutôt milieu du 20e siècle (il était beaucoup question du mouvement de décolonisation)? Ce genre d’information manquante, quand ça n’ajoute pas un mystère intentionnel, une intrigue, m’agace beaucoup.



Adieu Zanzibar était peut-être un rendez-vous manqué. Parfois, il y a de ces lectures qui ne sont pas lues au bon moment ou dans un climat favorable. Je devrai lire autre chose d’Abdulrazak Gurnah pour m’en faire une meilleure tête des talents de cet auteur.
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Adieu Zanzibar

Je ne connaissais pas l’auteur avant de l’avoir découvert « prix Nobel ». Un beau livre sur le thème de la « distance ». Nous suivons quelques personnages à la fi du XIXème Siècle, puis leurs descendants dans les années 1960, et enfin plus proche de nous vers la fin du XXème Siècle.

Ce croisement de personnages de Zanzibar et d’Angleterre nous fait toucher du doigt la distance : la distance entre deux mondes, la distance, au sein d’une même culture, entre les hommes et les femmes, les générations et l’impact du monde moderne.

Comme il est écrit sur la couverture, un Anglais surgi de nulle part va s’prendre d’une habitante de Zanzibar, une femme abandonnée par son mari. Les héros puis leurs descendants vont se croiser et se recroiser, avec toujours une difficulté de communication, de compréhension et de partage.

Cela a l’air au départ d’un livre romantique classique, mais j’ai trouvé cela beaucoup plus subtil avec la part de la culture au milieu de tout cela. On sent que l’auteur, qui a vécu aussi en Angleterre, a ressenti profondément cet exil et la difficulté de retourner dans son pays. C’est aussi la distance quand on ne retrouve plus ses racines.
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Adieu Zanzibar

J'ai été attirée, par la couverture de Adieu Zanzibar de Abdulrazak Gurnah et aussi par son titre qui évoque le dépaysement.



C'est un récit, sur la place de la femme dans la société africaine. Les moeurs, les coutumes au sein de la famille et des villageois.



En 1899, une histoire d'amour entre un colon britannique Martin Pearce et une indigène Rehanna, aura des conséquences pour eux et leur descendance.

Dans un village de Tanzanie, Hassanali, se rend à la mosquée, dont il est le muezzin et devant lui s'écroule un "mzungu", harassé, perdu et à qui des guides Somaliens, pas très regardants, ont tout pris.

Il sera soigné par la famille de son sauveur, et récupéré par ses compatriotes.

Une fois remis sur pied, cet homme écrivain, voyageur et orientaliste, reviendra les remercier et fera connaissance de sa future épouse.

Mais ces mariages sont très mal vu d'un côté comme de l'autre. Rien n'est simple entre deux personnes, que tout oppose, culture, religion....

Cette zone était toujours aux mains des Anglais. Pour eux, les femmes africaines étaient justes bonnes pour leur besoin naturel ou les servir.

Ils avaient une condescendance envers le peuple africain, comme partout où il y a eu des colons. Ils étaient maltraités, pires que des bêtes.

J'abhorre, cette façon de traiter les peuples, qu'ils envahissent. Tout leur est permis. Je parle en connaissance de cause, malheureusement.

Des dizaines d'années plus tard, ça sera au tour de Amin et Jamila, la fille de Rehanna et Martin, issue d'une union désapprouvée. Cet amour ne pourra aboutir, car ça serait la honte pour la famille d'Amin.

Puis Rashid et Farida. Leurs histoires vous seront conté et vous comprendrez petit à petit les liens unissant tout ce petit monde.



Un livre intéressant, sur l'Afrique, la colonisation et la domination des colons. Bien écrit, sensible.

Mon seul reproche, est que le coeur de l'histoire tarde à arriver et la longueur de certaines explications.

Si vous aimez voyager, n'hésitez pas.
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Adieu Zanzibar

Petit topo d’histoire-géo pour comprendre Abdulrazak Gurnah et son roman Adieu Zanzibar. Situé à une quarantaine de kilomètres de la côte d’Afrique de l’Est, l’archipel de Zanzibar a été soumis au cours des siècles à de multiples colonisations. Sa population est un melting-pot métissé de peuples originaires des quatre coins de l’Afrique, du Moyen-Orient, de l’Inde et de l’Europe. Zanzibar a été un sultanat indépendant jusqu’en 1890, puis un protectorat britannique jusqu’à une nouvelle indépendance en 1963. Une indépendance éphémère : après un coup d’État communiste en 1964, Zanzibar est intégré au Tanganyika, au sud du Kenya. Le nouvel Etat a pris le nom de Tanzanie.



Né à Zanzibar, Abdulrazak Gurnah a quitté son île en 1968, à l’âge de vingt ans, pour suivre des études littéraires à Londres. Il est resté par la suite en Angleterre, où il a mené une carrière d’universitaire et d’enseignant. Auteur de plusieurs romans écrits en anglais, il était peu connu en 2021, lorsque le prix Nobel de littérature lui a été attribué. Adieu Zanzibar est la traduction récente en français d’un roman publié en anglais en 2005 sous le titre Desertion.



Le roman est divisé en trois parties. La première prend place en 1899, dans une petite ville côtière du Kenya. Tout semble délabré, à l’abandon. Un voyageur britannique blessé est recueilli par une famille locale modeste, dévouée, soumise, un peu obséquieuse. Faisant à l’inverse preuve de morgue et de suffisance, l’administrateur du protectorat prendra en charge son compatriote, désireux de lui offrir un confort digne d’un Européen. Mais les distances de classe et d’origine n’empêchent pas les romances…



La deuxième partie se déroule à Zanzibar tout au long des années cinquante. L’île est resplendissante. Dans une famille locale, le père et la mère sont tous deux enseignants à l’école du protectorat. Pratiquant un islam fervent, ils se montrent aussi très soucieux de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Ils élèvent avec ambition leur fille Farida et leurs deux fils, Amin et Rashid. Une petite bourgeoisie autochtone, cultivée mais rigoriste, résolue à n’entretenir aucune relation sociale avec la grande bourgeoisie coloniale, qui vit luxueusement.



La dernière partie est consacrée à Rashid, parti en Angleterre au début des années soixante pour des études de haut niveau. On comprend que Rashid est le double de l’auteur. Admis dans une université londonienne, il est confronté à la condescendance de ses condisciples à la peau blanche. Après l’obtention de son diplôme, il s’installera comme enseignant dans une petite ville du sud de l’Angleterre. L’accomplissement d’un enfant des colonies ?



Par le biais d’une correspondance tardive et affective avec son frère Amin, Rashid prendra connaissance des événements douloureux qui ont suivi l’indépendance de Zanzibar. Coup d’État, saccages, arrestations. Tensions et tueries raciales, exacerbées par les infiltrations et les manipulations exportées par l’ancien empire soviétique.



Amin révèlera aussi à Rashid son grand amour de jeunesse pour Jamila, une femme divorcée plus âgée que lui. Une relation clandestine torride dont tu auras lu les détails, lectrice, lecteur, dans la deuxième partie du roman. Un amour jugé inconvenant par les parents, en raison d’une liaison évoquée dans la première partie du livre et ayant fait scandale soixante ans plus tôt.



Un livre dont on ne perçoit le sens nostalgique que lorsqu’on arrive à la fin. Les deux premières parties se lisent agréablement, les personnages sont décrits dans toute leur sensibilité, mais j’ai eu du mal à comprendre où l’auteur m’emmenait. Abdulrazak Gurnah grave joliment et poétiquement les souvenirs d’une enfance heureuse, de promenades rêveuses autour de plantes luxuriantes et de vestiges d’anciennes civilisations.



Mais « il étouffait ici, disait-il : l’obséquiosité des rapports sociaux, la religiosité qui relevait d’un autre siècle, les mensonges sur l’histoire ». Il s’en veut toutefois d’être parti loin de ceux qu’il chérissait, de les avoir abandonnés. Une manière de désertion qui le hante.


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Adieu Zanzibar

Dans Adieu Zanzibar, l’adieu est double, nourri à la fois de la culpabilité d’avoir abandonné son monde et sa famille — Desertion, le titre original de ce livre paru en 2005, est plus éloquent — et de la déchirante impossibilité d’un retour en arrière.
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