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Citations de Agnès de Lestrade (219)


Depuis que nous sommes ici, j'ai l'impression de marcher sur des oeufs. Qu'un mot en trop peut te faire basculer dans une colère froide.
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Maman m'a expliqué qu'on allait me greffer un autre cœur. Un cœur plus fort. Le cœur de quelqu'un qui sera mort juste avant. Comment le cœur d'un mort peut-être plus fort que toi qui est vivant ?
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Quand les gens sont vivants, les meubles ne sont que des meubles. Mais quand qu'on aime disparaissent, chaque objets devient un souvenir.
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"Tu te souviens violette, il faisait chaud cet été-là. Nous étions partis en vacances chez ta grand-mère, en Provence. C'était l'été de nos quatorze ans."
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Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas. Si le loup y était, il nous mangerait mais comme il vient de dévorer son voisin, il n'a plus faim!
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"Regardez- comme elle était gaie avant"
Avant, oui, avant de ma vie-de-coupée-en-deux, de filles décomposées, avec mes bras dans un appart, mes jambes dans l'autre, et le chagrin de Papa que je ne pouvais pas éponger avec mes mots impuissants d'adolescente.
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Mais ma maison, c’est mon endroit à moi et je n’y invite jamais personne. Ça me rase. Je n’ai pas envie d’expliquer le jardin magique, ma sœur trisomique et Flowerstone.
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Mon cher petit coeur,
Dans la vie, il y a des jours pâquerette et des jours hérisson. Aujourd'hui, c'est un jour hérisson, un jour qui pique qui gratte et qui coule sur les joues. p.7
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Alors le monstre regarde Milos. Il lui fait un signe, puis s'éloigne, lentement, à pas de monstre.
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Papa relève la tête et il sourit. Puis il regarde sa montre et déclare qu'on n'a plus le temps. Que vu la circulation, il n'y a plus aucun moyen d'être à l'heure au tournage.
C'est à cet instant que j'ai une idée. Une idée géniale qui m'étonne moi-même.
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Mon père est arrivé à notre emplacement 55 et il secouait la tente comme un prunier pour en extraire le contenu. Puis il a entrepris de la replier. Là, je jure devant Dieu et Karl Marx que le spectacle valait son pesant de cacahuètes.
Evidemment la tente qui s'ouvre toute seule n'a jamais promis de se fermer aussi facilement. Preuve que celui qui l'a inventée sait très bien qu'on est souvent pressé d'arriver, mais pas de repartir.
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Tout à coup, la journée de voyage me tombe dessus comme une massue et je me surprends à penser :
"Un mois, ici ! Ça risque d'être long !"
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- Malika va à la mer la semaine prochaine, a dit maman, le soir au dîner.
- Je ne connais pas de Malika ! a répondu papa.
Mon prénom, c'est un désaccord entre eux depuis ma naissance. Papa ne voulait pas que je porte un prénom arabe. A cause du racisme et tout et tout. Maman si. A cause de l'amour pour son pays. Du coup, ils ont choisi Marika.
Et parfois, la langue de ma mère fourche. En fait, elle le fait exprès, et papa et moi, on le sait bien mais on lui pardonne.
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Papa passe des heures à marquer des chiffres sur une feuille. Et sa fierté, c'est qu'on n'a pas de dettes. " On roule pas sur l'or, mais on ne doit rien à personne !" Alors, hors de question de toucher à la fierté de papa.
"La fierté, comme il dit, c'est la seule chose qui n'ait pas de prix."
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Une larme a coulé sur sa joue parce qu"elle est comme ça, Sofia. Elle n'est pas étanche. Elle est comme un escargot sans coquille, une tortue sans carapace. La vie, pour elle, c'est un punching-ball, sauf que ce n'est pas elle qui tape sur le ballon tout mou. Elle, elle reçoit les coups.
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J'ai pensé qu'Aminata me rendait très riche parce que grâce à elle je savais maintenant ce qui était précieux comme un trésor. Et cette chose, c'était la famille.
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Mes parents sont deux blocs de ciment.
Je peux les toucher. Pas les atteindre.
Ils peuvent m'écouter. Pas m'entendre.
M'enlacer. Mais leurs bras sont froids.
Ils sont là. Mais ils sont absents.
Le chagrin les a rendu étanche.
page 41
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Parfois dans la vie, on ne peut porter que soi. page 34
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Il y a des jours hérisson où je me roule en boule,
où je pique si quelqu'un m'approche.
Des jours où les autres me font peur.
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Il y a des jours papillons où mes bras
sont légers comme des ailes.
Ils s'enroulent autour du cou de ceux que j'aime.
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