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Citations de Ahmadou Kourouma (285)


Aucune nature n'est autant que le désert propice à la méditation.
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Le pays couvait une insurrection. Et nuit et jour Fama courait de palabre en palabre. Les bruits les plus invraisemblables et les plus contradictoires se chuchotaient d'oreille à oreille. On parlait de complots, de grèves, d'assassinats politiques. Fama exultait. Il rendait visite à ses anciens amis politiques, ses compagnons de l'époque anticolonialiste. Ceux-ci ne dissimulaient plus leurs soucis, ils avaient tous peur. Fama aimait les entendre dire que tout pouvait tomber sur le pays d'un instant à l'autre : les incendies, le désordre, la famine et la mort. Et au fond Fama souhaitait tout cela à la fois. Et d'ailleurs, après réflexion, il lui parut impossible que tous ces malheurs ne tombassent pas, qu'ils ne vinssent pas balayer les pouvoirs des illégitimes et des fils d’esclaves.
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Et les pensées de Salimata, tout son flux, toutes ses prières appelèrent des bébés. Ses rêves débordaient de paniers grouillants de bébés, il en surgissait de partout. Elle les baignait, berçait et son cœur de dormeuse se gonflait d'une chaude joie jusqu'au réveil.En plein jour et même en pleine rue, parfois elle entendait des cris de bébés, des pleurs de bébés. Elle s'arrêtait. Rien : c'était le vent qui sifflait ou des passants qui s'interpellaient. Un matin, elle rinçait des calebasses ; sous ses doigts elle sentit un bébé, un vrai bébé. Elle le baigna, il pleurait en gigotant. Elle le porta dans la chambre et ouvrit les yeux. Rien : une louche dure et cassante. Et Salimata debout avec ses hontes et ses désespoirs.
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"J'ai été au Liberia, [...] j'ai tué bcp de gens avec kalachnikov [...] et me suis bien camé avec kanif et autres drogues pures" (p. 9 édition du Seuil 2000).
"Il faut expliquer que mon blabla est à lire par toute sorte de gens"
"Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes les choses qu'il fait sur terre" (p. 12).
"Partout dans le monde une femme ne doit pas quitter le lit de son mari même si le mari injurie, frappe et menace la femme. Elle a toujours tort. C'est ça qu'on appelle les droits de la femme." (p. 31)
"Les enfants-soldats c'est pour ceux qui n'ont plus rien à foutre sur terre et dans le ciel d'Allah" (p. 119).
"L'énorme machine de l'ONU sert l'intérêt des toubabs européens colons et colonialistes, et jamais l'intérêt du pauvre nègre noir sauvage et indigène." (p. 165)
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Rien n'arrive sans s'annoncer
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Vous paraissez sceptique ! Eh bien, moi, je vous le jure, et j'ajoute : si le défunt était de caste forgeron [...], je vous le jure, on n'aurait jamais osé l'inhumer dans une terre lointaine et étrangère.
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Ce livre nous présente l'histoire de différents dictateurs africains. Ce qu'il y a de particulièrement réjouissant ici c'est que les récits sont présentés à travers le prisme des croyances et superstitions africaines.
Du style : bien sûr les occidentaux, qui ne croient en rien, prétendront qu'il s'est enfui par le jardin, nous savons bien nous qu'il s'est transformé en arbre pour les tromper.
C'est une manière assez inédite de présenter les choses et un beau voyage dans un continent à la culture si différente de la notre et si riche.
C'est toujours très enrichissant d'envisager le monde sous un nouvel angle.
De plus l'auteur est très drôle.
J'ai lu ce livre il y a plusieurs années mais il m'est resté tant il m'a semblé original, bien écrit et prenant.
Je le conseille vivement
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Quand on ne sait où l'on va, qu'on sache d'où l'on vient.
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Allah dans son immense bonté ne laisse jamais vide une bouche qu'il a créée.
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« Les Français n’avaient rien compris aux Nègres, ils ne savaient pas que, lorsqu’on condamne un Nègre à mort, c’est tout un clan qui faut savoir faire disparaître pour avoir la paix dans le pays. Les Noirs sont toujours vindicatifs et ont l’esprit de famille » (p. 218)
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« Vous briguerez un nouveau mandat avec la certitude de triompher, d’être réélu. Car vous le savez, vous êtes sûr que si d’aventure les hommes refusent de voter pour vous, les animaux sortiront de la brousse, se muniront de bulletins et vous plébisciteront. » (p. 381)
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On est toujours quelque chose comme serpent, arbre, bétail ou homme ou femme avant d’entrer dans le ventre de sa maman. On appelle ça la vie avant la vie.
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Les journées d'harmattan comme les oeufs de la même pintade pointaient et tombaient les unes semblables aux autres. Les mêmes matins avec le même brouillard kapok et la même senteur de charbon ardent arrosé de pissat, les mêmes soirs avec les vents de poussière qui tombaient et se calmaient, mais avec la terre qui soupirait. D'abord le matin.
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Cette nuit-là, les frénésies ne parvient pas à raviver Fama ; les craintes des colères de Salimata ne réussirent pas à le lever, il était fatigué, bien cassé, aussi coula-t-il dans le sommeil d'une pierre dans un bief Et alors pour Salimata partit une nuit longue et hérissée d'amertume, qui séchèrent le sommeil et remplirent le lit de cauchemars ; elle pleura et gémit comme si elle était traversée par un harpon qu'un tortionnaire pivotait.
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Un pet sorti des fesses ne se rattrape jamais.
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Si ton couscous te plaît, mange-le quand il est chaud.
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Le dayndyon, qui signifie force d'âme, sang-froid, est l'hymne de la valeur, du courage, de la vaillance, de la témérité. Il se chante et se joue pour le chasseur ayant un gibier noir à son tableau de chasse. C'est -à-dire ayant abattu au moins un des six gros gibiers appelés noirs : éléphant, hippopotame, buffle, lion, hippotrague noir ou python chasseur.
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Nous avons laissé Kik aux humains du village alors que Sarah avait été abandonnée aux animaux sauvages, aux insectes. Qui des deux avait le sort le plus enviable? Certainement pas Kik. C'est la guerre civile qui veut ça. Les animaux traitent mieux les blessés que les hommes.
Moi non plus je ne suis pas obligé de parler, de raconter ma chienne de vie, de fouiller dictionnaire sur dictionnaire. J'en ai marre; je m'arrête ici pour aujourd'hui. Qu'on aille se faire foutre !
Walahé (au nom d'Allah) ! A faforo (cul de mon père) ! Gnamokodé (bâtard de bâtardise) !
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À renifler avec discrétion le pet de l’effronté, il vous juge sans nez.
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Etait-ce dire que Fama allait à Togola pour se refaire une vie ? Non et non ! Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Fama partait dans le Horodougou pour y mourir le plus tôt possible.
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