AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Albert Simonin (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Elégant

Frédo, matricule 1515, surnommé l'Élégant, sort de centrale pour bonne conduite. Entré dans les années 50 pour braquage, il découvre à sa sortie, vingt piges plus tard, le Paname patte d'eph des années 70. Un choc pour l'Élégant qui ne reconnaît plus les belles sapes, les pompes..crocos ni la grosse Loulou, le Mondain et Charlot la pincette. Mais l'Élégant du 3e age sait encore épater la galerie, les jolies frangines et n'est pas prêt à se faire entuber par ceux qui en veulent à son grisbi...

Simonin, surnommé par Léo Malet, le Chateaubriand de la pègre, argote en rafale à toutes les lignes. Au début, j'ai galèré comme un cave et entravé souvent que t'chi à sa jactance mais vite je me suis mis à la page éduqué façon jouasse par le nostalgique Frédo l'Elégant qui ne reconnaît plus son Paris canaille...devenu hippie !
Commenter  J’apprécie          555
Le petit Simonin illustré

Quand il est sorti ce bouquin, l'éditeur en a parlé comme du "Littré de l'argot".



Je voudrais vexer personne, mais déjà qu'il était pas laubé le Mimile, il en aurait tiré une frime si il avait lu ça !



D'accord, c'est un dico, mais attention, j'avertis, c'est pas pondu par un cave ou de ces messieurs qu'ont fait leurs humanités

.

Là, c'est le causé des affranchis, des louchebems et des harengs.



Pis, tout le p'tit monde qui gravite autour, porte de Clichy, Batignolles, la Contre-Escarpe, les faubourgs aussi bien sûr, ceux dont sont nés natifs Céline et Arletty.



En 1957, les banlieues, c'était pas le hip-hop, mais les derniers bals où emballait sur les flonflons, les chaussettes à clous, ils étaient pas déguisés en gladiateurs mais question de coller des danses aux lascars, ils étaient à l'aise avec leur pèlerines, et ça mouftait pas.



Toute la littérature truandeuse façon Série Noire du père Duhamel, elle est là, parce que le micheton qui se fait des frayeurs en s'imaginant faire partie des Hommes, faut l'instruire du vocabulaire en usage.



Albert, il a donné dans le genre et c'était pas du pour, alors faut lui faire confiance pour l'argot, c'était un orfèvre...
Commenter  J’apprécie          263
Touchez pas au grisbi !

L’est déjà con, le Frédo, de dire à voix haute qu’il va filer un coup d’surin à Riton, le chef de la bande rivale…



Lorsqu’on est un petit caïd, vouloir fourrer un cador, c’est le genre d’acte qu’il vaut mieux ne pas claironner sur tous les toits, et encore moins dans un rade !



La vie étant une sacré loterie, notre Frédo a tiré les mauvais numéro et c’est lui qui avale son acte de naissance, d’un coup de lame de rasoir, du genre de celle qui te coupe la gorge…



Principal suspect, je vous le donne en mille : Riton, bien entendu ! Ou du moins, si ce n’est pas lui, c’est sa bande ! Haro sur la bande à Riton, don Max-Le-Menteur fait partie.



Si l’argot vous donne de la chair de poule et des envies folle de lire la Princesse de Clèves de Mme de La Fayette (je n’ai rien contre ce roman, contrairement à certains politiciens), passez votre tour, vous finiriez avec de l’eczéma tant les mots argotiques sont courant dans ce roman.



Le glossaire mis en fin de roman fut très souvent sollicité par mézigue, mais problème c’est que ça vous casse le rythme de la lecture, à force d’aller voir.



Clichy, Notre-Dame de Lorette, place Pigalle, tel est notre ghetto et c’est pas du gâteau !



Dans ce roman, mesdames, nous en prendrons pour notre grade, les femmes qui hantent ces lieux étant le plus souvent occupées à pratiquer le plus vieux métier du monde et pas toujours fréquentables.



Âmes pudibondes s’abstenir aussi car à cette époque, on ne prenait pas des gants et les appellations d’origine raciale non contrôlées sont présentes aussi dans ces pages. Les termes sont crus, racistes, bien entendu, mais à classer dans cette époque où ils étaient autorisés.



N’oublions pas non plus que nous sommes chez les truands, et qu’ici, les additions, on les règle avec des bastos et des pruneaux, qui ne sont pas d’Agen, vous vous en doutez.



Un polar noir argotique, dont tout le monde a entendu parler du film avec Gabin, un polar noir qui ravira les amateurs du genre mais déplaira aux autres.



L’usage de termes argotiques dont je ne connaissais pas la définition m’a énormément ralenti dans la lecture, me faisant parfois perdre le fil de la narration, des notes en bas de page eussent été plus simples et moins chiantes.



À la fin, j’en avais tellement marre d’aller voir en bout de roman, de constater que certaines définitions n’y étaient pas que j’ai zappé, tant pis pour les mots dont je ne connaissais pas le sens.



Bon, je ne vais pas trop m’épancher dessus, ni trop l’ouvrir, ni trop vous affranchir, j’voudrais pas qu’on pense que je suis une balance alors que je suis du signe du sagittaire !



Méfions-nous des piqueurs qui se faufilent en loucdé dans les ruelles sombres… Et évitons aussi les cognes, ça vaudra mieux pour notre santé de petits truands.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          220
Touchez pas au grisbi !

c'est un roman noir avec autant de morts violente qu'on peut en décrire en deux cent cinquante pages.

mais il y a aussi de l humour

avec son patois pittoresque

un livre qui sera porté à l écran avec jean cabin et lino

Ventura dans les rôles principaux. et avec des dialogues d Audiard.

un petit plus il a un glossaire en fin de volume pour expliquer les mots d argot.👍
Commenter  J’apprécie          190
Touchez pas au grisbi !

Chourer l'artiche, ça va, mais se l'garder, c'est duraille



Putain que la vie est douce quand on a fait un beau casse, qu’on a chouré cinquante briques à des caves qu’en avaient forcément pas l’emploi et qu’on a plus qu’à se la couler douce ! En faisant un peu attention quand même aux Roycos, parce que les lardus, ça n’est jamais loin.



Ah la belle vie, la chouette existence ! Une Vedette huit cylindres, une carrée tout ce qu’il y a de respectable à Neuilly, juste en face du quart histoire de dissuader les malfaisants qui traînent, même si le quartier est tranquille, des costards chics sans faux plis, et des gisquettes à la pelle, en veux-tu en voilà, qu’on emmène croquer à La Cascade, parce que « le bois », on fait pas plus chic, elles préfèrent ça aux courtines. De temps à autres, un crouton chez la mère Bouche, une vieille respectable chez qui la bouffe est au poil.



Mon blaze, c’est Max, Max le menteur va savoir pourquoi, moi qui suis tout ce qu’il y a de plus franc. Moi, je suis pas un givré, je cause pas. Ni à la maison poulaga, ni surtout aux gonzesses. Pas fou. Je tombe jamais amoureux, ou alors une petite heure, à la rigueur deux jours. Bref, si j’ai quelques défauts, je suis un mec normal, enfin normal pour ceux du mitan.



J’avais un pote, le môme Riton. Un mec bien, Riton, on a d’ailleurs fait notre dernier casse ensemble, c’est tout dire. Eh ben, si vous voulez tout savoir, pas si bien que ça en fait, parce qu’il a cafté à sa môme. Une sournoise, celle-là, une tordue, Josy qu’elle s’appelle. Elle cause celle-là, elle cause beaucoup trop, et elle a des fréquentations pas avouables, Lola par exemple. Bref, nos cinquante briques à Riton et à moi, notre grisbi enfouraillé à la sueur de nos pognes, y’a des apaches qui se sont mis dans le crâne de nous en dépouiller.



De sales apaches, commandés par Angelo. Ils m’ont salement amoché Riton, tellement à vrai dire qu’il vient d’en caner. A la piquouse qu’ils me l’ont seriné, mon pote. Vous trouvez ça régulier, vous ? Moi pas. Et avec mes potes Pierrot et Marco, on va leur servir l’addition. Croyez-moi, une belle note, salée à la bastos de P38.



Avis



Excellentissime polar, dont l’action se situe presque entièrement dans le triangle place Clichy, Notre-Dame de Lorette, place Pigalle. Du vrai polar, du dur, du pur, avec des truands comme on les aime. Sûr que ça n’a rien à voir avec du Millenium. Deux avertissements sans frais néanmoins : primo, la gent féminine n’appréciera peut-être pas d’être peinte à la manière de Simonin ; deuxio, le bouquin a été écrit alors que des termes comme « bicot », « bique » etc.… étaient encore moralement autorisés, ce qui n’est plus le cas et en choquera plusieurs.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          150
Grisbi or not grisbi

Grisbi or not grisbi est le troisième et dernier tome d'une trilogie de romans d'Albert Simonin publiés dans la célèbre "série noire" de Gallimard après "touchez pas au grisbi" et "le cave se rebiffe".

Ce titre reprend un passage du roman porté à l'écran sous le titre "les tontons flingueurs" mais il ne faut pas s'y tromper, même si Simonin fut à l'origine du scénario, les deux versions diffèrent en quelques points dont celui de la brève aventure amoureuse entre Max et Florence.

On y retrouve quand même le postulat de départ dans la mort du mexicain, la reprise en main des affaires par Max les frères Volfoni.

Une histoire aux allures de voyous avec un vocabulaire argotier qui fait sourire mais dont l'usage n'est plus que très peu utilisé.

Commenter  J’apprécie          140
Confessions d'un enfant de La Chapelle

A lire Albert Simonin dans ses confessions d’enfance, il me semble presque entendre parler les photos de Doisneau, de Boubat et surtout d’ Eugène Atget. Ce dernier photographia avec amour les vieilles rues de la capitale, les boutiques, petits métiers, passants, arrières cours insalubres…

C’était le Paris de Simonin. Né en 1905, rue de la Chapelle.

Un Paris de pauvres, de bas quartiers pouilleux. Il n’a pas disparu mais c’est transformé, transporté ailleurs.

Le petit bébert y survit avec sa famille et ses voisins, connait ses premiers métiers de misère et l’exploitation éhontée des gamins dès son certificat en poche.

Sans amertume, avec réalisme et sincérité, Albert Simonin nous replonge dans cet univers sombre.

N’ayez pas peur de lire cet ouvrage pittoresque qui n’est pas « farci » d’argot, ce n’est pas vrai. Quelques mots de temps en temps qui donnent son sel au récit sans plus.

C’est un témoignage fort et inoubliable de ces misérables, non pas fait par un écrivain qui n’a pas partagé leur souffrance comme Zola ou Hugo mais par un des leurs. A ce titre, c’est aussi une véritable étude sociologique du début du XXéme siècle.
Commenter  J’apprécie          130
Hotu soit qui mal y pense

Et en voiture pour une excursion au pays des petits malfrats d'entre la porte Cligancourt et le bois de Boulogne, voire jusqu'à Suresnes, où qu'on n'aurait jamais cru, dans ces années-là, qu'un jour, au rond-point de la Défense, s'élèveraient les sièges des plus grosses banques qu'on pourrait rêver de braquer un jour ...



Y a pas à dire, la langue verte, c'est pas du toc, mon pote !
Commenter  J’apprécie          110
Touchez pas au grisbi !

Albert Simonin (1905-1980) est un écrivain et scénariste français, auteur de romans policiers illustrant l'usage de l'argot dans le Milieu. Sa trilogie à succès (Touchez pas au grisbi, Le cave se rebiffe et Grisbi or not Grisbi devenu Les Tontons flingueurs) a été portée à l'écran par Jacques Becker (Jean Gabin et Lino Ventura pour les rôles principaux)

"Touchez pas au grisbi !" (publié en 1953) lui apporte la célébrité dès sa parution, avec l'obtention notamment du prix des Deux Magots.

Il s'agit du premier volet d'une trilogie nostalgique consacrée à un truand vieillissant, Max-le-Menteur.

Tout commence dans une boîte où Frédo, un petit caïd, claironne qu'il va "fourrer" Riton, le cador du mitan. Alors, quand quelques heures plus tard, ledit Frédo est retrouvé suriné rue Froidevaux... évidemment les soupçons pèsent sur la bande à Riton. Et voilà le Milieu parti pour une guerre des gangs. Objectif: retrouver et buter M'sieur Max, alias Max-le-Menteur et ses acolytes.



Max-le-Menteur, c'est pas mon blaze. J'étais devenu truand uniquement pour éviter le surmenage.

J'aime l'air frais du matin à Montmartre, le pittoresque de la banlieue. Pourtant, je ne peux pratiquement pas mettre le nez à la fenêtre sans me faire porter en triomphe à la grande salle des assises.

Les clichés de mézigue à la Une des journaux; elles sortent pas de chez Harcourt, mais du studio anthropométrique, avec droguet, matricule, barbouse fil de fer et tout; une vraie bouille de fagot.

Je ne me déplace jamais sans mon Smith et Wesson pour la grosse canonnade et le P 38 pour le fignole main.

Lucette de Forcheville, elle avait un vrai tempérament de stayer, tout de suite en action. Côté plastique, il faut avouer qu'elle était un peu armée: nénés ogive indéformables, cuisses fuseau grand sport, avec la noix rondouillarde façon bébé Raynal, et une cambrure de hanche dégradé moelleux tout ce qui se fait de plus confortable.

Il fallait assurer. Le héros de la bande (...), c'était un tarzan, mais pardon! qui aurait encore rendu le double-six au Père Dupanloup en matière de raffinement. Et, pour soutenir une cadence pareille, sûr qu'il suivait pas le régime Gaylord Hauser; il devait plutôt marcher au Bogomoletz suractivé.



260 pages d'une langue ciselée, imagée, magnifiée. La langue de la pègre, du Milieu parisien.

Un délice qu'on se plait à lire et relire encore avant de se repasser les films cultes et les répliques d'Audiard.

Du "Caviar" à déguster jusqu'à plus soif !
Commenter  J’apprécie          90
Touchez pas au grisbi !

Cette histoire là, mecton, elle est pas bidon. Là où le Max passe, les autres trépassent. Faut dire que des gaziers de sa race, il y en a plus des masses. Sûr que pour garder son oseille, faut être prêt à distribuer le passeport pour les anges, le retour à la maison mère. Bref, au fil des pages, on s'embarque dans un drôle de voyage. Avec Simonin, c'est le terminus des prétentieux.
Commenter  J’apprécie          72
Le Hotu : Chronique de la vie d'un demi-sel

Sous ce titre, l’éditeur a regroupé trois livres d’Albert Simonin, publiés chez Gallimard de 1968 à 1971, « Le hotu », « Le hotu s’affranchit », et « « Hotu soit qui mal y pense ». Bonne initiative, puisque ces trois là n’en forment en réalité qu’un, et qu’une lecture dans le désordre rendrait l’intrigue impossible à suivre.



Deux demi-sels bien différents, et qui vont pourtant faire équipe : Jeannot, dit Johnny, fils de famille dévoyé, sorte d’affreux blouson noir de style Passy, fringué classe, jactance étudiée, moralité zéro, et Paul, dit Paulo. Le premier crèche chez sa marraine, rue Fortuny, le XVIIème chic, le second à l’hôtel de l’Avenir, à Saint-Ouen. Equipe, équipée : chacun va apprendre de l’autre. Le premier jacte comme il faut et apprécie le Saint-Emilion, l’autre castagne correct, avec un méchant coup de boule. Les deux n’ont qu’une idée dans le ciboulot : affurer !



La galerie de personnages nous permet de retrouver, et avec quel bonheur, Gros Pierrot, le tenancier de boxon classieux, Max le menteur, Paulette, la veuve du Mexicain, qui s’illustrèrent dans le cycle précédent, celui du « Grisbi ».



Simonin a transposé son Hotu dans le Paris rive droite des années trente : on roule en Chenard, en Delahaye ou en Chrysler (remarquez que y’a que la ricaine qu’a survécu…), on saute joyeusement la secrétaire ou la femme du monde dont les chagattes n’attendent que ça. Parfois on tape, on les met au pas, parce qu’on nous appelle « Messieurs les Hommes ». C’est Ben Laden qu’aurait aimé vivre ce temps là, tiens !



Il n’y a aucun mystère, seulement des scènes de vie. Mais quelle maestria littéraire ! Elle assoit carrément. D’ailleurs, je suis tombé sur le fondement en lisant « Le hotu ». Avais-je déjà pris autant de plaisir à lire un polar ? Peut-être pas. Parce que là, mes agneaux, c’est que le plaisir, y dure longtemps ! Cinq cent dix pages de reluctance des neurones ! Un feu d’artifices qui n’en finit pas. Sûr, ça ? Eh bien, malheureusement si, c’est fini page 511. Et là, je proteste, j’en voudrais encore, et ce connard qu’est déjà parti et qu’écrira donc plus rien.



Par pitié, gentes gisquettes et grands saigneurs, lisez ça ou bien je ne vous affranchis plus jamais. Et arrêtez de vous abêtir avec les soi-disant petits génies de l'époque, les qu'on vend bien, les... (bon j'arrête, m'faut encore de croûter quelques années).
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
Le savoir-vivre chez les truands

Maître ès langue verte ou noire, moi je dis chacun sa couleur. Ce qu’est sûr, mais alors certain de chez évident, c’est qu’Albert Simonin a le génie de la langue des faubourgs, de celle qu’on jactait de naissance sans s’emmerder à poser son cul sur un banc crasseux d’école publique.



Après avoir tartiné quelques souvenirs sous forme de roman, Albert a eu une étincelle cervelette, ni idiote ni loufdingue : plutôt que d’aller essayer de traduire des foutus manuels de savoir-trinquer écrits généralement par des pincées des louloutes, pourquoi pas se fendre d’un vrai viatique bienséant au pays du mitan ? Voilà une idée qu’elle était bonne, et si les pégriots y trouveront évidemment leur compte, le cave pourra aussi l’apprendre par cœur, histoire que cézigue le soit un peu moins, caviot.



Ce bouquin ne peut être ni critiqué ni apprécié, le génie ne se prêtant pas à ce genre d’entourlouze. Vaut mieux que je me tire et que je laisse la place à l’Albert…



La toilette : « Vous évoquer au paddock nous amène, raide comme balle, à vous saisir au petit lever, et à vous entretenir en priorité du pyjama, une des pièces maîtresses de votre garde-robe. »



Le blaze : « De même qu’il n’est pas de fumée sans feu, il n’est pas de blaze sans origine, gratuitement attribué, et qui ne reflète le truand qui le porte, sa carrière, ses mérites, ses tares. »



La voiture : « descendre au Bois une ou deux frangines qui vont en votre honneur y prendre leur poste d’affût: effectuer un aller-retour au champ de courses, sur lequel un outsider que vous suivez depuis ses débuts doit disputer l’épreuve de sa carrière ; draguer une dizaine de bornes dans les quartiers propices, à l’heure où les bureaux libèrent la dactylo avide de s’émanciper ; passer relever les compteurs auprès de vos gagneuses, nous ne voyons guère, mis à part les petits parcours de sirop à tapis, en quelle autre circonstance vous allez avoir l’occasion de faire rouler cette tire. Dès lors, qu’avez-vous donc à foutre qu’elle consomme comme un char Sherman ? »



Les nanas : « Vous l’aurez levée à la rencontre, dans un guinche, voire du siège de votre Américaine, à la drague. Une attaque nerveuse de l’asphalte par le paturon cambré, un galbe de jambe émouvant, un roulis de hanche généreux, peut-être simplement un port de tête décidé, vous auront alerté, fait subodorer la qualité à l’état pur. Vite fait, bien fait, voilà la pouliche emballée, à disposition de usted. Une page de son destin vient de se tourner. La joie du bon artisan devant le fin labeur à exécuter vous anime. Déjà la délicate option sollicite votre esprit : dressage en férocité ou dressage en persuasion ?...



C’est tout de la même eau, et pendant 271 pages c’est l’arc en ciel improbable d’une littérature souvent grise ou rouge un peu trop sang. Quand z’aurez terminé c’te book, vous le relirez aussi sec, foi de caviot.



Noté : 5 / 5 et au-delà…
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
Grisbi or not grisbi

Le Mexicain, j’pouvais pas dire non, mais j’commence à regretter ! Vous connaissiez pas le Mexicain ? Un homme, cézigues, un vrai ! Vingt piges qu’il s’était tiré en Amérique du sud, au nez et à la barbe des poulets qu’étaient devenus trop pressants. Là-bas, il a connu une vraie réussite d’entrepreneur, il a racheté des établissements, les a fait prospérer. Un mec bien, et y’a que les caves qui lui reprocheront que ses usines, c’était des turbins à nanas. Il a continué là bas ce qu’il savait faire ici, le mac, mais en grand. Donc, respect.

Y vient de caner, le Mexicain, saloperie de pendule… Pierrot et moi, on est réglos, donc on doit tenir son bizness en France, des rades et des tapis. Savoir que c’est surtout les tapis qui chient l’fric, parce que les michés qu’aiment le jeu au calme, ça manque pas. Au Campico, le rade du Mexicain, j’ai rencontré cette grosse chiffe-molle de Volfoni, un adipeux énorme qui peut même plus porter ses grolles tellement qu’il a mal à ses panards. Cézigues voudrait racheter les tapis au rabais… Ca va pas la tête ?

Comme on va les visiter, justement, ces tapis, on arrose ma Vedette presque neuve à la bastos, et à répétition encore ! Après, on nous fait du crade sur la péniche, un autre tapis bien discret. Tout ça, on sait qui c’est, c’est Raoul, Raoul Volfoni, c’te bibendum graisseux, c’te ordure !

On m’aura tout fait, dans ce polar. Le môme Fred, on croyait, naïfs qu’on est, qu’il avait une saine mentalité, eh ben y s’est maqué avec Volfoni, ce porc. Moi, j’voulais pas qu’on l’bute, le Fred, surtout pas comme ça, pendu. J’le vois encore gigoter, et j’en ai marre, des refroidis. C’est comme la Florence, tiens. Oh, celle-là, après lui avoir fait faire le grand écart sur mon plumard, j’croyais bien qu’elle m’avait à la bonne, et même un peu plus. Eh ben, même pas ! Une pute de chez pute, c’est tout, un sac à talbins dans la tocante et pis c’est tout.

Moi, j’vais vous dire, j’suis à la ramasse. Crevé de faire pan-pan avec mon magnum, rassis de croire que c’te môme elle pouvait avoir l’béguin pour mézigue, même plus envie de vengeance. Pierrot, y comprend pas ça. Y m’a même parlé d’une manière que, c’en aurait été un autre, j’l’aurais allongé. J’en ai ma claque de tout c’purin. J’raccroche et j’me refile au soleil. En passant, t’as l’bonjour de Max, t’en entendras plus causer.



Avis

Le dernier de la trilogie des « Max le menteur » est aussi le plus abouti, le plus humain, on pourrait même parler de désespoir muet et froid. Langue exceptionnelle, comme les deux autres, mais le scénario est cette fois remarquablement maîtrisé. Bref, un monument littéraire qu’on se doit d’avoir lu, même s’il n’a pas grand rapport avec le film auquel il a donné naissance, « Les tontons flingueurs », qui n’a retenu du livre que quelques bons mots et fait se marrer la France entière. Dans « Grisbi or not grisbi », on ne rit jamais, mais quel fantastique moment on passe en la compagnie d’un Max finalement très touchant.


Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          60
Le cave se rebiffe

Quand on te dit « Le cave se rebiffe », tu penses illico à Gabin et à la brochette d’acteurs fameux qu’il composait dans le film de Gilles Grangier, avec Bernard Blier, Maurice Biraud, Françoise Rosay et Martine Carol. Tu penses aussi que tu vas te marrer, parce que question rigolade le film se posait là.



Eh bien, t’as tout faux ! Le film dialogué par Audiard, il a qu’un rapport franchement antipodique avec le livre. Exemple, « Le dabe » on ne le fréquente caïman pas dans ce booquin.



Ceux qu’on suit à la trace, c’est Max toujours et Pierrot souvent.



Max, c’est un mec plutôt chouette, le contraire d’un tordu. Il aime les belles bagnoles : il possède une Vedette que, comme tu l’as en mémoire, Ford avait sorti en 1948 pour concurrencer la citron 15, et dont le V8 a l’échappement velouté.



Il tient à se saper convenablement, pas le genre de hotu à traîner en jeans et demander cent balles. Se saper, c’est essentiel parce que ça permet d’attirer la greluche. Belle gueule, belle tire, costar impec, elles tombent toutes, forcément.



Bon, c’est vrai que vaut mieux se farcir des frangines du milieu qu’ont une saine mentalité, parce que les autres te laissent tomber, les salopes, au premier accroc avec la maison poulaga.



Il avait pas d’intention belliqueuse, Max, il achetait juste un rade qui devait rapporter gros. A la première visite, il remarque bien que les glaces du décor sont étoilées à la bastos de mitraillette, mais les artisans sont là pour retaper, non ? A la deuxième, il avise que le contenu de la cave a été chouré, et qu’en plus y’a un macchab en plein milieu de la piste de danse… Il est pas si con, Max, il devine qu’on lui en veut, dans un admirable mouvement de logique que Descartes lui-même eût salué.



Le coupable, c’est un hotu comme lui, mais alors un vrai salaud celui là. Max, c’est pas le genre à appeler la maison bourreman au secours, il règle ses affaires tout seul, au Beretta…







Si t’aimes la langue de Simonin, t’es verni, c’est lui qu’a écrit ce livre. Si t’aimes pas, casse-toi, c’est à ceux qui aiment que j’cause. Le style d’Albert, c’est du 20/20, les personnages, le décor de Montmartre ou de la porte Champerret c’est extra. Mais le déroulé de l’histoire laisse un peu sur sa faim parce qu’elle est mal, mais alors très mal, construite et que tu peux partir sur une piste intéressante et que Simonin oublie de t’affranchir de la suite ou de la fin. Au total, c’est contrasté, mais ça vaut quand même l’achat, pense à ce que tu te serais emmerdé si t’avais pris le polar d’Eva Joly à la place.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          50
Le Hotu : Le Hotu - Le Hotu s'affranchit - ..

Si vous aimez les dialogues à la Audiard alors ce livre, qui est en réalité une trilogie, est fait pour vous. La langue est incroyable, et si une partie du vocabulaire est entrée dans le langage familier cela vous demandera un peu d'application et de concentration au moins pendant une 100aines de pages. La récompense sera au bout des efforts.



Il s'agit donc de l'association de deux petites frappes, Petit Marcel et Johnny. Si le premier a grandi de combines et mauvais coups, le second appelé aussi Jeannot par sa tendre "marraine" Irène, est le "Hotu" de ces "messieurs les hommes" qui méprisent ses manières bourgeoises.

En effet, ils ne voient pas d'un très bon oeil ce demi-sel fréquenter un de leur poulain, et ce d'autant plus qu'il est amené à trainer ses guêtres dans leur quartier général, l'Oceanic, le rade de dame Paulette. Sans rien dévoiler de l'intrigue qui rebondit de volume en volume on assiste à l'ascension de Paulo, à la dêche de plus en plus affirmée de ces messieurs qui, du fait de la crise économique des années 30, voient leurs gagneuses arpenter en vain les trottoirs en quête de michetons.



Et Johnny dans tout cela ? Il devra se cacher, se défendre de méchants qui l'ont pris pour un cave et s'en mordent les doigts, défendre les intérêts de sa marraine.

A la suite de ce duo improbable on parcourt les rues de Paris, on rencontre des bougeoises qui s'encanaillent, ou ces hommes du milieu qui se vantent d'un code d'honneur qu'ils oublient bien vite quand leurs intérêts sont en jeu.

Un régal.
Commenter  J’apprécie          40
Le cave se rebiffe

Albert Simonin, est-il besoin de le répéter ?, vous le connaissez forcément. Quoi ? Vous n'avez lu aucun de ses livres, vous doutez donc d'avoir fait sa connaissance ?



Hé bien, si ! Car, même si vous n'avez jamais mis votre nez dans un de ses romans, vous connaissez au moins ses romans via les adaptations cinématographiques qui en ont été faites.



Si je vous dis : « Touchez pas au grisbi », « Le cave se rebiffe », « Les Tontons flingueurs » ?



Vous voyez, vous avez au moins vu à défaut d'avoir lu.



Albert Simonin est considéré comme le maître du roman de truands à la française et est principalement connu pour sa trilogie autour du personnage de Max-le-menteur, par les trois adaptations plus ou moins fidèles précitées.



Né en 1905, mort en 1980, on attribue bien souvent à l'auteur, et à tort, d'avoir ouvert la voie à Frédéric Dard, oubliant un peu trop facilement que son commissaire San Antonio existait depuis quelques années avant la sortie du premier roman de Simonin.



Mais, certes, s'il n'a pas initié le polar argotique (le Nestor Burma de Léo Malet lui est également antérieur), il a participé à son développement, notamment en usant d'une langue bien plus proche de celles des vrais voyous des rues, que celles de ses confrères.

Après avoir lu « Gribsi or not grisbi », le troisième opus de la trilogie de Max-le-menteur, que j'avais moyennement apprécié du fait d'une langue argotique un peu trop brute, par rapport à celles de Frédéric Dard ou Léo Malet, voilà que je poursuis ma découverte à rebour de cette série en lisant le second opus, « Le cave se rebiffe ».



Max-le-Menteur et son pote Pierrot-le-Gros, s'apprête à acheter un bar en bien piteux état afin de se ranger quelque peu mais, surtout, se faire de l'artiche en loucedé grâce à quelques magouilles plus ou moins légales.



Mais à peine ont-ils pris la décision que Max reçoit un coup de téléphone lui enjoignant très fortement de ne pas poursuivre dans son entreprise.



Vouloir forcer la main à Max, et surtout au Gros, voilà qui n'est pas très malin.



Ne pas prendre en compte les menaces, n'est pas plus intelligent pour autant.



D'autant que dans le même temps, le Gros entraîne Max dans une affaire de fausse monnaie dirigé par le Dab, un vieux de la vieille.



Mener ces deux affaires de front ne sera pas évident, d'autant que les menaces se précisent, que Max est attaqué et doit se défendre brutalement et que le corps sans vie d'un ami de Max est retrouvé dans le bar.



Se débarrasser du corps, des flics qui tournent autour du duo, et identifier d'où vient la menace pour régler son compte à l'instigateur, =sera d'autant moins facile qu'il faut rester loin des radars de la maison poulagat pour que les faux fafiots fassent des petits. Mais, quand le cave sur lequel repose toute l'affaire se rebiffe... tout par à vaut l'eau.



Avec un style un peu plus digeste (ou bien je me suis un peu habitué après ma première lecture), ce court roman m'a passionné quelque peu plus que son prédécesseur (qui est donc son successeur).



Bien que certaines tournures de phrases m'ont accrochées un peu les paupières, l'ensemble a été plutôt agréable est c'est avec un réel plaisir que j'ai suivi les mésaventures de Max et du Gros, jusqu'à un point final qui met un terme au roman aussi brutalement qu'à la vengeance des deux hommes.



Certes, en lisant le roman, comment ne pas imaginer les traits burinés du visage de Jean Gabin, bien que son personnage (le Dabe), dans le roman, ne soit que très secondaire et que Max, le héros, est totalement absent du film éponyme.



Pour autant, du fait des autres adaptations, c'est le visage de Lino Ventura qui s'imprime sur celui de Max, du fait de sa présence dans les deux autres adaptations, parfois à la place d'un personnage similaire à Max, parfois dans un autre rôle.



On cherche également à placer la tronche de Bernard Blier, pour les mêmes raisons.



Les points forts de ce petit roman sont ainsi les suivants :



- Un personnage qui cherche à se ranger et qui va se retrouver dans la mouise.



- Une narration à la première personne immersive.



- Une langue argotique qui rend l'ambiance de l'époque et du milieu.



- Un format d'une taille suffisamment courte pour éviter les longueurs.



- Un personnage (Max-le-Menteur) attachant.



- Une histoire construite sur une notion ancestrale de la Loi de Murphy.



Les points faibles :



- Une langue argotique un peu brute.



- Une tournure de phrase un peu bancale qui est souvent répétée.



- Une fin un peu sèche.



Au final, si le denier opus de la trilogie m'avait laissé un peu froid, ce second, lui, me réconcilie avec cette trilogie et avec Max-le-Menteur et me donne envie de découvrir le tout premier opus.
Commenter  J’apprécie          40
Confessions d'un enfant de La Chapelle

"L'argent, dans ce faubourg, était rare, et la société nettement axée vers la non-consommation."

Ce témoignage de l'enfance d'Albert Simonin à son adolescence (à 17 ans), est surtout intéressant sur la vie quotidienne à Paris, quartier La Chapelle au début du XXe siècle. La famille Simonin est pauvre, c'est une vie harassante. Une époque difficile avec l'arrivée de la Grande guerre de 14-18, pour les classes ouvrières et défavorisées.

J'y ai trouvé quelques longueurs, mais pas à cause du style, qui est dynamique, ponctué de nombreux termes d'argot et malgré tout d'humour. La fin du livre est poignante et dramatique.

C'est vraiment dommage qu'il n'ait pas pu écrire la suite, lorsqu'il travailla comme écrivain et scénariste.
Commenter  J’apprécie          40
Le savoir-vivre chez les truands

Plonger dans cet ouvrage du sieur Albert Simonin, c'est faire un salto arrière carpé qui vous plonge tout droit dans le parler des années en noir et blanc, celles qui comptent double. Sans sombrer dans la nostalgie aux senteurs d'oeillet, la jactance du marlou, du julot nous apparaît autrement plus colorée que celle des branques qui anime maintenant les ruelles mal éclairées. Bref, pour faire court, ne pinaillons pas, ça se boit comme du petit lait sur le zinc, et pour autant "c'est du brutal".
Commenter  J’apprécie          40
Le Hotu : Chronique de la vie d'un demi-sel

Si vous n'aimez pas l'argot ou si vous n'y entravez que dalle, oubliez ce livre. Dans le cas contraire, decouvrez vite ce monument. Avant je pensais qu'Audiard ou Dard étaient les maîtres de notre argot franchouillard, mais ça c'était avant de lire Simonin, le maître absolu de la discipline.

La plume de Simonin est magique et "Le Hotu" est, de mon point de vue, son chef d'oeuvre. Je ne vais pas vous le raconter, j'ai peur de gâter le produit, mais juste vous affranchir un peu sur l'ambiance : vous y croiserez, entre autres, des gangster du milieu parisien des années 30, des anciens (les tauliers), des petits jeunes qui veulent se faire leur place, des harengs et leurs gagneuses, quelques michetons et autres caves. Tous ceux-là sont magistralement mis en scène par Simonin qui n'oublie pas de préparer à ses personnages de chouettes casse-croutes arrosés comme il se doit entre deux castagnes. Bon à savoir si vous souhaitez vous le procurer d'occasion : "Le Hotu" n'est à la base que le premier épisode d'une trilogie (3 épisodes complémentaires et à lire impérativement dans l'ordre). Ces trois livres ont été réédités en un seul ouvrage par la manufacture des livres et c'est très bien comme ça !

Avertissements pour ceux ou celles que cela pourrait choquer : oeuvre carrément misogyne et politiquement incorrect (les personnages féminins sont presque toutes des "gagneuses" et les héros des proxos ou des truands...) et auteur très controversé à cause de ses activités pas très reluisantes sous l'occupation. Mais quelle plume !
Commenter  J’apprécie          41
Grisbi or not grisbi

Bien sûr, je l'ai lu à cause des "Tontons flingueurs" mais après quelques similarités au début de l'histoire, "Grisbi or not grisbi" reste un livre de série noire, une histoire de malfrats racontée avec l'argot des caves. Je n'ai pas trouvé un charme extravagant à la verve d'Albert Simonin qui ne met en scène ici qu'une histoire assez glauque de règlements de compte. D'accord, c'est la peinture d'une époque et d'un milieu mais les personnages féminins se résument à des putes et anciennes putes, dociles ou vénales. C'est pas vraiment du machisme au second degré et, au bout du compte, ça n'a vraiment plus beaucoup d'intérêt. Peut-être trop daté ...
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Albert Simonin (298)Voir plus

Quiz Voir plus

Les couples célèbres

Qui étaient "les amants du Flore" ?

Anaïs Nin et Henri Miller
Elsa Triolet et Aragon
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre
Paul Verlaine et Arthur Rimbaud

9 questions
9417 lecteurs ont répondu
Thèmes : couple , roman d'amourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}